Etienne Jean Baptiste Morand 
(1773-1860)
L'honneur du canton

Dans le petit cimetière de Mauny, vous trouverez une stèle inattendue. Celle d'un marin de l'Empire...

Jean Baptiste Etienne Morand est né au Landin le 17 avril 1774 de Jean Morand, marchand fruitier et de Marie Thérèse Thuillier.

A 17 ans, il rejoint la Royale en 1790 et sert sur le Languedoc, le Nestor, le Galatée... Marin dans la Garde impériale, promu quartier maître, il pose sac à terre le 30 juin 1814. Dès lors, il vécut au Val-des-Leux où il reçut l'estime du châtelain, M. de Camps.

Resté célibataire, le vieux marin retraité est mort le 17 février 1860. Jean-Pierre Hervieux nous raconte l'histoire de la famille Morand, originaire de Manneville et qui vécut un temps au Mesnil avant de s'établir au Landin puis à Mauny...




Passant, découvre-toi !


CI-GÎT
L'Honneur du Canton
Jean-Baptiste Morand

DU VAL-DES-LEUX, MARIN DE LA GARDE
IMPÉRIALE  MORT À L'ÂGE DE 86 ANS LE
17 FÉVRIER 1860
LE BRAVE AVAIT ÉTÉ CITÉ DANS L'ORDRE DU
JOUR DU MARÉCHAL DUC DE BELLUNE
DU 1er JUIN 1810 À L'ARMÉE D'ESPAGNE.
 
Il a fait les Campagnes de Bologne, 
Prusse, Poméranie suédoise, d'Espagne de 1804 à 1812 & celles de Saxe & de France 1814.
Il était aimé et estimé dans sa Commune.
EXEMPLE À SUIVRE.

Son ami Mr A. de Camps du Val-des-Leux lui

fait élever ce monument.

Quelques éléments sur la famille Morand


Le 17 février 1860 à 7 heures du matin décède à Mauny Jean Baptiste Etienne Morand

Le décès est déclaré en mairie l’après-midi par Pierre Philippe Jeanne, régisseur du domaine de Mauny et voisin du défunt et par David Lhermeroult jardinier. L’acte de décès précise que Jean Baptiste Morand est âgé de 85 ans et 10 mois, célibataire et marin retraité.

Jean Baptiste Etienne Morand est inhumé dans le cimetière de Mauny ; une stèle due à la générosité de son ami A. de Camps, rappelle son souvenir et retrace sa vie militaire. Ce monument précise qu’il était du Val-des-Leux ; ce hameau situé en bord de Seine, initialement sur Saint Pierre de Manneville, ne fut rattaché à Mauny qu’en 1827. Au Val-des-Leux existait une maison que l’on disait hantée ; en fait les bruits promenaient d’une source passant sous la maison. Des carrières du Val-des-Leux  était extraite la pierre qui servit à la construction de plusieurs églises rouennaises.

Jean Baptiste Etienne Morand est né dans l’Eure, au Landin le 17 avril 1774 et baptisé le lendemain ; il est le fils de Jean Morand, marchand fruitier et de Marie Thérèse Thuillier. Il est issu d’une famille nombreuse où la Seine joua un rôle important.

La famille Morand est originaire de Saint-Pierre-de-Manneville. Vers 1758/1759 Jean Morand vit au Mesnil-sous-Jumièges avec Marie Thérèse Thuillier de 8 ans sa cadette. Ils s’aiment mais vivent dans le péché, ils ne sont pas mariés et mettent la Pentecôte avant Pâques. Grenier, le curé du Mesnil, ne voit cela d’un bon œil et lorsque Jean Morand vient le solliciter pour baptiser le fruit de ses amours il refuse tout net ; c’est finalement Le Cordier, vicaire de Jumièges, requit par Jean Morand, qui baptisera Jean Baptiste, reconnu par son père, le 6 mai 1760 dans l’église du Mesnil. Thomas Thuillier, le grand père maternel sera le parrain et Anne Lequesne veuve de Nicolas Morant, la grand-mère paternelle, la marraine. 

Jean Morand régularise rapidement la situation et épouse Marie Thérèse Thuillier, juste après ses relevailles le 17 mai 1760 dans l’église du Mesnil ; c’est Grenier le curé du Mesnil, qui leur donne la bénédiction. Jean Morand et Marie Thérèse Thuillier en profitent pour reconnaitre Jean Baptiste : ‘’ont reconnu qu’un garçon nommé Jean Baptiste né le 5 baptisé le 6 mai 1760 nous ont déclaré être de leurs œuvres et provenu d’eux ce qu’ils ont signé en présence de témoins comme ledit Jean Baptiste est âgé de13 jours, l’ayant eu de leur fréquentation et commerce avant leur mariage’’. Jean Morand signe l’acte d’une belle écriture ce qui n’est pas courant à cette époque.   

Le couple continue d’habiter au Mesnil-sous-Jumièges où naissent :

-Jacques le 11 décembre 1761
-Marie Anne le 16 août 1763
-Marie Catherine Françoise le 17 novembre 1765
-Marie Elisabeth le 22 octobre 1767
-Scolastique le 26 septembre 1769
-Louis François le 10 mars 1771
-Nicolas le 14 octobre 1772


En 1760, Jean Morant était ‘’pescheur’’. Sur sa barque il pêchait en Seine ; avec la senne il capture éperlans, aloses, fintes et caluyots mais également des saumons et même parfois même un esturgeon !

En 1761 il est journalier et en 1763 il devient laboureur et quitte définitivement sa barque pour se consacrer à la terre comme son frère Louis, laboureur à Saint Pierre de Manneville.

Jean Morand et sa famille quittent Le Mesnil-sous-Jumièges traversent la Seine pour Le Landin où naissent :

-Jean Baptiste Etienne le 17 avril 1774
-Clotilde le 1er février 1777
-Pierre Laurent le 17 décembre 1779
-Marie Rose et Laurent Gaspar jumeaux le 28 juillet 1782


Jean Morand est toujours laboureur mais également marchand fruitier. Si Jean Morand a rangé sa barque certains de ses fils semblent attirés par la Seine et les bateaux qui fréquentent les quais du Gouffre et de la Foulerie du Landin.

Jean Baptiste

Jean Baptiste, son ainé, épouse Jeanne Marie Louise Paulgroult le 30 octobre 1792 au Val- de-la-Haye ; les Paulgroult (ou Portgroult) sont une famille de marins du Val-de-la-Haye.

Lors de la naissance du premier enfant du couple prénommé Jeanne Clotilde le 3 octobre 1793, Jean Baptiste Morant, capitaine de navire, est en voyage.

Jacques

En août 1781, Jacques est indiqué comme novice sur le rôle des inscrits maritimes de Rouen. Il est de taille moyenne, cheveux et sourcils bruns, les yeux gris, visage rond et marqué de lentilles, bouche moyenne, le nez ordinaire et taille mince. A cette époque il navigue depuis 4 ans en Seine et gagne 12 livres tournois comme matelot. Il est domicilié à Saint-Pierre-de-Manneville chez son oncle Louis Morand.

Nicolas

En 1793, Nicolas est à son tour novice il navigue comme batelier sur la Seine depuis une année.

Jean Baptiste Etienne

Jean Baptiste Etienne, l’Honneur du Canton, marin de la Garde impériale, évoqué par ailleurs.

Sources

- ADSM registres paroissiaux et d’état civil Mauny, Val-de-la-Haye, Saint Pierre de Manneville, Quevillon
- ADSM inscription maritime
- ADE registres paroissiaux et d’état civil Le Landin
- Les éclats de mémoire Mauny 2002
- Armand BILLARD Flux et reflux de la Seine normande, éditions Charles Corlet 1989




Jean-Pierre HERVIEUX

Mise à jour : 25 mars 2017

La commune compte trois autre titulaires de la médaille de Sainte-Hélène :

Martin Deconihout, 1792, soldat, 1er Rgt des Tirailleurs de la Garde, 12-01-1812 au 27-07-1814, a perdu deux doigts par congélation.

François Delamare, 1792, soldat, 2e Rgt de la Jeune Garde, 1813 à 1814, paralysé du côté droit. Indigent.

Pierre Lefrançois, 1792, soldat, 55e de Ligne. Des 100 jours au 05-04-1817. Blessé à la main gauche. Indigent.