Dans
la crainte qu’une fusion des propriétés
communales, cette
objection disparaissant devant les dispositions de la loi qui
assurent le maintien exclusif de la propriété des
biens
particuliers à chaque section naguère
indépendante d’une commune
nouvellement constituée par réunion. Il
n’existe plus de raisons
sérieuses de repousser ce projet.
Il
invite en conséquence à saisir de la question le
conseil municipal
et les plus imposés.
L’assemblée,
après discussion adoptant les motifs
énumérés de la
dépêche
préfectorale, est d’avis que la commune de
Berville soit réunie à
celle d’Ambourville sous le nom
d’Ambourville-Berville».
Délibéré
et signé par les conseillers municipaux…
On
remet le couvert trois mois après…
Le
16 mars 1857, nouvelle session extraordinaire du conseil et les plus
imposés de Berville à propos de la
réunion des villages de
Berville, Ambourville et Anneville. Monsieur le maire donne lecture
d’une nouvelle dépêche du
préfet qui demande de prendre une
nouvelle résolution dans le sens du meilleur
intérêt de toutes les
communes.
Il
en résulte beaucoup de considérations depuis la
dernière réunion
il y a 3 mois. Sont notées 19 fois
« considérant… »
au registre de délibérations.
Il
est trop fastidieux de les recopier toutes ici, voici quelques
passages des plus intéressants.
« Considérant
que la commune de Berville sur Seine dans l’état
actuel de ses
ressources, elle ne peut elle seule aux besoins de
l’instruction
primaire…
Considérant
que la commune d’Ambourville se trouve dans la même
situation.
Considérant
que la commune d’Anneville sur seine présente les
mêmes besoins,
c’est avec le concours que lui prêtent les communes
de Berville et
d’Ambourville réunies pour le culte et
l’instruction primaire…
Considérant
que les trois communes sont peu étendues, peu de population,
que
leur
sol est de même nature, qu’il y a
identité d’intérêt et
d’habitude dans leurs populations.
Considérant
qu’il résulte du rapport de l’agent
voyer d’arrondissement que
la commune d’Ambourville ne pourra jamais avoir les
ressources
vicinales pour
l’entretien
des chemins, qu’il faudra 15 ans à la commune de
Berville pour
exécuter le même travail et qu’enfin les
chemins de la commune
d’Anneville sont impraticables.
Considérant
que par suite de l’insuffisance de leurs ressources actuelles
les
communes ne peuvent allouer à leurs gardes
champêtres et à leurs
cantonniers qu’un traitement tellement exigu qu’on
ne peut
envisager d’eux un service efficace.
Considérant
que cette réunion des 3 communes ne changerait en rien les
habitudes
des populations puisque depuis plus de 60 ans le service de
l’instruction primaire s’assure à
Anneville.
Considérant
qu’Anneville possède une église en bon
état, deux maisons
d’écoles nouvellement construites et un
presbytère convenable,
que ces établissements sont d’une grandeur
suffisante pour les
besoins des 3 communes. Que par la suite de la fusion des 3 communes,
Berville et Ambourville seraient dispensées de consacrer des
sommes
importantes à la restauration ou à la
construction de ces édifices.
Ces fonds pourraient être affectés à la
réparation des chemins
vicinaux.
Considérant
ces motifs, l’assemblée est d’avis
qu’il y a lieu de réunir
sous le nom d’Anneville les 3 églises sous une
seule et même
commune dont le chef lieu serait la section d’Anneville.
L’assemblée émet le vœu que
dans le cas où cette réunion
serait prononcée les sections seraient maintenues distinctes
pour
les élections, les édifices publics et les
cimetières ».
Hélas,
malgré les écrits, les paroles
s’envolent, le statuquo
demeure…mais le projet fait son chemin lentement.
Après
de multiples tentatives, le projet n’abouti pas au
XIX° siècle.
C’est le 23 décembre 1975, 120 ans plus tard que
le projet ressort
des tiroirs et se confirme. Enfin le mariage tant attendu
d’Anneville
avec Ambourville est prononcé officiellement. Il tient
toujours pour
le meilleur et pour le pire (voir le N° 38 du P’tit journal)
Gilbert
FROMAGER.
Les
mairies des trois communes sœurs
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