Henri
est d’abord tourneur à la boulonnerie de Duclair
de 1964 à 1967. Pendant ce temps il lui arrive
d’aller chercher de l’acide à Rouen avec
un camion De Dion Bouton, c’est dire
l’expérience que peut avoir cet homme
prêt à tout. Il fut aussi
été employé à la savonnerie
Le Chat de Yainville.
A la
fermeture de cette usine il devient employé communal. La
commune d’Anneville a besoin d’un homme
à tout faire, grâce au tracteur de sa petite
fermette, il obtient ce poste. Les travaux sont divers et
variés, ça va de la coupe de chardons dans les
prés communaux à l’épandage
d’engrais, à l’entretien des routes avec
Marcel Agasse et Fernand Poulet.
Peu de temps
après, il est promu garde champêtre et
là, ça se complique, il doit aussi
prévenir les familles lors des décès
accidentels, par pendaison par exemple, creuser les tombes…
Il lui faut aussi enfourcher la mobylette avec des outils
attachés sur le porte bagage tout en distribuant des plis
administratifs. Henri est sur tous les fronts. |

Valérie
5 ans porte le képi de son grand père. Elle est
maintenant
coiffeuse à domicile.
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Il
va si vite qu’un
jour Claude Ouvry lui propose de passer à travers sa salle
à manger
en mobylette pour éviter de perdre du temps à
faire demi-tour.
Claude a dû s’inspirer du film de Jacques Tati
« Jour de
fête » avec la fameuse tournée
à l’américaine du facteur
« hélicoptère » |
Valérie
se souvient très
bien alors qu’elle n’avait que 5 ou 6 ans que son
papy prenait
quand même le temps de la promener sur son tracteur lors de
la
remise en route des éoliennes dans le Marais. Elles
étaient
précieuses ces machines à remonter
l’eau, elles permettaient de
donner à boire au bétail paissant dans les
prés communaux.
Monsieur
Gibouin, maire
du village, ne pouvait qu’être ravi
d’avoir à sa disposition un
homme aussi serviable, doté d’une grande
conscience
professionnelle et accomplissant toutes sortes de tâches pour
le
bien de ses administrés.

Henri
Levillain, garde
champêtre retraité prononce un discours entre son
épouse et
Monsieur Gibouin maire. Cette réception à
l’ancienne salle des
fêtes permet de rendre hommage à l’homme
qui a rendu tant de
services à la commune d’Anneville Ambourville.
En
avril 1987, il y a 30
ans exactement, c’est Eugène Vigé qui
endosse le dernier costume
de garde champêtre sitôt la retraite
sonnée de Henri Levillain.
Depuis la disparition d’Eugène, aucun autre
employé municipal
n’a rempli
cette tâche ingrate qui demande à la fois du
désintéressement et
de la psychologie.
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Henri est
aussi le père d’Evelyne Fremont qui a
travaillé à la cantine
scolaire avec tante Odette et Madame Polbost, d’autres
figures
locales qui ont aussi rendu de grands services à la
collectivité
annevillaise. (Cliquer)
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Rappel
de la fonction
Ce fonctionnaire
territorial dispose en effet d'un pouvoir important afin de constater
par procès-verbal les contraventions et les
délits portant atteinte
aux propriétés rurales et forestières
ainsi que les contraventions
aux règlements et arrêtés de police
municipale, des maires comme
des préfets. Au-delà de ces
prérogatives, il exerce ses
compétences dans plus de 150 domaines dont la police de la
route, la
police de l'eau ou encore la police de l'urbanisme. De plus en plus,
les missions du garde champêtre s'orientent vers la
protection de
l'environnement et la préservation des espaces naturels
sensibles.
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Concernant
l’habillement, l’uniforme n’est pas
obligatoire par contre le
garde doit porter une plaque en métal. Cette plaque doit
comporter
les mentions "LA LOI", le nom de la commune ainsi que celui
de l’homme assermenté, il est
équipé en quelque sorte comme un
« shérif ».
Depuis 1958, la fonction
de garde champêtre
n’est plus
obligatoire dans les communes ce qui porte préjudice
à la profession.
En
tout, ce sont 30.000
postes de gardes champêtres non remplacés qui
disparaissent mais un
retour de la profession semble naitre sous la forme de police
municipale intercommunale du fait d’élus soucieux
de
l’environnement et de la ruralité.
Gilbert
FROMAGER.
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