Par Laurent QUEVILLY.

Qui furent les conseillers généraux du canton de Duclair? Du moins les élus. Car les tout premiers étaient nommés par le gouvernement. Histoire de notre institution cantonale...

A la Révolution, sous les ciseaux du député rouennais Jacques-Guillaume Thouret, la France fut découpée en départements, le 10 juillet 1790, mais aussi en cantons.

Le canton de Duclair fut formé le 15 octobre 1790 de la réunion des députés des paroissses suivantes : Duclair, Aulnay, Ecalles-sur-Villers, Les Ifs, Jumièges (et sa section d'Heurteauville), Mesnil-sous-Jumièges, Notre-Dame-de-Varengeville, Saint-Paër, Saint-Pierre-de-Varengeville,  Sainte-Marguerite-sur-Duclair, Le Trait, Le Vaurouy
(détaché de Sainte-Marguerite depuis 1639), Les Vieux et Yainville.

Le canton sera le cadre administratif à travers lequel, lors des élections primaires, les citoyens actifs désigneront leurs représentants au district et au département ainsi que les juges des tribunaux. Un citoyen actif a 25 ans révolus, paye au moins trois livres de contribution foncière, l'équivalent de trois journées de travail, il est inscrit au rôle de la garde nationale, a prêté le serment civique et n'est ni le domestique, ni mendiant, ni le fermier de propriétaires nobles ou religieux.

En 1787, tous les contribuables avaient élu leurs premières municipalités. Là, le corps électoral s'est restreint à la seule bourgeoisie.

Dinaumare, maire de Jumièges, fut le commissaire du directoire exécutif près l'administration du canton de Duclair.

Dans notre chef lieu siégeait, en 1795, une administration cantonale où étaient nommés les maires des différentes communes avec le titre d'officiers municipaux.
Le 25 frimaire de l'an 4, Delanos, président, ouvrit le registre des délibérations. C'était la première séance publique et furent installés les citoyens Le Sein, Légal, François Vauclin, Jean-Olivier Carpentier, Le Machois, de Saultÿ, Dossier, Foutrel, Delamare, Vautier, Herment, Filliatre, Pourpoint, Hocquerel, tous agents municipaux ou adjoints. Le secrétaire en chef fut élu en la personne de Nicolas Barette. Le Machois fut désigné commissaire destiné à recevoir les "effets promis par l'administration du district d'Yvetot".

La chambre municipale du canton tient de nombreuses séances publiques, délibère, décide, écrit beaucoup. Nos officiers élisaient leur président et l'on comptera à ce poste Delanos, ex-curé de Duclair
du 16 décembre 1795 au 14 octobre 1796. Nicolas Barette, l'ancien curé de Varengeville, en fut le secrétaire général. Bref, l'exécutif du canton fut d'abord l'apanage du cy-devant clergé avant de devenir, comme nous le verrons, le terrain de chasse des châtelains. Citons encore à la tête de l'administration cantonale Cabeuil en l'an 5, Pouchet-Maugendre, maire d'Aulnay, en l'an 6. En 1811, Dumoncel de Torcy, maire de Quevillon, préside le canton. On note par ailleurs deux conseilles d'arrondissement : Collet du Bellai, maire d'Hénouville et Pouchet-Maugendre.

C'est en 1800, sous l'Empire, que sont mis en place dans chaque département un préfet, un conseil de préfecture et un conseil général. Le préfet détient seul le pouvoir exécutif laissant au conseil général son rôle d’assemblée délibérante.
Nos premiers conseillers généraux sont des notables nommés par le gouvernement. A sa création, l'assemblée départementale de la Seine-Inférieure compte 20 membres. 30 ans plus tard, ils sont 24.

Des frontières fluctuantes

 Le 17 février 1800, le canton de Canteleu est supprimé. Ambourville, Anneville, Bardouville, Hénouville, Mauny, Quevillon et Yville nous rejoindront. En 1823, Saint-Pierre Notre-Dame et Saint-Pierre de Varengeville, dont l'église est aussitôt détruite, fusionnent. Les communes de L'Aunay et des Vieux sont rattachées la même année à Saint-Paër. 1825 : Le Vaurouy rejoint Duclair. Le 29 novembre 1826, la commune des Ifs est détachée du canton de Duclair pour rejoindre celui de Pavilly en s'agglomérant avec Bouville. 1831 : Ecalles-sur-Villers et Villers-le-Chambellan fusionnent. 1868 : Heurteauville se détache de Jumièges et devient l'une des vingt communes du canton de Duclair. 1967: Villers-Ecalles rejoint le canton de Pavilly. 1972 : Heurteauville rejoint le canton de Caudebec. 1975 : Anneville et Ambourville fusionnent. Dis-sept communes composent alors le canton de Duclair. Superficie : 190.35. Population : 24 979 habitants. 2015 : le rédécoupage cantonal sonne le glas du canton de Duclair.

Avec ce nouveau découpage des cantons, les arrondissements de Rouen, Dieppe, Le Havre, Neufchâtel et Yvetot sont également créés en 1800. Ceux de Neufchâtel et Yvetot seront supprimés en 1926.


Les premières élections

Ce n'est qu'en 1833, avec la Monarchie de Juillet, qu'eut lieu la première élection au suffrage censitaire. Les conseillers généraux seront désormais élus pour neuf ans avec renouvellement par tiers. Les 18 et 19 novembre 1833, seuls votent les grands contribuables. Résultat...

1. Jean Baptiste Curmer. (1782-1870)
Héritier d'une famille de drapiers de Darnétal, négociant en rouenneries, époux de Victorine Bourgeois, c
'est précisément un bourgeois bien installé...

Curmer n'a pas connu sa mère, Sophie Binet, morte en couche en novembre 1782. Quant à son père, franc-maçon, il eut une vie dissipée. Avant la Révolution, celui-ci fit l'acquisition auprès du secrétaire de Louis XVI de titres qui devaient anoblir sa famille à la 3e génération. Ce qui fut contrarié par les événements. Après quoi, il laissa son fils régler ses dettes.
C'est un ex-bénédictin, bibliothécaire de la ville de Rouen, Dom Gourdin, ancien profès à Jumièges, qui éduqua Jean-Baptiste Curmer en compagnie du futur fondateur de l'agence Havas. Il poursuivit ensuite ses études à Paris.
Curmer se marie en mai 1808 avec Agathe Victorine Bourgeois, la fille d'un négociant picard qui a fait ici fortune dans le coton. Il va demeurer alors chez son beau-père, 11, rue Saint-Vincent. Mais aussi au château de Bardouville, l'ancienne demeure des Vaupalière, que Bourgois a acquis lors de la vente des biens nationaux. C'est d'ailleurs là qu'à lieu le mariage. Les habitants sont conviés dans les allées du château. La même année, le père Bourgois devient maire de Bardouville.
Sous ce Premier empire, Curmer fait partie de la garde nationale, à Rouen. En 1815, le préfet Girardin, connaissant ses sympathies pour Napoléon, le nomme adjoint au maire de Rouen. Un décret impérial l'assied dans le fauteuil du premier magistrat du 5 mai au au 7 juillet 1815.
Son beau-père meurt le 21 décembre 1819. Héritages.
Le château de Bardouville va à un fils Bourgeois qui devient maire à son tour. Curmer achète alors celui de Trianel, près de Lyons-la-Forêt.
Mais en 1818, il fait bâtir maison à Boscherville sur les bois dont il a hérité. C'est là qu'il réside quand il n'est pas à son hôtel particulier de la rue Saint-Vincent.

En 1832, Curmer est cette fois conseiller municipal de Rouen. Et voilà que vont se présenter les premières élections au conseil général...

Ces 18 et 19 novembre 1833, il est le premier conseiller général désigné par des électeurs dans les cantons de Duclair et de Maromme réunis en battant Bouvet, le maire de Déville. Mais aussi dans le 4e
canton de Rouen. Avec un œil sur la députation, Curmer choisit Rouen. On revote aussitôt et Darcel est élu par 36 voix sur 44 à Duclair. On ne doute pas que les électeurs de Maromme, favorables à Bouvet, choisiront finalement Darcel.

Que devint Curmer ?
Il restera conseiller général à Rouen jusqu'à sa mort. Pourtant, en décembre 1836, sa réélection semblait sa réélection semblait compromise. "C'est à tel point, écrit Le Journal de Rouen, que, depuis quatre ou cinq jours, il a fait pressentir les électeurs du canton de Duclair pour sacoir s'il n'y aurait pas moyen de se faire octroyer, comme fiche de consolation, une toute petite place au conseil d'arrondissement. Puisque nous avons l'occasion de revenir sur le compte de M. Curmer, nous rappellerons qu'en juillet 1830, lorsqu'on lui proposa de faire partie de la nouvelle administration municipale, il déclara nettement qu'il ne pouvait accepter cette mission qu'autant qu'elle lui serait dérérée par son souverain légitime, SM Charles X. Le moment est plus que venu de récompenser M. Curmer de ses hésitations de 1830 et de sa conduite depuis cette époque qui, en acune circonstance, n'a prouvé que M. Curmer avait compris la révolution de Juillet."
Mais il fut aussi élu, le 4 novembre 1837, député du 2e collège de la Seine-Inférieure (Rouen), par 280 voix sur 546 votants et 599 inscrits.  Il se fit peu remarquer dans la législature. Tous ses votes, jusqu'en 1839, furent acquis au ministère.

Côté mandat municipal, on a vu son bref passage dans le fauteuil du maire de Rouen. Eh bien, il occupera encore cette fonction à titre provisoire du 16 septembre au 3 novembre 1840. Il était officier de la Légion d'honneur.


2. Alphonse Darcel est élu le 17 décembre 1833. Propriétaire à Duclair et à la Fontaine, dit d'opinions modérées et indépendantes, il est issu d'une grande famille...

Cheveux châtains - Front couvert - Nez long - Yeux gris - Bouche moyenne - Menton rond - Visage plein - Taille 1,73 m.

La famille Darcel revendique un Charlot Darcel tenuau XIVe siècle, sur les fonts baptismaux par le dauphin Charles, duc de Normandie, plus tard le roi Charles V. Bourgeois, les Darcel ont leurs armoiries : d'azur au chevron d'argent accompagné de trois haches du même, 2 et 1.

Voici une brève généalogie d'Alphonse Darcel :

Jean Darcel, époux de Françoise Delencontre. Dont :

Jean Darcel, marié à Rouen en 1708 avec Marie Roussel. Dont :

Jean Nicolas Darcel, marié à Rouen en 1736 avec Renée Cartherine Dehors. Dont :

1) Jean Darcel, en 1740, d'abord armateur à Lorient, il revint se fixer à Rouen où il est le premier à armer pour les colonies. Sa flottille comptera une douzaine de navires que mettent à mal la Révolution. Il jouera un rôle sous la Terreur, à Rouen, et connaîtra quelques démêlés avec la justice après Thermidor. Emprisonné, Bayeux le poursuivit pour arrestation arbitraire. Jean Darcel se porte acquéreur de biens nationaux. C'est lui qui, le 23 août 1792, achète la ferme de la Cour-du-Mont, à Duclair. Il laissa les habitants profiter, comme ils le faisaient depuis des temps immémoriaux, des communes pâtures dont Darcel se croyait devenu propriétaire. En 1810. il les fit enclôre. Et il y eut procès. Il le perdit en 1819.
Retiré des affaires, il est l'un des fondateurs de la Banque et de la Caisse d'épargne de Rouen, autorisée en 1810 et dont la première succursale dans le département sera pour Duclair. Il partageait sont temps entre le N° 5 de la place de la Pucelle mais surtout sa résidence d'Anneville-sur-Seine. Ou plutôt ses résidences. Car en 1826, il est propriétaire du manoir Dupont, de celui de Bressy qu'il partage avec Nicolas Quesne, du domaine de la Seigneurie et enfin du château de la Cheminée-Tournante.
Jean Darcel est décédé sans descendance en 1832 après avoir doté Anneville d'un hospice pour vieillards. On dit qu'il exigea que sa famille affecte le prix de ses funérailles à l'aumône des pauvres...

2)
Nicolas Darcel, en 1742, se distingua comme officier du comte d'Estaing pendant la guerre de l'Indépendance américaine. Notamment lors de la prise de La Grenade. Il démissionne à son retour en France et se fait recevoir avocat au Parlement de Normandie. Alphonse, notre conseiller général, est son fils.


Alphonse Jacques Marie Darcel est né à Paris le 25 novembre 1788, paroisse de Saint-Laurent. Par sa mère, Marie Anne Le Prince, il est apparenté au peintre de ce nom mais aussi à Mme Le Prince de Beaumont connue pour des ouvrages sur l'éducation. Des études au collège Sainte-Barbe, Polytechnique en 1807, l'école d'application de Metz en 1809, Alphonse Darcel va faire les campagnes d'Espagne, de Russie et de France au sein de la Grande Armée. Fidèle à Napoléon qui le mande souvent à ses côtés, il a été fait chevalier de la Légion d'honneur le 25 février 1814 pour sa conduite au combat de Troyes et élevé au grade de capitaine d'artillerie.

Sa carrière militaire :

A la dissolution de l'armée impériale, il se retire dans sa famille à Rouen, 5, place de la Pucelle. Mais son père, Nicolas, est mort en janvier 1815 et sa mère en 1793.

Le 13 septembre 1815, Alphonse Darcel épouse à Rouen Caroline d'Ambrin de Beaunay. 

En 1829-1830, Alphonse Darcel apparaît sur les listes électorales de Duclair. Mais il est propriétaire à Berville et il paye plus de 1.600 F d'impôts.

1830 : Monarchie de Juillet. Darcel reprend du service.
Il est fait colonel de la Garde nationale et conseiller municipal de la ville de Rouen. 1832 : son oncle Jean disparaît et il hérite de l'hospice d'Anneville. Ce qui donnera lieu plus tard à un procès dont nous parlerons par ailleurs. Le manoir Dupont, d'Anneville, lui revient aussi. Le 17 septembre 1833, le voilà donc élu au conseil général.

Reconduit en 1842

Fait officier de la Légion d'honneur par le roi le 30 mai 1838, Alphonse Darcel est réélu les 4 et 5 décembre 1842. Il représente encore le canton de Duclair et celui de Maromme réunis. Sa victoire est toute relative. Il ne l'a obtenue qu'au second tour avec un tiers des votants et pas le quart des inscrits. Il bat en tout cas Auguste Baudouin, le châtelain des Vieux.
A cette époque, à la surprise générale, il démissionne de ses fonctions de colonel de la garde nationale et de conseiller municipal à Rouen. Il possède alors une maison rue Saint-Patrice. Darcel est aussi actionnaire de la banque de Rouen. Cette décision suscite les plus vifs regrets. Darcel passe pour doux et bienveillant, franc et loyal. Finalement, pour céder à l'instance générale, Darcel reprend le commandement de la Garde nationale jusqu'à la Révolution de 1848.

3. Auguste Baudouinest élu le 27 août 1848. Au suffrage universel, cette fois. Une réforme promulguée par la Seconde République. Baudoin est donc notre premier conseiller général issu d'une élection vraiment démocratique mais restant réservée aux hommes. C'est le propriétaire du château des Vieux, à Saint-Paër. Manifestement, c'est un citadin reconverti à l'agriculture. Et avec un tel brio qu'il est cité comme l'un des meilleurs du département.


Le "petit personnel" de Monsieur...

En décembre 1836, soutenu par le Journal de Rouen, il avait été élu conseiller d'arrondissement. Sur 73 électeurs inscrits, seuls 50 votèrent. Baudouin obtient 28 voix, Caumont 21, Darcel n'en eut qu'une.
En 1840, il était chef de bataillon de la garde nationale du canton de Duclair et recueillait aux Vieux les souscriptions pour les inondés du Midi en compagnie de Me Rigoult, notaire de Duclair.
En décembre 1840, il fut au passage des cendres de Napoléon à la tête de la garde nationale du canton et d'une foule de paysans accourus sur les quais de Duclair.

Son mandat ne dura que quatre ans. Que devint Baudoin ? Dans La presse du 3 novembre 1862, on découvre cet article surprenant:

"On nous adresse un extrait de lettre datée "château des Vieux (Seine-Inférieure), 9 octobre 1862.
Il y a un mois environ, j'ai été pris d'une douleur rhumatismale à la hanche, comme elle me faisait boiter, j'ai employé votre huile de marrons d'Inde et trois frictions ont suffit pour me guérir.
Auguste Baudoin."

4. Charles Darcel, fils d'Alphonse, né à Rouen le 27 avril 1820, est élu le 1er août 1852. Il obtient 1225 voix contre 1036 pour Baudouin qualifié de candidat du gouvernement. Rigoult est élu conseiller d'arrondissement.
Charles Darcel fut un temps commandant de la garde nationale de Duclair. Il est présent sur les listes électorales pour 1846-1847 mais aussi celles de Valmont. Maire de Berville-sur-Seine de 1846 à 1848 où il règne sur 250 hectares de propriétés, il tient de son grand-oncle la maison du Passage, à la Fontaine ou encore le manoir du Pré-Thorin. Il est aussi secrétaire de la société d'agriculture de Rouen et ses publications font référence. Il laissera l'image d'un Bonapartiste comptant parmi les principaux bailleurs de fonds de L'Indépendant normand, journal dirigé un temps par Edouard Wilmann.

En novembre 1848, les cantons furent divisés en sections. Duclair, Anneville, Jumièges et Boscherville furent les chefs-lieux de nos quatre subdivisions.

En 1856, Darcel est flanqué comme conseiller d'arrondissement de Pierre-Grégoire Mésaize, maire de Boscherville.

Barbet
Charles Darcel à épousé, le 14 juillet 1842, Louise-Télésie Barbet, fille d'un pair de France et président du conseil général de la Seine-Inférieure de 1847 à 1871. Un fils : Georges qui mourra jeune et sans postérité.

L'emprise des Darcel dans le canton

Charles Darcel a des frères très remarqué dans le département. Y compris par Flaubert  :

Alfred Darcel
. Fils et frère aîné de conseiller général du canton de Duclair, Alfred Darcel, né à Rouen en 1818, hérita en 1832 de son grand-oncle Jean Darcel. Lycée Corneille, Ecole centrale des Arts et Manufactures, il obtient son diplôme d'ingénieur chimiste en 1841, année où il épouse une petite-cousine, Marie Alexandrine Sarrazin de Maraise. A Amfreville-la-Mivoie, il dirige alors une manufacture de produits chimiques.  Parallèlement il s'investit dans l'archéologie médiéval, intègre la la commission des Antiquités. Dès lors, sa nouvelle carrière foisonne : il sera employé dans divers musée, dont le Louvre, directeur du musée de Cluny, administrateur des Gobelins, critique et historien d'art, officier de la Légion d'honneur. C'est un proche d'Amélie Bosquet. Journaliste, il signa de nombreux articles dans le Journal de Rouen, la Revue de Rouen, la Gazette des Beaux-Arts... Il s'opposa avec violence aux Impressionnistes et surtout aux peintres de l'Ecole de Rouen. Darcel résidait au manoir Dupont, à Anneville-sur-Seine. Il ollabora aussi longuement à l'Intermédiaire des chercheurs et curieux sous la signature d'Alf. D. Il échange sur des sujets de culture générale mais aussi parfois d'histoire locale. Il est mort en 1893.

Deux fils : Henri et René. René qui, époux de Lise Berthelot, aura Jacques, né en 1874, héros de la Grande guerre, élu maire d'Anneville en 1919, propriétaire de la Seigneurie.


Jean Darcel, né en 1823. Ingénieur des Pont-et-Chaussées,
il fit les plans des parcs de Vincenne et des Buttes-Chaumont.  Administrateur des Chemins de fer du Midi, président de la Compagnie du gaz de Rouen, propriétaire de la maison historique François Ier à Paris, il fut maire d'Hénouville de 1884 à sa mort, en 1906. Il a doté sa commune d'une nouvelle salle d'école sur ses deniers personnels. Il était l'époux de Louise Cibiel et possédait le château de Valmont. Le couple aura plusieurs filles alliées avec la noblesse et un fils prénommé Alphonse, époux de Jeanne Tilhandier du Plaix, maire d'Hénouville jusqu'en 1924, résidant au château de la Fontaine. Son petit-fils, Charles Cretté de Palluel-Darcel (1920-2010) est également maire d'Hénouville de 1947 à 1972.

Après un an de mandat, Charles Darcel démissionne en juillet 1853, étant nommé secrétaire général de la Côte-d'Or.

Alphonse Darcel reprend du service le 14 août 1853 pour garder la place au chaud. Son fils revient bientôt au pays. Il est remplacé en 1854 au conseil de préfecture de la Côte-d'or, reprend la mairie de Berville en 1855. On le retrouve aussi à Paris, au 178 de la rue de Rivoli. La même année 1855, en juin, Rigoult, notaire, candidat sortant du gouvernement, conserve le siège de conseiller d'arrondissement face à Picard, maire de Jumièges.
Le 6 septembre 1858, Charles Darcel est l'un des fondateurs de la Caisse générale des familles, une société d'assurance vie. Parmi les actionnaires : son beau-père, alors président du conseil général de la Seine-Inférieure. Cette société connaîtra la faillite à l'aube du XXe siècle et un procès.
Le père Darcel démissionne début 1859 afin de permettre à son fils d'être réélu au conseil général.

Charles Darcel est effectivement réélu les 21 février 1859, 16 juin 1861 et 12 juin 1870. Le 20 mars 1871, notre conseiller général condamne la Commune de Paris avec 42 de ses collègues  de la Seine-Inférieure. 42 sur 50 !

Les membres du conseil général de la Seine-Inférieure ont communiqué au président de l'Assemblée Nationale, en le priant d'être auprès de ses collègues l'interprète de leurs sentiments fermement dévoués, la proclamation suivante :

DÉPARTEMENT DE LA SEINE-INFÉRIEURE.
Le conseil général aux habitants de la Seine-Inférieure et aux maires du département.
Une partie de la population parisienne n'a pas craint de s'insurger contre l'autorité de l'Assemblée Nationale que nous venons de nommer. Le reste a laissé faire.
D'épouvantables assassinats viennent d'être commis, et Paris est au pouvoir de l'émeute.
L'Assemblée et le gouvernement sont réunis à Versailles.

La France est lasse de subir les révolutions de Paris et entend que sa volonté soit enfin obéie.

Au nom du. suffrage universel violé, de la liberté et de la dignité de la France méconnues, le conseil général proteste : il invite les maires et les habitants du département a n'éxécuter d'autres ordres que ceux du gouvernement de l'Assemblée Nationale et à se grouper avec confiance autour de leurs représentants départementaux, résolus à prendre, avec le concours des autorités municipales, toutes les mesures qu'exigerait le respect de la loi et la volonté nationale.
Rouen, le 20 mars 1871.

Cette année-là, le département qui est une circonscription administrative de l’Etat, devient une collectivité territoriale par la loi du 10 août. La commission départementale est créée. Cette commission assure la permanence de l’assemblée départementale et contrôle l’administration préfectorale, mais le préfet reste l’exécutif du département sur le conseil général.

Entre temps, en mars 1868. Lamer a été élu face Revel au conseil d'Arrondissement par 1240 voix contre 682.

Charles Darcel est encore réélu au conseil général les 8 octobre 1871 et 4 octobre 1874, avec 1921 voix, sous étiquette bonapartiste, alors que les Radicaux se remuent beaucoup dans le département. Le 18 août 1875, on le voit vice président du conseil général en compagnie du général Robert, député monarchiste. Ancel, lui aussi député monarchise, est président. On le retrouve ensuite au poste de secrétaire, flanqué de Rouland, bonapartiste comme lui et de Thiesse, républicain.

 Le 14 novembre 1877, le père Darcel meurt à Rouen en présence de son fils. Il y est inhumé deux jours plus tard. Cette année-là, Charles est signalé à Paris au 3 de la rue Treilhard. Il quitte la mairie de Berville en 1878. Et se représente aux cantonales de 1880. Il sera battu à cause, diront ses partisans, d'une pression administrative. Il avait défendu les dossiers sur la Seine et ses riverains.



5. Achille Poullain dit Grandchamp, républicain, bat Charles Darcel le 1er août 1880. C'est un siège de gagné pour la gauche.

Achille-Désiré Poullain est né le 6 octobre 1821 à Caudebec. En 1877, il obtientiendra l’autorisation d’ajouter à son nom patronyme celui de Grandchamp. A Rouen, il habitait un immeuble bourgeois fait de briques au 23 de la rue Lenôtre. Son entreprise comptait des succursales à Dieppe, Fécamp, Elbeuf...
1877, c'est l'année où meurt Alphonse Darcel, notre premier conseiller général, le 14 novembre,  au 5 de la rue du Champ-des-Oiseaux. Il avait 90 ans.

Conseiller d'arrondissement, armateur, négociant. Grandchamp fut maire de Jumièges du 18 mai 1884 à son décès le 25 juin 1890. Habitant face à l'abbaye, titulaire de la Légion d'honneur, c'était l'oncle de Maurice Leblanc.

Le 25 septembre 1880, la Semaine religieuse s'insurge :
Les cantons de Duclair et de Pavilly viennent de nommer deux membres du conseil d'arrondissement de Rouen. A Duclair, sur 3,275 inscrits, 1,468 électeurs seront représentés au conseil et 1,807 se passeront de représentant. La même situation est faite à la majorité des électeurs du canton de Pavilly : le membre du conseil élu a réuni 1,646 voix, et 2,237 ne seront pas représentés. Il est bon d'examiner ainsi toutes les élections, afin de bien se pénétrer de cette vérité que c'est la minorité qui gouverne.

Et encore Darcel


Charles Darcel, réélu maire de Berville en 1881, candidat malheureux à Caudebec en 1884, opère son retour au conseil général le 1er août 1886. Poullain ne se représentait pas. Les Républicains présentaient Guéroult, conseiller d'arrondissement sortant, face à Darcel qui obtient 1491 voix contre 1115. Il est en tête dans 15 des 20 communes du canton. Celles qui lui ont préféré Guéroult sont Anneville, Le Trait, Mauny, Boscherville et Villersd-Ecalles.

Des "viandards"

C'est le Figaro qui le dit. En août 1884, Darcel, le châtelain de la Fontaine, réunit dans son château cinq de ses parents, font le secrétaire général de l'Opéra, "tireur de premier ordre à toutes armes". Bilan de la journée. 115 perdreaux et 19 lièvres abattus.
Le 28 août 1887, le Journal La Croix s'enthousiasme : "Deux départements viennent d'être conquis. La Seine-Inférieure où les républicains l'emportaient va avoir M. Darcel comme président du premier comité impérialiste que ce département aura eu !"

Tancé par le préfet, hué par la gauche


On retrouve, en février 1889, Darcel à la tribune du dit comité lors d'un meeting au Havre en soutien au général Boulanger. Le 3 mai 1889, le Journal des Débats rapportent cet incident :

Le
Conseil général de la Seine-Inférieure a voté un crédit de 3. 000 fr. pour la décoration des édifices départementaux à l'occasion de la tête du Centenaire.
Au cours de la discussion, M. Darcel, conseiller bonapartiste, a déclaré qu'il ne pouvait, quoique se reconnaissant fils de 1789, s'associer à une fête qui semble, de la part de ses organisateurs, être la négation des principes de 89.
Le préfet a protesté énergiquement contre ces paroles, aux applaudissemens des membres de la Gauche du Conseil.


En 1890, Darcel offre un terrain pour l'édification d'une mairie-école à Berville qui s'ouvrira l'année suivante. 1891 : Darcel est admis à la Société normande de géographie. Le 14 juillet 1892, il célèbre ses noces d'or en compagnie de son beau-frère, Henry Bardet fils. Les deux couples s'étaient unis le même jour. Peu après, Darcel se représente avec l'étiquette de conservateur.
6. Maurice Lebon, républicain progressiste, bat Darcel sous étiquette monarchiste le 31 juillet 1892 par 1.336 voix contre 1.169. Darcel reste maire de Berville jusqu'en 1899 mais réside aussi à Caudebec où l'architecte Janet, de Rouen, a dessiné une maison. Il y meurt le 21 septembre 1899. Certains situent sa mort à Paris le 24 janvier 1907. Il repose en tout cas dans le cimetière monumental de Rouen en compagnie de son père.
Sitôt son élection, Lebon adresse une lettre au électeurs du canton de Duclair : "Vous avez fait triompher encore une fois dans votre canton la cause de la République..."

Fils du juriste Félix Lebon qui a donné son nom au Recueil Lebon, Maurice Lebon est né à Paris, le 15 novembre 1849. Licencié en droit, attaché au cabinet Dufaure, garde des sceaux, du 17 mars 1871 au 24 mai 1873, il devint secrétaire particulier duprésident du Conseil en 1876, et secrétaire général de la Mayenne, le 5 janvier 1877. Révoqué après l'acte du 16 mai de la même année, il rentra dans l'administration en 1878, comme secrétaire général de la Seine-Inférieure. Deux ans plus tard, il s'inscrivit comme avocat près la cour d'appel au barreau de Rouen où il demeure au 87, rue Jeanne-d'Arc. Il fut adjoint au maire de cette ville en 1881, maire de 1886 à 1888 et conseiller général pour le 4e canton de Rouen en 1890.
Il est élu député de la 4e circonscription, comme candidat républicain, à l'élection partielle du 22 février 1891, en remplacement de Richard Waddington, élu sénateur. Elu conseiller général du canton de Duclair en 1892, il préside le 18 septembre une conférence du cercle de Duclair de la Lignue de l'Enseignement à l'hôtel de ville. Ludovic Gully y traite des amusements scientifiques avec expériences... Le même mois, il présida aussi un banquet républicain auquel participaient nombre de maires du canton, ceux de Duclair, Villers-Ecalles, Yainville, Anneville, Jumièges ainsi que le sénateur Waddington.

Lebon s'est représenté aux élections générales du 20 août 1893, et a été réélu, au premier tour, par 8550 voix contre 1656 données à Cornillard, socialiste. Nommé sous-secrétaire d'État aux colonies dans le cabinet Casimir-Périer le 5 décembre 1893, il donna sa démission trois mois plus tard, pour avoir la liberté de démontrer à la Chambre les graves inconvénients de la situation faite autitulaire de ce poste, appelé à prendre les plus importantes mesures, sans responsabilité, comme sans contrôle, et lediscours par lequel il les exposa détermina la création d'un ministère spécial des colonies (17 mars 1894).

On lui proposera par la suite d'autres portefeuilles ministériels qu'il refusera. Il se prononça pour la révision du procès Dreyfus. Battu à la députation à Rouen en 1902, il se retira de la vie politique, laissant des écrits très considérés. Il est mort à Rouen en 1906 à  l'âge de 57 ans.


7. Léonide Maillard, né le 28 janvier 1845 à Verneuil, des études au séminaire d'Evreux, Maillard fait sa médecine à Rouen et s'installe d'abord à Jumièges vers 1885 puis très vite à Duclair.  On le retrouvera rédacteur bénévole au Journal de Duclair, publication conservatrice. mais il publiera aussi de 1894 à 1902 un journal intitulé L'impartialité médicale.

Que sait-on de Léonide Maillard ? Qu'il possédait une molaire d'Elephas trouvée au Trait lors de la construction de la ligne Barentin-Caudebec. Qu'il existait une filature Maillard à Duclair. Qu'il prononça un discours remarqué sur la tombe de Riofrey, celèbre médecin en son temps. Qu'il fut qualifié de spirituel et cité à l'assemblée nationale pour cette phrase sibylline : « Je souhaite que l'on trouve dans le coffre-fort départemental, mieux garni que celui de Thérèse, des ressources suffisantes pour que j'obtienne satisfaction.» Mais attention, le Docteur Maillard avait un confrère homonyme et conseiller général comme lui mais dans la Meuse...

En octobre 1888, le Dr Maillard vient de visiter un malade à Villers-Ecalles. Il monte dans sa voiture quand il est violemment projeté sur la route, son cheval partant brusquement au galop. On le relève avec le visage en sang et un pouce luxé.


La révocation de Maillard

Le Journal de Duclair s'insurge :

Par arrêté en date du 28 décembre 1888, M. Hendlé, préfet de la Seine-Inférieure, vient de révoquer M. Maillard, médecin à Duclair, de ses fonctions de médecin de la pretection des enfants assistés, de la vaccine et des écoles. Cette dispostion aura son effet à partir du 1er janvier 1889.
L'arrêté de révocation n'indique aucun motif ; mais nous ne doutons pas que la seule et vraie cause est la collaboration libre de M. Maillard au Journal de Duclair.
Quoique pauvre, M. Maillard nous affirme que ce n'est pas une question de monnaie qui modifiera ses sentiments à l'égard de la République et de ses représentants héréroclites.

Curieusement, un arrêté du 22 décembre, soit six jours avant, avait déjà nommé sont successeur en la personne du Dr Dalençon.

Le Soleil du 21 janvier 1889

L’épuration médicale

Les préfets républicains semblent prendre à tâche d’augmenter chaque jour le nombre déjà si considérable des ennemis du régime qu'ils sont censés servir. Y a-t-il quelque part un homme entouré de l’estime générale, jouissant d’une saine influence fondée sur la considération de ses concitoyens ? On est sûr que le représentant de la République le blessera comme à plaisir. Le. fait vient encore de se passer à Duclair (Seine-Inférieure). Depuis de nombreuses années, M. le docteur Maillard soignait avec autant de désintéressement que de dévouement les pauvres du pays. Cela lui avait naturellement valu l’affection et la confiance des habitants. Mais cette confiance, il ne s’en servait pas au profit de la coterie qui exploite la France ; il ne faisait pas de propagande pour les candidats républicains. Aussi reçut-il un jour, des mains du garde-champêtre, une lettre tout ouverte ainsi conçue :

                                                     REPUBLIQUE FRANCAISE
              PRÉFECTURE
                   de la
        SEINE-INFÉRIEURE
    2e DIVISION 2e BUREAU

Rouen, 28 décembre 1888. 

OBJET:

Monsieur J'ai l'honneur de vous faire connaître que, par arrêté de ce jour, je vous ai relevé de vos fonctions de médecin des enfants assistés, de la protection des enfants du premier âge, de la vaccine et des écoles. Cette disposition aura son effet à partir du janvier 1889. Agréez, monsieur, l’assurance de ma parfaite considération,

Le préfet, E. Hendlé.

Ainsi il était révoqué, sans qu’on lui en dise le motif ; on le lui notifiait au dernier moment de la façon la plus discourtoise. M. le docteur Maillard a répondu au préfet Hendlé par une lettre dont la publication, dans le Journal de Duclair, n’est pas de nature à augmenter l’estime déjà plus que restreinte que l’on professe dans toute cette partie de la Normandie pour le préfet actuel de la Seine-Inférieure et pour le gouvernement qui l’emploie.

B. de Lavallée

C'est L'indépendant Normand qui l'affirme : M. Maillard, nous dit-on, aurait adressé à M. Hendlé, préfet de la Seine-Inférieure, un accusé de réception conçu à peu près en ces termes :

"Je suis royaliste et c'est un honneur pour moi d'être révoqué par un républicain.
Je suis catholique et je suis fier d'être révoqué par un juif.
Je suis Français et ne ne souffre pas d'être révoqué par un Autrichien !

Voilà — si la nouvelle est vraie — qui ne va pas manquer de faire du bruit dans le Landerneau de la rue de Fontenelle."

Avec le décès du Dr Cavoret, maire de Duclair, et de M. Emengard, deux conseillers municipaux sont à élire en mai 1889. Aussitôt, chez les Conservateurs, Henri Denise, le maître d'hôtel, évincé aux dernières élections, se porte candidat ainsi que Rouas père, farinier. Mais le Dr Maillard postule aussi et le voilà élu dès le premier tour avec 237 voix. Denise arrive en tête des huit autres candidats. Soutenu par le Journal de Duclair qui dément la rumeur selon laquelle il voudrait créer une scission entre le bourg et les quais. Denise rate la marche. Peu après, en juillet 1889, Maillard est investi par la comité conservateur comme candidat au conseil d'arrondissement face à Guéroult, conseiller sortant, pompier, dit l'homme à l'échelle, type accompli de l'ambitieux de village, lance le Journal de Duclair. La campagne fair rage, notamment à travers la presse locale... Dans le même temps se tient l'élection au conseil général du canton de Caudebec. Le 28 juillet 1889, les conservateurs remportent les deux scrutins. Malfilatre bat de Caumont à Caudebec, Maillard devance de 277 voix  Alfred Guéroult, conseiller sortant, républicain, agriculteur et pompier à Saint-Martin-de-Boscherville. Soit 1.435 voix contre 1.158. Dans le canton, les communes républicaines restent Ambourville, Mauny, Quevillon, Boscherville, Le Trait, Yainville et Yville. Les autres communes sont conservatrices. Le 14 août, le préfet suspendra Jean Darcel, maire d'Hénouville, pour avoir ouvert quatre bulletins avant qu'ils ne soient glissés dans l'urne. "Intimidation des électeurs" dira le préfet républicain.

Sa vie privée

Victor Léonide Adolphe Maillard fut trois fois marié.

D'abord à Rouen le 22 avril 1868 avec Marie Clémentine Blockberger
. Celle-ci était la fille d'un rentier, secrétaire de mairie à Darnétal. Quans Maillard l'épousa, elle vivait chez sa mère, Clémentine Lepage, A, rue du Contrat-Social à Rouen. Mlle Blockberger était la petite-fille d'un maître teinturier né à Berlin, marié en 1811 à Rouen avec une demoisille Riquier. Marie Clémentine Blockberger est décédée à Duclair le 4 septembre 1886.

Veuf, Maillard se remarie le 30 novembre 1889, à Duclair, avec Joséphine Léontine Caudron, ayant des attaches à Saint-Paër. Mariage de bien courte durée. Son épouse meurt un mois plus tard, le 7 janvier suivant.

Maillard va se remarier le 14 avril 1896 à Marie-Mathilde Sécard dont il aura un fils, Raphaël, en 1901. Les Maillard habitaient alors route d'Yvetot. Ce fils décèdera à Chemillé, dans le Maine-et-Loire en 1956.

En mai 1890, un malfrat s'introduit dans la maison de Maillard en l'absence de la femme de journée, Joséphine Caudron. Il barricade les portes donnant sur la rue et la cour intérieur puis, avec une barre de fer, il entreprend de fracturer un secrétaire du cabinet, en vain. Puis il fouille les papiers, la bibliothèque... Deux coups de sonnette le surprennent. Alors, il passe par la cour et se retrouve face à deux personne dont la femme de garde. Là, il se plaint d'avoir attendu  et demande le Dr Maillard de la part de M. Lefebvre, maire de Saint-Paër, gravement malade. La femme de journée s'inquiète manifestement de trouver les barrières ouvertes et la porte close. Du coup, le visiteur s'enfuit. Maillard "ne laisse jamais moisir la monnaie", écrit la presse conservatrice. Et l'on rappellera sans doute au monte-en-l'air, quand il sera traduit en correctionnelle, que l'on ne peigne pas un pauvre diable qui n'a pas de cheveux... Le Journal de Duclair surnomme en effet Maillard "le médecin des pauvres".

Juillet 95. Maillard sollicite un nouveau mandat de conseiller d'arrondissement. Il battra
de 434 voix, Médard Morel, le Républicain, pourtant soutenu par le député Lebon et le sénateur Waddington. Et le Journal de Rouen qui en appelait au bon sens des électeurs pour "achever la délivrance". Elu, le Dr Maillard s'empresse de télégraphier au rédacteur en chef : "Accouchement du canton de Duclair heureusement terminé. Bébé bien portant, regrette que vous attendrez la délivrance pendant six ans."

Maillard est élu conseiller général le 31 juillet 1898 sous une étiquette nationaliste. Lebon est contraint de se retirer. Alors que l'affaire Dreyfus bat son plein, Maillard aura commis ce texte pour se faire élire :

"Je voudrais aussi la Fraternité, mais je suis Français de race. Je hais d'une haine patriotique tous ces étrangers, métis d'étrangers, vagabonds des quatre vents, tous ces sans-patrie, quémandeurs qui ont renié celle de leurs pères, tous ces juifs plus ou moins batardés qui se sont abattus sur la France pantelante en 1870 et occupent aujourd'hui comblés d'honneurs, de richesses volées la place des vrais Français. Je veux : la France au Français ! Electeurs, si vous avez besoin d'un représentant qui soit un larbin de préfecture ou un mandiant d'antichambre ministérielle, choisissez un autre nom que le mien. Si vous désirez un mandataire dont les opinions n'ont pas varié, dont l'échine reste droite, dont la parole est franche, dont tout le dévouement vous est acquis, votez pour votre conseiller d'arrondissement. MAILLARD."
Le journal L'antijuif, organe de la ligue antisémite de France, salue Maillard dans son édition du 28 août : "Nos compliments au citoyen Maillard, son engagement est celui d'un bon Français et d'un homme loyal et franc."

Le 14 janvier 1901, route d'Yvetot, naît Raphaël Victor Henri Marie Maillard.

Maillard est réélu au Département le 31 juillet 1904 sous l'étiquette de Conservateur. Le canton est alors à contre courant puisque les Républicains confirment leur avancée.

La Gazette,
9 août 1904 :
Qualification calomnieuse

Voici un curieux exemple de l’insincérité des statistiques électorales ministérielles. Nous avons publié récemment la belle profession de foi antirépublicaine de M. Léonide Maillard candidat au Conseil général dans le canton de Duclair. On y lisait : Non, je ne suis pas républicain ; encore moins en 1904 qu’en 1889. Le ralliement m’a paru, jadis, une lâcheté, une hypocrisie, ou tout au moins une naïveté. Il me parait un crime aujourd’hui. Pour les vrais républicains, la seule et vraie République possible en France est la régime dont nous sommes affligés depuis quatre ans. La France en meurt et, tout médecin que je suis, je ne veux pas lui aider à trépasser. C’est aussi net que possible.
Eh ! bien, dans la statistique de M. Combes, l’honorable M. Maillard est qualifié : républicain. Pourquoi pas aussi : ministériel ?


 Un article du Travailleur normand épingle Maillard le 3 septembre 1905 :

Ne forçons point notre talent.

M. Maillard, conseiller général de Duclair, l'homme à la grande barbe, devrait bien méditer ce sage précepte ; vraiment, il force trop son talent, ce talent particulier que lui reconnaissent ses collègues de les faire rire par des saillies qui sentent parfois.. leur vétérinatre. A la séance de mercredi, au Conseil général, M. Maillard a rendu compte de la visite qu'en compagnie de son collègue M. Lauge, il avait faite à la prison Bonne-Nouvelle.
Ce n'était point-là, semble-t-il, un thème à plaisanteries : la visite d'un lieu où des comdamnés, quelquefois plus malheureux que coupables, subissent leur peine et rachètent leur faute, n'est point matière à des calerabours et à de coq-à-l'ane.
Ce fin esprit qu'est M. Maillard n'a point, lui, senti la tristesse d'une porte de prison, et le rapport qu'il a lu à ses collègues était tout émaillé des gausseries dont il a le secret. Ses facéties d'un goût contestable ont d'ailleurs, cette fois, fait long feu.
Et puisque le conseiller général de Duclair a été jusqu'à se permettre un à peu près sur le nom du collègue qui l'accompagnait dans sa mission, nous suivrons son détestable exemple, et en lui rappelant la fable de l'Ane et du Petit Chien, nous lui dirons qu'il nous a remis on mémoire lo vieil adage : Qui veut faire Lange fait le Maillard.

Parue en septembre 1908, il y a aussi cette nécrologie :

CAUDEBEC-EN-CAUX. Une vénérable chrétienne, Mme Vve Sécard, née Fouquay, est décédée à l'âge de 83 ans. Elle était belle-mère de M. Maillart, conseiller général de Duclair et parente de sœur Ste-Honorine et de sœur du Sacré-Cœur, nées Maupas, religieuses Augustines de la congrégation de Notre-Dame, naguère à Caudebec, aujourd'hui en exil à Eisenborn, dans le Luxembourg. Nous la recommandons aux prières.

En 1910, Maillard le Conservateur va se représenter sous l'étiquette libérale, cette fois. Il est battu et meurt le 1er mars 1911. La semaine religieuse : On a célébré samedi dernier, à Duclair, les funérailles du docteur Léonide Maillard. La foule qui assistait, recueillie, à cette cérémonie, était une preuve de la grande popularité dont le défunt jouissait dans le canton. Très franc, primesautier, spirituel non sans une petite pointe de gauloiserie et d'outrance, le docteur Maillard se fit aimer par sa familiarité et surtout par sa bouté , et son dévouement. Il donna l'exemple d'une très grande foi dans sa dernière maladie. Dès le début, il appela le prêtre et voulut recevoir l'Extrême-Onction en pleine connaissance. Une parole prononcée au cours de sa maladie dépeint l'homme tout entier : « J'ai beaucoup péché, mais j'ai confiance en la miséricorde de Dieu Ih-haut, parce que ici bas je n'ai jamais rougi du Christ ».

L'Association normande dont il faisait partie lui rendra aussi hommage : 
"  Dans l'Assemblée départementale, ses collègues l'aimaient comme nous l'aimions nous-mêmes à l'Association Normande, pour son esprit primesautier, abondant en saillies toujours exemptes de méchanceté, pour la droiture de son caractère et l'inflexibilité de ses principes.
A Duclair il était en vénération pour son dévouement aux pauvres dont il fut toute sa vie le médecin assidu et dévoué.
Chrétien convaincu et très pratiquant, il était, comme on l'a si bien dit sur sa tombe :
« Merveilleusement doué des plus hautes facultés de l'intelligence. Il avait, ce qui vaut mieux, les qualités de la race française qui font aujourd'hui trop souvent défaut.
La bonté éclatait dans tous ses actes. Ce n'était pas le doux rayonnement de l'affection calme et sereine, mais plutôt la flamme généreuse d'une débordante charité.
« Lorsqu'on venait solliciter de lui un service, il était si heureux, qu'on eût dit que c'était lui-même qui était l'obligé.
»
 Les habitants de Duclair perdent beaucoup en perdant M. le docteur Maillard. L'Association Normande fait aussi une grande perte, car il fut un de nos collègues les plus dévoués."


8. Henri Denise, né à Duclair le 1er janvier 1855, le fameux restaurateur de l'Hôtel de la Poste, inventeur d'une fameuse recette de canard au sang, maire de Duclair, est élu le 24 juillet 1910 dès le 1er tour sous étiquette progressiste. En septembre 1898, il avait été élu sous étiquette catholique conseiller d'arrondissement avec 1461 voix sur 1597 votants. A ce poste, on retrouvera le sieur Andrieu.
Henri Denise est réélu conseiller général les 14 décembre 1919 (dès le 1er tour) et le 14 mai 1922. Il mourut conseiller municipal de Duclair le 5 juillet 1932 après en avoir été longtemps maire. Président et vice-président de nombreuses sociétés, il se dévoua aux Pupilles de la Nation, obtint la médaille du Mérite agricole et était membre du conseil paroissial.


9. Charles De Heyn, né à Gaillefontaine le 29 septembre 1878, maître d'hôtel à Duclair au moment de son mariage, en 1903, avec Marie Jeanne Pednoël, née à Duclair, il sera ensuite agent d'assurance. Radical, il bat Henri Denise de quelques voix le 14 octobre 1928.
Inscrits : 3.493, votants : 2.569, nuls : exprimés : 2568. Résultats : De Heyn, 1296, élu, Denise, Union nationale républicaine, 1265, battu. Divers : 7.
En 1932,
De Heyn succède à Jean Laporte à la mairie de Duclair. Deux ans plus tard, en 1934, il abandonne le conseil général. Mais il restera maire de Duclair jusqu'en 1944, détrôné à la Libération par un Communiste, Auguste Engelhard. Il vivait place du Marché et est mort à Duclair. Son fils Jean est décédé à Boisguillaume en 1981.

10. Arnauld de Maurès de Malartic, propriétaire, maire d'Yville-sur-Seine, est élu le 7 0ctobre 1934. Chevalier de la Légion d'honneur, Croix de guerre, il est déjà conseiller d'arrondissement depuis 1925 (1000 voix) et réélu à ce poste en 1931 avec 1.700 suffrages. 

Aux cantonales, Malartic est candidat d'Union nationale : "Mon parti est celui de la France, mon programme celui de Doumergue et mon drapeau bleu blanc rouge." Face à lui se dressait le Dr Salles, du Vaurouy, sollicité par le Comité de défense républicaine de Duclair. Croix de guerre, ancien combattant, candidat d'Union démocratique, Robert Salles se disait l'héritier de De Heyn et l'allié du député d'alors. Il épingle ainsi son adversaire : "Trop de gens, conservateurs déguisés, prennent aujourd'hui pour les besoins de leur cause l'étiquette républicaine et se targuent de suivre le drapeau tricolore parce qu'ils ne peuvent plus se rallier au drapeau blanc..." Robert Salles est le seul a développer un programme concret dans sa profession de foi. Aménagements scolaire à Heurteauville, au quartier de la Neuville, à l'école du Plateau de Varengeville. Il en propose aussi dans les hameaux isolés. Réfection des berges de la Seine, adduction d'eau, notamment à Saint-Paër, Sainte-Marguerite, Epinay. Réfection des routes comme au Paulu, le long de la Seine au Mesnil, dans la traversée d'Hénouville. Il veut développer le train, les cars, obtenir la gratuité des bacs...

Un troisième candidat, Rouas, était également sur les rangs. Les résultats? Inscrits : 3.756, votants : 3.142. Suffrages exprimés : 3.081. Malartic : 1.797 voix, Robert Salle : 1.221, Rouas : 63.

Le 24 novembre suivant ont lieu les élections au conseil d'arrondissement. Le Dr Maurice Chatel est candidat au nom de l'Union nationale face à un radical socialiste.

Un mot sur la famille de Malartic.

C'est en 1865, à sa mort, que le marquis de Gasville, ancien préfet et maire d'Yville, légua son château à son cousin, Paul de Malartic (1816-1889), époux de Marie Antonine Bernard-Laqueray. 
Paul de Malartic est le fils 
d'Hippolyte de Malartic, héros de l'indépendance des États-Unis.

En 1895, un curieux procès opposa deux Maurès de Malartic à toute une ribambelle de Malartic. Les premiers interdisant aux autres de se prévaloir du titre de comtes de Malartic. Ils étaient issus de la même famille.

Gabriel de Malartic (1885-1919), époux de Madeleine de Ferrand, était lui aussi maire d'Yville. En 1905, la séparation de l'Eglise et de l'Etat secoue la France. Ici, elle inspira à l'agence Havas une dépêche restée célèbre pour sa concision : "A tout force, le comte de Malartic voulait suspendre Dieu dans l'école d'Yville. Maire, on l'a suspendu lui même."
Les Malartic font les choux gras de la chronique mondaine du Gaulois. Comme en 1911 où un concert au château réunit toute l'aristocratie de la région.

Arnauld de Maurès de Malartic (1895-1976). Etudes au collège Saint-Louis-de-Gonzague, à Paris. Il embrasse la carrière des armes. Sous-lieutenant au 32e dragons, il est cité à l'ordre du corps d'armée. "Jeune officier animé d'un très haut sentiment de ses devoirs. A donné de nouvelles preuves de ses belles qualités militaires, d'abortd comme chef d'une section d'une compagnie de cavaliers à pied, soutenant ses cavaliers par son calme et sa remarquable intrépidité sous le feu, ensuite, resté seul officier debout, comme commandant de compagnie en maintenant énergiquement celle-ci sous un feu violent et repoussant plusieurs assauts de l'ennemi."

En 1916, le conseiller d'arrondissement est Charles Pigache, maire de Varengeville.

Arnauld de Malartic retourne à la vie civile en 1920, année où est il est élu maire d'Yville et où il épouse
Paule Costa de Beauregard (1900-1995), le 1er juillet, à l'église de la Madelaine à Paris. Deux enfants : Gabrielle (1924) et Gérald (1925-2009).
Administrateur de sociétés, Malartic fut d'abord conseiller d'arrondissement de 1925 à 1934, année où il obtient un bon score pour entrer au conseil général tandis que dans son fief de Pavilly André Marie sent le vent du boulet.
Aux élections d'octobre 37, Châtel, conseiller d'arrondissement sortant, est battu par un radical socialiste, Hardy. La presse a pourtant donné l'artillerie lourde contre "la menace marxiste" dans un canton traditionnement "ouvert au progrès", c'est à dire à la droite.
Malartic siège au Département jusqu'en 1939. Les conseils généraux sont supprimés sous l'Occupation. Période où les Malartic ont des hôtes indésirables. Si les Allemands occupent brièvement leur château le 8 septembre 1940, ils y reviennent en force le 6 juin 1943 et n'en seront délogés qu'à la Libération.  Malartic retrouve son siège de conseiller général de 1945 à 1955. Ancien combattant des deux guerres, il se vit remettre, en 1958, la croix d'officier de la Légion d'honneur.
Il était né à Paris. Il est mort à Paris en 1976.

11. Raymond Brétéché. Il est né le 20 novembre 1905 et quitta sa Bretagne natale pour venir travailler aux chantiers du Trait en 1928 et où il acheva sa carrière comme chef d'atelier. Il y fut secrétaire de la CGT.
Il sera trente ans maire du trait, dès 1945, sous étiquette SFIO puis du Parti socialiste. En 1955, il est élu conseiller général, année où la Seine-Inférieure devient la Seine-Maritime. Il sera le vice-président de l'institution départementale. La ville du Trait lui doit notamment la nouvelle mairie, le jumelage avec Godshorn. Titulaire de la Légion d'honneur, des Palmes académiques, il habitait non loin du Normandy Hôtel.

Avec la fin de son mandat, Raymond Brétéché voit les chantiers du Trait fermer. En 1973, la Normandie est séparée en deux régions administratives. La Seine-Maritime et l'Eure forment la Haute-Normandie. Raymond Brétéché est mort brutalement le 13 février 1974 à 19h.


12. Charles Carré, socialiste, est élu en 1974 et 1992. Ancien adjoint au maire de Saint-Pierre-de-Varengevillc, ancien directeur de l'école d'agriculture de Duclair, il était président du Syndicat intercornmunal d'électrification de la région de Duclair.
Sous son mandat, la loi de décentralisation du 2 mars 1982, transfère l’exercice du pouvoir départemental du préfet au président du conseil général. Cette loi reconnaît au conseil général le plein exercice de ses attributions.
Depuis cette date, le département est administré par deux organes : un organe délibérant (l’assemblée départementale), et un organe exécutif (le président du conseil général). Les compétences du conseil général sont accrues et nouvelles pour la plupart. 

13. Bernard Léger. Il a commencé sa vie professionnelle en usine comme tourneur outilleur chez Létang et Rémy. Rapidement, il est élu secrétaire du comité d’entreprise et conseiller municipal de sa commune en 1977. Il est licencié en juin 1985 avec 180 autres collègues. 

Socialiste, il est élu conseiller général en mars 1992. Maire de Saint-Pierre-de-Varengeville depuis 1983, il fut président du CES de Duclair, vice-président du Syndicat des ordures ménagères...

 A son actif en tant que maire : la salle polyvalente de Varengeville. Mais le plus gros problème auquel il eut à se mesurer fut celui des inondations de l’Austreberthe, en 1997 et 2000, qui provoquèrent la destruction de ponts, d’une route et d’une voie ferrée.

Il a été réélu au Département en 2004 en affrontant au second tour un candidat du Front national.Bernard Léger a renoncé à son mandat de maire en 2008 et à celui de conseiller général en 2011. En 2015, il fut élevé au rand de chevalier de l'Ordre national du Mérite par Laurent Fabius, alors ministre des Affaires étrangères. Il est décédé en mars 2018. Il avait 75 ans.


14. Pierrette Canu. Issue d'une famille modeste, Pierrette Canu milite très jeune au sein des Jeunesses Ouvrières Chrétiennes puis y assume des responsabilités.
Elle est mariée et mère de deux enfants : un fils, officier dans l'Armée de l'Air, pilote de Mirage, et une fille assistante sociale. Elle est grand-mère de cinq petits enfants.
Professionnellement, elle fut secrétaire médicale à la Médecine du travail pendant plus de 40 ans.
Lors des élections municipales de mars 1989, elle est sollicitée par Bernard Léger, maire sortant de Saint Pierre de Varengeville. Elle est élue et intègre l'équipe municipale. Ses grandes qualités humaines sont appréciées de tous et dès mars 1995 elle est réélue et devient adjoint au maire en charge des affaires sociales.
En 2001, elle devient le bras droit de Bernard Léger en assurant la charge de premier adjoint au sein de l'équipe municipale.
En mars 2008, Bernard Léger ne se représentant pas, Pierrette Canu mène la liste municipale et devient maire de Saint Pierre de Varengeville.
Pierrette Canu est militante socialiste depuis plus de 20 ans.
En mars 2011, Bernard Léger, conseiller général du canton de Duclair depuis 1992, ne souhaite pas solliciter un nouveau mandat, Pierrette Canu devient la candidate du Parti socialiste.
Le 20 mars 2011, lors du premier tour, face à six candidats, les électeurs la placent en tête avec plus de 36 % des voix. Le 27mars 2011 elle est élue avec 70,16 % des voix face au candidat du FN.

Pierrette CANU devient ainsi la première femme conseillère générale du canton de Duclair. Elle en fut aussi la dernière.

La fin du canton de Duclair
En 2015, le département passa de 69 à 35 cantons. Le canton 1, celui de Barentin, fut créé avec les communes suivantes : Anneville-Ambourville, Bardouville, Barentin, Berville-sur-Seine, Blacqueville, Bouville, Duclair, Epinay-sur-Duclair, Hénouville, Jumièges, Mauny, Le Mesnil-sous-Jumièges, Quevillon, Saint-Martin-de-Boscherville, Saint-Paër, Saint-Pierre-de-Varengeville, Sainte-Marguerite-sur-Duclair, Le Trait, Villers-Ecalles, Yainville, Yville-sur-Seine.

LES CANTONALES DE 2004
1er tour 2e tour
Jean-Marie ALINE  DVG :  1 455  (12,30%)
Alain BEAUFILS  VEC :  951  (8,04%)
Jean.Denis DUPEROUX PCF :  776  (6,56%)
Jean-Pierre HUREL :  FN  1 711  (14,47%)
Bernard LEGER  PS :  5 357  (45,30%)
François PICARD  DVD :  (1 576  13,33%)
 
Inscrits  18 564 . Abstention  5 793 (31,21%).  Votants  12 771 (68,79%).  Blancs Nuls : 889  (6,96%). Exprimés :  11 882  (93,04%)

Bernard LEGER  PS :  9 285  (78,14%)  ELU   
Jean-Pierre HUREL  FN :  2 597  (21,86%) 
               
 
  

Les postulants de 2011



PCF Front de Gauche : Jérôme Andrieu, conseiller municipal du Trait.

Suppléante : Valérie Lebrun, conseillère municipale au Trait.
FN : Hubert Avenel, 51 ans,
chef cuisinier, Duclair.




Suppléante : Catherine Jacques.
PS : Pierrette Canu, 62 ans, maire de St-Pierre-de-Varengeville.

Suppléant : Patrick Simon, maire de Ste-Marguerite-sur-Duclair.

UMP : Jean Delalandre, 29 ans, originaire du Trait.
Suppléante : Dominique Lasnez, d'Hénouville
Nouveau Centre : Jean Dupont, 62 ans, maire de Jumièges.
Suppléante : Annie Kerscaven, de Berville-sur-Seine.
Europe écologie : Claire Lutz, 36 ans.
Suppléant : Yves Soret, resp. de parents d'élève

La Gauche moderne : Dominique Ponty, 56 ans, 1er adjoint à Duclair.
Suppléante : Odile Cadinot, 2e adjointe à Duclair

Les résultats

Inscrits : 19 512
Abstentions : 10 120 (51,86%)
Votants 9 394 (48,14%)
Blancs ou nuls : 256
exprimés : 9 138

Pierrette Canu (PS) 3 333 (36,47%)
Hubert Avenel (FN) 1 778 (19,46%)
Jean Delalandre (UMP) 1 416 (15,50%)
Jérôme Andrieu (PCF-Front de gauche) 773 (8,46%)
Claire Lutz (Les Verts Europe Ecologie) 720 (7,88%)
Dominique Ponty (La Gauche moderne) 648 (7,09%)
Jean Dupont (Nouveau centre) 470 (5,14%)

La Socialiste Pierrette Canu fut opposée au seconde tour au candidat du Front national qui ne totalise que 9,11% des inscrits mais arrive en seconde position. On retrouvera ainsi le même cas de figure qu'en 2004.

Pierrette Canu est arrivée en tête dans 14 des 17 communes du canton à l'exception de Mauny, Quevillon et Saint-Martin de Boscherville. Dans son fief de Saint-Pierre-Varengeville, elle obtient 63,3% des voix. En toute logique, la candidate socialiste s'imposera facilement dimanche prochain.

En pourcentage des suffrages exprimés mais aussi en voix, le Front national renforce sa position dans le canton par rapport au scrutin de 2004 en profitant des primaires à droite. Il frôle les 30% à Mauny. Ce qui représente... 15 voix.

Côté Majorité présidentielle, le cumul des voix obtenues par ses deux candidats la place en seconde position mais elle totalise péniblement 20,64% et est distancée de 16 points par la seule candidate du Parti socialiste. L'UMP réalise son meilleur score à Boscherville, Quevillon et Mauny où il arrive en tête.

La sensibilité communiste améliore son score grâce à sa bonne performance au Trait où Jérôme Andrieu arrive second avec 24,6%. Il est 3e à Yainville. L'étiquette écologiste régresse. Meilleur score à Bardouville avec 17%.

C'est à Duclair que Dominique Ponty, premier adjoint, enregistre son meilleur score. Il arrive en 2e position et la gauche est largement majoritaire dans le chef-lieu de canton. A noter que le Ministère de l'Intérieur présente le candidat de la Gauche moderne sous étiquette Nouveau centre.

A Jumièges, le maire centriste arrive en 3e position avec 150 voix derrière le PS, 211 voix et le Front national, 164 voix.

Second tour

Incrits: 19 507
Votants : 9 998 (51,33%)
Abstention : 48,67%
Exprimés : 9239
Pierrette CANU : 6 482 (70,16%)

Hubert AVENEL : 2 757 (29,84%)

Les résultats en pourcentages par ordre décroissant pour la candidate élue. Varengeville : 80,3% - 19,8% ; Yainville : 74, 4 - 25, 6 ; Bardouville : 71,7 - 28,3 ; Le Mesnil : 71,3 ; 28,7 ; Duclair : 71,1 - 29, 9 ; Le Trait : 70, 7 - 29,4 ; Quevillon : 70,4 - 29,6 ; Mauny: 68,9 - 31,1 ; Hénouville : 67,5 - 32,5 ; Sainte-Marguerite : 67,4 - 32,6 ; Jumièges : 67,1 - 32,9 ;  Berville : 66,9 - 33,1 ; Boscherville : 66,3 - 33,7 ; Saint-Paër : 66,3 - 33,8 ; Epinay : 63,3 - 36,8 ; Anneville : 62,3 - 37,8 ; Yville : 61,2 - 38,8.


Les candidats 2015 du canton de Barentin


Alain LECONTE et Suzanne SY SAVANE (DVG) ; Jérôme ANDRIEU et Anne-Marie BLONDEL  (FG) ; Hubert AVENEL et France COLLAS (FN) ; Christophe BOUILLON et Pierrette CANU (UG) Elus ; Jean DELALANDRE et Catherine LEROY  (UD).




Laurent QUEVILLY.

Avec le concours de Jean-Pierre HERVIEUX
et Josiane MARCHAND



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