Fils de général, Étienne Casimir Hippolyte Cordellier Delanoue (Grenoble, 1806 - Paris, 1854) était lié à Alexandre Dumas, Victor Hugo, Théophile Gautier. Son compte-rendu de sa visite à Jumièges en 1838 dans La France littéraire...

J'entrepris de faire à pied le voyage de Rouen au Havre, parce que je tenais à visiter l'ancienne abbaye de Jumiége, Saint-Wandrille, le château d'Harcourt et le vieux cirque de Lillebonne. Or , le bateau à vapeur passe avec la rapidité d'une flèche devant tout cela, et le moyen de juger de la beauté d'un monument qu'on aperçoit de loin, à la dérobée, en courant, dans les brumes et les vapeurs du lointain !

Adieu Rouen ! m'écriai-je en me retournant, lorsque j'eus atteint les hauteurs de Canteleu ; adieu la ville aux vieilles façades, aux rues sombres, sales et tortueuses, aux longs clochers brunis par l'âge et par l'éternelle fumée des usines ! adieu Rouen, pour quelques jours ! Je vais voir les grands rivages, les grandes falaises, les grands horizons.
Je continuai ma route en longeant les interminables murailles du beau parc de Canteleu. Le temps était superbe, le soleil dardait ses plus splendides rayons, l'herbe de la montée s'étendait sous mes pas comme un riche tapis elbruïssait de mille insectes au vol diaphane et bourdonnant. Je me sentis plein de courage et de gaîté. Je devais coucher à Saint-Wandrille, après avoir fait une religieuse halle à Jumiège. La grande route s'étendit devant moi vaste, longue, démesurée, encaissée à droite et à gauche par de belles futaies remplies de murmures et de petits cris d'oiseaux. Au bout d'une lieue, l'aspect changea : je descendis jusqu'à Duclair, un gros bourg assez
laid, qui s'accroupit au bord de l'eau.   


Je me jetai dans le chemin de traverse, à quelque distance de Duclair et gagnai Jumièges dont les tours m'apparaissaient au loin, dorées par le soleil. Cette belle abbaye, que je visitai dans tous ses détails, est la propriété de M. Casimir Caumont, homme éclairé, qui apporte à conserver le même zèle que d'autres mettent à détruire. Tout dénote, à Jumiége, le maître attentif, religieux, qui sait la valeur des ruines qu'il possède et qui les défend contre les dégradations, soit des hommes, soit du temps. Le gardien qui me conduisait me fit voir tour à tour la salle des Gardes dite le Vieux Charles VII, où l'on remarque quelques débris effacés de vieilles fresques où le rouge et l'azur dominent, et qui représentaient apparemment les faits principaux des anciennes traditions du monastère, la sépulture des anciens religieux, leur chapitre et leur dortoir, situés vers le bas de la basilique de Saint-Pierre.Je vis aussi le cloître avec son vieil if, au milieu duquel on a eu le tort de placer, sur un tronçon de colonne resté debout, un buste moderne en plâtre du bon roi Charles VII. Je ne puis rendre l'impression désagréable que me causa la vue de ce buste, éclatant d'une blancheur mate, au milieu de cette solitude imposante de Jumiége, pleine de tant de tristesse religieuse et de nobles souvenirs.

 J'en pourrais dire autant des inscriptions en vers, quatrains, dizains, etc., que je trouvai partout charbonnés sur les parois de l'édifice, et qui, loin de tourner notre pensée vers le recueillement, la distraient au contraire. Je descendis dans une sorte d'excavation toute pleine de grandes herbes et de plantes épineuses, qui renfermait autrefois le tombeau d'Agnès Sorel, relique précieuse, possédée depuis longtemps par la ville de Loches. Tout alors me parut prendre une signification touchante autour de moi ; mais au moment où j'allais m'attendrir sur le souvenir de la génie Agnès, un malencontreux distique élégiaque, étalé sur le mur, déroba à son profit toute mon attention; et comme dans ces vers, il était recommandé aux voyageurs de donner une larme et un sourire à la mémoire de la dame de beauté, je sentis s'évanouir toutes mes fantaisies de recueillement et tous mes beaux rêves d'amour et de chevalerie. Au diable les faiseurs de vers qui fourrent des rimes partout !

Je montai sur les tours : il était alors cinq heures et demie ; mon guide m'attendait au bas de l'escalier. J'entendais voler à grand bruit autour de moi les choucas dont ces ruines sont peuplées, et qui suspendent des milliers de nids aux anfractuosités des pierres dont leur aile grise fait ressortir la blancheur. Parvenu au sommet de la plus haute tour, je découvris, dans toute son étendue, la magnifique contrée normande, où se joue, à capricieux replis, la Seine entrecoupée d'îles de verdure et semée çà et là de quelques voiles de navires et de bateaux pêcheurs. Caudebec m'apparut du côté du couchant. Je m'oubliai longtemps à contempler ce spectacle frappant de richesse et de grandeur. Mais enfin il fallut me résoudre à descendre : mon guide me fit remarquer la disposition intérieure des tours du portail qui regardent l'occident, et sont, depuis leur base jusqu'à leur sommet, privées de ces admirables escaliers en pierre qui s'allongent, en tournoyant sur eux-mêmes, dans toutes les cathédrales.



Les cloches de l'abbaye de Jumièges ont été descendues de leurs tours, dans les années de la révolution, pour être converties en canons et en gros sous, et, comme les escaliers gênaient l'opération, on détruisit les escaliers. Maintenant les parois intérieures des tours présentent les traces de cette dégradation. Chaque degré de pierre a laissé son trou dans le mur, et la spirale de l'escalier absent monte encore du sol jusqu'à la plate-forme de l'édifice. Comme je déplorais le vandalisme qui a ainsi déchiré jusqu'aux entrailles les monuments des âges héroïques et religieux de la France, mon brave guide m'apprit qu'il avait été desservant dans cette même abbaye que je visitais, et dont on lui avait don né les ruines à garder : « Oui, monsieur, me dit-il avec un triste sourire, j'ai servi, tout enfant, la messe à Jumièges, et voilà la place où je m'agenouillais. Voyez-vous cette muraille et, de distance en distance, ces enfoncements garnis de tablettes saillantes ? c'était là qu'on plaçait les burettes après l'office divin, et chacun de ces tabernacles creusés dans la pierre répondait à un autel surmonté de peintures à fresque entièrement effacées aujourd'hui. J'ai vu Jumièges bien beau encore, et maintenant on dirait ce monastère abandonné depuis cent ans ! »

Le soleil cependant baissait de plus en plus. Trois lieues me séparaient de Caudebec, où je voulais arriver avant la nuit. Un sentier s'offrit; je le pris à tout hasard, et je commençai à côtoyer la rivière, en devançant par la pensée les légers sloops qui s'enfuyaient à force voiles du côté de la mer…

Glissez, éloignez-vous à tire d'ailes, agiles oiseaux qui cherchez à franchir l'horizon ! partez, disparaissez à l'oeil, enfoncez vos blanches voiles dans un abîme de vapeurs et dites à Quillebeuf, dites à Tancarville que je vous suis de près, que je me hâte et que j'arrive, et que bientôt la mer me bercera au mouvement de sa lame, et que les rafales de la Manche me passeront dans les cheveux.

Etrange vanité de voyageur ! tandis que je parlais de la sorte aux caboteurs de la Seine, je ne m'apercevais pas que le sentier que j'ayais pris se rétrécissait peu à peu et me conduisait en pente douce jusqu'à la rivière. Quand je vis mes pieds dans l'eau, et qu'il me fut impossible de faire un pas de plus, je songeai â rebrousser chemin. Malheureusement la côte, fort rapide en cet endroit, était difficile à gravir et je risquais de m'égarer au milieu de cette forêt de buissons qu'il me fallait traverser pour regagner la grande route. Les sons d'une clochette de berger me guidant alors; je revins à grand'peine jusqu'au sommet de l'escarpement qui me permit de signaler mon chemin. Lancé à travers terres, je ne m'arrêtai plus qu'en vue de la route royale, au bord de laquelle un homme était posé.

— Brave homme ! criai-je, combien de lieues encore d'ici à Caudebec?

— Oh ! vous n'arriverez pas ce soir, me répondit mon interlocuteur.

Je m'approchai de lui. C'était un homme à visage brun, a traits marqués, à membres athlétiques, un journalier, autant que j'en pus juger à son costume et à la pioche massive qu'il portait sur l'épaule. Quarante à cinquante ans; d'épais cheveux noirs lui retombaient en mèches sur les yeux, d'épais sourcils se dessinaient sous sa chevelure, ïl avait la voix rude et le geste expressif.

— Je ne me soucie pourtant pas, lui dis-je, de coucher cette nuit sur la grande route. Indiquez-moi au moins le chemin de Saint-Wandriîle.

— Àh! Saint-Wandrille, c'est différent. J'y vais à Saint-Wandrille, ou peu s'en faut; mais ce n'est pas la grande route qu'il faut prendre, c'est le petit bois du Trait. Je ne vous dis pas de me suivre, parce que vous avez peut-être d'autres idées ; mais, si vous faites bien, vous me suivrez. Ce chemin est le plus court. Après cela, faites comme vous l'entendrez. Voulez-vous ? touchez-moi dans la main et marchons ; ne voulez-vous pas ? bonsoir et bonne chance. Ça n'empêche pas que nous fassions une longueur de route ensemble en causant. Le bois du Trait ne commence qu'à un petit quart de lieue d'ici, et vous avez le temps de vous décider.

Je remerciai mon nouveau compagnon en peu de mots, et je hâtai le pas, fort incertain de l'issue que pourrait avoir cette rencontre.

Le quart de lieue annoncé était une bonne demi-lieue. Lorsque nous fûmes arrivés à la lisière du bois, je balançai un instant à suivre mon guide. Je considérai, avec une sorte d'appréhension, sa haute stature, sa large poitrine carrée, sa chevelure de jais, sa lourde cognée de fer, et je me demandai s'il était prudent de m'engager à la suite de cet homme dans les profondeurs du bois, à une pareille heure, moi sans défense, sans aucune connaissance du pays. Cependant je me souvins qu'un bon couteau dormait dans sa gaîne, à côté de mon portefeuille. Et puis, mon compagnon paraissait connu dans ces parages : les hôteliers de la route le saluaient par son nom en le voyant passer. Cette double considération me décida. Je tendis cordialement la main à mon guide, et lui dis que j'acceptais son offre. A la bonne heure, répondit-il. Il marcha devant, et je suivis.
Jamais trajet ne me parut plus pénible. Je ne sais au juste le temps qu'il dura, mais, plusieurs fois, je demandai à mon compagnon si nous approchions du terme de notre course. Ce terme si désiré reculait sans cesse devant moi. Au milieu d'une montée fort rude et couverte de cailloux roulants, que nous gravissions avec peine, mon guide se retourna et m'engagea à faire halte.
Je refusai assez sèchement, et lui dis que, s'il s'arrêtait, je poursuivrais tout seul mon chemin jusqu'à Saint-Wandrille. Indiquez-moi seulement la meilleure auberge du lieu , lui demandai-je, et n'attendez de moi que deux mots sans plus : merci et adieu.

—Vous me direz cela plus lard, me répondit-il en reprenant sa marche. Et pour ce qui est de l'auberge, il n'y en a pas d'autre à Saint-Wandrille que celle de maître Jacques; un brave homme qui vous traitera bien. Dites-lui que vous venez de ma part.

Je remerciai mon compagnon, qui confirma en ces termes : il y a quelque temps qu'un artiste, un voyageur, un monsieur de Paris, comme vous, vint à Saint-Wandrille et s'assit au foyer de maître Jacques. Il est bon de vous dire que maître Jacques a une grande cheminée dans sa salle basse, et que beaucoup de peintres la dessinent en passant. Or l'artiste, tout en crayonnant la vieille cheminée, faisait les doux yeux à la fille de l'auberge, une petite blonde que vous verrez , et qui a le malheur de nous mépriser, nous autres ouvriers. Le soir, après souper, Nanette causa dans un coin de la salle avec le beau monsieur. Ce qu'ils dirent, je n'en sais rien. Mais parmi les garçons qui revenaient des champs, il y en eut un qui remarqua ce long parlage à voix basse, et qui en fit ses plaintes tout haut. Le jeune voyageur ne fit que rire des plaintes de l'ouvrier ; il insulta même celui-ci devant Nanelte, en le menaçant d'un échalas qui était là. Le Parisien avait tort, n'est-ce pas ? L'ouvrier ne fit semblant de rien , et quitta la salle sans dire mot.

La mère Jacques, pauvre bonne femme, assez allante pour son âge, mais qui a mauvaise vue, fit monter l'étranger dans une grande chambre au premier, sous les toits, où il y a une demi-douzaine de lits, une chambre où vous coucherez cette nuit. On lui avait préparé là un lit qui sera le vôtre, où il s'étendit comme un bienheureux. Il était couché depuis une heure, et tout paraissait endormi dans la maison, lorsque la porte de sa chambre s'ouvrit doucement. Quelqu'un entra; c'était...

— Nanette, m'écriai-je en interrompant.

— Non, c'était l'ouvrier mécontent. Il marcha droit au voyageur endormi, et le secouant rudement dans son sommeil, il lui ordonna de se lever.

Le dormeur fit bien quelque résistance ; mais l'autre était un gaillard décidé. Une querelle commença. Ces deux hommes sortirent, s'enfoncèrent à travers le bois, et se battirenl à coups de couteaux, tenez, là où nous sommes.

Ici mon compagnon frappa du pied.

— Un seul revint au village ; c'était l'ouvrier.

— Et l'autre ? demandai-je, avec une anxiété involontaire.

— L'autre, on ne sait ce qu'il est devenu. Il est peut-être resté ici...

— Passons vite, interrompis-je en hâtant le pas.

— Comme vous voudrez.

Nous reprîmes silencieusement notre chemin. Que signifiait cette anecdote, ainsi racontée par cet
homme qui me conduisait ? Dans quel but ce récit ? Voulait-il m'effrayer ou m'avertir ? Que me faisait à moi la jalousie d'un garçon de ferme, et où était l'apparence que j'allasse me prendre aux attraits de la belle Nanette ? El puis, cette auberge venait de m'être indiquée tout à l'heure par mon guide lui-même; il était donc impossible de penser qu'il fût le héros de l'aventure qu'on vient de lire. D'un autre côté pourtant, il savait tous les détails de la scène nocturne ; il savait à quelle arme et en quel lieu s'étaient battus les deux adversaires. Je me mis à réfléchir à tout cela chemin faisant, et ne hasardai pas une seule question.

Mon guide s'arrêta de nouveau à l'embranchement de deux chemins.

— Voilà votre route, dit-il, et voici la mienne. Dans une demi-heure vous serez à Saint-Wandrille.

Il me tendit la main, je lui donnai la mienne, et nous nous quittâmes.

Il ne m'avait pas trompé : au bout d'une demi-heure je frappai à la porte de maître Jacques. Une vieille femme en bonnet de coton vint m'ouvrir. C'était l'hôtesse. J'eus grand' peine à obtenir qu'elle me laissât entrer, vu l'heure avancée. Il faisait entièrement nuit. Mon insistance la subjugua; je fus admis. On me fit souper avec trois ou quatre garçons de charrue qui se trouvaient là. Aucun d'eux ne me fit mauvaise mine, et pourtant c'était la gentille Nanette qui nous servait. Je complimentai la mère Jacques sur la prospérité de son auberge; elle hocha la tête, et me dit que sa maison avait été plus florissante autrefois. Tenez, ajoula-t-elle, il n'y a pas six mois que j'ai renvoyé un ouvrier, parce qu'il me coutait trop cher à nourrir; et pourtant celui-là était fort et laborieux. C'est vrai aussi qu'il était un peu querelleur, et peut-être a-t-il bien fait de quitter le pays. On dit qu'il rôde quelquefois dans les environs. Que la Sainte Vierge le protège ! Il fera bien de rester où il est ; n'est-ce pas, Nanette ?

Nanette ne répondit rien ; une grosse larme brilla sur sa joue toute rouge, et elle se déroba aux quolibets des garçons de ferme, en allant tisonner dans la cheminée où flambait un énorme fagot de bourrée.

Dix heures sonnèrent, et tout le monde alla se coucher.

Je reconnus parfaitement la chambre où l'on me fit entrer : chambre immense, à plafond bas, formé de grosses poutres brunes, enfumées; six lits couverts de courtepointes à ramages et encaissés dans de massives boîtes de chêne. Je fus couché dans de gros draps de toile bise, et je dormis d'un profond sommeil, malgré l'histoire qui m'avait été contée.

Le lendemain je voulus visiter les ruines de l'abbaye, dont on a fait une filature. Les cerbères du lieu se prêtèrent à mon désir de fort mauvaise grâce. L'abbaye proprement dite n'existe plus maintenant ; le propriétaire en a démoli les derniers arceaux il y a un an, je crois.
Le cloître est encore debout, fort heureusement, et l'on y peut toujours admirer le magnifique lavabo et la riche porte sculptée qui touchent au réfectoire. Une inscription sur bois, placée sur un des murs intérieurs, atteste que la duchesse de Berry visita Saint-Wandrille le 27 juillet 1824.

Le temps, qui avait été constamment beau depuis mon départ de Rouen, se troubla vers le milieu de cette journée. La pluie me surprit à Caudebec, ce qui me donna tout le loisir de visiter l'église qui est charmante, intacte dans toutes ses parties, et dont l'élégante flèche est chargée de trois tiares sculptées. C'était, à ce qu'il parait, un usage au 12e siècle, de couronner les clochers. L'église de Caudebec n'a pas perdu, dans la révolution, une seule de ses statuettes, une seule de ses têtes de saints ou de ses cous de grues; toutes ses niches sont pleines. Toutes ses consoles supportent encore leurs simulacres respectés. Entrez dans l'église. L'intérieur de l'édifice répond au dehors. Aucune horde d'iconoclastes n'a troublé la paix de la chapelle du Saint-Sépulcre, où se voit un Christ en marbre, digne du ciseau de Pujet. Aucun marteau profane n'a outragé ces merveilleux pendentifs qui retombent sur l'autel. La porte de l'escalier qui conduit aux orgues semble ciselée d'hier, tant ses sculptures sont admirablement conservées. Une inscription, gravée sur un pilier, attira mon attention; j'y lus le nom de l'architecte à qui l'on doit cette église : Guillaume Letellier, maître-maçon (comme l'appelle modestement son épitaphe), mort le 1er septembre 1184.

Ainsi vivaient et mouraient ces nobles ouvriers des grands siècles de la sculpture. Ils laissaient une oeuvre immense, et s'en allaient à petit bruit, abandonnant à la postérité le soin de couronner leur mémoire.

CORDELLIER-DELANOUE.