Que s'est-il passé chez les époux Pigache, à Hénouville, en février 1928...

Jeudi dernier, un passant apercevait à Hénouvillc un cadavre flottant sur la Seine et qui fut identifié comme celui d'une habitante du pays, Mme Médéric Pigache, soixante ans, habitant avec son mari.

Les gendarmes s'étant rendus au domicile des époux Pigache avaient trouvé la maison vide et les meubles brisés à coups de hache puis, dans un fossé voisin, le cadavre de M Pigache, blessé au front.

Le parquet de Rouen s'étant rendu à Hénouville avait tout d'abord envisagé, en raison de la situation aisée des défunts, un double crime ayant eu le vol pour mobile.

Mais l'enquête a révélé aujourd'hui que les époux Pigache. ayant déposé le 31 janvier dernier, 25000 francs chez un notaire de Jumièges, n'avaient fort probablement chez eux qu'une somme fort minime.

On se demande si Mme Pigache n'aurait pas mortellement frappé son mari au cours d'une dispute puis se rendant compte de la gravité de son acte, ne serait pas allée se jeter dans la Seine. Mais ce n'est qu'une hypothèse.

Le fait que les meubles ont été brisés à coups de hache demande à être éclairci, ainsi que la découverte en Seine d'un des sabots que portait M. Pigache.


Les conclusions de l'enquête

L'autopsie, de M. et Mme Pigache, dont les cadavres avaient été trouvés près de leur maison à Hénouville. dans la Seine et dans un ruisseau, a établi que le mari avait été versé dans le fossé, où les gendarmes l'avaient trouvé.

Mme Pigache, dans un accés de démence, avait brisé ses meubles à coups de hache, frappé son mari, infirme et presque aveugle puis l'avait poussé dans le fossé, où il succomba et elle était allée se jeter dans la Seine toute proche.




SOURCES

Le Petit Parisien, 13 février 1928.