,
Sise
62 rue Richelieu, à Paris, la maison Warton était
l'ennemie de la constipation. A ce titre, elle éditait un
ouvrage où des témoignages étaient
publiés.
En 1842, il en vint un de Duclair, signé Varin...
Monsieur WARTON,
Je vous adresse sous ce pli un petit bon sur la poste pour que vous ayez l'obligeance de me faire un nouvel envoi d'Ervalenta.
Depuis le 11 juin que je fais usage de cette farine, je me trouve soulagé d'une constipation qui était invétérée chez moi au plus haut degré. Ce n'est cependant que depuis une quinzaine que je m'aperçois de l'effet de votre remède ; avant cette époque, je désespérais d'obtenir de cette farine le résultat que je cherche depuis au moins six ans, et aujourd'hui je commence à espérer un rétablissement de cette vilaine indisposition.
Voici comment cette maladie s'est formée dans ma personne avec tant d'acharnement : J'ai 32 ans, jusqu'à 18, j'ai travaillé fortement à la culture, profession qui convenait à ma santé.
A partir de cet âge de 18 ans, je me suis enfermé du matin au soir à écrire comme clerc de notaire. L'appartement où je me suis trouvé pendant dix ans était très humide, et la nourriture que je prenais se composait, en grande partie, de pain.
Ce changement de profession et d'ordinaire m'ont occasionné de mauvaises digestions, et par suite un froid aux pieds et aux jambes s'en est suivi. J'ai vu tous les meilleurs médecins, aucun n'a trouvé le remède à mon mal.
"Les médecins m'ont conseillé de fumer"
En suivant le conseil de tous ces Messieurs, j'ai fumé, prisé, pris des bains, mis des vésicaloires, en un mot, fait tous les remèdes, et je n'ai eu aucun bon résultat.
Dans le nombre des médecins que j'ai consultés, un m'a ordonné de persister a garder le bureau où j'étais toujours courbé et gelé de froid aux pieds pour forcer mon tempérament à se faire à ce genre de vie, et c'est de là que la masse de sang se reporte à l'estomac avec tant de force.
Je suis, avec le plus profond respect. Monsieur, votre très humble serviteur,
Commentaire
Ce Varin, si l'on se fie à sa lettre, serait né en 1810. A cette époque, dans la région de Duclair, une seule naissance correspond, celle de Denis Jacques. Mais celui-ci s'est marié, en 1830, âgé de 20 ans, avec le titre d'ouvrier de filature. Au recensement de 1841 apparaissent Eugène Varin, garçon boulanger, Jules Varin, Charpentier,Ensèbe Varin, charcutier, tous de la place du Marché, rue des Moulins un Jean-Pierre Varin, charcutier lui aussi. Aucun ne fait l'affaire. Quant à l'hôtel de la ville de Caudebec, il ne nous est pas connu. Mais peut-être s'agit-il de la route de Caudebec...
Monsieur WARTON,
Je vous adresse sous ce pli un petit bon sur la poste pour que vous ayez l'obligeance de me faire un nouvel envoi d'Ervalenta.
Depuis le 11 juin que je fais usage de cette farine, je me trouve soulagé d'une constipation qui était invétérée chez moi au plus haut degré. Ce n'est cependant que depuis une quinzaine que je m'aperçois de l'effet de votre remède ; avant cette époque, je désespérais d'obtenir de cette farine le résultat que je cherche depuis au moins six ans, et aujourd'hui je commence à espérer un rétablissement de cette vilaine indisposition.
Voici comment cette maladie s'est formée dans ma personne avec tant d'acharnement : J'ai 32 ans, jusqu'à 18, j'ai travaillé fortement à la culture, profession qui convenait à ma santé.
A partir de cet âge de 18 ans, je me suis enfermé du matin au soir à écrire comme clerc de notaire. L'appartement où je me suis trouvé pendant dix ans était très humide, et la nourriture que je prenais se composait, en grande partie, de pain.
Ce changement de profession et d'ordinaire m'ont occasionné de mauvaises digestions, et par suite un froid aux pieds et aux jambes s'en est suivi. J'ai vu tous les meilleurs médecins, aucun n'a trouvé le remède à mon mal.
"Les médecins m'ont conseillé de fumer"
En suivant le conseil de tous ces Messieurs, j'ai fumé, prisé, pris des bains, mis des vésicaloires, en un mot, fait tous les remèdes, et je n'ai eu aucun bon résultat.
Dans le nombre des médecins que j'ai consultés, un m'a ordonné de persister a garder le bureau où j'étais toujours courbé et gelé de froid aux pieds pour forcer mon tempérament à se faire à ce genre de vie, et c'est de là que la masse de sang se reporte à l'estomac avec tant de force.
Je suis, avec le plus profond respect. Monsieur, votre très humble serviteur,
VARIN.
Duclair, Hôtel de la Ville de Caudebec, (Seine-Inférieure), le 31 juillet 1842.
Duclair, Hôtel de la Ville de Caudebec, (Seine-Inférieure), le 31 juillet 1842.
Commentaire
Ce Varin, si l'on se fie à sa lettre, serait né en 1810. A cette époque, dans la région de Duclair, une seule naissance correspond, celle de Denis Jacques. Mais celui-ci s'est marié, en 1830, âgé de 20 ans, avec le titre d'ouvrier de filature. Au recensement de 1841 apparaissent Eugène Varin, garçon boulanger, Jules Varin, Charpentier,Ensèbe Varin, charcutier, tous de la place du Marché, rue des Moulins un Jean-Pierre Varin, charcutier lui aussi. Aucun ne fait l'affaire. Quant à l'hôtel de la ville de Caudebec, il ne nous est pas connu. Mais peut-être s'agit-il de la route de Caudebec...
