L'église, dédiée à saint Lubin, est un intéressant monument du XVIe siècle, à une seule nef, à chevet carré. La nef, qui montre à son pignon une belle rosace à doute rayons, et qui est éclairée latéralement par des fenêtres à réseau, est construite en damier ou échiquier composé de carrés en brique rouge et en pierre blanche. Les fenêtres gardent les restes des verrières dont elles furent remplies. On y reconnaît les traces de la Pèche miraculeuse, de saint Jean-Baptiste, de saint Lubin, de sainte Anne, de saint Joachim, de la sainte Vierge, etc. 

Le chœur est une construction d'époque un peu antérieure, en pierre du pays. Lcs solins de l'ancienne nef se voient encore sur le mur qui domine l'arc marquant l'entrée du chœur. 

Un petit clocher en bois, avec épi en plomb, s'élevait au-dessus de la charpente du chœur. L'ensemble est éclairé par cinq belles fenêtres jadis garnies de vitraux de couleur et dont il reste un Christ en croix avec sa mère et saint Jean, sainte Anne, saint Denis, etc. 

Trois autels de pierre, appuyés contre le mur du chevet, portent des croix de consécration. Élégante piscine du XVIe siècle et carreaux incrustés représentant une ancre. Sur les marches du sanctuaire est une inscription obiluaire du XVIe siècle; et parmi les pavés on remarque une belle dalle tumulaire de 1613. Litre funèbre intérieure et extérieure aux armes des Brèvedent de Sahurs. Inscription latine effacée, de vingt-cinq lignes, remontant au XVIe siècle, au-dessous d'une image disparue. Un clocher en pierre et brique construit contre le pignon d'entrée, en remplacement d'un petit porche en pans de bois, cache cette inscription. — Croix de pierre du XVe ou du XVIe' siècle à la base, dans le cimetière.


Il y avait jadis un pélerinage à Saint-Lubin qui fut abandonné. En 1185, Guillaume des Authieux donna l'église au prieuré de Bonne-Nouvelle, à Rouen. Les religieux étaient tenus d'entretenir le chœur. Il s'en déchagèrent par une rente annuelle de 2 livres versée à la fabrique. Elle appartint plus tard à l'abbaye du Bec.

Par décret du 18 janvier 1813, l'église devient chapelle dépendante d'Anneville.

Portail et clocherton furent démolis pour laisser place à un clocher-porche dû à l'architecte Barre et élevé de 1868 à 1870.

En 1909, fêlée, la cloche fut refondue par Crouzet-Hildebrande, de Louviers. Mme Denise et François Paine, cultivateur, furent parrains. Les enfants se précipitèrent sur les dragées et la corbeille tenue par M. Cassé alla rouler au sol.

 

SOURCES
Répertoire archéologique, abbé Cochet.
Géographie de Bunel et Tougard.
Gilbert Fromager, Le canton de Duclair.