Les giroles, c'était dans la forêt de Jumièges. Pour les trompettes de la mort, on allait en forêt de Brotonne. Là, près d'une mare, j'y ai vu fuir une biche. Deux ou trois choses de cet univers vert...

La Sibylle de Brotonne

Adeline la Jongleresse, était née à Caen. Un jour que Guillaume le Bâtard chassait dans la forêt de Bretonne, un cerf dix cors qu'il avait blessé d'un coup de flèche, se réfugia dans la cabane de la charmeresse. Le chasseur se jette en bas de son palefroi et court à la porte de la chaumière. Uue femme ravissante de jeunesse et de grâce, si l'on en croit les chroniqueurs, étend les bras, lui ferme hardiment le passage et lui crie d'une voix inspirée : « Arrière, gentil duc ! point ne faut tenter monseigneur Satanas, point ne faut occire le cerf qui moult pleure ! donc si m'en croyez, beau sire, à cheval, à cheval ! et si avez moult appétit d'un royaume, chevauchez avant avec votre chevalerie pour guerroyer à l'encontre des Anglais ; or, courez sus à cette ribaudaille et par madame la sainte Vierge, et monsieur saint Denis ! n'oubliez mie que Dieu le veut! »

On dit qu'à cette prophétie de la sibylle de Brotonne, un cri de joie sauvage s'échappa de la poitrine du Conquérant, grâce fut sans peine accordée au protégé d'Adeline, et vingt jours plus tard on vit les célèbres chevaux à voiles des Normands, la grande nef de Guillaume en tête, déployer leurs larges ailes rouges et voler avec la brise sur les eaux de la Manche. 

De bonne grâce ou de force, la Jongleresse fut aussi de l'expédition dont le merveilleux succès avait toujours été le rêve de l'ambitieux vassal de la couronne de France. Et ce fut, disent les chroniqueurs, une poétique chose à voir que cette mystérieuse enfant qui chevauchait en croupe derrière tel ou tel courtois chevalier qu'elle daignait élire sien, chaque jour. 

Henry JACOB.



Les doyens de la forêt


On écrit de Routot (Eure). Près du cimetière de la Haye-de-Routot, petite paroisse du canton, située au bord de la forêt de Brothonne, il y a deux vénérables doyens du règne végétal. Ce sont deux ifs d'une grosseur prodigieuse et très célèbres dans le pays. Leur circonférence à hauteur d'homme est de onze mètres et demi ils sont toujours verts et promettent de faire, pendant plusieurs siècles encore. la gloire du pays et l'admiration des étrangers.


Les ifs de la Haye-de-Routot, 1.400 ans, dessinés par Tilly en 1883. Cliquer pour agrandir

Leurs troncs, évidés par le temps, forment des cavités dans lesquelles quarante personnes ont pu trouver place. L'une d'elles a servi un jour de salle d'orchestre pour dix musiciens qui s'y sont introduits avec leurs instruments et ont, sans être gênés, exécuté divers morceaux de musique.
Les habitants de la Haye-de-Routot ont formé le projet de construire, à l'aide d'une souscription, dans une de ces cavités, une chapelle dédiée à sainte Anne. Ils ont déjà reçu l'autorisation de Mgr l'évêque d'Evreux, qui a promis en outre de leur venir en aide.

Article du Petit journal, 
août 1865
Un rite païen

Au bout d'un petit chemin, une clairière entourée de hêtres et de charmes accueille la chapelle Saint-Maur où, chaque 1er mai, un office est célébré. Rien de spectaculaire cette fois, mais à y regarder de plus près, les branches alentours révèlent une pratique peu commune qui consiste à faire des nœuds à leurs extrémités. « Le dénouement d'une branche aurait auguré la naissance d'enfant en bonne santé, physique et mentale », explique Yann Leborgne, soulignant que « cette presqu'île de Brotonne étant très enclavée, les relations consanguines n'étaient pas rares ». A quand remonte cette croyance ? « Impossible à dire, mais elle était sans doute antérieure à la création du premier prieuré au XIe siècle. Le clergé a toujours vu ces rites profanes, inspirés par la nature, d'un mauvais œil. Et s'est souvent installé au plus près. Une façon de les récupérer, en quelque sorte ».

Le Parisien, 17 août 2019.


Grandes chaleurs



 L'été 2019 fut très chaud. Ainsi Paris-Normandie nous apprend que le chêne-cuve n'est plus seul à recevoir des visiteurs. Près de là, deux dames les accueillent chaleureusement dans leur fourgon...

 En juin, c'est Actu 29 qui nous signalait que deux cavalières avaient été poursuivies par un homme nu, en baskets bleues, se masturbant à leur trousse...
"Plus rapide avec leurs montures que l’homme à pied, les deux femmes victimes de l’exhibitionniste ont prévenu la gendarmerie. Une patrouille s’est rendue sur les lieux, un chemin aux abords de la Départementale 913, mais n’y a pas retrouvé de trace de l’homme signalé."
On allait dire des bétises...

Laurent QUEVILLY.


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