CASIMIR CAUMONT
Par
Laurent
Quevilly
Casimir Caumont est l'homme qui
arrêta
la destruction de l'abbaye
de Jumièges.
Maire du village, il eut aussi une carrière politique et
commerciale
à Rouen. Jusqu'ici, on n'avait de lui aucun portrait. Jusqu'ici...
Le
19 octobre 1817, Louis Antoine de Bourbon, duc d'Angoulème,
fils du futur Charles X, vint du Havre à Rouen où
il fut reçu à la barrière du
Mont-Riboudet. Le lendemain, il visita la cathédrale, passa
la Garde nationale en revue sur la place de l'hôtel de ville
puis alla observer les travaux du Pont-de-Pierre. Après
quoi, il arpenta les usines de Saint-Sever appartemant à MM
Sevennes et Pinel, puis celle de M. Long, à
Déville. Enfin, entouré de son escorte, il se
rendit au château de Canteleu,
propriété d'Antoine Elie-Lefèbvre.
Là, il put embrasser du regard le magnifique panorama sur la
ville de
Rouen, son port, la vallée de la Seine.

Familier de l'abbaye de Jumièges, le peintre
Eustache-Hyacinthe Langlois était là et, tel un
reporter, réalisa une gouache de cet
événement. Le duc est reçu par le
frère aîné du propriétaire,
Charles-Louis Elie-Lefèbvre, adjoint au maire de Rouen et
dont les enfants, Charles et Flavie. Parmi la suite, on remarque le
major Biard, le prince de Montmorency, le duc de Trévise, M.
de Kergariou, préfet de la Seine-Inférieure, le
colonel Oudinot, M. de Cazes, négociant rouennais, M. de
Merval, directeur des contributions dirextes, Casimir Caumont, en
uniforme de cavalier, enfin, assi, MM le comte Oudard et Le Caron
père.

C'est
le seul portrait que nous ayons retrouvé à ce
jour de Casimir Caumont. Il a alors 36 ans. Nous savons qu'il existe
d'autres représentations du personnage, bien
sûr. Mais où ? Nous savons, par exemple, que
Dantan a
réalisé un buste du propriétaire des
ruines qui
trônait encore après sa mort dans le
musée
lapidaire, en 1852. Caumont est
décédé en tout cas avant
l'avènement de la photographie.
Cette précieuse gouache fut conservée par la
famille
Elie-Lefèbvre et exposée lors d'une
rétrospective consacrée à Langlois
à Rouen en 1867. Georges Dubosc devait par la suite la
reproduire dans son livre sur l'histoire du port de Rouen en 1921.
Documents numérisés aux
archives départementales par Jean-Yves Marchand.