Marc Deluen


Qui sont Jeanne Burel, Marguerite Bonnefoy ou Marguerite Andrieu ?

Elles sont toutes les trois natives de Duclair au bon milieu du XVIIe siècle et font partie des 700 filles du Roy qui sont arrivées au Canada.

En 1666 Jean Talon alors Intendant de la Nouvelle France remarquait qu’au recensement de son pays, on dénombre 719 célibataires masculins de 14 à 40 ans pour seulement 45 filles célibataires de la même tranche d’âge.

Louis XIV envoya donc un millier de jeunes filles âgées de 20 à 30 ans et leur octroya à chacune le voyage et une dot de 50 à 200 livres.

La plupart des filles sont des célibataires d’origine modeste et issues de familles terriennes dont certaines sont orphelines ou veuves d’un premier mariage, ce qui n’ai pas le cas de nos 3 Duclairoises. Elles sont toutes volontaires et sont bien élevées.

Les deux premières embarquent sur « le Saint Louis » à Dieppe et arrivent le 25/9/1667 sur les rives du Saint Laurent alors que la 3e, (cousine de la 2e) embarque sur « l’Esperance » ou « le Nativité » pour arriver le 6/9/1673.

A leur arrivée elles sont prises en charge par les religieuses ou des familles pour s’adapter au climat et trouver un mari. Elles sont nourries et logées et concluent un contrat de mariage devant notaire avant de se marier dans les jours ou semaines suivants. Le premier contrat de mariage pouvait être rompu pour en refaire un autre avec un autre homme.

C’est ainsi que Jeanne Burel (fille de Daniel et de Anne Lesuisse) rompit son contrat de mariage le 21/10/1667 avec Pierre Lavoie et se maria le 3/11/1667 (acte ci-dessous) avec André Poutre (Soldat et cordonnier) et eut 12 enfants,

Marguerite Bonnefoy (dite Saint Foy , fille de Pierre et de Marie Andrieu ) épousa Jacques Achon et eut 2 enfants puis Claude Carpentier (charpentier) pour en avoir 10 autres . Elle décèdera le 14/11/1700.(acte ci-dessous)

Quant à la cousine Marguerite Andrieu ( fille de Guillaume et d’Anne Couillard ), elle eut 6 enfants avec Pierre Angrand (soldat ).

La population du Canada a ainsi triplé en 20 ans. Qu’en est-il après 12 générations ? On peut les considérer comme les mères du peuple Canadien Francais.

Beaucoup de Quebecquois, aujourd’hui à la recherche de leurs origines, ont dans leurs ancêtres une Fille du Roy et pourquoi pas une Duclairoise.


SOURCES

http://www.migrations.fr/700fillesroy.htm



Le samedi 11 janvier 2020 Lynne LEVESQUE donna une conférence au cercle généaloique du Pays de Caux. En voici le résumé...

A l’époque des colonies, la Nouvelle-France était en 1700 neuf fois plus grande que la France et se composait principalement de la baie d’Hudson et la Louisiane, les côtes étant des colonies britanniques ou espagnoles.
Les colonisateurs étaient principalement constitués de marchands et surtout d’hommes qui ne voulaient plus rester dans les colonies à cause du manque de femmes.
Le roi Louis XIV entreprend grâce au programme « Les Filles du Roi » d’envoyer des femmes dans la Nouvelle-France et de faire cette colonie une province française.
Ce programme commence en 1663.
Les Filles du Roi étaient la plupart orphelines et partaient à partir de villes maritimes telles que Dieppe ou la Rochelle.
Au 17ème siècle Dieppe était composée d’environ 40 000 habitants et la France 20 millions d’habitants.
Les conditions de vie étaient rudes en France : précarité, guerres interminables, avenir incertain.
Au Québec la population était composée de 4 000 habitants (1/10e de la population de Dieppe). L’hiver y était rude (en dessous de 0°C) et durait 6 mois.
La population colonisatrice avait des difficultés de relations avec les Amérindiens, des difficultés avec les moustiques, les mouches noires et les animaux sauvages. Tout commerce était à construire.
Le Roi, une sorte de tuteur pour ces filles, finançait leurs voyages et les filles recevaient du roi une dot lors de leur mariage.
Le voyage durait 6 semaines et les conditions étaient dures : parquées avec les animaux, il n’y avait pas de toilette et le scorbut menaçait. 10% des passagers mouraient sur les bateaux...


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