La Barre-y-va, c'est le titre d'un roman de Maurice Leblanc. C'est aussi un lieu bien réel. Reportage photo d'Alain Guyomard.

Ce nom évoque le mascaret qui se produisait en Seine autrefois, les travaux d'aménagement de l'estuaire ayant entraîné sa disparition.
Cette énorme vague qui remontait le fleuve aux marées d'équinoxe était appelée également la "barre".

Cette vague redoutée des marins venait battre le pied de la falaise, d’où la barre-y- va, avant que l'endiguement du fleuve n’éloigne la Seine de sa rive primitive et permette la construction d'une route sur les terres ainsi gagnée, rive droite.


A droite la Chapelle notre Dame de Barre-y-va.     

La route directe, ainsi crée entre Caudebec et Villequier, isole la chapelle construite sur une terrasse dominant le fleuve d'une vingtaine de mètres et longée par la route primitive que surplombe la falaise.


 L’intérieur de la Chapelle avec ses ex voto.
 
Au bord de cette route ancienne, il existe une grotte due à une faille naturelle dans le calcaire de la falaise. Cette grotte aurait servi de refuge à des ermites dépendant d'une abbaye située sur l'ile de Belcinac pour des séjours de prières et de pénitence. Cette pratique était courante chez les moines d'origine celte. Or, c'est au moine gallois Concède que le roi Thierry III donna l'île de Belcinac des bois et des prés sur la rive droite du fleuve. Le moine s'y installa avec trois disciples.


Christ sur la croix à côté de la Chapelle bleue.

Ces religieux plaçaient devant leur grotte une croix et un oratoire dédié à la Vierge. Malgré les recherches menées par un curé de la paroisse de Saint-Arnoult et dom Laporte de St Wandrille, l'histoire de cet oratoire reste obscure. Cependant, d'après la tradition, une chapelle aurait été bâtie en 1216 pour accueillir les pèlerins. Une charte du cartulaire de St Wandrille datée de 1260 confirme l’existence d'une chapelle.


La grotte de l'Hermite.

En 1494, un ermite, frère Héliot, est mentionné.

Au XVIème siècle, un vieil ermite, demeure à cet endroit et doit tenir le lieu ouvert.

En 1597, messire Gilles le Bunetel, prêtre, est nommé chapelain. Il offre le vitrail de St Gilles daté de 1610.

En 1618, Jean Secard, fils de Pierre Secard vicomte de Caudebec, commanda à Thomas Chapelain la décoration des murailles avec des fresques illustrant les miracles de la Vierge.

Cette chapelle vit croître le nombre des fidèles sollicitant la protection de la Vierge. En 1734, Jean-François Follope, clerc, est prieur.


Ex voto marin.


C'est à cette époque qu'on y déposa les plus beaux ex-voto: bateaux, la Vierge allaitant
et le tableau de Jean Gallay de 1783.


Notre dame de Barre-y-va dans la Chapelle bleue

A la Révolution, la chapelle fut fermée et le domaine de 17,5 ares vendu pour 1 600 livres à M. Devismes, de Caudebec.

Antoine Lesage légua le domaine à l'hôpital de Caudebec en 1839. En 1975, il fut remis à la ville de Caudebec.

SOURCES

D’après une brochure éditée par la ville de Caudebec en Caux.

Photos Alain Guyomard.