Un hebdo sous l'Occupation

Par Laurent Quevilly

Feuille pétainiste, panneau d'affichage des Allemands, le Journal du Trait prit le parti de reparaître durant l'Occupation. Avant de se saborder dès les premières déportations. Choix idéologique ? A vous de répondre...

Le Journal du Trait est né le 4 janvier 1923. Il est l'un des trois titres imprimés à Caudebec par Lucien Lemoine qui publie aussi le Journal de Duclair et Le Pilote. Bref, un petit groupe de presse... 

Le Journal du Trait paraît le jeudi et son directeur est Achille Dupuich, dirigeant de la Société immobilière des Ateliers et Chantiers de la Seine Maritime, élu conseiller municipal en 1929. L'hebdomadaire lui servira de propagande pour tenter de conquérir le siège de maire. Mais avant de satisfaire enfin ses ambitions, il lui faudra attendre encore dix ans et la mort du maire radical-socialiste en place, Octave Pestel. D'ici là, Dupuich alimente le courrier des lecteurs du journal avec des brulôts anonymes mais manifestement de sa main. En 1932, il est enfin élu premier magistrat de la commune.

Dès lors, ce journal est donc non seulement la voix des chantiers navals mais aussi celle de la municipalité de droite. Du coup, en 1936, le Parti communiste lui oppose un concurrent : Le Réveil du Trait.


En août 1937, Dupuich est trésorier de la Fédération des directeurs de journaux non quotidiens de Normandie. C'est alors qu'il a la douleur de perdre sa femme, Angèle, emportée par la maladie à 55 ans. Les bureaux du journal sont rue Denis-Papin.

La drôle de guerre


Le Journal du Trait dénonçait volontiers la folie d'Hitler. Et voilà qu'éclate la guerre. En mai 40, elle tourne mal. Le jeudi 23 mai, pour la première fois de son histoire, l'hebdo
ne paraît pas. Mais le revoilà dans les dépôts début juin avec les accents patriotiques qui l'animent depuis le début du conflit. Maire et rédacteur, Dupuich lance un appel solennel :

«
 Chers concitoyens. Dans les circonstances actuelles, je fais appel à vous pour que le meilleur accueil soit réservé à tous ceux qui quittent momentanément leurs villes ou leurs villages.

« Que nos enfants soient respectueux et disciplinés.
« Que tous ceux d'entre vous qui peuvent disposer de lits se fassent inscrire à la mairie, je ne dirai pas que c'est un devoir : c'est une obligation.
La municipalité compte sur le patriotisme et l'abnégation de tous les commerçants pour qu'aucune hausse ne frappe la population sédentaire ou flottante ce qui du reste entraînerait pour eux de très sévères répressions.
« Que la discipline imposée pour l'extinction des lumières et la fermeture des cafés soit rigoureusement observée
« Que tous ceux qui voudront aider la municipalité d'une façon bénévole pour la Défense passive ou participer à la création des formations militaires des gardes territoriaux se fassent de toute urgence inscrire à la mairie.

« L'appel que je fais aujourd'hui à tous ne sera pas vain. Je connais votre patriotisme et votre foi dans la Victoire. N'oublions pas que tous ceux qui combattent pour notre liberté ont les yeux fixés sur nous. »

Hélas, cette foi en la Victoire vole très vite en éclats. Le lundi 10 juin 1940, l'imprimerie de Caudebec est bombardée. Elle ne s'en relèvera pas. C'est la fin du Journal de Duclair et du Pilote. C'est aussi celle du Journal du Trait. Théoriquement. Deux jours plus tard, les Allemands occupent Le Trait et installent leur Kommandantur dans la villa Vince, maison d'un ancien directeur des chantiers navals....


Comme nombre de feuilles régionales, Le Réveil du Trait, édité par le Parti communiste, disparaît. Que va devenir le Journal du Trait ?

Obstiné, Achille Dupuich se tourne alors vers l'imprimerie de L'Abeille cauchoise, à Yvetot. Et, après quatre mois de silence, le titre reparaît le jeudi 3 octobre 1940. Pourquoi diable Dupuich a-t-il tenu à faire renaître le titre sous la botte allemande ? Voici son explication : « Soucieux de mettre nos lecteurs au courant des décisions préfectorales ou autres, nous faisons aujourd'hui reparaître notre journal. Ce sera un journal d'informations dont chacun devra tirer parti. Nos tarifs et notre prix de vente changent mais tous reconnaîtront que nous n'avons fait que nous mettre à la page des circonstances. Nous nous efforcerons de vous mettre au courant de tout ce qui vous intéresse et vous remercions de l'accueil que vous voudrez bien réserver à notre publication rénovée. »

Puisqu'il se veut le relais des décisions préfectorales, la ligne éditoriale du Journal du Trait sera résolument pétainiste. Dès sa parution, il titre :

La femme mariée doit rester au foyer.

« Une loi réglemente pour la première fois le travail féminin. Elle interdit provisoirement l'embauchage ou le recrutement des femmes mariées dans l'administration publiques. Elle prévoit l'établissement d'un pourcentage maximum pour l'emploi des femmes, tant dans les administrations que dans les entreprises privées et définit une série de mesures destinées à encourager ou à imposer l'élimination dans les administrations des femmes qui y sont employées. »

Premier acte de résistance

En novembre 40, de premiers actes de résistance ont lieu à Yainville. Dans le Journal du Trait, Dupuich commente: « A nouveau, les fils téléphoniques de l'armée allemande ont été coupés le 6 novembre, vers 13h, sur la route de Duclair à Yainville.

  1. A 500 mètres après le virage de l'avenue du château du Taillis (côté gauche de la route).

  2. Deux fois à 1.500 mètres du même point (côté droit de la route).

Le maire du Trait fait appel à la population pour que pareille déprédation ne se fasse pas dans sa commune, car de graves sanctions seraient prises, il compte sur tous pour éviter tout heurt entre la population et l'autorité allemande. »

Mettre en garde contre les représailles, ce sera une constante du journal.

L'arrestation d'un Communiste

En novembre 40, le journal se fait l'écho d'une arrestation : « Le nommé René Demerseman, 30 ans, demeurant au Trait, a été mis en état d'arrestation par la gendarmerie de Duclair en vertu d'un mandat d'amener de M. le juge d'instruction à Rouen pour propagande communiste. » L'article n'est assorti d'aucun commentaire sur le fond. Mais il est est suivi d'une citation d'Henry Beraud : « Je dis et je répète qu'il faut réduire l'Angleterre en esclavage puisqu'en vérité la grandeur de l'Empire à pour condition l'oppression et l'abaissement des autres peuples. » Ce qui, dans la tête de Dupuich, n'est pas le postulat du IIIe Reich ?...

Né à Braquetuit d'une famille de Chtimis, ouvrier spécialisé, René Demerseman était militant CGT et PCF depuis 36, ce qui lui avait valu son licenciement des chantiers. En 39, il avait été mobilisé. Rentré au Trait, il menait des activités clandestines quand il fut dénoncé, pense-t-il, par les dirigeants des chantiers. Il sera arrêté par les gendarmes de Duclair puis déporté jusqu'à la fin de la guerre, échappant de peu au peloton d'exécution. Claudine Cardon-Hamet lui consacre une biographie. Lire:

Six jours plus tard, on arrête Maurice Billard, ouvrier métallurgiste. Le Journal du Trait n'en parle pas. Billard mourra à Auschwitz.

Anglophobe, antisémite...

Si l'hebdomadaire traiton se plie volontiers aux exigences de l'Occupant, on n'en oublie pas pour autant ceux qui sont tombés face aux Allemands. Et Dupuich est un ancien combattant de la Grand Guerre. Le 11 Novembre a lieu une messe du Souvenir. Le conseil est là au grand complet, les autorités locales et de nombreux anciens combattants. « La messe fut célébrée par l'abbé Pecquery qui, en termes très élevés, demanda à tous de contribuer au redressement du pays et d'avoir foi dans les destinées impérissables de la France. Il honora la mémoire des soldats tués pendant les guerres 1914-1918 et 1939-1940. De nombreuses gerbes de fleurs furent déposées au pied du monument des Morts. »

Mais le journal s'empresse de citer par ailleurs Louis Martin, auteur de L'Anglais est-il Juif ? un livre paru en 1895 : « Nous n'avons nullement le désir de voir les Français devenir les bêtes somme des Anglais ou des Juifs et courbés par le principe d'autorité qu'ils aiment devant ces brutes qui se seront emparés subrepticement de tous les postes élevés comme ils le font de nos jours. » Sans équivoque...

Relais de la Kommandantur

Décembre 1940, Dupuich donne un avis à la population : « La Kommandantur du Trait me signale chaque jour le camouflage insuffisant des lumières dans certaines parties du pays. Je rappelle à la population du Trait que toutes les lumières doivent être voilées. Pour les maisons qui n'ont pas de volets, il est indispensable de poser un abat-jour noir sur les lampes. Il faut également camoufler les lumières des vélos et de leurs remorques. Des contrôles sévères vont être effectués et les délits seront sanctionnés par des amendes. »

Le 14 décembre, une distribution est opérée en faveur des prisonniers de Guerre. Cette œuvre est animée par Eugène Hardy pour la municipalité, Duonnor pour la fédération départementale des Anciens combattants et Lecret pour l'UNC.

Janvier 1941, le maire invite tous les réfugiés à s'inscrire en mairie. Une bague a été trouvée dans la salle de cinéma du Clos-Fleuri. L'annonce passe en français et en allemand. On doit la réclamer à la Kommandantur. Celle-ci est ouverte au public de 13h à 14h et 17 h à 18 h. 

Enfin, on vend ce mois-là des cartes postales de Pétain au profit du Secours national.

L'emprisonnement de Louis Duchesne

La chasse aux Communistes se poursuit. Le Journal du Trait publie un article narquois : « Le séjour surveillé que fit Louis Duchesne, soudeur, âgé de 30 ans, dans un centre de la Dordogne où l'avait conduit, croyons-nous, son passé politique, ne fut pas si rigoureusement surveillé que ça ! Cet homme s'évada du domaine de Sablon à Montillac, la vie de château ayant cessé de lui plaire. Il quitta les lieux le 19 décembre et regagna le Trait où il demeurait 20, rue du Maréchal-Galliéni, mais peu après son retour, une personne honorable, digne de foi et désirant garder l'anonymat, prévint les gendarmes. Duchesne fut arrêté et traduit devant le tribunal correctionnel. Il s'est entendu infliger six mois de prison. »

On ne peut alors organiser une réunion sans l'autorisation de la Feldkommandantur, du maire et du propriétaire des salles et terrains concernés. Le journal prévient: « Tout cortège, port d'insignes, déplacement de drapeaux est formellement interdit. »

Fin janvier, Bosch, le capitaine et Kreiskommandant de Rouen se fend d'un communiqué pour interdire aux ressortissants de l'armée allemande de séjourner après 21h dans tous les cafés et restaurants du Trait. De son côté, Dupuich rappelle que laisser du linge sur les séchoirs des jardins la nuit est formellement proscrit. « Des contraventions seront dressées à tous ceux qui contreviendraient à cet ordre. » Il ajoute : « Pensez au camouflage. Dès la tombée de la nuit jusqu'au lever du jour toutes maisons, magasins, habitations doivent être camouflés de manière irréprochable. Le camouflage, à la chute du jour et à l'aube, est d'une importance capitale. Aucun rai de lumière ne doit filtrer à l'extérieur lorsque les portes des magasins, cafés, habitations etc. s'ouvrent (boyau obturateur). Les infractions aux prescriptions sur le camouflage, même par nonchalance, seront sévèrement punies. Le camouflage absolu est la meilleure DCA. De plus, après 21h, jusqu'à 6h du matin, il est interdit de circuler dans les rues. »

La DCA allemande du Trait

La démission de Dupuich

Coup de théâtre. En mars 41, Dupuich annonce sa démission de son poste de maire. Mais il restera conseiller municipal et directeur de la publication. On ignore la raison profonde de cette abdication. « La population s'associera certainement aux remerciements que lui adresse le Journal du Trait pour sa gestion des affaires municipales. Les habitants du Trait savent qu'aux heures tragiques de juin 40, l'ancien et le nouveau maire, en étroite communauté d'esprit, ont, dans l'accomplissement de leurs devoirs, servi avec dévouement les intérêts de la cité. » Le préfet nomme Eugène Hardy pour remplacer Dupuich. Retraité SNCF, Hardy a compté parmi les quatre otages emprisonnés quelques semaines à l'école d'Yainville après le sabotage des lignes téléphoniques.

Aux Rameaux de 41, on rend encore hommage aux Morts pour la France. Le journal publie un avis à la population signé de Von Bartenwerffer, major, feldcommandant :

« Ces derniers temps, des inscriptions en nombre toujours plus considérable, ont été apposées sur les murs de maisons, murs d'enceinte, clôtures, pavés de rues, inscriptions manifestant un parti pris en faveur d'un mouvement ou d'une puissance hostiles à l'Allemagne. Pour mettre fin à cet état de choses, j'ordonne :

  1. Tout propriétaire d'un immeuble ou d'un terrain est tenu de faire immédiatement disparaître les inscriptions ou signes se trouvant sur les murs etc. de sa propriété, sur le pavé, mâts de lanterne, arbres etc. avoisinant sa propriété. Pour les immeubles non occupés ou exclusivement réservés à l'armée allemande, le maire aura à charger les habitants des maisons voisines de l'enlèvement de ces inscriptions ;

  2. Les infractions à cet ordre seront considérées comme manifestations anti-allemandes et seront, de même que l'apposition d'inscriptions, poursuivies devant le tribunal militaire,

  3. De plus, si des manifestations de cet ordre se reproduisaient, la population est avertie que la commune tout entière aurait à supporter les conséquences de ce mouvement anti-allemand, s'exposerait à des mesures coercitives et serait contrainte au paiement d'une amende. »

En mars 41, le Journal du Trait, toujours dirigé par Dupuich, dénonce au directeur de la CNA un chauffeur d'un car qui a déposé un voyageur au Normandy Hôtel plutôt qu'au Clos Normand. Mesquin...

A partir du 25 avril 41, la Kreiskommandantur de Rouen règle toutes les affaires traitées jusque là par la Kommandantur du Trait. Notamment les autorisations pour circuler de nuit. C'est Eugène Hardy qui l'annonce dans un communiqué. « Il est formellement interdit de pénétrer dans les maisons qui étaient occupées par l'armée allemande, il est également interdit de démonter les baraquements installés sur le territoire du Trait sous peine de sanctions très sévères. Le maire du Trait compte sur la sagesse de la population du Trait et des enfants pour respecter le présent avis et éviter tout ennui à nos concitoyens. »

En mai, sept employés des chantiers sont incarcérés six mois pour propagande anti-allemande. Le Journal du Trait n'en parle pas.

Dévoué à Pétain

C'est le 30 mai que Dupuich passe officiellement son écharpe de maire à Hardy. Ce dernier regrette la mise à l'écart d'anciens conseillers municipaux puis rédige un télégramme : « Le conseil municipal de la commune du Trait, confiant dans les destinées de la France, exprime au Maréchal Pétain, chef de l'Etat, pour son précieux exemple d'abnégation patriotique, ses sentiments de profond respect et l'assurance de son entier dévouement. »

Hardy a pour adjoints Marcel Lecret, chef jardinier aux chantier et Pierre Leroy, ingénieur à la raffinerie, ancien prisonnier de guerre. Le conseil est composé par ailleurs de Pierre Abbat, le directeur des chantiers, Gabriel Baillif, agriculteur à La Hazaie (qui se fait voler son blé), Albert Cauchois, le charcutier, André Cauvin, propriétaire, François Couffon, chef d'équipe, Adolphe Déhais, cultivateur rue Foch, Jean Delaeter, le médecin, René Faure, le boulanger, Marcel Grouet, ajusteur, Albert Lab, capitaine des Douanes en retraite, Dieudonné Naessen, comptable aux chantiers, Maurice Oursel, employé à la raffinerie, Edmond Parésy, restaurateur rue Aristide-Briand. Mais il compte aussi une femme : Mlle Jeanne Pélissier, assistante sociale. Appuyée par Pierre Abbat, elle apportera une aide alimentaire aux enfants de déportés politiques.

Juin 41, communiqué de Hardy : « Il est rappelé pour la dernière fois qu'aucun habitant de la commune n'a le droit d'avoir des armes en sa possession. Ordre formel de la Kreiskommandantur de Rouen de déposer les armes à la mairie sous peine de sanctions graves. »

Rafles anti-communistes

En juillet 41, c'est l'entrée en guerre de l'Allemagne contre la Russie. Désormais le journal titrera chaque semain sur "La guerre contre le Bolchévisme", persuadé de la défaite de l'Armée rouge.

En août, le maire met en garde qui pénètrerait dans les terrains et maisons de la Standard française des pétroles. « Des sanctions très sévères seront prises... » 

Le souci du camouflage est plus que jamais d'actualité car Le Trait connaît ses premiers bombardements alliés. Et sa première victime : « Le maire rappelle à la population qu'il faut apporter un soin tout particulier à camoufler les lumières et qu'il est interdit de circuler dans les rues de 23h à 5h. Des patrouilles de l'armée d'occupation feront des rondes et tout contrevenant sera puni sévèrement sans qu'il soit possible d'intercéder en sa faveur. Le maire compte sur la discipline de la population pour observer cette réglementation. » 

La une du journal rend compte régulièrement des déplacements et déclaration de Pétain. Le numéro du 9 octobre 41 reproduit un discours d'Hitler.

Après le sabotage de la ligne Paris-Le Havre, près de Pavilly, le 19 octobre 41, le Journal du Trait informe ses lecteurs qu'une récompense est offerte à qui dénoncera les auteurs. "La discrétion la plus absolue est assurée." Peu après, une centaine de militants du PC sont appréhendés dans le département. Au Trait, les gendarmes de Duclair arrêtent notamment René Talbot, militant CGT encarté au PCF. Ajusteur, il avait été mobilisé en 39 puis fait prisonnier de guerre. Directeur des chantiers, Pierre Abbat, qui avait l'oreille des Allemands, avait obtenu le retour des 130 Traitons en captivité. Le Journal du Trait ne parlera pas de l'arrestation de Pierre Talbot qui mourra à Auschwitz en 42. Il passe aussi sous silence la déportation, pour les mêmes raisons, de Louis Lecoq, Louis Debord, Maurice Lefebvre ou encore Marcel Fezendelle qui sera fusillé. Dans les colonnes de l'hebdomadaire, on se contente de fustiger les voleurs de bois dans la forêt et de légumes dans les jardins. Le 4 décembre 41, le journal prévient : toute personne circulant sur les routes après 22 h sera conduite au poste de police.

Point final

Les éditos engagés du Journal du Trait ne semblent pas être du fait de Dupuich qui se contente de rédiger les informations locales en faisant l'impasse sur les arrestations de Traitons. On ne connaîtra donc pas son sentiment à cet égard. Le 25 décembre 1941, le journal annonce qu'à l'instar de toute la presse il marquera la trêve des confiseurs. La pénurie de papier en est la cause. Mais est-ce bien là la vraie raison. Le prochain numéro est prévu pour le 8 janvier 1942. Bien inspiré, Le Journal du Trait ne reparaîtra jamais.

Trois ans plus tard, les Allemands sont vaincus. Tout comme Hardy, Achille Dupuich sera reconduit au conseil municipal malgré l'opposition du comité de Libération. Décédé en 1956, une rue du Trait porte aujourd'hui son nom.

SOURCES

Collection du Journal du Trait
Paul Bonmartel: Mémoires du Trait, Le Trait cité nouvelle.
Claudine Cardon-Hamet: Déportés politiques à Auschwitz.

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