Longtemps unie à Yainville sur le plan religieux mais distincte quant au domaine civil, la commune du Trait nous a livré depuis la Révolution une longue liste électorale. Réélections...
 


Louis Bénard
21/2/1790
Epoux d'Anne-Barbe Parrain, il fut élu pour deux ans officier municipal par 38 de ses concitoyens "actifs". Lepeinteur, curé de la paroisse présidait  l'assemblée élective. Pour voter, il fallait verser une contribution au moins égale à trois journées de travail. Pour être élu, il faut en verser dix. Louis Bénard sera secondé par François Varin et Pierre renoult.
Ce même mois de février 1790, Pierre Tanquerel, Jean-Etienne Cauvin et Jean Duval, anciens collecteurs de la Taille, récoltent cette fois les impôts. C'est le citoyen Cauvin qui, en 1791, collectera la contribution foncière. Victime d'une grave blessure à la jambe, Bénard cède son écharpe.

Toussaint Lebourgeois
1792

Collecteur de la Taille sous l'Ancien régime, il est le premier à porter le titre de maire. Cultivateur, marchand de tabac originaire de La Londe, dans l'Eure, il s'était marié au Trait en 1770 avec Marie-Catherine Dubosc, veuve de Pierre Renoult. Il avait alors 26 ans et sa femme 42. 
Lebourgeois signe, le 25 mai 1792, un état des rentes consenties jadis à la fabrique de la paroisse du Trait. Le document est également paraphé par D. Sehet procureur, Tiphagne officier, Vauquelin officier, Pierre Capelle, Nicolas Le Roi nottable, Jean Quene, NMT et Baillif. En 1792, Pierre Harel est nommé instituteur, le citoyen Depréefacteur.. On vend cette année-là la forêt du Trait comme bien national. 

Jean-Nicolas Tiphagne
1792-1795


Collecteur des Vingtièmes sous l'Ancien régime, Tiphagne possède au Trait trois maisons et des terres en labour qu'il fait valoir par deux fermiers. La famille Tiphagne est originaire de Sainte-Marguerite et donnera deux maires au Trait. Elle était aussi implantée à Yainville. Jean-Nicolas Tiphagne est né au Trait le 17 février 1763 de Nicolas Tiphagne et Anne Cauvin. A 29 ans ans, il est élu maire le 23 décembre 1792 et encore attesté à ce poste en mai et juin 1795. Laboureur, il s'est marié en 1791 avec Marie-Reine Rollain, fille du maire d'Yainville qui exploitait les carrières à Claquevent. 
En mars 1793, la paroisse est supprimée et rattachée sur le plan spirituel à la cure de Duclair. L'église devient un temple de la Raison où délibèrent les officiers municipaux. Tiphagne planta aussi l'arbre de la Liberté. Le 14 avril 1793, Tiphagne nomme Jean Delahaye au poste de arde-champêtre. Cette années-là, on vend les marais du Clos Saint-Martin et un canal situé dans la commune pâture au titre des biens nationaux. De concert avec la municipalité d'Yainville, celle du Trait œuvre alors pour créer le centre d'instruction publique de la région.

Guillaume-Nicolas Vautier
1796-1798

La constitution du 22 août 1795 instaure les municipalités cantonales. Chaque commune élit un agent municipal, équivalent de maire, qui, ici, participe à l'administration municipale du canton de Duclair.
A 31 ans, Guillaume-Nicolas Vautier apparaît tantôt avec la qualité d'agent national, tantôt avec celle d'agent municipal "élu pour rédiger les actes".

 Il signe les registres dès le 17 nivose de l'an IV (7 janvier 1796). Auparavant, ils étaient tenus par Louis Honoré Lepainteur, d'abord comme curé du Trait-Yainville puis, dès 1793, comme officier public. Lepainteur sera aussi instituteur et attesté à ce poste en 1798.
Les actes rédigés par Vaultier sont visés par Cabeuil, président de l'administration municipale du canton de Duclair. Vaultier est secondé dans la tâche par Joseph Durand.
Né au Trait le 9 janvier 1765, marchand de toile et de grain, époux de Rose Julie Sénéchal, une Duclairoise, Vaultier est bientôt en concurrence avec Jacques-Joseph Tiphagne qui signe en qualité d'adjoint municipal en janvier 1798, puis lui dispute la qualité d'agent municipal dès février. Guillaume-Nicolas Vautier restera conseiller. Avec une longue vie devant lui. Il enterrera sa femme en 1848. A 81 ans, elle était épicière. Lui, à 86, exerçait toujours le métier de buraliste...

Jacques-Joseph Tiphagne
1798-1802

Cultivateur, né au Trait le 16 décembre 1760, il est le frère aîné de Jean-Nicolas Tiphagne, déjà cité, et s'est marié en 1786 avec Angélique Barbe Bénard, fille de l'officier municipal de 1790. Bref, une affaire de famille...
Jacques-Joseph fut d'abord l'adjoint de Vautier puis agent municipal. A partir du 13 décembre 1799, le premier magistrat de la commune est nommé par le Préfet et non plus élu.
La loi municipale du 17 février 1800 restaure le titre de maire et, le 25 septembre 1800, Tiphagne signe pour la première fois les registres en cette qualité. Il a Lepainteur pour adjoint.
A partir du 22 janvier 1801, le maire exerce seul le pouvoir et ne consulte ses conseillers qu'à l'occasion.

Toussaint Lebourgeois
1802-1809

En 1802, Toussaint Lebourgeois entame un second mandat. Celui-ci va durer sept ans.
En mars 1803, son conseil nomme Louis Bazire comme instituteur. En 1806, fêlée la cloche de l'église émet un son "lugubre" écrit Lebourgeois. Il la fera changer en inscrivant son nom et celui de ses conseillers sur la nouvelle.

Bien près sa mandature, il mourra veuf, en 1823, à l'âge de 78 ans. Déclarent alors son décès Pierre Renoult, 60 ans et Jean Poullain, 38 ans, cultivateurs et voisins.
Marié avec une femme de seize ans son aînée, il ne laissait pas d'enfants. Ses neveux et nièces héritèrent d'une masure sise au triège de Caudeux et de pièces de terre au Clos-Mouton, la Neuville, les Voyes. Ses héritiers étaient Denis Chapelle et Charles Ferment, cultivateurs à Duclair, Pierre Chapelle, ouvrier huilier à Duclair, Etienne Saunier, voiturier à Caudebec enfin Julie Lemoine, petite-nièce retrouvée dans le Pas-de-Calais.

Jacques-Joseph Tiphagne
1809-1831



En 1809, Jacques-Joseph Tiphagne entame un second mandat qui va durer 22 ans. Nommé sous Napoléon, il est maintenu sous la Restauration. Au retour de la Monarchie, maire et conseillers sont nommés par le Préfet.

En 1817, la toiture de l'église menace ruines. Tiphagne fait abattre deux gros ifs du cimetière pour en vendre le bois. Voici la lettre qu'il adressa au préfet :
J'ay l'honneur de vous exsposer quil existe dans le sainmetière dfe cette commune deux hiffes qui tombe en vétuisté, don je vous supplie de bien voloir motoriser à les faire vendre pour subvenir au besoins de l'église."  Les 50 francs recueillis servirent aux réparations.

L'année suivante, on accueille un nouveau curé : l'abbé Boulan.

Hector Etrup, érudit Danois, entre chez Tiphagne en octobre 1819 : " Comme le marin avait à faire avec le maire du Trait, je suis entré avec lui.  Les maires des communes rurales occupent à peu près la même position que nos Sognefogeders. Seulement ils ont plus d'affaires, aussi emploient-ils généralement un secrétaire.
" Comme ils n'ont que 50 fr pour couvrir les frais de papier et d'encre, cette charge est considérée plutôt comme un poste honorifique pour lequel on choisit le paysan le plus riche et estimé. Cependant les maires savent se faire quelques profits extraordinaires, comme en même temps ils sont en quelque sorte percepteurs."
1820 : Tiphagne nomme François-Pierre Mabon comme instituteur. Le recteur d'académie ordonne une enquête auprès du juge de Paix de Duclair. Elle est défavorable. Mabon est né, dit le magistrat, "dans une contrée de ce monde gangrainée de tous temps du plus redoutable libéralisme." Et d'ajouter que pendant les Cent-Jours, un dénommé Mabon avait persécuté le curé. C'était son frère...
En 1826, le conseil est composé de Jean-Baptiste Boquet P. Leroy, Mabon, qui cesse alors ses fonctions d'instituteur, Lecornu, Baillif, Vautier, Poullain, nos deux Tiphagne dont le maire qui a Pierre Renoult pour adjoint.
En 1827, suite à un incident de frontière avec la commune voisine, Tiphagne fit voter son conseil pour annexer Yainville. Sans suite. C'est à cette époque qu'un bûcheron, en déracinant un arbre, découvre un vase contenant 546 pièces de bronze.
En 1828, Tiphagne voit d'un mauvais œil la nomination d'un nouvel instituteur, "vu sa licence et sa jeunesse...." Le sieur Leroy n'a que 17 ans. Seuls une demi-douzaine d'enfants vont à l'école.
A 70 ans, Tiphagne signe son dernier acte le 5 septembre 1831. Son fils, prénommé Joseph, était aubergiste et cultivateur et intervenait souvent en mairie en qualité de témoin. L'ancien maire mourra en 1844 à 83 ans.

Pierre Renoult
1831


L'adjoint de Tiphagne fut nommé une première fois maire mais durant quelques semaines seulement. Il signe en effet son premier acte le 6 novembre 1831 et le dernier le 7 décembre. L'école est alors vidée de ses élèves par la misère et les famines. L'instituteur enseigne chez lui pour un salaire dérisoire.
Après 1831, les maires seront toujours nommés mais les conseillers élus cette fois pour six ans avec un rôle figuratif.

Louis-Nicolas Lebourgeois
1831-1832


Il est né le 30 mai 1800 à Guerbaville où sa mère est morte jeune. Son père s'est établi ensuite comme laboureur à Jumièges et Louis-Nicolas s'y est marié en 1829 avec Rose Adélaïde Chantin. Au moment de son mariage, il était déjà cultivateur au Trait avec son frère, Ferdinand. A 31 ans, Louis-Nicolas Lebourgois fut nommé maire début décembre 1831 et eut Baillif pour adjoint. Après six mois de mandat, il signe son dernier acte le 28 mai 1832. Une étoile filante. Il décèdera à Jumièges en 1880.

Pierre Renoult
1832-1835


Pour ce second mandat, Renoult signe son premier acte le 8 juin 1832. Sous son mandat, le Trait connaît une série d'épidémies : choléra en 1832, petite vérole en 1834 et 1835. L'instituteur se plaint de voir sa classe désertée par des enfants employés aux champs six mois de l'année. En 1834, on compte 464 Traitons.
Renoult signe son dernier acte le 1er janvier 1835. On perd ensuite sa trace.

Jean-Baptiste Doucet
1835-1869




Né à Jumièges, section d'Heurteauville, propriétaire au Trait, un temps capitaine de la garde nationale, époux d'Eulalie Casimir Levacher, Jean Baptiste Simon Pierre Doucet fut directeur des tourbières d'Heurteauville où il mis au jour des objets dont il fit don au musée des Antiquités l'année de sa nomination.
Premier acte : 15 janvier 1835. Il créée alors la première maison d'école.
Les institueurs enseignaient jusque là dans de vieilles bocasses qui leur tenaient lieu d'habitation.

 Reste que l'instituteur, le sieur Fagot, ne donne pas satisfaction. Les enfants, apeurés par sa méchanceté, préfèrent aller à pied jusqu'à l'école de Duclair. En 1836, Fagot est révoqué.
En 1840, Doucet achète à Adrien-Prosper Bénard, douarnier à Jumièges, une pièce de terre sise au Trait, triège du Haut-Camp.
Après la Révolution de 1848, le maire est élu par son conseil. A partir de 1851, il est à nouveau nommé par le Préfet.
Sous le mandat de Doucet est mise au jour une cave voûtée trouvée sous les ruines de l'ancien château du Trait dont les murs s'élèvent encore à trois ou quatre mètres de hauteur.
En 1854, il met en vente les arbres entourant le cimetière pour réparer l'église. Doucet entretenait les meilleurs rapports avec le curé, l'abbé Brismontier, en poste depuis 1837. Si bien qu'il l'aida à obtenir l'élévation d'un clocher-porche devant l'église dans les années 1860. L'architecte retenu fut M. Martin, auteur d'un ouvrage similaire à Louvetot. Faute d'argent, on ne put entourer le cimetière de haies en 1864. On doit cependant à Doucet la réparation du berceau de l'église et du prestytère mais surtout la constuction de la mairie-école en 1865. Et ce, "sans surcharge d'impôt pour les habitants". Ce que l'on fit graver sur sa tombe comme s'il allait se représenter.



Doucet est mort en fonction à 70 ans, le 15 janvier 1869. Il laissa derrière lui une belle fortune : une ferme à Sandouville, trois maisons à Caudebec dont une à usage de café tenu par Sailly, une ferme à Heurteauville tenue par Dayaux, une belle propriété près de la cale du bac et occupée par Sécard fils,
Bénard, l'adjoint, tiendra plusieurs mois l'état civil en exerçant les fonctions de maire sans être nommé. Il est secondé par l'instituteur, Alphonse Rivette.

Antoine Gustave Sécard
1870-1873

Il est né à Saint-Paër en 1816 et y vivra de son revenu de propriétaire et rentier. En 1844, Sécart a épousé Antoinette Victoire Lebourgois, fille d'une aubergiste de Duclair et nièce de Joseph Tiphagne, évoqué plus haut.
La signature de Sécard n'apparait qu'en novembre 1870 dans les registres d'état civil. Son fils était courtier de chevaux à Paris. Il eut Lebourgois fils pour adjoint. Au Trait, la guerre de 70 fit une vingtaine de victimes.
A partir de 1871, le maire est élu par son conseil, sauf dans les chefs-lieux et les villes. En 1872, l'instituteur, Joseph Picard, se voit adjoindre une institutrice, Ursule Lecointe. La situation du Trait est alors déplorable. Alors que l'on ne compte pas 500 habitants, une soixantaine d'enfants sont considérés comme indigents.

Amédée Léon Delametterie
1873-1878

Né en 1845 à Jumièges, section d'Heurteauville, marié en 1873 à Quevillon avec Amélie Armandine Antil, native de Boscherville, Léon Delametterie tenait une ferme au hameau de Maison-Blanche. Elu maire, il eut Lebourgeois fils puis Adrien Boquet pour adjoint. Delametterie demeurait près de la cale du bac de La Mailleraye.
Le 21 juin 1875 fut créé un syndicat de 53 propriétaires. Objectif ! l'endiguement de la Seine pour lutter contre les effets du mascaret.
La chasse illustrée parle de Delametterie dans un numéro de 1876 : "Un magnifique saumon, pesant 21 kilos et ayant une longueur de 1 mètre 110 centimètres, a été péché la semaine dernière dans la Seine, en face la Mailleraye, par M. Delametterie, maire du Trait.  De mémoire d'homme, on ne se rappelle pas en avoir vu d'un pareil poids."
Le 10 août 1890, Léon Delametterie fut élu premier adjoint de Jumièges par 10 voix sur 12. Ce jour-là, Sever Boutard succédai à Achille Poulain, dit Grandchamp, décédé en fonction.

Adrien Boquet
1878-1900

Né au Trait en 1834, marié à Armantine Delaunay, il s'engagea dans les campagnes militaires de Napoléon III et reçut les médailles d'Italie et de Sardaigne.
Elu, il réalise l'école des filles en 1882. En 1888, il soutient le projet d'une digue au Malaquis où sévit le mascaret. La même année, la responsabilité du maire fut écartée dans une triste affaire.
Abandonnés pas leur père, privés de leur mère incarcérée, deux enfants placés par l'Assistance vinrent à mourir. La mère ne fut pas prévenue. Boquet avait cependant bien avisé l'Administration.
Le 5 juin 1892 fut inauguré le bac à vapeur entre Guerbaville et Le Trait mais sa municipalité n'y fut pas associée. En 1894, M. Chéron est l'adjoint de Boquet. On trouve comme conseillers Cauvin, Desjardins, Crevel, Rivette. Octobre 1895, voilà que le maire se fait voler un veau gras d'une belle valeur dans les pâturages communaux. En 1899, c'est Alphonse Leroy l'adjoint. Siègent également Carrié, Hébert, Crevel, Fleury, Sabatier... Tous adoptent une délibération en faveur des ouvriers carriers au chômage à Yainville...

Alphonse Leroy
1900-1908
Alphonse Leroy est né au Trait en 1860 de Pierre-Athanase Leroy et Victorine Adélaïde Hébert. Il s'est marié en 1898 avec Eugénie Azéline Bien. Lorsqu'il est élu,  Le Trait compte 23 cultivateurs et 31 journaliers, un batelier et deux mariniers, deux charrons, un maréchal-ferrant. Dernier maire paysan, Alphonse Leroy exploite par ailleurs les carrières du Trait avec les Cauvin et Duboc. Son frère fut maire d'Yainville. Leroy est entouré de Jeanne, Hautot, Leroux, Baillif, Lefebvre. Après son mandat, il restera conseiller municipal.

Paul Aubert
1908-1919
Né au Trait en 1850 d'un brigadier des douanes, lui même douanier à Paris puis à Rouen où il se distingua durant l'épidémie de variole et fut décoré à cet effet en 1894. Il reçut la même année la médaille douanière. Rentré au pays en 1901, élu au conseil en 1908, il devient aussitôt maire et réalisera l'école mixte. Il verra surtout s'implanter les chantiers. Une manne ! Après la Grande-Guerre, s'estimant trop âgé, il ne se représentera pas et décèdera en 1937 à 86 ans. Dupuich présida à ses obsèques en compagnie de Simon, maire de Sainte-Marguerite, d'élus de Caudebec, de représentants des Douanes...

Octave Pestel
1919-1932

Avant de s'établir au Trait, Octave-Casimir Pestel avait été instituteur à Tôtes, Quevillon et Heurteauville où il épousa Clara Duramé. Radical-socialiste il aura pour adjoint Alphonse Leroy, l'ancien maire. En juin 1924, il est sur place quand un terrible incendie ravage la Société de La Mailleraye où se traite de l'huile et divers produits pétrolifères.
Il est réélu en 1925. En 1926, il reçoit d'un couple une lettre l'informant que ces désespérés vont se suicider. Ce qu'ils mettent à exécution. Pestel est encore réélu en 1929 face à la liste des chantiers menée par Achille Dupuich et ce malgré les violentes campagnes du Journal du Trait. Il réalise l'école Gustave-Flaubert, crée le marché et décède en fonction. Selon ses dernières volontés, il est inhumé près du monument aux Morts qu'il avait inauguré. Dupuich, qui lui succéda, fut beau prince : une place Octave-Pestel fut baptisée ainsi aussitôt son décès.

Achille Dupuich
1932-1941

Né en 1872 à Rennes, directeur de la Société de l'Immobilière en 1921 puis cadre aux chantiers, directeur du Journal du Trait, il eut d'abord M. Chanavard pour adjoint. Il perd son épouse le 1er août 1938.
Réélu en 1935, Dupuich démissionne le 30 mai 1941 au profit de son premier adjoint d'alors, Eugène Hardy, ancien conseiller d'arrondissement. La même année, le 25 décembre, il suspend la parution d'un Journal du Trait englué dans la collaboration. Il siégera encore au conseil municipal à la Libération.
Achille Dupuich est décédé en 1956.

Eugène Hardy
1941-1945
Désigné par le préfet sur proposition de Dupuich, il adressa un message de fidélité à Pétain. Réélu en 1944 malgré l'hostilité du Comité de Libération, il fut démis de ses fonctions par le préfet puis battu à la régulière aux élections. Il était retraité SNCF.

Raymond Brétéché
1945-1974


Né le 20 novembre 1905 à Chantenay-sur-Loire (Loire-Inférieure), il se maria à Nantes, section de Chantenay, en janvier 1927, (mariage dissout en 1949) et quitta sa Bretagne natale pour venir travailler comme ouvrier électricien aux chantiers du Trait en 1928 et où il achevera sa carrière comme chef d'atelier en 1965.
Résistant durant l’Occupation, membre du comité local de libération, secrétaire du syndicat des agents techniques (CGT), Raymond Brétéché fut proclamé maire du Trait par le préfet le 6 février 1945, puis élu régulièrement maire SFIO puis PS à partir d’avril 1945, jusqu'à son décès en 1974. La cité comptait alors 6 000 habitants. Il fut à la base des plus importantes réalisations de la ville, création d’une nouvelle mairie inaugurée le 11 février 1951, l'ancienne, édifiée par Doucet, sera abattue vingt ans plus tard. 
On lui doit la Poste, un centre social intercommunal, des écoles primaires, un collège, des salles de sport, la piscine, une résidence pour personnes âgées. Il exprima aussi son idéal socialiste en jumelant sa ville avec Godshorn..
Brétéché fut élu conseiller général du canton de Duclair en septembre 1945. Il fut battu au 2e tour en 1949, en ayant obtenu 38,8 % des exprimés. Le Républicain indépendant de Malartic obtenait 47 % des voix et le communiste Lecoq 14,6 %. Jean Mairey, préfet du département de tendance socialiste, estimait qu’il avait perdu le canton pour s’être occupé trop exclusivement de sa ville du Trait, la campagne ayant voté contre lui. Il retrouva son siège en 1955 et fut régulièrement réélu jusqu’en 1973 année où il est
vice-président du Département. Il aura vu la fermeture des chantiers le 31 décembre 1972 et pris la décision avec son conseil de créer une zone industrielle.
Raymond Brétéché fut candidat sur les listes SFIO aux élections générales en octobre 1945, en juin et novembre 1946, janvier 1956 et novembre 1958, ainsi qu’au conseil de la République en 1948. Il était délégué cantonal de l’Éducation nationale en 1962. Il fut décoré de la Légion d’honneur par Guy Mollet en février 1958. Il était par ailleurs Officier des palmes académiques et titulaire de la Médaille d’argent d’éducation physique et sportive. Une rue de la ville porte son nom et il fut parrain d’une unité de la marine nationale.
Il s’était remarié au Trait en juillet 1950 puis en juillet 1964.
A son décès, le 13 février 1974, René Vimbert, son premier adjoint, lui succède.

René Vimbert
1974-1977
Né le 6 février 1921 à Harfleur, il épouse le 7 août 1945 à Monville Clothilde Dieul qui lui donnera deux enfants : Rémy et Françoise.
Le couple fut enseignant. René Vimbert dirigea en fin de carrière le groupe scolaire Guy-de-Maupassant avant de prendre sa retraite en 1976, suivi un an plus tard par son épouse. Vimbert fut conseiller municipal, puis adjoint et enfin maire de 1974 à 1977, succédant ainsi à Brétéché. L'implantation d'une grande surface, la dynamique de l'union de la gauche provoquent la défaite aux élections de sa liste dite "apolitique".
René Vimbert était par ailleurs impliqué dans les activités sportives qui lui valurent plusieurs médailles, notamment au Tennis-club du Trait.

Roland Paris
1977-2001
Jean-Marie Aline
2001-2014
Patrick Callais
2014
Communiste, tête de liste de l'Union de la gauche.  Né en 1964, chef opérateur, divers gauche Né en 1963, électricien, divers gauche.
Sources

Etat civil de la commune du Trait
Etat des fondations faites aux églises, ADSM QP 722
Dossier instruction publique ADSM, L3255 et L1703,
Paul Bonmartel, Mémoires du Trait, Le Trait cité nouvelle
Le Courrier cauchois.
Jacques Derouard, Simple notes sur l'histoire du Trait.
Biographie de Raymond Brétéché : Le Maitron
http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article17877, notice BRÉTÉCHÉ Raymond, Armand, Joseph, Eugène par Gilles Morin, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 20 octobre 2008.