LE PASSAGE DU TRAIT 

1944-1980

Par Jean-Pierre DEROUARD.


Le Trait devrait son nom à son passage, trajectus en latin. Ce passage est bien attesté en 1389. Il appartient comme droit seigneurial à l’abbaye de Jumièges jusqu’à la Révolution puis devient départemental. Bien que passage important pour voitures il devient en 1882 l’annexe piétonnière du nouveau bac d’Yainville. Toujours pour les piétons, il redevient indépendant en 1918. Il est l’un des derniers passages d’eau pour piétons à fermer, au soir du 29 février 1980, sans doute par manque d’usagers mais aussi peut-être par la difficulté de trouver un passeur.


La Seine au niveau du passage est large de 305 mètres.

Le cahier de charges du passage du Trait tel qu’il était affiché sur l’abri du passage

Les cahiers de charges recensaient les obligations du passeur. Ils étaient identiques pour tous les passages.

Seuls des extraits étaient affichés à proximité des passages, mais c’est cela que devaient en priorité – et peut-être seulement – connaître les usagers d’un passage.


Passages d’eau départementaux de la Seine-Maritime

Bac du Trait

Extrait du cahier de charges

Exploitation du 1er mars 1978


Article 2.01 le matériel affecté à l’exploitation du passage d’eau est fourni au fermier par le département de la Seine-Maritime/

Article 2.04 le fermier sera tenu de nettoyer les embarcadères et leurs abords chaque jour. Il sera tenu de les sabler en temps de gel et de verglas.

Article 3.06 horaires

Les passages d’eau ne seront pas effectués selon un horaire fixe.

La traversée des piétons avec la barque sera obligatoire :

  • De 7h30 à 9h30

  • De 11h30 à 14h30

  • De 16 h à 18 h

Le service du passage d’eau sera suspendu les samedis après-midi après 14 h, les dimanches et jours fériés.

Le service du passage d’eau sera en outre suspendu pendant un mois pendant la période des grandes vacances scolaires du 14 juillet au 15 août.

Sauf les cas de force majeure et les restrictions ci-après, on ne pourra exiger du fermier plus d’un départ de la même rive pendant une durée de 20 minutes quand la barque est entraînée à la rame.

Il n’y aura pas d’interruption de service pour les repas du personnel.

Article 3.09 le service de chaque passage doit être assuré à l’aide de la barque à moteur en permanence, sauf cas de force majeure prévu à l’article 3.10.

Article 3.10 le fermier ne pourra être contraint de passer lorsque l’intensité de la brume rendra la traversée dangereuse, ni lorsque la Seine charriera des glaces ou matières quelconques suffisamment pour rendre le passage dangereux, ni lorsque le vent, les grandes eaux ou le mascaret, les intempéries, les courants seront assez considérables pour faire craindre les accidents et, en période de crue, lorsque le niveau de l’eau sera trop élevé pour permettre l’embarquement des passagers.

Article 3.13 en dehors ses heures du jour, la barque devra être munie des feux réglementaires (et des réflecteurs radar en tout temps).

Article 3.15 la charge que la barque peut contenir est limitée, y compris le passeur, à six personnes (6).

Article 3.29 le fermier tiendra à la disposition du public un registre à trois colonnes destiné aux réclamations, faute de quoi elles ne pourront être suivies.

La rive droite : le Trait au Vieux-Trait




La rue du Bac. Vue prise en 1990




Collection Arnodin




Collection Arnodin

Rive gauche : Heurteauville lieu-dit Passage du Trait

La cale, l’abri, photo prise en 1990 après la fermeture du passage.

Les embarcations

1951
Félix Gelmi et Jacques Levasseur
Barque à rames en bois,
garde-corps en fer
bancs au long du bordé
(collection Jean-Bernard Seille)


1976 barque réglementaire à tous les passages pour piéton : moteur hors-bord, déflecteur radar. Le passeur est André Samson.

Exploitation d’un journal de bord, 1972-1980


Ce journal de bord est ouvert au 16 avril 1972 avec une nouvelle ferme du passage pour 5 ans, à terminer normalement au 31 mars 1977 mais rien n’indique une fin de bail dans le corps du registre à cette date. Le registre continue jusqu’à la fermeture du passage, le soir du 29 février 1980.

Le passage d’eau est affermé. Marcel Fleury et André Samson sont fermiers associés et officient eux-mêmes au passage.

Marcel Fleury apparaît pour la dernière fois le 27 février 1978. André Samson assure alors seul le service. On constate que le registre est alors rempli avec beaucoup moins de détails.

Le registre se présente comme un volume cartonné de 200 pages quadrillées, 194 ayant été utilisées, de format 36 x 23 cm. Chaque page offre de 13 à 16 journées. Il permet d’examiner 2656 jours de service. Il est rempli chaque soir par le passeur de service.

Pour chaque jour, 4 rubriques : date complète, nom du passeur de service, entretien, événement. Cela ne prend la plupart du temps que quatre lignes.

Le 8 novembre 1978, madame Lefèvre demande le registre de réclamations ; André Samson ne note pas cet « événement » dans le journal de bord.

Le service des passeurs

Le personnel du passage est constamment désigné par le nom de passeur, les mots passager ou usager désignant un client du passage. Leur rôle est d’assurer, dans les meilleures conditions possibles, la traversée du fleuve, appelée passage. Le service est assuré par le passage d’eau.

Marcel Fleury et André Samson assurent chacun un service deux jours de suite par alternance. Les remplacements sont possibles, à la journée ou même pour quelques heures. Le service est assuré 365 jours par an, dimanches et jours fériés compris. Le premier dimanche chômé est celui du 7 août 1977. Un passeur a bien sûr droit aux vacances légales, l’autre le remplace alors : André Samson prend ainsi ses vacances en 1972 du 7 au 16 août et c’est au tour de Marcel Fleury du 17 août au 3 septembre. Marcel Fleury parti, le passage est fermé quand André Samson prend ses vacances, ainsi en 1979 du 13 juillet au 16 août.

Le premier passage est à 6 heures, le dernier à 21 heures.

La surveillance du passage

Par trois fois, un vu avec paraphe illisible apparaît dans la marge du registre.

Le passage dépend de l’atelier des bacs de Caudebec-en-Caux, des Ponts et Chaussées. Apparaissent les noms de MM Uzenot, Lefrançois et Teneur. La liaison se fait par téléphone ou compte-rendu écrit.

C’est sans doute eux qui procèdent chaque automne à la visite ou inspection de navigation. En prévision, les passeurs procèdent à un nettoyage complet de l’embarcation le matin même de la visite. Le 7 novembre 1972, les inspecteurs notent l’obligation d’avoir le déflecteur radar, que les bouées de sauvetage doivent être à portée de main et non sous la tire. Le 17 septembre 1973, ils demandent à voir le matériel de secours aux noyés. Le 22 août 1974, on signale la saleté des brassières de sauvetage.

Les maires des deux communes concernées visitent également le passage une fois par an. Ils ne font généralement pas d’observations.

Le 4 août 1972, le passeur reçoit la visite d’un employé des douanes chargé de jauger l’embarcation.

L’entretien

Les passeurs ont en charge l’entretien de la barque, du mouillage, des abords rive gauche et rive droite et des locaux d’abri.

A la rubrique entretien, il est le plus souvent indique courant, parfois néant.

Les passeurs apparaissent comme de véritables hommes à tout faire. Il n’est fait mention que de 2 professionnels : un électricien pour l’éclairage, un menuisier des Ponts et Chaussées pour la réparation d’un banc de l’embarcation.

L’embarcation

Le principal outil de travail, sur quoi doivent porter tous les soins par mesure de sécurité et pour éviter une usure prématurée, est l’embarcation, la barque, ou, moins souvent, le bachot ou le bateau. L’embarcation attitrée du passage porte le numéro 101.

La barque est équipée d’un déflecteur radar au haut d’un court mât et d’un compas, d’une ancre. Un extincteur, vérifié régulièrement, est placé sous le banc arrière. Deux bouées et des brassières forment le matériel de sécurité.

Chaque fermier est propriétaire d’un moteur à essence, utilisé en alternance en périodes proches de 2 mois – le nombre de jours est soigneusement noté, peut-être en vue du versement d’une indemnité. La batterie ou les accus pour le démarrage ont périodiquement besoin d’être rechargées.
Le 13 juin 1974, le moteur à André se trouve cassé pendant le mouillage de nuit.
Le 22 août 1974, Marcel Fleury brise une hélice dans un bois flottant.
Manque de chance le 19 juillet 1977 : Moteur à André tombé en panne remis celui à Marcel moteur a démarré et a fait 50 mètres et tombé en panne. Le passage de 2h 30 n’a pu être effectué.

Son nettoyage est l’entretien le plus régulier de l’embarcation.

La barque est mise à sec chaque printemps, sur Heurteauville, et en plein air : la pluie empêche les peintures le 6 mai 1974. Est amenée une barque de remplacement. On procède à son déshabillage, carénage intérieur et extérieur, aux peintures, au brossage des herbes sous la coque et à diverses réparations. La mise à sec dure une semaine en 1977 mais elle a duré plus d’un mois en 1976.

La barque au mouillage, 1979.

Le mouillage

Le mouillage sur corps mort ou sur bouées lestées de gueuses se tient à quelques mètres de la rive gauche. Il est question d’un mouillage provisoire le 3 mars 1974 et d’un mouillage d’aval le 7 janvier 1975.

La barque au mouillage semble reliée à la rive par un filin de rappel, long de 80 mètres, attaché à une poulie, qui le 8 janvier 1977 est allongé de 4 mètres par 5 épissures. Elle est bien sûr munie de feux de position et est équipée d’une sirène antivol qui le 19 décembre 1977 se déclenche à cause d’une grosse vague : un riverain se plaint qu’elle a sonné toute la nuit.

Une bouée du mouillage est à réparer le 21 mai 1973. Le 5 juillet 1974, 2 arbres flottants doivent être retirés des cordages. Le 29 octobre 1976, un filin casse et la barque est retrouvée échouée contre la rive gauche.

Les abords

Il y a une passerelle, appontement avec escalier, et une cale sur chaque rive.

Les abords sont éclairés par des lampadaires au sodium. Un allumage automatique est mis en place le 11 juillet 1978.

A proximité, du matériel de sauvetage : bouées et gaffe. Une plaque émaillée sur la passerelle indique accostage interdit à la navigation passante. Ces équipements, volés ou jetés à la Seine, sont fréquemment victimes d’incivilités. Un coffre contient le sable à épandre en cas de verglas, une livraison en est faite le 22 décembre 1976.

Une seule mention de la cale rive droite : son nettoyage le 28 novembre 1972.

On note le nettoyage et aménagement de la cale rive gauche du 1er au 3 décembre 1972, après l’enlèvement de la roulotte des ouvriers à M. Malo, qui y ont peut-être travaillé. On y pose 8 boulards le 6 décembre 1972. Le passeur procède à son goudronnage le 18 novembre 1976.

Les marches des passerelles sont métalliques. Elles ont besoin d’être fréquemment nettoyées, notamment pour enlever la vase déposée à marée basse.

L’abri pour les usagers

Il y a sur chaque rive un local à la disposition des usagers, un abri ou salle d’attente.

On a davantage de détail sur le local de la rive droite. Il est couvert d’ardoises, a une verrière, un lavabo et un urinoir, trois sièges. A proximité immédiate ou sur le mur, une pendule et une cloche, pour l’appel du passeur s’il est resté sur l’autre rive.

Les passeurs en assurent le nettoyage – la désinfection le 14 décembre 1972 – et l’entretien : peinture, remplacement d’ardoises, pose de laine de verre, enduit d’un produit anti-capricornes.

Les déprédations par incivilités sont nombreuses : vitres, pendule et cloche sont fréquemment cassées. Le 13 août 1974, on constate le vol du tuyau d’arrivée d’eau alimentant l’urinoir. Le 11 juillet 1972, Marcel Fleury doit nettoyer les urinoirs remplis d’excréments et le 18 août 1974 les excréments déposés devant la porte et dans l’abri.

Causes d’interruption des traversées

la météo

La brume est, haut la main, la première cause d’interruption des traversées. C’est de loin la première cause de mention d’un événement : 177 jours.

La petite brume (22 décembre 1972) ou la ½ brume (10 décembre 1975) n’interrompent sans doute pas les traversées ; la brume avec bouchons sporadiques (28 octobre 1975) permet sans doute de passer entre deux, mais le temps est parfois complètement bouché.

La brume est d’abord présente en automne (70 jours), au printemps (44 jours) puis en hiver (33 jours) et en été (30 jours) : aucune saison n’est épargnée.

La brume se dissipe généralement dans la matinée ou vers le midi : le temps devient clair. Mais elle peut revenir en soirée, comme le 2 novembre 1972 : brume de 6 à 13 heures puis de 17 à 21 heures. C’est seulement le 21 décembre 1972 que la brume empêche les traversées toute la journée. Du 18 novembre au 23 novembre 1973, la brume est présente 6 matinées de suite : un record.

On tente parfois quelques passages dans la brume, ainsi le 30 novembre 1973 : arrêt des passages cause brume 6h à 10h30 sauf à 7h30 et 9h20.

Les autres mentions sur le temps sont beaucoup plus rares.

On ne sait si la tempête + neige fondue du 19 novembre 1972 suspendent les passages. Ce n’est sans doute pas le cas des pluies fréquentes du 22 juillet 1973, même si elles rendent sans doute le service plus pénible – mais elles diminuent peut-être aussi la clientèle. La tempête du 30 novembre 1976 rend l’accostage très dangereux à partir de 19 heures. Celle du 13 janvier 1977 et ses vagues déferlantes écrêtées par le vent interrompt les passages à partir de 18 heures 30. Le 11 février 1974 c’est un trop fort courant qui cause un arrêt de 14 à 16 heures 30 puis de 19 à 20 heures. Le 5 janvier 1978, le gel rend impossible le nettoyage des cales.

Autres causes d’interruption du passage

Le 2 novembre 1972, un pousseur emporte la moitié de la passerelle rive gauche. Le journal n’est pas rempli du 4 au 8. Puis on fait aborder la barque à l’escalier d’un monsieur Lamy, qui n’est praticable qu’à marée haute, quelques heures par jour. Et le manque d’éclairage, toujours pas rétabli, rend l’approche difficile et dangereuse pour l’embarcation et gros risque d’accident pour les usagers lors des passages de nuit, qui sont interrompus. Ce n’est que le 23 novembre que le passage reprend son rythme normal, après réparation de l’éclairage.

31 octobre 1975 Dépôt sur les cales et marches de déchets savonneux rejetés par la Savonnerie. Cordage impossibles à utiliser. Risque de chute pour les usagers.

Le 16 décembre 1976, une nappe de fuel d’origine inconnue englue la cale et les cordages : travail impossible. Le nettoyage du fuel, avec plus ou moins de passages par jour, dure jusqu’au 3 janvier.

Événements divers

21 septembre 1972 Marcel Fleury. En application d’une note relative à la pollution de la Seine j’ai effectué un prélèvement au milieu d’une nappe blanche issue du complexe industriel d’Yainville.

5 mars 1973 André Samson. Le pousseur Volontaire qui faisait route vers le Havre à 18 heures et que j’ai laissé le passage pour passer à l’arrière un des matelots qui se trouvait sur la plage arrière du pousseur a fait un signe que je n’ai pas compris la signification ayant 4 jeunes dans la barque qui ont eu des gestes déplacés que je suppose a inciter le patron du passeur à signaler ce fait.

31 mars 1975 André Samson. M. Raymond Samson a l’habitude de venir chercher de l’eau et aussi du bois se trouvant dans la cale rive gauche avec un attelage de tracteur et remorque celui-ci s’est trouvé surpris quand son moteur a calé et a dévalé la cale.

1er avril 1975. André Samson. Les pompiers sont venus récupérer le tracteur tombé au bout de la cale et ont causé quelques petits dommages.

13 juillet 1976 Marcel Fleury. Ai appris par M. Robinet qu’un homme est tombé sur les pierres du perré à 20 heures.

Les usagers

Seulement deux détails sur le mouvement au passage : le 1er mai 1972 : « journée chargée beaucoup de doublages » et le 1er mai 1974 : « journée chargée 180 passagers ».

Les réclamations des usagers

Comme l’y oblige l’article 3.29 de son cahier de charges, le passeur tient à la disposition du public un "registre destiné aux réclamations". Il est présenté en trois colonnes: une pour le déclarant, la deuxième pour l'observation du fermier du passage ou du passeur, une dernière pour l'éventuelle réponse de l'ingénieur chargé du service.

Collection
Muséoseine,
Caudebec-en-Caux



En 36 ans, sept réclamations: on ne peut pas dire que le service motive de nombreuses plaintes.

17 mars 1944
Le passeur traite madame Demutrecy de "japonais". Son mari demande le registre le 21.
Pas de réponse.
L'employé du passage est un "passeur".
Le passeur est appelé par son prénom, René.

5 mai 1952
Daniel Renault se plaint d'un retard.
Le fermier du passage répond que le retard n'était que de 4 minutes.
Daniel Renault habite la Mailleraye.
Le fermier du passage est Pépin-Donat.
Il est question d'une vedette au passage.

2 mars 1956
Le passeur est absent à 6 heures 30 pour prendre des "ouvriers de passage". L'autre passeur arrive trois quarts d'heure plus tard.
Le passeur fautif est renvoyé.
L'ingénieur condamne le fermier du passage à 200 francs d'amende pour non-respect du cahier de charges.
Le fermier du passage est Pépin-Donat.
Le fermier du passage a deux employés appelés "matelots", il ne passe sans doute pas lui-même.

Sans date
Fernand Terrain se plaint d'un retard, de 15minutes.
21 février 1959
Fernand Thérain rectifie: un mauvais plaisant a signé à sa place. Lui n'a qu'à "se louer du service du passage d'eau".
Fernand Thérain habite Heurteauville.
Est-ce que les employés connaissent mal leur public ? F.Thérain n'était pas connu.

20 juin 1969
Marius Marchand : le "bac" n'a passé ni à 17 heures 30, ni à 18 heures, ni à 18h30.
Marius Marchand, "ivrogne invétéré", était ivre. Par prudence, le passeur a attendu qu'il soit "dégrisé" pour le faire traverser à 19 heures avec une autre passagère.
L'embarcation est un "bac".
On appelle le passeur avec une cloche.
Les usagers sont des "passagers"
Le passeur a une "lunette d'approche" pour voir ce qui se passe sur l'autre rive.
Le passeur est Fleury.

8 novembre 1978
Madame Jean-Pierre Lefèvre arrivée à 14 heures 30 attend jusqu'à 16 heures.
Réponse : nouveaux horaires, les passages sont interrompus de 14 heures 30 à 16 heures.
Le public n'avait-il pas été prévenu du changement d'horaire ?
Le passeur est Samson.
Mme Lefèvre habite Jumièges. Ayant de la famille "de l'autre côté", elle est une "habituée" du passage. En même temps elle fait des courses: beurre et pommes.

Jean-Pierre DEROUARD.