La
seigneurie du Trait

Plan
terrier dressé sous l'ancien régime et montrant les
vestiges du château. Les autres constructions sont le calvaire,
le presbytère et l'église.
C'est
en 1024 que les comtes d'Evreux mirent le pied au Trait. En
force; Fondateur
de la lignée, , fils et frère de Duc,
archevêque...
et marié, Robert
le Danois arracha
la forêt aux moines de Jumièges et une belle
étendue des
terres allant
d'Yainville à
ce que l'on appela la Croix du Comte. L'abbaye conservait le reste du
territoire. Mais quand deux seigneurs se trouvent en un
même lieu,
les procès ne tardent pas. Ce sera le cas.
Que sait-on de la présence des comtes
d'Evreux au Trait. Guillaume,
avant la conquête de l'Angleterre, fit construire
quatre-vingt navires avec du bois de la forêt.
Au XIIe siècle, le château du Trait, dévasté depuis les Vikings, est reconstruit. En 1150,
Simon III de Montfort, comte d'Evreux et son épouse Mathilde
offrent la chapelle Saint-Martin à l'abbaye de
Jumièges
à condition de la faire desservir par le chapelain de
Saint-Nicolas.
Amaury V de
Montfort, comte d'Evreux, ouvre quant à lui la
forêt
du Trait aux moines en 1178 en échange de dernées
alimentaires provenant de leurs baronnies de Duclair et
Jumièges. Mais nous voilà bientôt
à la fin
du XIIe siècle. Et notre château-fort se dessine...
Une sentinelle
sur la Seine
"Une
forteresse dont les ruines paraissent remonter au XIIe
siècle, estimera l'abbé Tougard, fut
élevée pour commander le cours de la Seine."
Autour d'elle s'est
développé le Vieux-Trait.
Cette châtellenie passa des comtes
d'Evreux à ceux de Tancarville à qui l'on devait
déjà la fondation de l'abbaye de Boscherville,
paroisse dont ils étaient originaires. Le Trait ne sera pour
eux que l'un des quelque 90 fiefs possédés par la
famille en Normandie. Une famille où l'on est chambellan du
Duc de père en fils.
Deux
siècles plus tard, Jeanne de Tancarville,
dernière héritière du nom apporte, par
mariage en 1316, ses terres et titres au vicomte Jehan de Melun. Un des
premiers soucis du couple fut de s'accaparer la chapelle Saint-Nicolas
dont les moines de Jumièges étaient patrons. Au
vu de
leurs titres datés de 1027 et signés du Duc de
Normandie,
Melun et son épouse renoncèrent très
vite à leurs
prétentions.
Comme les comtes d'Evreux, les
Tancarville ont-ils jamais résidé au Trait ? Il
est
permis d'en douter tant leur rang les appelaient ailleurs:
près
du Duc, du Roi de France, sur les champs de batailles. Quand ils
n'étaient pas en prison. Alors qui donc, au fil du
temps,
habitait le
château du Trait ? Nul n'a jamais su répondre
à cette question.
Tournée
d'inspection

Un document conservé aux archives
nationales nous apprend qu'en mars 1369, une trève avec les
Anglais ayant expiré, Guillaume Auxeau, bailli de Rouen et
de Gisors accompagné de Baudrain de La Heuse, entreprit une
tournée d'inspection "des
fortifications de Jumièges, de Saint-Wandrille, de
Vatteville et du Trait". Voilà qui confirme la
présence d'une construction défensive dans cette
dernière paroisse. Mais on ne nous parle pas de
château. On sait que l'abbaye de Jumièges
était entourée de ramparts. Ceux du Trait,
avance Jacques Derouard, encerclaient un vaste
périmètre ovoïde ayant pour point
central la chapelle Saint-Nicolas.
Ci-dessus
:
l'église du Trait dessinée par Lesage en 1827. Ce
n'est qu'en 1863 que fut élevé le clocher-porche.
Les Traitons à
l'ombre du château
Les Traitons, on la vu, étaient
tiraillés entre deux seigneurs : un comte et un
abbé. Dans
la forêt du premier, surveillée par des gardes,
les
habitants avaient droit d'usage. Ils pouvaient y mener leurs
bêtes mais aussi enlever toutes les branches à
ldur portée,
montés sur la roue de leur charrette, avec des haches dont
le
manche ne devait pas excéder trois pieds et demi de long.
Mais les
gardes forestiers ne surveillaient pas que les manants. En 1330, on les
voit intervenir contre les moines de Jumièges qui...
s'adonnaient à la chasse.
|
|
Coutume
locale
Les héritages qui sont assis és paroisses
du
Traict, Sainte Marguerite surDucler & dane le bourg &
vallée de Villequier sont partables entre
frère
& sœurs ou autres cohéritiers
mais toutes
les sœurs ensemble ne peuvent prétendre que le
tiers de la
succession. |
A quoi ressemblait le village du Trait.
Des maisons en bois. Celle de Colin Cavelier brûle en 1344.
Le
Vicomte de Pont-Audemer lui fait fournir du bois de Brotonne pour la
réparer.
En 1381, le
comte de Maulévrier, châtelain du Trait, autorise ses
habitants et ceux de Sainte-Marguerite, à envoyer paître
leurs bêtes dans les marais du Trait et de prélever le
petit bois qui sert aux clôtures. Un droit qui sera
confirmé par l'administration royale des Eaux et Forêts.
Le
Trait avait son port et, de tout temps, assure l'archiviste
Beaurepaire, il y
eut là un
capitaine et un archer disposant d'un flambard pour accoster les
bateaux passant sur le fleuve et vérifier si leur cargaison
ne
contenait point de sel interdit. Le château du
Trait était-il leur tour de guet ? Du sel, on en trouvait
aussi
à terre. En mars 1388, Colin Melot fut condamné
pour en
cacher un minot en son hostel. Soit une cinquantaine de kilos. Le
trafic de "faux-sel" durera des siècles pour échapper
à la gabelle...
Les
moines entretenaient un bac non loin du château. Et
voilà que les Traitons se mirent en tête de
l'exploiter. Ils effectuèrent quelques
passages avant de ranger leurs rames, le 11 février 1389,
sur injonction de l'abbé. Dès lors, ce seront des
fermiers de l'abbaye qui assureront les passages.
En 1390, Guillaume du Quesnay et autres
pêcheurs du Trait furent condamnés pour jeter
leurs filets dans
les eaux des Religieux. Mais le comte de Tancarville avait lui aussi
ses pêcheries depuis des temps immémoriaux. Ici
comme
ailleurs, il faut payer pour pêcher.
Ajoutez
à cela que la châtellenie du Trait relevait du
comté de Maulévrier. Ce qui donnait lieu aussi
à
des conflits entre ces deux entités. Ce fut le cas sur le
droit
de guet au Trait. Un conflit entre les comtes de Maulévrier
et
de Tancarville tournera au profit de ce dernier en 1451
(ADSM 116 J 51).
La destruction
du château
Attestée
en 1413, une simple pierre, appelée borne Marigault,
marquait la
limite entre la baronnie de Jumièges et la seigneurie du
Trait.
Au pied du château, quelques maisons constituaient alors le
village : celle de Jean Hébert, dit L'archevesque, de Collin
Leblond, dit Loyment...
Capitaine
de Rouen et de Cherbourg, Guillaume de Melun, comte de Tancarville et
châtelain du Trait trouva la mort en 1415
à Azincourt. Deux ans plus tard, Marguerite, son
unique héritière, trouve pour mari Jacques de
Harcourt qui, du coup, reprend les titres de sa belle-famille, dont
celui de seigneur du Trait et de Sainte-Marguerite.
En
1418, le
château du Trait est disputé par les Armagnacs et les
Bourguignons. L'année suivante, lors de la prise de
Rouen, il est enlevé par les troupes anglaises d'Henri V.
Elles l'occupaient encore lors de leur capitulation en 1449. Charles
VII allait alors achever sa reconquête de la Noormandie. Le
démantèlement du château s'est
manifestement opéré à cette
époque. D'importants travaux sont signalés pour y
récupérer des pierres destinées au
Palais royal de Rouen. Un document des archives nationales en parle. Le
consulter nous en dirait plus. Mais Paris, c'est loin... (Cote
: ms. fr. 26061,
n°
2940) Le château du Trait s'est
donc dressé dans le paysage durant six siècles.
Châtellenie
sans château
Dès
lors, le château du Trait n'est donc plus que ruines mais la
seigneurie du Trait demeure avec ses juteux revenus
fédodaux.
A l'autre bout
du Trait, les occupants du château du Taillis lui font
régulièrement allégeance. Ce sont des
procureurs qui représentent sur
place le comte de Tancarville et les plaids de la seigneurie du Traict
et de Sainct-Marguerite se tiennent "audit lieu du Traict" mais
l'endroit exact de ces entrevues ne nous est pas connu. |
|
Tour du
propriétaire
La seigneurie du Trait et de
Sainte-Marguerite comportait deux ensembles. L’un,
situé dans la vicomté de Caudebec autour du Trait
et
comprenant le fief du Taillis ainsi que de nombreux petits fiefs
(Vaurouy, Dampont et Torchy, Livet, Récusson,
Val-Bouville...).
Elle mordait sur les paroisses de Betteville, Carville, Duclair,
Epinay, Maulévrier, Ste-Gertrude, Le Trait, Ste-Marguerite,
et
St-Wandrille. Le domaine incluait donc un château en
ruines
mais aussi un moulin banal à farine dit
moulin de
Tancarville ou moulin Vassal situé sur la rivière
du
Creux, paroisse des Vieux, des droits honorifiques de patronage, droits de pêche,
des
droits d’usage sur la forêt du Trait et de prairies
du
Trait et de Gauville..
L’autre ensemble, situé dans la vicomté
de
Pont-Audemer, comportait les fiefs de Houcquemare et de Tancarville.
|
En 1472,
Robin Anquetil fait ainsi aveu au comte de
Tancarville du manoir qu'il tient au Taillis. Son successeur dans la
maison, Robert d'Estin, en fera de même en 1483 et 1484.
Cette
année-là, nous apprenons que, secondé
par un
lieutenant, Nicolas d'Esquetot est le "seneschal du Traict pour haut
et puissant seigneur, Monseigneur le Comte de Tancarville, seigneur
dudit lieu du Traict".
Le 8 mars
1486, Guillaume d'Harcourt, comte de Tancarville, accorde un droit de
bac au seigneur de la Mailleraye. Cette transaction donnera naissance
à un nouveau passage d'eau pour acheminer les denrées
vers foires et marchés. Le comte de Tancarville obtenait
la
gratuité pour lui, ses héritiers et ses sujets.
En
revanche, le seigneur de la Mailleraye devait lui offrir chaque
année une paire d'éperons
dorés durant douze
ans. Par la suite, cette redevance originale se fit sous forme de
rente. Ce fut là le dernier acte notoire signé du
comte
de Tancarville en sa qualité de seigneur du Trait. Guillaume
d'Harcourt trépassa
quelques mois après, laissant un héritage
difficile...
Jeanne, la
fille du comte de Tancarville, répudiée par son
mari,
mourut nous dit-on de chagrin en 1488 et légua tous ses
biens
à son cousin, le comte de Dunois, duc de Longueville. Mais
en
1490, on voit que les
comptes de la seigneurie du Trait et de Sainte-Marguerite sont tenus
au nom, certes, du comte de Dunois, mais aussi du comte de Laval.
Manifestement, les deux hommes se disputent les droits de
propriété de la seigneurie.
Dunois
trépassa en 1491 et la seigneurie fut placée sous
séquestre. On nomma alors un régisseur, Pierre Le
Cordier. L'année suivante, Pierre de Conihout "et ses complices"
furent assignés en justice pour avoir
empêché la
tenue des enchères de l'afferme des pêcheries du
Trait. En
1499, le prévôt de la châtellenie menace
de saisie
les tenanciers qui ne font ni aveu ni dénombrement.
Après quoi, comme châtelain du Trait, on
voit apparaître le comte de Laval en 1503. Dix ans
plus
tard, des fonts baptismaux sont installés enfin dans
l'église Saint-Nicolas. Laval renonce à tout
droit
de présentation dans cette église. Sur
le plan du
spirituel, Le Trait allait devenir une paroisse à part
entière en se détachant de l'église
d'Yainville.
En 1524, Laval
engage une procédure contre Guillaume Bazin pour refus
d'aveu et
dénombrement. En 1544, le nouveau seigneur du Trait est le
gendre de Laval, Loys de
Silly, époux d'Anne de Laval, première dame
d'honneur de
Marie de Médicis.
La
seigneurie du Trait passa par la suite entre les mains du duc de
Longueville. Il est attesté dans ce titre en 1573. Il l'est
encore dans l'aveu rendu le 22 mai 1585 par Jean de Mouy,
seigneur de la Mailleraye : "Item
sy ay droict, par accord et consentement des feux seigneurs
prédécesseurs de Monsieur le duc de Longueville,
seigneur
de la terre et seigneurie du Traict, d'avoir bacz et basteaux pour
passer les travers de la ryviere a venir et retourner de mondict
marché [de la Mailleraye],
et y prendre les prouffictz qui y appartiennent, mesmes faire chemin ou
chaulsées sur les terres de ladicte seigneurie du Traict. "(Arch.
de la Seine-Inférieure, B. 197, n° 55)
En 1595, Marie de Bourbon, duchesse de Longueville, vend la seigneurie à Martin
d'Espinay, seigneur de Boisguéroult, qui en prend
effectivement possession mais ne ratifie pas cette
adjudication. Du coup, le duchesse se retourne aussitôt vers
la
mère du seigneur du Taillis. Qui accepte pour 2.200
écus.
Et se désiste. En 1603, Catherine d'Orléans de
Longueville vent la seigneurie à Georges Delaporte, premier
président du Parlement de Rouen. Trois ans plus tard, il la
revend à Jean du Fay, seigneur du Taillis. Une patate chaude
!
La seigneurie
se recentre
En 1603, la famille du
Fay, résidant au château du Taillis, porte enfin
le titre de "chastelain du Traict et de Saincte-Marguerite". Un titre
qui lui monte à la tête.
Comme
jadis, les comtes d'Evreux, Jean du Fay voulut s'approprier
l'église Saint-Nicolas en y imposant ses armoiries. |
|
Les
plaids de la Seigneurie du Trait se tiennent désormais au
château du Taillis. En 1609, le
sénéchal en
est Anthoine Le Preux, en 1617, c'est Marin Capelle. |
Les moines
de Jumièges obtinrent gain de cause en 1662 après
douze
années de procès. Mais la même
année, les
châtelains du Trait contestaient aussi à l'abbaye
ses
droits de pêche au regard du Trait. Pour les du Fay,
l'Eau-Dieu
s'arrêtait au Nouveau-Monde, autrement dit aux
carrières
de Claquevent, à Yainville...
Entre
temps, en 1656, Jehan du Fay obtient la moitié des
vasières du Trait, près du passage de La Mailleraye,
l'autre moitié restant en commune pâture pour les
habitants. En 1658, du Fay vend une partie de la
châtellenie
du Trait : les fiefs du Vaurouy, de Dampont et du Torchi. Henri Boivin,
conseiller au Parlement de Paris réunit ces trois
entités
et s'empressa d'y bâtir une église
paroissiale.
Reste que l'ascension sociale de du Fay se poursuit au point qu'il
devient comte de Maulvévrier en rachetant les terres de
Charles-Robert de la Mark.
A la fin du XVIIe siècle, les
seigneurs de La Mailleraye aménagent le passage d'eau qui lui
fait face par la construction d'un quai. Sa femme,
Angélique Fabert, le prolonge d'une chaussée en 1693 pour
rejoindre la route de Caudebec à Duclair. Des travaux qui vont
prendre 80 ans.
Et si les siècles passent, la seigneurie demeure. De 1717 à
1720,
le receveur de la châtellenie du Trait, Nicolas Babois,
s'oppose
à Nicolas Cauvin au sujet d'une prairie.
Les jardins du
château
En 1723 la jouissance du jardin du château fut
concédée à vie au curé du Trait, messire
Jean-Baptiste
Cauvin, dont le presbytère, en piètre
état, se
trouvait non loin de là. Voici le texte de cette transaction (ADSM - cote 116 J 70-73).
"Billet du Sr Cauvin, curé du Trait, par lequel il
reconnoit que je luy laisse la place du vieil château sa vie
durante, ce mercredy 7e juillet 1723.
Je consents
que monsr Cauvin, curé de ma parroisse du Trait jouisse
gratuitement comme par le passé sa vie durante seulement pour sa
commondité et utilité du jardin enclos dans mon vieil
château du Trait parce qu'il pourra en façon quelconque ny
le céder ny affermer à personne & qu'il le
culrivera comme il a cy devant fait,
double au Taillys ce mercredy
septième jour de juillet gbÿ vingt trois. f. du fay du
Taillys – J Cauvin.
On voit
donc que l'ancien castel présentait
encore de beaux restes et son
terrain était toujours géré par la
châtellenie. Le Seigneur du Trait était alors
François du Fay, époux de Anne-Marguerite Lucas de
Boucout. Il régna sur ses terres de 1705 à 1743 et
réintégra dans sa branche le comté de
Maulévrier.

Sur
ce plan du Trait dressé en 1740, nous avons fait
apparaître en vert les possessions du Comte du Taillis. Le
domaine propre du Seigneur du Trait se résume donc à six
pièces de terre, dont la plus importante, ici à droite,
porte le nom des Trois Cornets. Il n'est fait aucune mention d'un
"vieil château". L'abbé Maurice le situait sur un tertre accidenté à l'arrière du calvaire.
En 1728, les frères Durand, de
Guerbaville, obtinrent du seigneur du Trait l'exploitation de ses
pêcheries pour
neuf ans. Les habitants du Trait voulurent les imposer de la Taille.
Procès. Appel. Les Traitons obtinrent gain de cause.
La seigneurie du Trait vivait ses
dernières années, coincée entre la
Seine et la forêt. Le
Traiton est donc laboureur, pêcheur et bûcheron.
Son
épouse file le lin. Les habitants disposent ici d'une
commune
pâture.
Mort
de la châtellenie
Débuté
en 1024, le règne de la seigneurie du Trait prit fin avec la
Révolution. Elle rapportait alors 300 livres
de revenus. Le dernier seigneur fut Charles-Ferdinand Lecomte du
Taillis, "cy-devant
comte de
Maulévrier, seigneur châtelain du Taillis et du
Trait-Sainte
Marguerite, demeurant en son château du Taillis, paroisse du
Trait,
disctict de Caudebec." Il
possédait toujours des maisons tenues par Jacques
Lefée,
Laurent Fleury et Pierre Courtil. En 1791, le châtelain
exigeait
encore ses droits sur le bois de chauffage en forêt du Trait.
En
novembre 1793, Lecomte du Taillis remit aux autorités tous
ses
anciens titres concernant la baronnie de Bourg-Achard et de
Tanquerville. Mais il signala que d'autres titres et plans concernant
le comté de Maulévrier et les
châtellenies du Trait
et de Sainte-Marguerite restaient au chartrier de Bourg-Achard, les
municipalités concernées les ayant
refusés tant
que le décret ne leur était pas parvenu.
Oui, les
siècles ont passé et la cartographie s'est entre
temps
développée.
Mais les plans dressés par Cassini, Fleury, Delavigne,
arpenteur à Jumièges, ne font
apparaître aucune trace d'enceinte fortifiée ou de
ruines
au
Trait. A l'exception du plan produit en tête de cet article. En 1740 fut réalisé un plan partiel du
Trait. On y
voit un chemin et une place du marché avec d'anciennes
halles.
Les archives conservent en effet les lettres
patentes
de Louis XIII permettant la
création d’une foire
et
d’un marché dans la
châtellenie,
l'enquête de commodité et
d’incommodité,
l'arrêt du parlement de Rouen autorisant la foire et
marché à charge de construire halles, bancs et
étaux (116 J 60 1623-1625).
Le comte du Taillis possède six parcelles dans le bourg.
Mais on
ne fait aucune allusion aux ruines et à la sente du
château. Il ne nous reste donc plus qu'à attendre
le
premier cadastre...
|