Au Trait, deux arbres séculaires sont particulièrement choyés. Ce sont les deux ifs du cimetière. Explications...

La seconde explication, c'est le botaniste Gadeau de Kerville, le "savant fou" du laboratoire de Saint-Paër, qui va nous la donner : « Jadis, on plantait des ifs dans les cimetières, parce que l’on croyait, bien à tort, que leurs feuilles avaient la propriété d’absorber les miasmes nocifs s’exhalant de la décomposition des cadavres, et parce que le feuillage toujours vert de cet arbre, et sa longévité considérable, symbolisent en quelque sorte, pour les spiritualistes, l’immortalité de l’âme.
L'if peut vivre jusqu'à mille ans. Ce qui en fait l'éternel gardien du cimetière qu'il domine de ses quinze, voire de ses vingt mètres.
En Normandie, on plantait traditionnellement les ifs par deux, l'un près du portail du cimetière, l'autre près de la porte de l'église. C'est le cas desifs situés autour de l'église Saint-Nicolas, certainement les arbres les plus anciens du Trait. Des survivants car, en 1817, le conseil municipal fut amené à abattre deux gros ifs du cimetière pour en vendre le bois. Les cinquante francs obtenus servirent à réparer la toiture de l'église.
Le diamètre du tronc de l'if situé près de l'église – 200 cm – ne laisse aucun doute quant à sa datation. Il est très certainement de l'époque de la construction de l'édifice, c'est-à-dire du XVIe siècle. Il a donc encore de beaux jours devant lui mais, au Trait, n'étaient pas aussi majestueux qu'ils auraient pu l'être. Celui situé près du parking a souffert lors de la mise en place d'un mur de soutènement. Quant à l'autre, il montrait quelques faiblesses au niveau des branches maîtresses qui forment sa charpente.Rien pour autant qui ne mette en péril leur présence.
Après
conseils auprès de
spécialistes, l'intervention du
service des espaces verts de la Ville du Trait devait leur
permettre de gagner en hauteur. Bref, on a respecté
à la
lettre le souhait exprimé par Gadeau de Kerville en 1895
: «
Et je demande instamment la conservation et la protection de ces
vénérables témoins des âges
lointains, qui sont les plus anciens êtres vivants que
possède la Normandie... »
Laurent QUEVILLY.
Source
France POULAIN, Service Territorial de l'Architecture et du Patrimoine de l'Eure (DRAC Haute-Normandie) n°25 – 14 août 2012
Le Courrier cauchois