Par Laurent Quevilly-Mainberte

Le Conihout retrouva-t-il son calme ? Que devinrent les protagonistes de cette histoire qui empoisonna la vie du village. L'épilogue est parfois surprenant...


Etienne Porgueroult

Saura-t-on jamais de qui est ce garçon. D'Etienne Lambert ? De Valentin Porgueroult ? Ses contemporains avaient certainement leur idée en scrutant son visage. Mais il n'a manifestement pas de descendants pour se poser la question. Leur épargnant ainsi un casse-tête généalogique. Etienne Porgueroult est en effet absent des registres de mariages de tout le canton de Duclair. On ne retrouve pas sa trace après son incarcération. Reste donc à retrouver son acte d'inhumation pour y voir plus clair. Quant à sa sortie de prison et celle de son frère, des renseignements sont certainement contenus dans les archives du Parlement de Normandie puisque l'affaire arriva devant cette juridiction...

Valentin Porgueroult


Le meurtrier de la fille Lambert s'est manifestement bien remis de ses frasques. A 24 ans, il a la condition de laboureur quand, le 14 novembre 1763, il épouse Marie-Anne Poisson, 20 ans. Elle est la fille de Nicolas Poisson et de feue Marie-Louise Roger. Le couple eut descendance.
Oui, Valentin s'est bien remis de ses frasques car, à la Révolution, on le retrouve parmi les paysans les plus taxés du Conihout (64 livres, une somme!). Il participe à la rédaction des cahiers de doléances et ne manque pas d'air à cet égard en prônant le caractère inviolable de la propriété privée. Valentin Porgueroult est de ceux qui demandent des pouvoirs aux officiers municipaux pour réprimer les délits commis "tant par les bestiaux que par nombre de gens sans aveu qui se donnent la licence de rompre et arracher tous les arbres fruitiers, les haies de clôture et autres au grand préjudice des propriétaires. " Voilà qui nous laisse sans voix...


Geneviève Catherine Rose Porgueroult

C'est la soeur de nos deux terreurs. Celle qui souille avec eux le linge des Boutard et qui jouait sans doute avec la fille Lambert quand celle-ci fut tuée par son frère. Elle a 22 ans quand, le 8 janvier 1761, elle épouse Jean Duval, un journalier de 25 ans originaire de Guerbaville.
Le 12 décembre 1775, Jean Duval rend l'âme. Une mesure de tutelle est prise au bénéfice des enfants de Geneviève. Sont concernés Jean Duval fils, 12 ans, Valentin Bastien Duval, 2 ans. On note alors dans la branche paternelle de nos deux orphelins Guillaume Vitre, Jean-Charles Huet et Pierre Godefroy, tous cousins et tous de Guerbaville.
Et puis Geneviève Catherine Rose Porgueroult va se remarier. Et là, ce sera une surprise comme nous le verrons bientôt...

Valentin Lambert


 C'est le père inconsolable de la victime. Il eut d'autres enfants de Valentine Roussel : Jacques, Marie-Anne, Nicolas, Valentin. Donc une nombreuse descendance. Mais il devint veuf.
C'est alors qu'il se remaria avec... Geneviève Catherine Rose Porgueroult ! Oui, la soeur du meurtrier de sa fille ! C'était le 24 septembre 1776. Toujours journalier, il avait alors la cinquantaine, soit une grosse différence d'âge avec sa nouvelle femme, sa voisine au Conihout. Curieuse union. Elle ne dura guère. Car geneviève Catherine Rose rendit l'âme.
De nouveau veuf, Valentin Lambert se remaria encore le 3 février 1781 avec Marie-Anne Lecoq, vieille fille de 45 ans.

Laurent QUEVILLY.

Notes généalogiques


Voici pour finir une descendance directe de Valentin.



Valentin Lambert 1726
&1741 Valentine Roussel      
      |      
      Jacques Lambert 1743
&1777 Marie Magdeleine Thuillier      
      |      
      Nicolas Lambert 1783
&1809 Catherine Neveu 1785-1817      
      |      
      Rose Désirée Lambert 1809
&1834 Félix Auguste Chéron 1808-1879      
      |      
      Pierre Delphin Chéron 1838-1908
&1866 Adelaïde Pascaline Mauger 1846-1927      
      |      
      Julia Chéron 1872-1919
&1896 Henri Emile Mainberte 1872-1917      
      |      
      Andréa Eva Mainberte 1912-1958
&1937 Raphaël Gabriel Quevilly 1906-1994      
      |      
      Laurent Raphaël André Quevilly 1951  

Sources

Recherche et numérisation aux archives départementales: Jean-Yves Marchand.



Vos réactions



Jean-Pierre Derouard : Bonjour, par deux fois vous parlez dans cette passionnante saga du bateau du Landin. Est-ce qu'il s'agit simplement du bac de Jumièges ?

Sagissant du jeu que nous n'avons pu déchiffrer :  Les enfants ne jouaient-ils pas au poirier ? s'interroge Delphine. Jean-Pierre : jouer au portrait ? je ne sais si beaucoup de gens ont joué à ce jeu, mais quand j'était tout jeune on y jouait souvent pour prendre patience en attendant le bac de Caudebec ou de la Mailleraye sur la rive gauche. Il s'agissait de choisir une personne, les autres posaient des questions pour la trouver. Le portrait était souvent caricaturé.





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