Par Laurent QUEVILLY.

Après Henri, Raphaël. Voici la suite de la saga qui vous mène jusqu'à moi. Tout en brossant l'histoire des Saint-Paërois...


IX. Raphaël Quevilly (1906-1994)

Mon père est né le samedi 6 octobre 1906 au hameau de Maison-Blanche et vécut toute sa jeunesse à Saint-Paër. 

Ses parrains de première communion: furent le comte et la comtesse Max de Joigny.  

Durant la guerre de 14, l'inspecteur de l'Education nationale doit le ramener à l'école car il travaille aux champs. De mai 1918 à décembre 1919, il est employé à la filature Van den Boch au Paulu en compagnie de son père, les hommes valides étant alors au front. Né en octobre 1906, il y est donc entré dans l'usine à l'âge de 11 ans. Mon père assurait avoir eu sa première carte de la CGT à 12 ans.
De janvier 1920 à mars 1921, on le retrouve comme apprenti parmi l'équipe de rivetage des chantiers du Trait tout en étant recensé à Saint-Paër où il vit chez ses parents avec son frère et ses sœurs à l'exclusion d'Henriette, l'aînée.
Il travaille ensuite un an à l'entreprise Jules Cornillot, de Barentin, puis c'est le retour au chantier du Trait, à l'atelier de traçage, de mars 22 à août 25. Au recensement de 1926, on le dit ouvrier chez Frémaux avec toute la famille Quevilly.
A cette date, âgé de 19 ans, il tente l'aventure aux chantiers navals Augustin-Normand du Havre. Puis à la Compagnie générale Transatlantique. Le 9 septembre 1926, il embarque pour New York comme soutier à bord du paquebot La Savoie. Après avoir été heurté en pleine mer par un cargo, le navire arrive à destination le 20 et le service d'immigration le qualifie de Coalman, charbonnier...
Le 12 mai 1927, Raph eut quelques démêlés avec la Justice. Il s'était rendu au cinéma à Barentin avec trois jeunes gens. Puis chez l'un d'eux. La soirée se termina mal. Résultat : quatre mois à l'ombre en compagnie d'Augustin Génet, de Saint-Paër lui aussi. Mais cette peine fut-elle effective. De juin 27 à octobre 28, Raphaël obtient une troisième affectation aux chantiers du Trait, cette fois parmi l'équipe de charpente-fer.
D'octobre 28 à janvier 29, le voilà à la compagnie des produits électrolytiques d'Yainville, la filiale de la centrale. Il n'en est pas loin. Mais le service militaire l'appelle le 21 janvier. Il en est libéré du Génie le 15 octobre 29 et travaille quelques mois au nord de Paris, dans la société Applevage, jusqu'au 26 février 1930, date à laquelle il est officiellement salarié à la SHEE.

Raphaël Quevilly va donc s'établir à Yainville où il habitera une petite maison communale et deviendra conseiller municipal. La suite de l'histoire, on la retrouvera sur les pages consacrées à la commune concernée. On l'a vu à la page précédante. La mère de Raphaël mourut en 1943 et son père, Henri, en 1949. Le nom des Quevilly ne s'éteignit à Saint-Paër qu'avec Marcel, frère ainé de Raphaël, qui disparut en 1988 et que j'ai souvent visité au village des Vieux, du temps de ma belle jeunesse.

Laurent QUEVILLY.


Sources 

Journal de Rouen. Saint-Paër, Pierre Molkhou. Archives Raphaël Quevilly.
Philippe Montigny, époux d'une descendante de Xavier Heuchel.