"Les cidres de ce quartier
sont les meilleurs et les plus délicats
en la côte de Seine"

 Que sait-on du Sainte-Marguerite des Gaulois. En 1859, on trouva ici une hache de silex qui fut conservée par le Dr Guéroult, à Caudebec.

Avant de s'appeler Sainte-Marguerite, le pays s'appela Paldriacus.

Il existait jadis deux chapelles. L'une au Hamel dont ne subsiste que les restes d'un cimetière et le nom d'une entrée de ferme : la porte du vicaire.

La seconde, à l'emplacement de l'église actuelle et placée sous le vocable de Sainte-Marie-des Bois. On y aurait recueilli les reliques de Sainte-Marguerite et, sous nom, une nouvelle église fut construite en pierre blanche du pays. Le clocher, à l'angle nord de la façade, est une tour carrée du XVIe siècle, percée de plusieurs fenêtres à meneaux et à réseau flamboyant. Quelques historiens ont prétendu que c'est à Sainte-Marguerite-sur-Jumiéges qu'Harold jura fidélité à Guillaume le Bâtard.

L'église actuelle...

 L'ensemble de l'église se compose de deux nefs, dont une renferme le chœur et l'autre la chapelle de la Sainte-Vierge. Les deux allées communiquent entre elles par des arcades cintrées du XVIIe siècle. L'allée du nord semble du XVIe siècle, et celle du midi du temps de Henri IV.

La chapelle de la Sainte-Vierge, plus remarquable que le chœur, renferme de belles ogives flamboyantes qui possédèrent autrefois des verrières. La mieux conservée est de 1510 et montre les images de la sainte Vierge, de saint Pierre, de saint Antoine, de sainte Anne, de sainte Barbe et de sainte Catherine.
Statues d'apôtres et de saints du XIIIe siècle, qui doivent provenir des abbayes supprimées de Jumiéges ou de Fontenelle. 

L'église conserve, appliquée sur ses murs, l'inscription obituaire suivante:

« Lan de grace mil cinq cens trente cinq, le XXIIIe jour dapvril aprez Pasques, messire P(ier)rez Pasquin, pbre natif de la parroisse de Saincte-Marguerite-sur-Ducler, fonda une basse messe a estre perpetuellement dicte et celebree en ceste presente eglise, fondée / de Madame Saincte Marguerite par ch(ac)un moys, premier jour de vendredi, par le cure ou vicaire en lad. egl(is)e moyen(nant) la so(mm)e de XLVII S. VI d. t par / ch(ac)un an a prendre sur tous ses biens jouxte les l(ettr)es de ce f(ai)ctes et passees devant Collenet, bac(hel)et et Guilemme du long, tabellio(n)s en la viconté et sergenterie de Caudebec lan et jour dessus d(its) ».

On voit une autre inscription, de 1649, relative à la fondation de « honorable homme Jean
Cresté, arpenteur », lequel y avait affecté 70 livres de rente. Jean Creste est décédé le 3 avril 1669.

L'entrée de l'église est précédée d'un porche de pierre de 1772. Une importante restauration de l'église eu lieu en 1884. Les deux nefs furent réunies sous un seul toit.





La cloche


Le bulletin religieux nous apprend que, le 23 janvier 1904, M. Chambon, fondeur à Montargis, vient de braser, à Sainte-Marguerite-sur-Duclair, une cloche de 700 kilogr. qui avait une fêlure de 0m90. L'opération a parfaitement réussi. La cloche, muette depuis longtemps, a retrouvé la pureté de son timbre et la splendeur de sa voix. Les paroissiens sont heureux de l'entendre, comme autrefois, mêler ses notes joyeuses à celles de ses deux compagnes.
Nous signalons le fait, sans doute pour rendre justice au talent et à l'habileté de M. Chambon, mais aussi pour être utile à nos confrères. Cela coûte toujours cher de refondre une cloche, et parfois, faute d'argent, des clochers restent longtemps silencieux.
Le procédé de M. Chambon est relativement peu dispendieux et donne un excellent résultat.


"J'ai été bénite par M. l'abbé Guéroult, curé doyen de Duclair et nommée Alphonsine Charlotte par M. Albphonse Hébert, maire, et Maria Louise par Mme Maria Clémence Godalier, épouse de M. Georges Simon, adjoint.

Les autres monuments

— Croix de pierre du XVIe siècle, replacée en 1856, au lieu-dit les Planitres. Le médaillon tourné vers la route représente la crucifixion avec en pied la Vierge et saint Jean. Au revers : saint Jacques muni des attributs du pélerin: la coquille et le bourdon.

— Ancien manoir du XVIe siècle près de l'église. Les murs de clôture,antérieurs à la Ligue, sont munis de meurtrières dans lesquelles pivotent des boules de pierre mobiles, percées d'une ouverture ronde, qui pouvait laisser passer le canon d'une arquebuse, de sorte que l'assiégé, après avoir tiré, n'avait qu'à changer l'axe de la boule pour se mettre à l'abri.
Manoir de Glatigny, XVIIe. La famille Titaire de Glatigny est attesté dans la paroisse au XVe siècle : "Titere Martin, archer de la garde du Roy, demeurant à Sainte-Marguerite sur Ducler, le 10ème jour de janvier 1489..." Les deux dernières Titaire de Glatigny, Mmes de Goupillières et de Blavette ont ont vendu le manoir en 1911. Leurs armes sont aujourd'hui celles de la commune...



Chapelle N.-D. de la Délivrance
au lieu-dit La Fondance.


Les archives en 1908

 
Partie des archives se trouve installée dans deux grands placards fermant à clef et placés dans la salle des délibérations; partie, dans un petit cabinet attenant à cette salle, dans des casiers. Seule, la bibliothèque administrative est classée. Les archives le seront sous peu; et c'est alors que l'inventaire en pourra être dressé, celui rédigé en 1844 ne pouvant être absolument d'aucune utilité pour n'avoir pas été tenu au courant depuis. — Des publications administratives, le Bulletin des lois et celui du Ministère de l'Intérieur, ne sont plus adressées à la mairie; partie de ce qui existe est reliée ou brochée, et partie en feuilles. Le Recueil des Actes de la Préfecture est broché jusqu'en 1882. — Les actes de l'état-civil, qui datent de 1667, présentent des lacunes pour les années 1681, 1682, 1684, 1692, 1695, 1711. La collection est reliée de 1737 à 1882 et en cahiers pour les périodes antérieure et postérieure. — Les délibérations communales commencent à l'an X. — L'atlas cadastral est en très mauvais état; les feuillets sont complètement détachés de la reliure; il serait nécessaire de les faire coller sur toile et relier à nouveau.

On conserve à Sainte-Marguerite un certain nombre de documents antérieurs à 1790 relatifs aux biens communaux et aux droits d'usage dans la forêt du Trait. Voici l'analyse des principaux d'entre eux : Confirmation des droits d'usage des paroissiens du Trait et de Sainte-Marguerite par Charles VI. 1381 (copie), par Henri IV. 1591, par Louis XIII. 1623; — pièces relatives au procès soutenu entre M. Charles de Beaulieu, chevalier, Marguerite Du Bec-Thomas et M. Gonneville. 1681-1723; — Ordonnances (imprimées) de l'intendant relatives au droits d'amortissement et de franc-fief.
(Source : Vernier, archiviste en chef du Département, 1908).