LUMIÈRES DANS LA NUIT...
LES PHARES DE LA BAIE et DE LA VALLÉE DE SEINE

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Lumières dans la nuit...
ça pourrait être le nom d'un roman.

Et pourtant, quand plus rien de va...
lorsque les appareils de navigation les plus sophistiqués tombent en panne,
ce sont les faisceaux des phares balayant l'obscurité qui sont le dernier recours des marins pour regagner le port.
Lumières ondulatoires, lumières salvatrices dans la nuit qui resteront toujours chères au coeur des marins...
Nous, terriens, c'est notre message de solidarité...

 
1- PLEINS PHARES SUR LA BAIE DE SEINE..

La Normandie a toujours été en pointe dans le domaine du balisage maritime. Voici les phares d'atterrissage : les premiers que l'on voit quand on vient du large avant d'apercevoir les feux d'entrée de port et les feux d'alignement.
 

PHARE DE GATTEVILLE
(A la pointe du Cotentin / Manche)

  • Après de nombreux naufrages dans le Raz de Barfleur, la construction d'un  phare fut décidée sous le règne de LOUIS XV. Achevée en 1774 sous l'autorité de la Chambre de Commerce de Rouen, la tour de 25 mètres s'avéra vite d'une portée insuffisante. Ce premier phare est toujours debout, c'est l'actuel sémaphore  – au premier plan sur la photo –


  • La construction du deuxième phare se déroula entre1829 et 1834 (sous Charles X). Il fut le plus grand chantier deFrance: 11 000 blocs de granit taillé à la main et quelques chiffres symboliques : 365 marches, 12 paliers, 52 fenêtres pour une tour de 75 mètres de haut. C'est le deuxième phare de France par sa taille.
  • Depuis 1981, il est équipé d'une lampe au xénon de1600 watts. La lanterne a une portée de 40 km.
  • Il croise les phares de l'île de Wight au nord ;  celui de Verau sud-est et la Hève (le Havre) vers l'est.
  • Le débarquement épargna ce phare.

Le phare de Gatteville par Paul SIGNAC
Musée Thomas HENRY - Cherbourg


Conditions de visite du phare et de la salle d'exposition à l'adresse WEB suivante :
http://www.phare-de-gatteville.fr/
E-mail : accueil@phare-de-gatteville.fr


PHARE DE OUISTREHAM (Calvados)
  • Depuis 1903, il est le gardien de l'estuaire de l'Orne.
  • Trois secondes de lumière blanche.... une seconde d'obscurité, avec un secteur rouge indiquant aux marins qu'il y a danger dans cette direction. Les rochers du bancs des Essarts ne sont pas loin... le fameux banc du Calvados qui longe la côte de Nacre à l'ouest.
  • Le premier phare fut construit en 1886, phare à tour carrée de 13 mètres de haut.
  • L'actuel phare est haut de 38 m – visible à 30 kilomètres par temps clair –
  • Ses 171 marches (en granit bleu de Vire) permettent d'accéder à l'optique : une lampe halogène de 650 watts derrière une demi lentille de Fresnel.*




 
      PHARE DE VER-SUR-MER (Calvados)
  •  Petit par sa taille... mais haut situé sur la colline près de Courseulles, positionnant ainsi sa lampe à 42 mètres au-dessus du niveau de la mer, il porte à 50 kilomètres....beaucoup plus loin que celui de Ouistreham.
  • Grâce à sa lentille à six panneaux très performante, il croise celui de Gatteville de celui de la Hève.
  • C'est aussi un radio-phare (indicatif éR-fréquence 310kHZ -portée 20 miles)


PHARE DE LA HEVE (Seine-Maritime) :
  •  Situé à l'embouchure de la Seine, le phare de la Hève est chargé d'histoire.
  • Parmi les plus anciens, il a été doublé à l'origine, puis le premier à être électrifié en France.
  • La construction est lancée en 1774... Pour la financer, on taxera les navires relâchant dans le port d'un droit de feu par tonnage de jauge. A l'origine, ils étaient deux, parfaitement semblables, de forme carrée en pierre de taille. A l'epoque, on brûlait de la houille dans des réchauds, en haut des tours....
  • La lentille à échelon de Fresnel ne sera installée qu'en 1845 à la Hève.
  • En décembre 1863, c'est une première en France, la lumière électrique jaillit de la tour sud du phare, grâce à une machine mue par la vapeur. Deux ans plus tard, le phare nord est équipé aussi du même système. Le feu sud sera fermé en 1893 car menacé par le recul de la falaise
  • En 1924, on installe des lampes à incandescence, il assure une portée lumineuse de 26 miles (environ 48 kilomètres).
  • Les phares seront détruits par les bombardements de la Seconde guerre mondiale.
  • Le phare actuel, construit en 1952, haut de 28 mètres en béton armé, octogonal à l'extérieur et cylindrique à l'intérieur, est automatisé depuis 1988. Il emet un éclat de lumière blanche toutes les 5 secondes.
AUGUSTIN FRESNEL..
 
...BEAUCOUP DE MARINS LUI DOIVENT UNE FIÈRE CHANDELLE

Le service des phares est crée le 7 mars 1806 (sous la Restauration). Le trafic maritime est en plein essor... mais les côtes sont toujours dangereuses : il faut donc accroître l'efficacité des feux. 
 

 L'ingénieur Augustin FRESNEL est Normand (né à Broglie-autrefois Chambrais- dans l'Eure, le 10 mai 1788)
Sa prise de position royaliste, contre Napoléon lors de son retourde l'île d'Elbe, lui vaudra d'être mis à l'écart. 

Il consacrera son temps à l'étude de la diffraction de la lumière. Ainsi, il prouve que la lumière ne se propage pas en ligne droite mais s'infléchit en rasant le contour des corps... phénomène qui se produit lorsque les ondes lumineuses rencontrent des obstacles. 

      Il met donc au point une lentille qu'il présente en 1822 dans son "Mémoire sur un nouveau système d'éclairage des phares" à l'Académie des Sciences. L'ingénieur propose de remplacer le réflecteur par une lentille qui a la propriété de rendre parallèle les rayons de son foyer. Elle produit par réfraction l'effet que le miroir parabolique produit par réflexion.

Il fit ses premiers essais sur l'Observatoire de Paris et l'Arc de Triomphe.
Le premier phare, équipé de sa fameuse lentille, fut celui de Cordouan, à l'embouchure de la Gironde.
Malgré la difficulté de couler un verre de bonne qualité, les lentilles de Fresnel accroissent la portée des phares de façon spectaculaire. Son application s'étendit au monde entier.
Sur la fin de sa vie, il mit au point un système de feu fixe rythmé par des éclats, pour permettre de différencier les phares entre eux.

Les lentilles de Fresnel en bronze et cristal sont exposées au MUSÉE MARITIME DE PARIS. 

Il prouva que la théorie ondulatoire était la seule capable d'expliquer les interférences lumineuses.
Il créa l'optique cristalline et inventa les lentilles à échelon pour phares en canalisant le rayonnement de la lumière.
 

Voici quelques photos de l'EXPOSITION  qui s'est tenue au Musée Maritime Fluvial et portuaire de ROUEN pendant l'été 2000.
(ouvert tous les jours – sauf mardi – de 10h  à 12h30 et de 14h à 18h ) 
(samedi et dimanche : de 14h à 18h)

Photos : SEQUANA-NORMANDIE (copyright)
Collection de feux

2- PHARES DE LA SEINE


Carte marine de l'estuaire de la Seine
  • L'estuaire de la Seine est large de 9 milles (environ 16 km) entre Deauville et le cap de la Hève, au nord du Havre.
  • Remarquez les nombreux bancs de sable qui encombrent le lit de la Seine.
  • On y voit le chenal de Rouen : chenal rectiligne en eaux profondes pour a navigation maritime jusqu'à Rouen.
  • Les navires atterrissent à la Rade de la Carosse – aire d'attente, à gauche de la carte – puis sont pris en charge par le pilotage et engainent le chenal de Rouen.
  • On y voit aussi la digue du Ratier.
Les premiers feux à l'entrée de l'estuaire :

L'ancien bateau phare marquant l'entrée du chenal de navigation du Havre.
Aujourd'hui, ce bateau est visible dans le bassin Vauban, devant l'ESPACE MARITIME DU HAVRE.







Il est remplacé par la
bouée A.

La plate-forme métallique, située à l'extrémité de la digue du Ratier, marque l'entrée de la Seine.
Elle est surmontée d'un feu et comporte une échelle à marée.

Le phare de la Falaise des Fonds.
  • Il est situé près d'Honfleur.
  • 3 éclats 12 secondes sont visibles jusqu'à 17 milles.
  • C'est un feu à trois secteurs (vert - blanc - rouge) : l'intérieur des trois secteurs détermine l'entrée du chenal de la Seine.
  • Au niveau de la digue sud du ratier (quand on arrive de Deauville), le phare présente aussi un petit secteur blanc, correspondant à la passe des pêcheurs.
Toujours à Honfleur, se dresse aussi le phare dit couramment de l'hôpital, édifié en 1852 (face à l'ancien Hôtel-Dieu) et désaffecté depuis la création du boulevard Charles V, conquis sur la mer qui venait battre encore le pied des maisons.

La Basse-Seine

 C'est en 1818 que fut installé à l'entrée du Port de Quillebeuf le premier phare de la Basse-Seine. Le tableau "Mascaret" de Turner nous permet de distinguer ce phare.




 FEU DE CAUDEBEC-EN-CAUX

En 1892, on installa en Seine un balisage lumineux à feux verts sur la rive gauche, à feux rouges sur la rive droite.

Il est est de même pour l'entrée des ports : entrée du port de Deauville.

Le métier de gardien de phare...
le solitaire dans sa colonne d'Hercule... c'est tout du moins l'image qu'il nous renvoie,
est un métier qui disparaît, doucement mais sûrement.
"Centralisation des alarmes...automatisation etc."... horrible leit-motiv !!
Je leur dédicace cette publication consacrée à leur patrimoine.
SEQUANA-NORMANDIE


Dossier créée par Sequana Normandie
Juillet 2000





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© Nathalie Lemière




















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