Par Jean-Pierre HERVIEUX

Lors de sa séance de Septembre 1997, le conseil municipal émettait un avis favorable sur un regroupement scolaire au sein de notre commune. Cette décision prise dans l'intérêt pédagogique des enfants avait pour effet d'annuler la fermeture d'une classe décidée par l'Inspection académique à l'école Germaine-Coty, mais elle entraînait la fermeture de la classe unique de l'école Georges-Brassens du Paulu.

C'est une page de l'histoire de notre commune qui s'est tournée ce jour-là.


Classe de Mme Pougeade, 1949. 1er rang, assis, de gauche à droite, X, JP Roussel, Yves Morice, Guy Lapel, André Gainville, JP Clatot, JP Héricher, Daniel Gainville, JP Laurence, Michel Bellet et André Petit.
2e rang : Michel Dupuis, Nelly Lecée, MC Dieudegard, Christiane Roussel, Nelly Cavelier, Jacqueline Ridel, Claudine Tanquerel, Thérèse Naridon, Lucette Riquet, Maire Madeleine Gruel, Anne marie Gruel, Jacquelin Morel et Françoise Hautot.
3e rang Mme Pougeade, Michel Pougeade, Robert Glatigny, Roger Gainville, Anita Allais, Robert Gainville, Liliane Andrieux, Monique Morice, Michel Caron, JC Bellet, Joseph Lesourd, Thérèse Ruska et Nicole Vallée.


Au tout début de ce siècle, il existait au Paulu, près de la rivière, une petite école privée tenue par des religieuses, qui y accueillait les garçons jusqu'à 7 ans et les filles jusqu'à 12 ans. La construction d'une école publique au Paulu est évoquée pour la première fois par le conseil municipal en 1908 : " Le conseil considérant que la vallée du Paulu comporte 365 habitants pour Saint-Pierre-de-Varengeville et qu'avec Saint-Paër on obtient un chiffre supérieur à 500 habitants... qu'il y a lieu de prévoir que prochainement il serait indispensable d'édifier dans la vallée à frais communs pour les deux communes un groupe scolaire comprenant une école de garçons et une école de filles pour remplacer l'école privée, la vallée étant éloignée de 3 krn des écoles publiques."


Le conseil municipal de Saint-Paër ayant refusé de participer à la construction d'une école dans ce hameau, le Conseil de Saint-Pierre décide en 1909 de la construire seul.

En 1910, le Conseil fixe la superficie du terrain nécessaire à 2000 m2 et arrête son choix sur un herbage situé au bord de la rivière appartenant à Alexandre Pigache, propriétaire d'un moulin à grains au Paulu (appartenant actuellement à Monsieur et Madame Warnet).
Lors des inondations des 23 et 24 Juillet 1910, ce terrain ayant été inondé, le Conseil décide de choisir un terrain situé sur la côte face au premier. En 1911, une parcelle de 2388 m2 appartenant à Monsieur Léon Hermier d'Ambourville, est estimée à 1.800,00 francs; le propriétaire en demande 2.675,00 francs,
En 1912, Monsieur Hermier consent à vendre son terrain pour 1.800,00 francs. Le projet de construction du groupe scolaire est estimé à 41.150,00 francs, mobilier compris. La même année, le projet est modifié par l'adjonction d'une classe enfantine.
En 1914, le projet est définitivement adopté: la dépense est fixée à 46.815,00 francs. Le choix de l'architecte est fait, il ne reste plus qu'à effectuer l'adjudication mais la déclaration de guerre stoppe net la procédure. Ce n'est qu'en novembre 1918 que ce projet sera à nouveau abordé en Conseil.



Classe de M. Pougeade, au Paulu, années 50. 1er rang, de g. à d. Odile Gruel, Claudine Frumery, Odile Frumery, Odile Deschamps, Gisèle Gainville, Chantal Poulain, Ginette Lapel, Claude Riquet, Annick Roussel, Yves Gruel et Patrice Dieudegard.

2e rang, de g. à d. Alain Jomart, Patrice Simper, Jean-Claude Delaune, Jacques Bellet, Annie Laurent, Marcel Gainville, William Léger, Edith Bellet et Jeanine Caron.

Le Préfet demande si les intentions de la commune concernant la construction d'une école au Paulu sont modifiées. Le Maire lui répond que l'adjudication n'a pu avoir lieu, que l'architecte désigné est décédé en décembre 1914 et que l'emprunt n'avait pas été contracté, néanmoins le Conseil se prononce sur le maintien du projet mais considérant qu'il y a lieu de désigner un nouvel architecte, que compte tenu de l'augmentation des prix, l'emprunt projeté serait insuffisant, je laisse le soin au Conseil Municipal qui sera élu dans les prochains mois de statuer sur ce dossier.

En 1925, le Maire informe le Conseil que l'Etat n'est pas disposé à accorder des subventions pour des constructions nouvelles. Il est donc décidé d'attendre. En août 1925, le Préfet relance le Conseil en insistant sur la nécessité de construire une école à 2 classes qui serait fort utile aux habitants de la vallée sous réserve que Saint-Paër paie sa quote-part, En 1929, le Conseil de Saint-Paër refuse à nouveau toute participation.

En 1931, le nombre des enfants du hameau âgés de 5 à 13 ans est d'environ 70. Il est décidé la construction d'une école de deux classes sur un terrain appartenant à Monsieur Thierry pour un montant de 30.000,00 francs.

En 1932, le projet est estimé à 375.000,00 francs. Il sera subventionné par l'Etat et couvert par un emprunt sur 30 ans.

L'école est inaugurée le 17 Septembre 1933 par Hippolyte Ducos, sous-secrétaire d'Etat à l'Education nationale. Le vin d'honneur et le banquet ont coûté 2.500,00 francs !


Les premiers enseignants nommés à l'école du Paulu le 1er octobre 1933 sont Charles et Adrienne Ranger ; ils sont Bretons et étaient précédemment en poste à Barentin. Ils y resteront quatre ans et seront nommés ensuite à Saint-Pierre-de-Manneville.
Au 1er octobre 1933, 97 élèves sont inscrits pour seulement deux classes. Pour la plupart, ils deviendront ouvriers de filature et quitteront l'école.

Plusieurs enseignants se sont succédé à l'école du Paulu :

1er octobre
1er octobre
9 octobre
18 octobre
1er novembre
1er novembre
1er novembre
1er octobre
1er octobre
15 septembre
20 novembre
16 septembre
15 septembre
16 septembre
8 septembre
12 septembre
Septembre
Septembre
1933 : Charles et Adrienne Ranger
1937 : Roger et Simone Leroy.
1940 : Maurice Delhaye, interimaire
1940 : Paulette Frédéric, interimaire
1940 : Henri et Adrienne Philippe
1944 : Félix et Odette Poret.
1945 : André et Julia Pougeade .
1958 : Marthe Andrieu
1958 : Odile Drouet.
1959 : Philippe et Jeanine Giardelli.
1962 : Donatella Montagner.
1963 : Joëlle Lambert.
1967 : Alain et Marianne André.
1968 : Maul et Marie Rousseau.
1969 : Jean-Claude et Colette Foucrier.
1979 : Monique Blandin.
1995 : Sylvie Giffard.
1996 : Françoise Delaporte.



L'école Georges-Brassens, hiver 1988.

Philippe Giardelli a créé un ensemble de flûtes à bec avec les enfants pendant son passage au Paulu. Un disque 45 tours a été enregistré par cet ensemble.
Depuis 1979, l'école ne comporte plus qu'une seule classe. A l'occasion du cinquantenaire de l'école, lors de sa séance du 16 septembre 1983, le conseil municipal décide de la dénommer Georges-Brassens.
Le dimanche 16 octobre 1983, lors de la manifestation organisée pour marquer cet événement, Monsieur Bernard Roger, alors premier adjoint, reçut les Palmes académiques.
Lors de sa réunion de septembre 1997, le conseil municipal devant l'effectif réduit décidait de fermer l'école Georges-Brassens et de transférer les enfants vers l'école Germaine-Coty.

Une page de l'histoire de otre commune venait de se tourner.

Jean-Pierre HERVIEUX.

 Source

R. Voitard " Varengeville à travers les âges" (Inédit)