Ethymologiquement, Ambourville, qui s'écrivait Auborvilla ou Osburvilla et Aubourville, viendrait de Ambour du nom d'une personne et de Villa ou maison. En quelque sorte le nom du village viendrait de « la Villa de Ambour ». Donc, à l’origine, quelqu’un qui a construit sa maison près de la Seine, d’autres constructions ont suivi et le village est ainsi apparu.

Les cités sur la rive droite se sont bien développées comme Duclair, Caudebec en Caux, Rouen, Lillebonne… Celles de la rive gauche restent misérables.

L’une des ressources est le halage des bateaux à bras d’hommes ou bien avec les chevaux qui tiraient les amarres durant la traversée d’une paroisse. Le remplacement se faisait à la limite de la paroisse voisine et ainsi de suite. La traction des coches d’eau et autres embarcations s’effectue rive droite jusqu’au passage de la Fontaine puis rive gauche jusqu’à Rouen.
Compte tenu de l’importance de ce passage, les seigneurs d’Ambourville y  nomment  un intendant chargé de la bonne gestion.

Les autres revenus sont l’élevage d’animaux courants de toutes les fermes, la culture de céréales et autres légumes ainsi que  la vigne et l’osier pour la fabrication de paniers contenant les fruits abondants au bord de Seine. La pêche est florissante  jusqu’à la guerre 1939-45, la Seine est depuis cette époque de plus en plus polluée donc le poisson disparait inexorablement.

De 1692 à 1694 la peste ou « fièvre » qui décime le Pays de Caux n’affecte pas notre village isolé, on en conclut que son air est très sain. Ainsi les bourgeois de Rouen n’hésitent pas à confier les enfants en nourrice dans les familles ambourvillaises.

Toutefois, une anecdote reste ancrée dans les esprits : le 22 avril 1755 une servante aurait été assaillie par quantité de sangsues  au bord de la
mare du Rond et serait décédée quelques heures après.

L’église



Comme dans toutes les paroisses, l’église trop petite est agrandie au XVIe siècle et mise sous le vocable de saint Côme et saint Damien, un pèlerinage très fréquenté dans l’espoir de guérison est organisé chaque année le 27 septembre.

Une inscription gravée dans la pierre de l’église relate la construction des fondations en 1626 par Robert de Balzac, seigneur de Montaigu et d’Ambourville.

Le 24 mai 1694, la cloche est bénie par Nicolas De Caux, curé d’Anneville, elle s’appelle Marie Anne, le parrain est Louis de Lisle, marquis de Marivaux et la marraine  Marie Anne Bremare, marquise de Quevilly.

La coutume veut que les notables du village soient inhumés dans l’église, le paiement de sa place au curé montre ainsi la richesse du défunt, quelques noms des paroissiens ont été relevés dans les registres paroissiaux : Pierre Quibel et Guillaume Pesne en 1672, , Jacques Faupoint en 1676, Geneviève Semen épouse de Arnault Tirrant procureur de la chambre des comptes de Normandie inhumée dans le chœur le 3 mai 1677 , Abraham Lepagnol en 1677… Madame de Marivault épouse du seigneur d’Ambourville a été inhumée aussi dans le chœur le 5 janvier 1715.

Enfin Joseph Penne issu d’une famille bien implantée dans la paroisse est inhumée en 1721 ; Il existe aussi d’autres familles qui ont traversé les siècles au village telles que les Lespagnol, Bourgeois ou Lebourgeois, Grain, Penne ou Paine ou Peine, l’orthographe des noms n’étant pas bien établie avant le XVIIIe siècle.

Le château

Appelé aussi le manoir des Templiers, il est du XIIIe.
La tourelle est du XVe mais les façades ont été largement remaniées au niveau des ouvertures au XVIIIe et au XIXe siècle.
Il aurait appartenu aux sires de Balzac puis à la famille Marivaux  jusqu’à la Révolution, la serrure de la porte de la tourelle est ornée des armes (de gueules à trois fermaux d’or) des Mallet de Graville, cette bâtisse aurait-elle appartenu à cette famille ? Cette bâtisse mesure 33 mètres sur 10 avec des murs de 1 mètre 25 d’épaisseur et son voisinage est agrémenté d’une grange du XVe et d’un colombier monumental en pierres blanches  du XVIe siècle.


Les valeureux seigneurs d’Ambourville

Les Malet de Graville qui suivent Guillaume le Conquérant  en 1066 à la bataille d’Hastings, Jean V est  le compagnon d’armes de Jeanne d’Arc.
Le domaine revient en 1666 à la famille de Balsac puis à celle des Marivaux.
Les détails de ces familles seigneuriales ont déjà été traités lors des  2° , 3° et 4° épisodes du P’tit journal d’Anneville Ambourville c'est-à-dire de l’ époque médiévale au XVIIIe siècle à Ambourville

Gilbert FROMAGER.

D’après les notes de L. ANDRIEU confiées par Pierre et Denise Pigné