Par Laurent Quevilly.

C'était au temps où d'obscures débats théologiques divisaient l'Eglise catholique. A Jumièges, en 1734, ils prirent une tournure rocambolesque. Western à l'abbaye...

Pauvre Dom Birée. Il était prieur de Jumièges depuis quatre ans lorsque ses infirmités le clouèrent sur sa couche. Pour ceux qui l'entouraient, il ne faisait aucun doute que son calvaire découlait directement des violences morales exercées contre lui.
Voilà belle lurette que l'abbaye de Jumièges passait pour un repaire de Jansénistes, ces "protestants déguisés" qui, non seulement faisaient montre de rigueur doctrinale mais menaçaient aux yeux du pouvoir royal la monarchie absolue. Depuis le Roi Soleil, une bulle papale, dite Unigenitus, condamnait les thèses jansénistes. Et cette mise à l'index n'avait pas été acceptée à Jumièges.
En juin 1733, alors que tout le clergé se déchire, un chapitre général de la congrégation de Saint-Maur doit se tenir à l'abbaye de Marmoutier. Ce fut un véritable traquenard. Aux députés, on demanda allégence à la bulle Unigenitus. Résultat : sur 33 députés, seuls 14 acceptèrent, aussitôt contestés par les autres. Député de la Normandie, Dom Birée, le prieur de Jumièges; mena la fronde et fit appel, le 31 juillet, en compagnie de son confrère de Landévennec, représentant la Bretagne. Leur initiative fut soutenue dans les monastères bénédictins de la France entière et bien sûr à Jumièges où neuf moines signèrent une pétition.  Mais en défiant Louis XV, car c'est bien lui qui était à la manœuvre derrière les intrigues de Marmoutier, Birée fut renvoyé dans son abbaye, démis de ses fonctions. Depuis, on lui signifiait sa mutation à Cerisy, la plus mauvaise maison de Basse-Normandie. Seule la maladie le protégeait encore de cette mutation.
Oui, pauvre Dom Birée, lui qui supportait déjà le fantasque Saint-Simon comme abbé de Jumièges. Un homme violent, cupide, procédurier. Et puis, l'abbaye était endettée, la communauté réduite à vingt religieux, le novicait transféré à Saint-Wandrille...

Des moines contestataires


Tandis que Dom Birée souffrait le martyr, l'arrivée d'un nouveau prieur, dom Foulques, fut vécue comme une intrusion par les moines de Jumièges.
Venu de Saint-Wandrille, dom Foulques avait la fantaisie d'un anachorète pratiquant la flagellation. Ses adversaires se contentaient d'assister aux chapitres en baillant aux corneilles. Ils contestèrent aussi la nomination du père Luché comme Visiteur. Pas plus que Foulques, il n'avait pas été élu canoniquement. Quand Luché se présenta au monastère, en janvier 1734, la communauté l'ignora totalement. Cinq moines allèrent même jusqu'à bouder les offices auxquels il assistait. En tout, l'abbaye de Jumièges avait compté neuf moines opposés à ce qu'ils appelaient le "brigandage de Marmoutier". Ils contestèrent  avec la même fougue la légitimité du prieur comme du visiteur. De rage, Foulques écrivit au révérend-père Hervé Ménard, bombardé général de la congragation. Celui-ci fit porter une lettre rassurante à Jumièges : "A de grands maux, il faut user de grands remèdes. Il est de la prudence de les bien appliquer. Prenez patience et dans peu, vous aurez la paix en votre maison." Le retour de baton ne va pas tarder...

La méchaussée à l'abbaye !


Le mardi 16 février 1734, il est six heures du matin quand, venus de Rouen, un lieutenant et six cavaliers de la maréchaussée se présentent à la porterie. Trois d'entre eux vont garder les issues. Deux autres accompagnent leur chef jusqu'à l'entrée du cloître. Là, l'offcier demande à parler au prieur. Le portier s'en va donc quérir dom Foulques. "J'ai là trois lettres de cachet, annonce d'un ton solennel le gendarme au supérieur Je vous demande de me présenter ici Dom Jean François Le Turquier, Dom Pierre Hélie et Dom Marin Goujet. Les ordres du Roi me portent à les arrêter pour les conduire, le premier chez les Capucins de Valogne, le second au monastère des frères de la Charité, à Pontorson, le troisième enfin chez les Pénitents de Sainte Barbe, près Rouen..."
Aussitôt le père Foulques se mit en devoir de chercher lui mêmes ces prêtres et officiers de son abbaye. Le premier qu'il trouva fut Dom Hélie. Et comme ils descendaient du tout nouveau dortoir, deux moines les arrêtèrent dans l'escalier : "Ou donc allez-vous ainsi ? Et qui sont ces gens à chapeaux brodés que nous avons vu à la porte du cloître ?"
— Retirez-vous, tonne aussitôt Foulques, cela ne vous concerne en rien. Ces Messieurs ne demandent qu'à parler au père Hélie...
Aussitôt, les deux moines attrapent leur confrère par la manche et l'entraînent avec eux dans leur fuite. Alors voilà Foulques qui entreprend de trouver à présent les pères Turquier et Goujet. Vainement, il parcourt la maison de long en large. A commencer par ce dortoir achevé deux ans plus tôt. Cinquante toises de long et autant de chambres...

Pendant ce temps, les archers s'impatientent. A leur tour, ils engagent le portier à leur ramener illico presto le prieur. Il arrive, tout essouflé. Les militaires le tancent : "Vous empêchez l'exécution des odres du Roi, c'est bien cela ? Eh bien sachez qu'il va vous en coûter !
— Vous n'y êtes pas Messieurs. Je n'y suis pour rien, bien au contraire, j'ai tout fait pour les retrouver. Car voyez-vous, je serais bien aise d'être défait de ces trois  criminels...
— Enfin, n'être-vous pas le maître de la maison ! N'en êtes-vous pas le Prieur ?
— Si fait, mais sans autorité sur ces fortes têtes. Je suis, hélas, un petit, un tout petit prieur qui n'en a que le nom...



"Ils sont passés par ici... Il repasseront par là..."

La fuite des moines


Il était maintenant huit heures. Dépités, le lieutenant et sa troupe se retirent. Dans une auberge du village, l'officier rédige nerveusement un procès-verbal. Puis tous prennent la direction de Rouen, traînant les trois chevaux destinés à l'enlèvement des religieux. On imagine que la nouvelle de cette descente se répendit comme une traînée de poudre à Jumièges qui compte alors quelque 270 foyers, une cinquantaine de pêcheurs patentés par l'abbaye. Voir ces hommes d'armes empiéter sur sa juridiction, voilà qui dut interpeler le bailli Delamare, Haut-Justicier de la baronnie et son sergent royal, Christophe Letourneur, siégeant au palais abbatial.
Pendant ce temps, l'un des trois moines recherchés, dom Goujet, entrait à l'écurie de l'abbaye, scellait la meilleure monture, et prenait la poudre d'escampette. Les deux autres étaient partis depuis belle lurette se cacher dans le village où ils ils bénéficièrent sûrement de quelque complicité. Dans l'après-midi, ils se résolurent à regagner l'abbaye. Malgré les précautions prises par Foulques, échaudé par la fuite de Goujet, Hélie et Le Turquier trouvèrent deux chevaux à leur convenance et partirent sur les sept heures du soir pour une destination inconnue.

On avait beau s'interroger sur le lieu de leur retraite, ce que l'on savait d'eux était en revanche sans ambiguité. Nos trois fugitifs étaient non seulement de mœurs irréprochables, diront les Nouvelles ecclésiastiques, le journal janséniste, mais ils se distinguaient entre leurs confrères "par leur exactitude à tous les exercices réguliers et par leur vie intérieure et pénitente." L'un d'eux, sans doute Hélie, poussait même le zèle jusqu'à ne jamais boire de vin, manger le même pain que celui des domestiques, se priver de poisson, si ce n'est les dimanches et fêtes. Voilà un homme qui ne se recouche jamais après matines et passe son temps en oraison devant le Saint-Sacrement. Un autre, Turquier, n'a-t-il pas été professeur de théologie, supérieur de différentes maisons. "S'il ne l'est plus, c'est par sa seule opposition à la Bulle et son attachement aux grandes vérités qu'il a enseignées avec applaudissement dans la congrégation." Notons que Goujet, fils d'un avocat de Caen, issu du fraterie de 12 enfants, avait deux frères qui, comme lui, furent profès à Jumièges. L'un d'eux connut les même tracas. Oui, ces trois-là payent leur opposition à la bulle unigenitus qui, depuis le Roi Soleil, condamne le jansénisme, ils payent leur opposition à Foulques et Luché.

Seconde perquisition


Trois jours se sont écoulés depuis l'expédition manquée de la maréchaussée rouennais. Le vendredi 18 février, venus cette fois de Pont-Audemer, un lieutenant et deux archers déguisés en marchands de lin rôdent toute l'après-dînée dans le village de Jumièges, cherchant vainement à faire oublier le fiasco de leurs collègues. Mais ils ne trouvent rien hors de l'abbaye. Alors, le lendemain, ils tentent leur chance à l'intérieur. Les voilà dans l'église où l'on chante prime. Après l'office, le chef de brigade s'approche du prieur, agite ses ordres d'arrestation et le somme de lui montrer tous les recoins de la maison. Ce qui fut entrepris avec une minutie scrupuleuse. L'abbaye étant grande, il fallait au moins trois heures pour en faire le tour complet. Ce qui donna le temps à Faulques de dénigrer sans relâche les archers de la capitale normande : "Ils n'auraient jamais dû paraître avec des fusils, des bandoulières, des chpaeaux bordés. C'est de leur faute si les religieux leur ont échappés. Moi, j'ai fait tout ce que j'ai pu..."
Les brigadiers furent encore bredouilles. Mais en quittant Jumièges, les enquêteurs avaient prévenu : "On ne s'en tiendra pas là. Nous avons ordre de suivre et d'arrêter ces trois religieux en quelque endroit du royaume qu'ils se soient retirés !" Les perquisitions se poursuivirent aux
abbayes du Bec et de Bernay. Sans succès. Et le royaume de France était grand...

Lettre d'exil...


Dom Foulques, le prieur évincé pour jansénisme trépassa le 3 mars 1734, soit quelques jours après toute cette agitation. Les trois fugitifs, eux, restaient introuvables. On sait aujourd'hui qu'ils se cachaient à Paris. De leur repaire, le 21 mai, ils écrivirent à Dom Ménard, le général de la congrégation, pour lui reprocher son acharnement à obtenir du roi leur déportation dans des monastères éloignés de Jumièges. Ils justifiaient aussi leur fuite et leur retraite en les jugeant conforme aux Evangiles. Pour finir, ils l'assuraient de rentrer dans la congrégation dès que toute menace serait levée.

Publiés à Amterdam, les Mémoires histoiriques pour un siècle courant se feront l'écho de cette lettre en janvier 1735 :

Il paroit une Lettre imprimée de trois Religieux Bénédictins de l'Abbaye de Jumièges au Révérend-pèrePère Dom Hervé Ménard (soi-disant Supérieur général de la Congrégation de Saint-Maur) écrite du lieu de leur retraite le 21 Mai 1734 dans laquelle ils exposent en peu de mots que, "menacés d'une prison aussi  rigoureuse qu'inouie, & prêts à être livrés entre les mains d'Archers munis des ordres nécessaires pour les y conduire, ils avoient cru que leur évasion seroit assez justifiée par le danger trop manifeste auquel ils avoient été exposés ;  qu'ils n'avoient fait que suivre le conseil de l'Evangile dans un cas où la perte de leur liberté auroit été suivie des épreuves les plus dangereuses à leur foi ; que cependant ils apprenoient que quelques personnes peu attentives (& peut-être peu instruites) leur faisoient un scrupule de l'espèce d'indépendance où ils ont le malheur d'être réduits ; qu'on les accuse presque d'aimer cette indépendance ; qu'on trouve étrange la difficulté qu'ils font de rentrer dans la Congrégation pour y vivre sous l'obéisance de ceux qui en tiennent le gouvernement & qu'on leur fait entendre que Dom Ménard n'exige d'eux pour toute condition que cette obéissance même qu'ils ont promise dans leur Protestation. 

"Si vos dispositions sont telles, Mon Reverend-Père, disent-ils à Dom Ménard, nous savons ce que nous avons promis & l'exécution n'en tient à rien, par la grâce de Dieu, mais en ce cas, pourquoi ces Lettres de cachet obtenues pour soustraire trois religieux à l'obéissance même qu'ils avaient offerts ? Pourquoi les reléguer chez les religieux d'un autre ordre ? Pourquoi les exposer à une pareille tentation ? Pourquoi les mettre dans la nécessité de fuit & leur en faire un crime ? Avoit-ils mérité la captivité qu'ils ont évitée ?" C'est ce qu'ils demandent à Dom Ménard. 

Puis ils ajoutent que l'unique reproche qu'on puisse leur faire, c'est d'avoir protesté contre le Chapitre, "mais le Chapitre lui-même, disent-ils, les a mis dans l'affligeante nécessité de recourir à cette voie. Sur quoi ils se plaignent de ce que la volonté du Prince qui avoit ordonné de se conduire à la manière accoutumée é selon les constitutions de la congrégation n'a pas été suivie. D'ailleurs, ils ne sont pas les seuls qui aient usé de cette voie pour le fond, & quant à la forme, qui a été de faire signifier leur protestation par un officier de justice, il y ont été forcés par Dom Lucher, leur prétendu visiteur. A cette occasion, ils demandent de nouveau pourquoi, loin de les laisser vivre en paix dans l'obéissance qu'ils offraient, on les a mis au contraire dans l'impuissance de la rendre en leur refusant ce que depuis l'on a accordé aux autres ? Ce n'est pas au Prince, disent ici ces trois religigieux, que nous osons demande compte de sa conduite, c'est à ceux qui nous ont noircis dans l'esprit de Sa Majesté & sans l'accusation desquels nous n'aurions pas eu le malheur d'encourir sa disgrâce. Ce n'est donc pas à nous, concluent-ils, qu'il faut s'en prendre, si nous ne rentrons pas dans la congrégation. L'exécution de l'obéissance que nous avons promise par notre acte de protestation dépend de Votre Révérence. Qu'elle la bonté d'obtenir la révocation des Lettre du Roi qui nous condamnent à une captivité que votre conscience et votre charité ne permettent pas que nous subissions à vos yeux & encore moins votre consentement... Mettez nous dans l'heureuse nécessité de vous donner des marques du profond respcct avec lequel nous avons l'honneur d'être &c. Signé Fr. J.F. le Turquier. Fr. Marin Goujet. Fr. Pierre Elie."

Depuis environ six mois qu'il paroit que cette lettre est écrite, on n'a pas oui parler qu'elle ait encore produit aucun effet.

Epilogue...

Rebondissement ! Le 13 juillet 1735, Ménard meurt à Lagny. Les trois clandestins sont enfinrent enfin réintégrés chez les Mauristes. Mais Marin Goujet sera aussitôt relégué à l'abbaye de Leffay et Pierre Hélie à celle de Conches. Plus tard, en 1754, la maladie l'emportera à l'abbaye du Bec. Quant à Turquier, la lettre de cachet qui le poussait à la clandestinité fut levée le 27 septembre 1735 et il lui fut ordonné d'attendre son sort à l'abbaye de Préaux et le bon vouloir de Louis XV. Là, le théologien fera le catéchisme aux domestiques et distribuera à la ronde foule d'ouvrages. Une habitude prise à Jumièges où l'abbé de Saint-Simon lui avait octroyé des fonds pour faire l'acquisition de Nouveaux Testaments et autres livres édifiants qu'il vendait dans la campagne où offrait selon les conditions sociales. En 1739, Turquier se rend au Bec où il s'enferme dans la vie monastique, la lecture des saintes écritures. Il possède à cet égard l'hébreu. En proie à de violentes coliques, on lui donna l'extrême-onction au carême de 1744. Il recouvra la santé pour rechuter en juin. Le 13, le médecin ordonne une saignée. La veine à peine ouverte, il tombe en létargie. Et meurt le 14. On trouva dans ses papiers un pamphlet non daté contre la bulle unigenitus adressé à l'évêque de Montpellier, illustre opposant lui aussi à cette constitution.

Quid de Foulques, la bête noire des trois bénédictins. Après les persquisitions, il passa de Jumièges à Coulombs et devint un ardent janséniste. Pour ces raisons, on le transféra en 1736 à Lyre. Après avoir abdiqué sa supériorité, il finit sa vie, retiré à l'abbaye de Fécamp, après avoir, paraît-il, pleuré ses fautes. 
Quand, en 1760, Dom Simon Dubusc rédigea la chronique de l'abbaye, il passa ces événements sous silence. Ce qui peut sembler curieux. Ce Lovérien avait fait profession en 1710 à Jumièges, alors âgé de 16 ans. Il avait vécu là sous les abbatiats Mgr de Harley puis de Saint-Simon. En rédigeant son mémoire, il n'épargna pas ce dernier, rappelant au passage qu'il avait agoni à coups de canne le céllerier de l'abbaye dans une rue du village. Est-ce parce que l'on ne retrouve pas sa signature au bas des protestations contre le brigandage de Marmoutier qu'il tait cette affaire ? Sans la presse janséniste, elle nous aurait échappé.

Laurent QUEVILLY





Pièces annexes


Acte d'Appel des RR.PP. Benedictins de l'Abbaye de Jumieges, Diocèse de Rouen.
          Extrait des Registres des Actes capitulaires de ladite Abbaye.


’an 1718. de Notre Seigneur Jefus-Christ le 26. Octobre, le R. P. Dom Jean Bourdet Prieur de Jumieges ayant fait affembler capitulairement tous les Religieux Prêtres & Profès de ladite Abbaye au fon de la cloche en la maniere accoutumée, leur a representé les troubles & les peines que causoient dans les confciences de plufieurs, les excommunications fulminées à Rome par N. S. P. le Pape Clement XI. le 8. Septembre 1718. contre tous ceux qui n’acceptent pas la Conftitution Unigenitus Dei Filius donnée à Rome le 8. Septembre 1713. & le Mandement qui femble être donné en confequence par M. l’Archevêque de Rouen le 10. Septembre 1718. portant excommunication encourue par le feul fait contre tous ceux qui appelleront de ladite Constitution; & qui enjoint en même tems à tout le Clergé Seculier & Regulier de fon Diocefe de s’y foumettre de coeur & d’esprit ; ce qui femble demander une ferieuse reflexion, & fur quoi il feroit bien aife de demander le fentiment de chacun. La chofe mûrement confiderée & mife en deliberation, lefdits Religieux ont dit qu’ils n’avoient jamais reçu ni regardé comme un Jugement de l’Eglife la fufdite Conftitution Unigenitus, parce qu’elle condamne des propofitions qui femblent être très catholiques, conformes à l’Ecriture, à la Tradition, à la doctrine des faints Peres les plus refpectés dans l’Eglifc, & aux droits & Libertés du Royaume ; qu’ils ont à la verité jusqu’à prefent gardé le filence par refpect pour celui qui est assis fur le Siege de faint Pierre, & dans l’esperance que ceux qui font principalement chargés du depôt de la foi, s’uniroient pour trouver des moyens capables de tranquillifer les efprits & les confciences de ceux qui en étoient alarmés: mais que le Decret de Rome du 8. Septembre 1718. & le Mandement du Seigneur Archevêque de Rouen du 10. du même mois & de la même année, faifant voir que toutes les mesures que l’on a pu prendre font inutiles, ils étoient dans la refolution de fe mettre à couvert de toutes les cenfures par les voies les plus canoniques, & dont on s’eft fervi plusieurs fois dans de pareilles occafions, en adherant à l’Appel de Nof seigneurs les Evêques de Mirepoix, de Senez, de Montpellier & de Boulogne en datte du 1. Mars 1717. & à celui de M. le Cardinal de Noailles du 3. Avril 1717. & publié le 24. Septembre 1718. comme en effet ils ont declaré qu’ils adhèrent aux susdits appels, & encore à celui que M. le Cardinal de Noailles a interjetté & publié le 3. Oĉtobre 1718. du Decret de N. S. P. le Pape Clement XI. affiché à Rome le 8. Septembre de la même année, qui commence par ces mots, Pastoralis Officii ; & en y adherant interjettent aussi appel par le present Acte de la Conftitution Unigemitus, dudit Decret Pastoralis Oficii & du Mandement dudit Seigneur Archevêque de Rouen, au prochain futur Concile general oecumenique libre & legitimement affemblé, en la meilleure forme & maniere que faire fe peut, & de tout ce qui pourroit s’en être enfuivi ou s’enfuivre à l'avenir; fans neanmoins fe departir de l’union, de l’obéissance & du refpect dû au Saint Siege à qui ils demeureront toujours attachés comme au centre de l’unité. En foi de quoi j’ai dreffé le prefent Acte par l’ordre du R. P. Prieur qui l'a figné avec les autres Religieux Appellans, & avec moi fouffigné Secretaire du Chapitre le jour & an que deffus, après avoir nommé & constitué Dom Jacues Ceffateur de la Porte, auquel copie du present Acte fera dûment delivrée pour être depofée & enregistrée au Greffe de l’Officialité de Paris; & faire tout ce qui fera neceffaire pour la validité de ladite adhefion & Appel. Fait en l'Abbaye de Saint Pierre de Jumieges le 26. Oêtobre 1718. - 

F. Jean Bourdet, Prieur.
F. Charles du Bofc, Sous-prieur.
F. Pierre de la Bretonniere, Prêtre.
F. François de Gennetais, Prêtre. 
F. Romain Longer, Celerier.
F. Claude Auvrai, Prêtre.
F. René Lambert, Secretaire du Chapitre.

Depofé au Greffe de l’Officialité de Paris le 2. Novembre 1718. fuivant l'Acte d'apport étant Congre au pied de l’original. Signé F. Jacques Cessateur de La Porte, Religieux Beneditin & Ysabeau.

Requête des moines de Jumièges en vue du chapitre de juin 1733 à Marmoutier

 la Requête des Reverends Peres François le Tellier, F. Turquier, Jean Louis Thierri, Pierre du Croc, F. Martene, Charles Marin Goujet, F. Raphael Bouillard &c, je Huifier declare au Reverend Pere F. Hachette Visiteur &c, que les fufdits Reverends Peres, fans s’écarter du refpect & de l’obéissance qu’ils font profession d’avoir toute leur vie pour les ordres de Sa Majesté & pour les Superieurs de ladite Congregation, declarent ne prendre aucune part à l'Assemblée de la Diete, qu’ils regardent devoir fe tenir contre leurs loix & ufages, auffi bien que le Chapitre general, en confequence des exclusions touchant la Conventualité, de plus de fix cent Religieux de la Congregation de Saint Maur, données par une Lettre de Cachet du 8. Avril de la prefente année ; vu que lefdites ex
clusions font entierement contraires à leurs faintes Regles, à leurs Conftitutions autorisées par les deux Puiffances, au Droit civil & canonique, à l’équité naturelle, à la fincerité chretienne, à la religion du ferment, aux intentions même bien marquées du Roi ; & qu’en confequence defdites exclusions, les Conventuels qui fe trouvent de droit à la Diete, ne font point munis de procurations legitimes & canoniques pour nommer des Deputés, parce que la liberté pour l’élection des Conventuels qui doit fervir de bafe & de fondement à la canonicité de leurs Affemblées, ne s’est point trouvée dans les Capi tulans de chaque Monaftere de la Province, ou qu’on n’en a point du tout élu par le defaut de liberté en plusieurs Monafteres, & notamment dans le leur.
C’est pour ces raifons qu’ils deduiront
plus au long quand ils en feront requis, qu’ils fupplient ledit Reverend Pere Vifiteur de fur feoir ladite Affemblée, jusqu’à ce qu’on ait fait au nom de la Congregation de très humbles & très refpećtueufes Remontrances au Roi, pour faire connoître l’irregularité de la Diete & du Chapitre general qui la fuivroit ; & en attendre une pleine & entiere liberté, comme les Superieurs affemblés au Bec il y a quatre ans en furent deja requis par la Province: declarant en outre lefdits Religieux, que les exclufions ne paroiffant être furprises à Sa Majesté que pour infirmer la Congregation & faciliter l’acceptation de la Bulle Unigenitus, afin de ne rien omettre de leur part de ce qui peut l’empêcher de prevaloir dans l’Eglife, & encore plus pour avoir quelque part aux benedictions que Dieu repand vifiblement fur ce Corps invincible de defenfeurs réunis par l’Appel, que la divine mifericorde a fufcités à la verité & à fon Eglife ; ils s’uniffent par la grace de Jefus-Chrift de tout leur coeur à ces illuftres defenfeurs, & notamment à Nofseigneurs les Evêques de Senez & de Montpellier, & s’oppofent à tout ce qui pourroit être fait en faveur de ladite Bulle dans leurs Affemblées, fi elles fe tenoient.

Acte d'appel du prieur de Jumièges et de son confrère breton

ous fouffignés F. Jean Birée Prieur de l’Abbaye de Jumieges, Deputé de la Province de Normandie ; & René Thierri Prieur du  Mont Saint Michel, Deputé de la Province de Bretagne, tant pour nous que pour les  autres Deputés exilés & exclus & les Religieux de nos Provinces. Sur le refus qui nous a été fait par les Reverends Peres pretendans composer le Definitoire du Chapitre general de  la Congregation de Saint Maur qui  fe tient actuellement dans l’Abbaye de  Marmoutier, de  nous donner acte en  forme des  declarations, protestations & remontrances que   nous leur  avons notifiées, avons cru  qu'il étoit de  notre devoir d’affurer les faits par un Procès verbal fait entre nous... 

Sa Majesté ayant bien voulu revoquer les ordres qui fufpendoient la tenue de notre Chapitre, les Deputés des Dietes fe font rendus à Marmoutier au jour marqué, & l’ouverture du Chapitre s'est faite par l'examen de leurs Commisfions: après leur verification, le Chapitre a été  folemnellement declaré canonique. Cette declaration s’est faite en prefence de M. l’Archevêque de Tours, Commiffaire nommé par le Roi pour affifter au Chapitre. Ensuite tous les Deputés ont fuivant l’usage prêté le ferment d’élire les plus dignes. Il s'agistoit donc alors de proceder à l’élection des Definiteurs & autres Officiers. Les Deputés devoient d’autant moins craindre d’être traverfés dans cette élećtion, que la canonicité du Chapitre avoit été reconnue & declarée en prefence du Commiffaire du Roi. Il étoit donc decidé, non feulement que les pouvoirs des Deputés étoient en regle, mais encore que les Deptués n'avoient aucun caractere fous pretexte duquel on pût les exclurre.

Cependant, le Commissaire du Roi leur a fucceffivement notifié deux ordres de Sa Majesté : par le premier, il est enjoint au Commissaire de veiller à ce que tous ceux qui composeront le Chaitre foient foumis à la Constitution Unigenitus & se conforment aux Declarations rendues à ce fujet.

Le fecond donne pouvoir au Commissaire de declarer dechus de la qualité de Deputés sous ceux qui refuferont de fe foumettre à l'acceptation qui leur fera propofée. 

Le Commissaire fe crut autorifé par ces ordres de prefenter aux Deputés une Formule d'acceptation concue en ces termes :

"Nous,fouffignés, nous nous foumettons de cœur & d'esprit à la Conftitution Unigenitus &c."

Il leur proposa de la figner, quoique, fes ordres n'exigeaffent qu'une fimple foumiffion, & que les Delcarations du Roi, Edits & Arrêts defendiffent d'exiger aucune fignature.

Sur le refus prefque général des Deputés, le Commissaire remit la SQeance au lendemain, dans une matiere de cette confequence ne leur laiffa que cet intervalle pour fe determiner.

Le lendemain, le Commiffaire ne tranvant pas les efprits mieux difpofés, fit differentes tentatives pour les ramener à fes vues & à la  fignature qu’il demandoit. D’abord il leur propofa s’ils ne vouloient pas figner comme Depu tés de leurs Provinces, de figner du moins comme Particuliers. Enfuite il projetta un Acte qui contenoit plusieurs modifications & reftrictions conçues en ces termes: " Nous declarons que nơus n’avons figné que comme Particuliers l’acceptation à nous propofée &c.”
     Le Commiffaire alla plus loin : il confentit que les deux Actes fuffent portés fur le Registre, mais avec la reftriction qu’ils refteroient detachés l’un de l’autre, & que l’on ne les confondroit pas dans un feul Acte. Pour en mieux affurer la divifion, le Commiffaire demandoit que  l’on fignât la Formule qu’il prefentoit & qui devoit lui refter, ne s’inquietant pas fi on figneroit ou non les modifications qui feroient mifes fur le Registre.

Tpis ces differens temperamens ne purent réunir les efprits. Le Commiffaire, pour les intimider, produifit un nouvel ordre du Roi qui lui permet de faire fortir du chapitre ceux qui refuferoient de fe soumettre. Il tira cette permiffion à la rigueur, & en fonfequence il fit fortir du chapitre 7. des Deputs qu'il declara dechus de cette qualité.

Malgré cette exclufion qui reduifit ke Chapitre à 25. Deptués, il s'en trouva encore 11. qui refuferent de figner la Formule prefentée, & qui voulurent en confequence de l'ordre fe retirer, par là, il ne resftoit plus que 14. Deputés dans le Chapitre.

Cette reduction engagea le Commissaire à adoucir fes ordres, & il propofa à ces 11. Refufans de refter & d'accepter la voix active, ce qu'ils ne crurent pas pouvoir faire, parce que leurs pouvoirs les rendoient capables de l'une & de l'autre voix : ils fortirent donc. Le Commiffaire pour faire plus d'impreffion & jetter l'alarme dans les efprits relegua enfuite les 7. premiers Deputes qu'il avoit exclus & les dispersa en differens Monaftères.

Les chofes en cet état, les 14. Acceptans prefumerent assez d'eux pour dire qu'ils étoient en droit de tenir le Chapitre & abuferent pour cela d'un Artcile des Conftitutions de la Confregation.

Ils communiqerent leur projet au Commiffaire qui de concert avec eux écrivit en Cour. Le Roi a accordé à leurs vœux un ordre qui les autorise à tenir entre eux le Chapitre : autorfation qui feule en prouve l'irregularité.

A la vue de fous ces faits, nous avons fait differentes proteftations & Remontrances.

I. Suivant nos Conftitutions le Chapitre doit être compofé de 33. Religieux, favoir du Pere Général, de deux affiftans, 6. Vifiteurs & quatre Deputes de chacune des fix Provinces : il s'eft trouvé reduit dans cette conjecture à 32. par la mort du Revernd Pere Géneral. C'eft fur ce principe que l'Assemblée a été déclarée canonique. Si le Commiffaire ne la jugeoit pas telle, il devoit donc empêcher cette declaration ; s'il a jugé qu'elle l'etoit, comment enfuite a-t-on fait une exclufion prefque univerfelle de ceux qui la compofoient, puifque c'étoit decider qu'ils ne pouvoient pas refter dans une Affemblée canonique ? Cette contradiction eft vifible. D'ailleurs fi lorfque les chofes étoies entieres l'Affeblées étoit canonique, comment peut-elle refter canonique lorfque de 32. on en exclut 18 ?

II. L'offre faite par le Commiffaire de la voix active aux 11. Refufans après l'exil des 7. premiers, n’a pu être acceptée : il y avoit trop de danger: ç’auroit été divifer les pouvoirs dont ils étoient chargés ; pouvoirs qui les rendoient capables de voix paffive comme de voix active : ç’auroit été fe mettre dans la necessité de faire tomber le choix fur les 14. Acceptans, & ils avoient fait ferment d’élire ceux qu’ils jugeroient les plus dignes. En reftant on auroit pu en conclurre ou qu’ils étoient Acceptans ou qu’ils étoient rebelles aux ordres du Roi : alternative dont les deux extrêmités leur ont paru également terribles. 

   III. Les Acceptans ne peuvent pretendre reprefenter toute la Congregation ni fe promettre qu’elle fe foumette, foit aux reglemens qu’ils pourront faire, foit aux Superieurs qu’ils pourroit nommer. Ces deux points supposent necesfairement un Chapitre canonique ; on ne peut transmettre une autorité qu’on n’a pas, & le defaut de pouvoir eft le plus grand de tous les defauts. 
Les Acceptans ne font chargés de porter les voeux qu’à peine de deux Provinces : toutes les autres par l’exil ou l’exclusion de leurs Deputés fe trouvent privées de voix & ne concourent plus. 

IV. Pour rendre plus évidente l’irregularité du pretendu Chapitre qui fe continue, nous avons remontré qu’il doit être composé de neuf Definiteurs, un Vicaire, trois Auditeurs des caufes, trois Scrutateurs, trois autres pour les Rits, deux Orateurs & un Depofitaire. Les Constitutions y font precifes, furtout quand tous les Deputés fe trouvent, comme en cette occafion, au jour marqué : comment donc a-t-on pu divifer ces fonćtions entre les 14 ? 22 Officiers fe trouvent donc reduits à 14. ou un même Religieux fe trouve à la fois exercer des fonctions que l’ufage n’a jamais confondus dans un même Sujet. 

V. En refufant de figner la Formule qui nous étoit prefentée, nous nous foumettions aux Declarations du Roi, aux Edits & Arrêts du Confeil & du Parlement, qui font inhibitions & defenfes d’exiger aucunes fignatures de nouveaux Formulaires. C’est cependant ce refus dont nous nous trouvons punis par l’exil de 7. Deputés, & par la privation de voix pafsive & l’exclusion de 11. autres Deputés. 
Dans ces circonstances nous croirions manquer aux Provinces qui nous ont chargés de leurs pouvoirs, fi nous ne reclamions pas contre un pareil renverfement de toutes nos Regles, Nous croirions manquer à notre Congregation, fi nous autorifions par notre filence une conduite d’un fi dangereux exemple, & qui nous alarme fi juftement fur l’avenir. Nous croirions manquer à ce qu’exige de nous le bon ordre de la Congregation, l’importance d’obferver fes Reglemens, furtout dans la tenue du Chapitre general dont émanent les pouvoirs de tous les Superieurs, la caufe de la Religion, celle de nos freres & notre confcience, fi nous ne prenions de juftes mesures pour reprimer tant d’abus. 
Ainfi renouvellant en tant que befoin eft ou feroit, toutes les Remontrances, declarations & oppositions que nous avons ci-devant faites contre ledit pretendu Chapitre, nous declarons tant pour nous que pour les autres Deputés exilés & exclus & les Religieux des Provinces, que nous appellons comme d'abus ; & nous nous refervons de nous pourvoir contre icelui pretendu Chapitre & tout ce qui y a été & pourroit être fait, par toutes les voies legitimes & canoniques, foit en poursuivant ledit Appel foit par la voie des Remontrances au Roi dans le tems le plus opportun & que la liberté pourra être rendue. Laquelle declaration nous avons notifiée aux Reverends Peres D. Hervé Menard &c, au nombre de 14. ci-deffus nommés, en parlant au Reverend Pere Dom René Laneau l’un deux, foidifant Definiteur & Secretaire du pretendu Definitoire, tant pour lui que pour le faire favoir à tous les ci-dessus nommés, lui en avons requis acte dans la forme convenable ; & en cas de refus, lui avons declaré que nous le prenions en tant qu’il étoit en nous au bas de la copie de la prefente declaration fignée de nous, pour nous fervir & valoir ce que de raifon, & la depofer en cas de befoin en tel Greffe ou depôt public que nous jugerons convenable. Fait & arrêté en l'Abbaye de Marmoutier-lès-Tours le 31. Juillet 1733. 

F. JEAN BIREE PRIEUR Deputé de la Province de Normandie. F. RENE THIERRI PRIEUR Député de la Province de Bretagne.

Adhésion de neuf moines de Jumieges aux protestations du prieur

ous soussignés Prêtres, Religieux de l'Abbaye de saint Pierre de Jumieges,  Ordre de Saint Benoît, Congregation de Saint Maur, adherons aux Remontrances, Protestations, Procès verbal, Declarations & Appel comme d'abus & tous Actes tandans à la conservation de nos droits, notifiés par le Reverends Peres Dom Jean Birée & Dom René Thierri le la Prevalais, tant pour eux que pour leurs Collegues & autres Religieux des Provinces de la Congregation, aux 14 Religieux pretendans seuls et à l'exclusion de tous autres, tenir le Chapitre general de ladite Congregation, sans que notre presente adhesion puis jamais autoriser les autres irregularités qui ont precedé ledit pretendu Chapitre, contre lesquelles nous avons reclamé & fait en tems & lieu nos très humbles remontrances, confirmons d'abondant l'Acte signé de nous le 7 Juin dernier lorsqu'on voulut proceder à l'élection d'un Conventuel & inseré dans le registre des Actes capitulaires, declarons en consequence ne pouvoir approuver & ratifier les jugemens portés par les susdits 14 Religieux, ni reconnoître devant Dieu pour Superieurs canoniquement élus, ceux que ledit prétendu Chapitre a nommés : donnons pouvoir par ces Presentes à (blanc), de, pour nous & en nos noms, deposer la presente adhesion dans tel Greffe ou depôt public qu'il jugera convenable & de la notifier à qui de droit pout nous servir & valoir ce que de raison. Fait ce 16  Août 1733.

F. François Le Tellier.
F Jean François Turquier.
F. François Raphael Bouillard.
F. Jean Louis Thierri.
F. Charles Marin Goujet.
F. Pierre du Crocq.
F. P. François de Martonne.

Nous soussignés Religieux de l'Abbaye de Saint Pierre de Jumieges, adherons &c. Comme dans l'Acte precedent. Fait en l'Abbaye de Saint Pierre de Jumieges le 18 Septembre 1733.

F. Pierre Ellie.
F. Louis Denis Hellot.

Un appel similaire fut signé conjointement à l'abbaye de Landevennec le 17 août 1733 pour appuyer la position des deux prieurs.

SOURCES
Nouvelles ecclésiastiques, 1738.
Nouveau supplément à l'histoire lilltéraire de la congrégation de Saint-Maur, vol. 1
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