Quand paraît la Terre Gémétique, de Deshayes, Jean-Baptiste Sauvan publie en Angleterre Picturesque Tour of the Seine from Paris to the Sea. Son article sur Jumièges est accompagné d'une magnifique gravure représentant des Normandes en coiffe contemplant l'abbaye depuis les hauteurs du hameau des Fontaines.

En descendant la rivière, la rive gauche jusqu'à Yville est couverte d'arbres fruitiers entrecoupés de chaumières. Le fruit, une fois récolté, est conditionné dans de longs paniers, envoyé par voie d'eau au Havre, et de là exporté en Angleterre.

La rive droite de Ducler se dresse en un promontoire audacieux, ou plutôt une péninsule couverte de bois et d'une végétation luxuriante à travers laquelle on approche de la célèbre abbaye de Jumièges ou Gemieges, en latin Gemeticus ou Gemmeticus. Trois étymologies de ce nom sont supposées. Certains le tirent de gemere, gémir; d'autres de gemma, parce que le sol brille par sa fertilité et l'abondance de ses fruits. Duplessis, dans sa description de la Haute Normandie (page 255), affirme que Gemeticum est dérivé du mot celte Wen ou Guen, ce qui signifie un endroit marécageux. Mabillon, et la plupart des auteurs qui ont écrit sur Jumièges, le décrivent comme un endroit charmant, abondant non seulement dans les produits de première nécessité, mais dans tout ce qui peut contribuer à la jouissance de la vie.

Après avoir pénétré dans un joli village éparpillé, le flanc nord des vénérables ruines éclate à la vue, protégé de la route par un large mur d'où l'on peut voir la plupart des principaux éléments. Ce qui reste de la chapelle de la Dame et du choeur, avec ses fenêtres pointues, annonce une date postérieure à l'érection du bâtiment principal. Un côté de la tour centrale, avec ses fenêtres circulaires et une tourelle plate, reste encore attaché au corps de l'église dont les murs sont presque parfaits. Le mur inférieur de la nef latérale est soutenu par des contreforts couronnés de clochetons: la partie supérieure, qui jaillit de la nef, est encore debout, avec ses huit fenêtres simples, à travers lesquelles on voit le côté sud, et les nuages qui passent; au-delà, de petits arbustes rampent le long de ses arcades et ondulent contre ses flancs. De cet endroit, les deux tours occidentales sont vues en perspective avec un grand avantage : elles sont, comme le bâtiment, de différentes époques et de différentes formes.

Le sous-sol, aussi haut que les murs de la nef, est plat; il continue ensuite en carré, avec deux rangées de fenêtres étroites, soutenues seulement par de simples piliers. Au-dessus de cette étage, la tour nord devient un octogone, avec des côtés irréguliers, et divisé en deux étages d'altitude inégale, avec des fenêtres circulaires de différentes dimensions. Le tout est surmonté d'une flèche octogonale conique. La flèche de la tour sud est un cône uni, et la dernièreportion seulement de ses deux compartiments supérieurs est octogonale. L'autre a quatre contreforts, avec une fenêtre circulaire entre chaque. En approchant de l'entrée ouest, sa simplicité est très frappante: elle est plutôt petite et circulaire. Les fenêtres à tête circulaire ci-dessus sont aussi simples que possible; et le porche est surmonté d'un simple pignon contenant trois meurtrières en forme de lancette. Les divisions de chaque côté, complétant le front, sont tout aussi nettes, et la porte et la fenêtre de chacune d'elles sont bloquées: leurs côtés sont surmontés par les tours.

En entrant dans la nef sans toit, de cent trente-quatre pieds de longueur, les colonnes, avec les arcs circulaires, et le triforium avec les fenêtres simples au-dessus, sont simples et impressionnants, semblant soutenir la voûte céleste. La pierre est de couleur claire et presque inoxydable. Les colonnes varient singulièrement, étant alternativement des piliers ronds et des piliers carrés: ces derniers sont flanqués de piliers semi-circulaires. En regardant le long de la vue, l'œil tombe sur les ruines du chœur et de la chapelle de la Dame. Ici la rapacité de l'homme a osé détruire, pour les seuls matériaux, ce que la main du temps avait épargné; et si ces ravages ne sont pas promptement contrôléss, ce reste de monachisme ne possédera bientôt plus de pierre pour marquer son site. 

La période de la fondation de Jumieges, ainsi que le fondateur, est un point sur lequel les écrivains sont en désaccord: certains attribuent la fondation de ce monastère au roi Dagobert, vers l'an 640; d'autres à son fils Clovis II. vers 660: tous s'accordent cependant pour dire que l'édifice a été élevé par la sollicitation de saint Philibert, qui fut le premier abbé, et qui se rendi tici avec soixante-dix moines seulement; mais on raconte que, en trente ans, la renommée de cette institution fut si étendue, que son successeur, saint Aicadrus, se trouva à la tête de neuf cents moines et de mille cinq cents serviteurs. Il continua à être l'un des monastères les plus célèbres de France, ses abbés jouissant de la confiance des souverains jusqu'en 841, alors qu'il était condamné à connaître un revers déplorable, à la suite des incursions des Normands. 

Ces envahisseurs pénétrèrent à Rouen, et, d'après Guillaume de Jumièges, dans leur retraite, peu de temps après leur arrivée, ils laissèrent derrière eux unembrasement de Rouen à la mer, brûlant la capitale et mettant le feu à l'abbaye de Jumièges. Dans leur seconde invasion, sous Ironside et Hastings, ils ont rasé cet édifice et dispersé les moines qui ont fui dans diverses directions; ceux qui se retirèrent en Flandre emportèrent avec eux les reliques de saint Aicadrus et de saint Hugues. Au dixième siècle, cependant, une autre structure est sortie des ruines, mais seulement pour tomber; et ce ne fut pas avant 1040 que l'édifice actuel fut commencé par Robert, second abbé de ce nom *: il fut achevé en 1066, lorsque la dédicace eut lieu en grande pompe.

* Cet abbé fut appelé à Londres et devint évêque de ce siège par Edouard le Confesseur, roi d'Angleterre. En 1050, nous le trouvons au siège de Canterbury, mais à la fin de l'année dépouillé de la dignité archiépiscopale, il est revenu à Jumieges où il est mort et a été enterré dans la choeur.

Guillaume le Conquérant, qui venait de rentrer de son expédition réussie en Angleterre, honora la cérémonie de sa présence: L'abbaye continua à recevoir des ajouts et des embellissements jusqu'au seizième siècle. Établie sous le règne de saint Benoît, l'abbaye de Jumièges fut, en 1617, annexée à la congrégation de Saint-Maur.

Jumièges, qui s'éleva de ses cendres après les dévastations des Normands, et dont les bâtiments furent épargnés pendant les guerres de religion au seizième siècle, ne put supporter les calamités de la révolution française. De cette époque datent le déclin et la chute de cette abbaye célèbre. Cette antique demeure de la religion chrétienne, cette retraite mystérieuse de l'amour, ce témoignage des austérités des pieux recluss et de la fragilité d'un grand roi, ne vaut guère mieux qu'un monceau de ruines. La salle des gardes de Charles VII. qui est encore un objet de curiosité, jouxtant les cloîtres qui furent reconstruits vers l'année 1530. C'est la seule relique des appartements choisis par ce prince entre le dortoir et l'infirmerie des moines. La belle Agnès Sorel, la célèbre maîtresse de Charles VII. résidait à Mesnil, à une lieue de l'abbaye, où elle mourut. Son corps a été enterré à Loches, mais son coeur et ses intestins ont été déposés selon son désir à Jumieges.

Le mausolée d'Agnès Sorel à Jumièges se trouvait dans l'une des chapelles de l'église, appelée par son nom.Il était de marbre noir, élevé à environ trois pieds au-dessus du pavement. Agnès y était représentée agenouillée, dans l'attitude de supplication, tenant dans ses mains un cœur qu'elle semblait offrir à la Mère de Dieu. Au pied du tombeau se trouvait un autre cœur de marbre, qui a été enlevé, ainsi que la statue, mais à quelle période n'est pas maintenant connu. Il y avait une inscription française à l'effet suivant: Ci git Damoiselle Agnès Surelle, en son vivant dame de beauté, d'Issoudun et de Vernon sur Seine, piteuse aux pauvres, dont trepassa le 9 Fevrier, 1449 *. François Ier a composé les lignes suivantes en son honneur:.

Plus de louange et honneur tu merite,
La cause étant de France recouvrer,
Que ce que peut dedans un cloitre ouvrer
Close nonnain, ou bien devot hermite.


* M. Turner nous apprend que «le tombeau lui-même resta intact jusqu'à la période de la Révolution, quand tout le mémorial fut enlevé, et même ses restes ne furent pas laissés en paix. La dalle de marbre noir qui les recouvrait, et qui portait sur ses bords l'inscription française à sa mémoire, existe encore, bien qu'elle ait changé de lieu et de destination. Les barbares qui pillèrent le couvent la vendirent avec le reste du pillage, et elle sert maintenant de seuil à une maison près du Mont aux Malades, à Rouen.
Les moines de Loches, et d'après certains écrivains, ceux de Jumièges, sollicitèrent la permission de Louis X d'enlever les restes d'Agnès Sorel pour un endroit moins exposé à la vue du public, bien qu'ils aient été si fiers de la recevoir du vivant de son royal amant. Louis approuva hautement leur délicatesse et leur accorda la permission d'enlever le tombeau d'Agnès Sorel, mais à la condition qu'ils restaurassent d'abord les propriétés données par cette maîtresse de Charles VII. à leur communauté. Est-il nécessaire d'ajouter que la tombe n'a pas été dérangée. Dans l'église Saint-Pierre de Jumièges, il y avait un monument appelé Tombeau des Enervés. Il était surélevé d'environ deux pieds au-dessus du sol et représentait deux personnes de distinction couchées sur le dos et vêtues de longues robes qui leur arrivaient jusqu'aux pieds. La sous-tunique, attachée à la poitrine par un fermoir de pierres précieuses, laissait le cou à nu.

La tête était découverte, mais entourée, à la manière d'un diadème, d'un bandeau parsemé de pierres précieuses; et les cheveux frisés et bouclés ne descendaient pas au-dessous des oreilles. Cette tombe a donné lieu à d'innombrables conjectures, et entre autres à l'histoire suivante, qui a été adoptée sans discussion par Dumoutier, Farin et quelques autres écrivains: Clovis II. avait fait énerver deux de ses fils, qui s'étaient rendus coupables de rébellion contre lui,autrement dit paralyser en leur coupant ou en leur brûlant les nerfs des cuisses et des jambes, il les a ensuite abandonnés à la dérive dans une barque sur la Seine. Les deux victimes de la cruauté paternelle arrivèrent ainsi à Jumieges, où elles furent recueillies par les moines qui leur payèrent les derniers devoirs. Cette fable n'est enregistrée par aucun historien authentique; mais une circonstance qui doit nous amener à le rejeter tout de suite, c'est que Clovis II mourut très jeune, ne laissant que des enfants encore en bas âge, et par conséquent incapables de se rebeller contre leur  père. Mabillon fut le premier à exposer cette absurdité, et il insinue (Annales Benedictini, Tome II page 290), que les personnages en question étaient plus probablement Tassilon, duc de Bavière, et son fils Théodore, qui, s'étant rebellés contre Charlemagne, furent vaincus, rasés et enfermés dans un monastère qui, selon lui et quelques autres écrivains, était l'abbaye de Jumièges. Cette version est fondée sur des faits enregistrés dans l'histoire.


La célèbre tourbe de Jumièges n'est pas à au village de ce nom, mais se trouve de l'autre côté de la Seine, dans le marais d'Horteauville. Le combustible qu'elle produit ne contient aucun principe minéral ou bitumineux, mais est le produit devégétaux qui s'accumulent et se décomposent depuis de nombreux siècles. On raconte que, en 1740, au moment du dégel, la partie dite du Haut Marais s'élevait et flottait comme une île au milieu des eaux environnantes; mais quand le dégel fut terminé,, cette masse mouvante a retrouvé son ancienne solidité.

La route mène directement de Jumièges à Caudebec; mais le piéton devrait descendre la colline, laissant un moulin à vent sur la droite. Au fond se trouve Yainville, avec une carrière de pierre très considérable, au-dessus de laquelle, sur les hauteurs, on embrasse une vue charmante. Une vaste étendue d'eau éclate à l'œil, égayée de vaisseaux étirant leur toile pour doubler le promontoire, sur lequel, comme montré dans la vue annexée, s'élève l'abbatiale d'un blanc pur, entourée par les collines ondulées touffetées de verdure, qui s'élèvent au loin dans des formes curieuses, de l'autre côté de la Seine, et accrochent sur leur toit les rayons du soleil qui s'éloigne. Les méandres maestueux de la rivière sont cachés par les bois qui habillent le pied de la colline;  mais ils sont encore parsemés par les voiles que l'on aperçoit entre les sommets des arbres Une riche variété se présente en  descendant la rivière vers Caudebec, qui, couronnée de collines, attire l'attention au loin. La sinuosité intermédiaire de la Seine, bordée en partie de bois luxuriant qui semble tirer de son sein, est vraiment délicieuse; les intervalles entre les arbres ne servent qu'à rehausser la beauté de la vue, par une riche exposition de prairies, qui semblent être coupées par de nombreuses rivières. Aucune déception n'est ressentie en descendant dans la vallée et en contournant la rivière, où les fermes, les chaumières et les vergers composent de petites scènes douces dans tous les sens.




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In proceeding down the river, the left bank to Iville is covered with fruit-trees, interspersed with cottages. The fruit, when gathered, is packed in long baskets, sent by water to Havre, and thence exported to England.

The right bank from Ducler rises into a bold headland, or rather peninsula, covered with wood and luxuriant vegetation, through which is the approach to the celebrated abbey of Jumieges or Gemieges, in Latin Gemeticus or Gemmeticus. Three etymologies of this name are assumed. Some derive it from gemere, to groan; others from gemma, because the soil glitters by its fertility and the abundance of its fruit. Duplessis, in his Description de la Haute Normandie (tom. ii. page 255) asserts that Gemeticum is derived from the Celtic word Wen or Guen, which signifies a marshy spot. Mabillon, and most of the authors who have written on Jumieges, describe it as a delightful place, abounding not only in the necessaries, but in all that can contribute to the enjoyment of life.

After entering a neat straggling village, the north side of the venerable ruins bursts upon the view, protected by a low wall from the road, from which most of its principal features may be seen to advantage. What remains of the Lady Chapel and the choir, with its pointed windows, bespeaks a date long subsequent to the erection of the main building. One side of the central tower, with its circular windows and a plain turret, still remains attached to the body of the church, the walls of which are nearly perfect. The lower wall of the side aisle is supported by buttresses crowned with pinnacles: the upper, springing from the nave, is yet standing, with its eight plain windows, through which is seen the south side, with the passing clouds; beyond, small shrubs creep along its brows, and wave against its sides. From this spot, the two western towers are seen in perspective to great advantage: they are, like the building, of different periods, and of different forms.

The basement, as high as the walls of the nave, is plain; it then continues square, with two tiers of narrow windows, supported only by simple pillars. Above this height, the north tower becomes an octagon, with irregular sides, and divided into two stories of unequal altitude, with circular windows of different dimensions. The whole is surmounted with a conical octagon spire. The spire of the south tower is a plain cone, and the last story only of its two upper compartments is octagon. The other has four buttresses, with a circular window between each. On approaching the west entrance, its simplicity is very striking : it is rather small and circular. The circularheaded windows above are as plain as possible; and the porch is surmounted by a simple gable, containing three lancet-shaped loopholes. The divisions on either side - completing the front are equally plain, and the door-way and window in each are blocked up: their sides are surmounted by the towers.

On entering the roofless nave, one hundred and thirty-four feet in length, the columns, with the circular arches, and the triforium with the single windows above, are simple and impressive, appearing to support the vault of heaven. The stone is of a light colour, and almost stainless. The columns vary in a singular manner, being alternately round pillars and square piers: the latter are flanked with semicircular pillars. In looking along the vista, the eye falls on the ruins of the choir and Lady Chapel. Here the rapacity of man has dared to destroy, for the sake of the materials only, what the hand of time had spared; and if these ravages be not speedily checked, this remnant of monachism will soon not possess a stone to mark its site.

The period of the foundation of Jumieges, as well as the founder, is a point on which writers disagree: some attribute the foundation of this monastery to King Dagobert, about the year 640; others to his son Clovis II. about 660: all agree, however, that the building rose by the solicitation of St. Philibert, who was the first abbot, and who repaired to it with seventy monks only; but it is related that, in thirty years, the fame of this institution was so widely extended, that his successor, St. Aicadrus, found himself at the head of nine hundred monks and fifteen hundred attendants. It continued to be one of the most celebrated monasteries in France, its abbots enjoying the confidence of the sovereigns, till the year 841, when it was doomed to experience a deplorable reverse, in consequence of the incursions of the Normans.

These invaders penetrated to Rouen, and, according to William of J umieges, on their retreat, a short time only after their arrival, they left a blaze behind them from Rouen to the sea, burning the capital, and setting fire to the abbey of Jumieges. In their second invasion, under Ironside and Hastings, they levelled this edifice with the ground, and dispersed the monks, who fled in various directions; those who retired to Flanders taking with them the relics of St. Aicadrus and St. Hugh. In the tenth century, however, another structure rose from the ruins, but only to fall; and it was not till 1040 that the present edifice was commenced by Robert, second abbot of that name*: it was completed in 1066, when the dedication took place with great pomp.

* This abbot was invited to London, and made bishop of that see by Edward the Confessor, King of England. In 1050 we find him translated to the see of Canterbury, but at the end of that year stripped of the archiepiscopal dignity, when he returned to Jumieges, where he died, and was buried in the choir.

William the Conqueror, who had just returned from his successful expedition to England, honoured the ceremony with his presence: it continued to receive additions and embellishments up to the sixteenth century. Established under the rule of St. Benedict, the abbey of Jumieges was, in 1617, annexed to the congregation of St. Maur.

Jumieges, which rose from its ashes after the devastations of the Normans, and whose buildings were spared during the wars of religion in the sixteenth century, could not withstand the calamities of the French revolution. From that period date the decline and fall of this celebrated abbey. This ancient abode of the Christian religion, this mysterious retreat of love, this witness of the austerities of pious recluses, and of the frailty of a great king, is now little better than a heap of ruins. The hall of the guards of Charles VII. which is still an object of curiosity, adjoined the cloisters, which were rebuilt about the year 1530. It is the only relic of the apartments chosen by that prince between the dormitory and the infirmary of the monks. The fair Agnes Sorel, the celebrated mistress of Charles VII. resided at Mesnil, a league from the abbey, where she died. Her body was interred at Loches, but her heart and intestines were deposited by her desire at Jumieges.

The mausoleum of Agnes Sorel at Jumieges was in one of the chapels of the church, called after her name. It was of black marble, raised about three feet above the pavement. Agnes was represented upon it kneeling, in the attitude of supplication, and holding in her hands a heart, which she seemed to be offering to the Mother of God. At the foot of the tomb was another heart of marble, which has been removed, as well as the statue, but at what period is not now known. There was a French inscription to the following, effect: Cigit Damoiselle Agnès Surelle, en son vivant dame de beauté, d'Issoudun et de Vernon sur Seine, piteuse aur pauvres,  laquelle trepassa le 9 Fevrier, 1449*. Francis I. composed the following lines in honour of her  :

Plus de louange et honneur tu merite,
La cause étant de France recouvrer,
Que ce que peut dedans un cloitre ouvrer
Close nonnain, ou bien devot hermite.

* Mr. Turner informs us, that “the tomb itself, with various brasses inlaid upon it, remained undisturbed till the period of the Revolution, when the whole memorial was removed, and even her remains were not suffered to rest in peace. The slab of black marble which covered them, and which bore upon its edges the French inscription to her memory, is still in existence, though it has changed its place and destination. The barbarians who pillaged the convent sold it with the rest of the plunder, and it now serves as a threshold to a house near the Mont aux Malades, at Rouen.”

The monks of Loches, and according to some writers, those of Jumieges, solicited permission of Louis XI. to remove the remains of Agnes Sorel into a situation less exposed to public view, though they had been so proud to receive them in the lifetime of her royal lover. Louis highly approved of their delicacy, and granted them permission to remove the tomb of Agnes Sorel, but on condition that they should first restore the estates given by that mistress of Charles VII. to their community. It is scarcely-necessary to add, that the tomb was not disturbed. In the church of St. Pierre at Jumieges, there was a monument called Tombeau des Enervés. It was raised about two feet above the floor, and represented two persons of distinction lying on their backs, and clad in long robes, which reached to their feet. The under tunic, fastened at the breast by a clasp of precious stones, left the neck bare.

The head was uncovered, but encompassed, in the manner of a diadem, with a bandeau studded with precious stones; and the hair, frizzed and curled, did not descend below the ears. This tomb has given rise to numberless conjectures, and among the rest to the following story, which has been adopted without discussion by Dumoutier, Farin, and some other writers: Clovis II. having caused two of his sons, who were guilty of rebellion against him, to be made enervés, that is, to be hamstrung, by cutting or burning the sinews of the thighs and legs, afterwards turned them adrift by themselves in a boat upon the Seine. The two victims of paternal cruelty arrived in this manner at J umieges, where they were taken out by the monks, who paid them the last duties. This fable is not recorded by any authentic historian; but a circumstance that ought to induce us to reject it at once is, that Clovis II. died very young, leaving none but children still in their infancy, and who Were consequently incapable of rebelling against their father. Mabillon was the first to expose this absurdity, and he insinuates (Annales Benedictini, tom. ii. page 290), that the enerves in question were more probably Tassilo, Duke of Bavaria, and his son Theodore, who, having rebelled against Charlemagne, were vanquished, shaven, and confined in a monastery, which, according to him and some other writers, was the abbey of Jumieges. This version is founded on facts recorded in history.

The celebrated turf-moss of Jumieges is not at the place of that name, but lies on the other side of the Seine, in the marsh of Horteauville. The fuel which it yields contains no mineral or bituminous principle, but is the produce of vegetables that have been accumulating and decomposing for many ages. It is related, that in 1740, at the time of the thaw, the part called the Haut Marais became so undermined, that it rose, and floated like an island in the midst of the surrounding waters; but when the latter settled, this moving mass recovered its former solidity.

The road leads direct from Jumieges to Caudebec; but the pedestrian should proceed down the hill, leaving a windmill to the right. In the bottom lies Yainville, with a very considerable stone-quarry, above which, on the heights, is a charming view. An expanse of water bursts upon the eye, enlivened with vessels stretching their canvas to double the headland, on which, as shewn in the annexed view, rises the chaste white abbatial structure, relieved by the soft-tinted undulating hills, clothed with short tufted verdure, that rise in curious forms in the distance, on the other side of the Seine, catching on their roof-like tops the rays of the departing sun. The majestic sweeps of the river are hidden by the wood that clothes the foot of the hill; but still it is pleasingly studded by the number of sails, of which occasional glimpses are caught between the tops of the trees. A rich variety presents itself on turning round, and looking down the river towards Caudebec, which, crowned with hills, catches the eye in the distance. The intervening sinuosity of the Seine, bordered in part with luxuriant wood that seems to shoot from its bosom, is truly delightful; the intervals between the trees serving only to heighten the beauty of the view, by a rich display of meadows, that seem to be intersected by many rivers. No disappointment is felt on descending into the valley and skirting the river, where farms, straggling cottages, and orchards compose sweet little scenes in every direction.