Par Laurent Quevilly
Au
fil des ans...
Epinay est le berceau de la famille d’Epinay, dite encore des Hayes, connue aujourd’hui sous le nom d’Epinay-Saint-Luc. Elle blasonne d'argent, au chevron d'azur, chargé de onze besants d'or.
940 : l’église primitive et un tiers du village sont vendus à l’abbaye de Jumièges.
1066. Un seigneur d’Epinay est aux côtés de Guillaume Le Conquérant à Hastings.
Au moyen-âge, les habitants d'Epinay avait toute franchise pour piéger les petits oiseaux à l'aide de filets trainants dans les clairières de la forêt du Trait.
1156 : mention de Spinetum, le lieu où se trouvent des épines.
1165-1183 : existence d’un certain L. de Espineto.
XIIIe siècle : la population est de 80 feux, soit environ 400 Spiniciens.
1486 : le fief de haubert est tenu du roi et dépend de la baronnie de Duclair. Vers cette époque, des écoles sont mentionnées à Epinay.
5 juin 1498 : mort de Guillaume de Limes, sieur d'Epinay, du Bois-Guéroult et de Trubleville. Dans une ferme proche de l'abbaye de Jumièges, l'abbé Cochet découvrira sa dalle funéraire en 1860. Le nom de sa femme est également gravé, Alix de Courcy, sans date...
14 février 1535 : Baptiste Le Chandelier, seigneur d'Epinay, conseiller au Parlement de Rouen de 1519 à 1549, marie sa fille Catherine à Georges Le Brun, écuyer, seingeur de Boisguillaume, conseiller au Parlement de 1543 à 1567.
XVIe siècle : l’abbaye de Jumièges est propriétaire du fief nommé La cour d’Epinay. Il est vendu en 1577 à noble homme Martin d'Epinay, dit Deshaies, sieur dudit lieu et de Bosc-Guéroult.
1604. A Rouen, par la grâce du privilège de saint Romain, on libéra Nicolas du Toupin, sieur d'Orival, de la paroisse de Trouville-en-Caux, âgé de 33 ans. Parmi ses méfaits, l'un concerne notre région. Une compagnie de soldats à pied, commandée par le capitaine Levasseur, était venue à Epinay-sur-Duclair. Cinq de ces soldats allèrent loger dans un moulin, où ils commirent telles cruautés que le meunier alla implorer l'assistance des sieurs du Mesnil-Vassé, du Manoir et du Toupin. Les voilà qui rappliquent aussitôt et Du Toupin, voyant un de ces soldats le menacer de sa pique, le tua d'un coup de pistolet.
1622. La terre d'Epinay est retraite au profit de l'abbaye de Jumièges.
1653 : l’abbaye de Jumièges cède son fief d'Epinay à Charles Labbé en échange de la terre de la Douyère, à Duclair.
19
juin 1717 :
une visite de l'église
révèle le mauvais
état de la statue équestre de saint Martin,
près
du maître-autel. Des réparations seront
engagées.
1754 : On délibère sur les réparations à faire à l'église.
1755, déplacement des fonts baptismaux. – Subhastation des bancs.
1756, bancs et chaire à prêcher exécutés par M. Fontaine, menuisier.
1758, on paie à M. Dusaux, peintre doreur, 30 livres, pour avoir peint l’image de saint Martin, les portes de l’église, les bâtons du dais cl de la croix et le chandelier du cierge pascal et pour avoir marqué les bancs ; – à Antoine Garey, matifideur, 32 livres 5 sous, pour 10 journées de son ouvrage à blanchir la nef, et pour les matériaux.
1761, à Madame Besongne, pour la reliure de 3 livres de chant, fourniture d’un missel
et sinet, 49 livres 13 sous.
26 décembre 1762, réparations à l’école.
1765, travaux au clocher.
1766 : Jean Chantin, agriculteur d’Epinay, possède aussi des terres à Yainville.
29 juin 1766, Jean Lesueur, charpentier, de Saint-Thomas-la-Chaussée, entrepreneur des travaux du clocher.
1772, l’église, qui était couverte en tuile, le sera en ardoise.
1776, réparations au portail de l’église.
1778 : Nicolas Chantin, 1600 livres de revenus, exploite quelque 100 acres de terre, achat d’une bannière chez Mme Neveu, 96 livres.
1781, le berceau de l’église, qui était à jour, sera revêtu d’un lambris en bois de sap.
26 septembre 1784, sur la proposition du curé, on offrira son banc et celui de M. Jores aux confrères de la confrérie de saint Martin, établie en 1660, plus tard abandonnée, et dont le rétablissement paraissait utile afin de pourvoir à la sépulture des paroissiens. – Curés de la paroisse, Dessaux, N. Levesque.
Dimanche 15 mai 1785, les propriétaires et habitants, assemblés en état de commun art porche de l’église, issue des vêpres, consentent à ce que le vicaire aille dire la messe à la chapelle du Mesnil-Varin, à condition que Mme de Valory voudra bien fournir à sa place un capucin pour continuer à dire une première messe, fêtes et dimanches, en l’église paroissiale. – Attendu le vol commis dans l’église, on mettra des fermants aux croisées pour la sûreté d’icelle.
8 juillet 1785, le vicaire continuera à dire la messe pour M. le comte et Mme la comtesse de Valory, jusqu’à la Saint-Michel.
2 juillet 1786, la Charité n’avait point de croix : on l’autorise à en acheter une pour 80 livres.
20 octobre 1787, le bedeau expose que les cloches sonnent difficilement parce qu’elles ne sont point en équilibre et que les pigeons, ayant un libre accès dans le clocher, gâtent tout par leurs immondices.
1787 encore : Fondation faite par Marie- Catherine-Charlotte Denis, veuve de Jean-Charles Alexandre, sieur du Bourg, pour la réception d'un pauvre de cette paroisse à l'hôpital général de Rouen.
6 février 1793 : Louis Andrieu est nommé maire. Sa succession reste à dater avec précision parmi les noms qui suivent : François Joseph Hurard,Louis Roger, Pierre Saillard, Jean Bertin, Jean Chantin.
1795 : Épinay est attaché au 19e canton de la Seine-Inférieure, celui de Fréville où siège un de ses délégués.
24 avril 1797 : Etienne Le Mettais maire.
20 avril1798 : Thomas Frémont maire.
20 avril 1799 : Jean Neveu maire.
Epinay comptait quelques propriétaires nobles : Titaire de Glatigny, Le Boucher de la Giffarderie, Compoint du Boulhard.
1800 : Exit le canton de Fréville. Epinay est rattaché à celui de Duclair.
1802 : Etienne Mettais achève son mandat de maire le 2 novembre
1815. L'église est la proie des flammes dans la nuit du 8 au 9 mai 1815.
14 septembre 1835 : naissance de Joseph Tribouillard, pédagogue exemplaire, principal du collège de Dieppe jusqu'en1896. Il est notamment l'auteur d'une histoire illustrée des grands voyages adaptée de récits anglais. Bachelier à 20 ans, il fut instituteur adjoint à Sotteville, maître d'études au collège du Havre, aspirant répétiteur au lycée de Rouen. Là, il va gravir les échelons.
Sa fiche dans le dictionnaire biographique de 1892 :
Tribouillard (Joseph), né à Epinay sur Duclair, le 14 septembre 1835. Officier de l'Instruction publique, Principal du collège de Dieppe, secrétaire général honoraire de la Société normande de géographie, a publié : Histoire illustrée des Grands Voyages au XIXe siècle. Admis par la Comm. des Biblioth. popul. et scolaires. — Réforme de l'exploitation commerciale des chemins de fer. — Suppression de la mendicité. — De Paris à Lyon par l’Alsace, la Suisse, l’Italie et les bords de la Méditerranée. Admis par la Comm. des Biblioth. popul. et scolaires. — Dieppe et ses environs. — Dans le Bull, de la Soc. libre d’Emul. du Comm. et de l'Indust. de la Seine-Inf., dont il a été vice-président : Not. sur Machiavel. — Etude sur les Grèves. — L’Algérie, sa situation actuelle, son avenir, etc.
1840 : Mme Lesain, veuve de l'ancien maire d'Yainville, acquiert une ferme de 25 ha.
1841 : l'instituteur a pour nom Desmaret. M. Chantin, avait alors 300 moulons à l'engrais assez bons. Il cultive la betterave et la carotte avec beaucoup de soin sur une assez grande étendue. Là Société centrale d'agriculture lui décerne une médaille d'argent.
1843 : Charrues fonctionnant le mieux. Premier prix, mérité par la charrue de M. Chantin, cultivateur à Épinay. Il a obtenu une mention honorable. (Société centrale d'agriculture).
1848 Pierre Chantin, conseiller municipal depuis 15 ans, devient maire. Il le restera jusqu’à sa mort, le 12 décembre 1882, étant le doyen des maires de Seine-Inférieure.

La Presse, 2 janvier 1855.
1864 : Legs faits par la dame veuve Houel : 1° à la fabrique, au prêtre desservant et à la commune d'Epinay-sur-Duclair (Seine-Inférieure), une rente de deux cent vingt francs à charge de services religieux et dans l'intérêt des pauvres ; 2° aux pauvres de la même commune , deux cents francs pour leur être distribués.
1886 : La commune qui avait acheté l'ancien presbytère connu sous le nom de maison Baudribos le démolit pour y faire un jardin. Elle entreprend bientôt la construction d'un nouveau presbytère à proximité.
20 juillet 1888 : la commission des Antiquités se réunit. Par sa lettre du 30 juin dernier, M. le Préfet soumet à l'examen de la Commission la délibération du conseil municipal d'Epinay-sur-Duclair, en date du 12 du même mois, qui conclut à l'enlèvement de la toiture du porche de l'église de cette commune, et au démontage des parties qui menacent ruine. La municipalité reconnaît d'ailleurs l'intérêt réel que présente ce petit édifice, et réserve la question de sa restauration ; mais elle constate l'urgence de faire cesser tout danger, et rappelle que le fronton s'est écroulé il y a six ans.
M. de la Serre, qui a vu ce porche, explique que l'édicule est de petite dimension : ses pilastres cannelés, en pierre tendre, bien que fort dégradés, n'en sont pas moins dignes d'attention.
Sur un ensemble d'observations présentées par MM. de Beaurepaire, P. Baudry, Bouctot, Maillet du Boullay, et l'abbé Tougard, la Commission considérant qu'il ne s'agit que d'un simple classement départemental, que les porches deviennent chaque jour plus rares, que l'abbé Cochet a fait valoir le mérite artistique de celui d'Epinay, et qu'enfin le classement est
le meilleur, moyen de préserver de toute destruction ces curieuses dépendances de nos églises, émet le voeu, conformément à l'avis de M. le Président, que la délibération du Conseil municipal d'Epinay soit prise en considération, et demande à M. le Préfet de bien vouloir classer le porche de cette église au nombre des monuments historiques.
11 octobre 1888 : le porche de l'église est classé.
31 octobre : nouvelle séance de la commission des Antiquités : Le Secrétaire explique alors qu'il avait averti M. le Curé d'Epinay de la délibération de la Commission au sujet du porche de son église. M. l'abbé Blanquet a répondu le 2 5 juillet qu'il se préoccupait depuis longtemps, malgré une forte opposition locale, de la restauration decet édicule. Grâce au concours de M. Lair,ancien maire de Fréville, il venait de réunir une somme d'environ 500 fr. Il se propose de restaurer également le calvaire du cimetière, « plus ancien et mieux conservé » que le porche. Il signalé en même temps, comme « très anciennes et remarquables » les portes de l'église où sont sculptés le. martyr de saint Etienne, et le trait si connu de la charité de saint Martin.
17 juin 1893 : le calvaire du cimetière est classé.
26 juillet 1894 : Un très violent orage a éclaté, lundi dernier vers trois heures-et demie de l'après-midi, sur la commune d'Epinay-sur-Duclair (Seine-Inférieure). Pendant près de cinq minutes une tempête de grêlons est tombée et a tout détruit. Il ne reste absolument rien sur les terres, tout a été complètement haché: blés, avoines, orges, pommes, etc. Les pertes se chiffrent par plusieurs centaines de mille francs. La désolation est générale; c'est la misère et une ruine complète, sinon pour tous, du moins pour un grand nombre de petits cultivateurs qui sont aujourd'hui sans aucunes ressources; aussi compte-t-on sur des secours immédiats de la part du département et de l'Etat.
Le calvaire du cimetière fut gravement endommagé par la foudre.
Années 20 : Alfred Hébert est maire.
15 juin 1926 : commission des Antiquités. Communication d'un dossier concernant le porche d'Epinay-sur-Duclair, qui est en très mauvais état, de même que la toiture de l'église. Le devis des réparations s'élève à 5.700 francs ; une souscription dépasse 3.000 francs ; il reste à trouver un peu plus de 2.000 francs. Avis favorable sera donné au bureau de la 2e Division.
1940 : Rabady remplace Hébert à la mairie. Ce dernier quitte la commune.
1941 : Georges Pécot maire. En septembre, un avion est abattu au dessus d'Epinay. Louis Billet est alors prisonnier de guerre. De même que René Lemarchand...
Juillet 1943 : sur les prairies de Louis Carpentier et Rabady, les Allemands édifient des installations. Il y a là 400 soldats, 300 ouvriers français. Ce qui est difficile à absorber par la population. Sans parler des réquisitions. Jusqu’à dix chevaux et voitures chaque jour. Les matériaux de construction sont transportés depuis Duclair.
1945 : Léon Bersoult est élu maire.
1945 : démission de Léon Bersoult, remplacé par Emile Berneval.
1989 : Denise Carpentier, agricultrice, est élue maire.
2008 : élection de Jean-Jacques Crochemore.
SOURCES
Géographie de la Seine-Inférieure, Bunel & Tougard, 1879.
Gilbert Fromager (préface de Charles Carré), Le Canton de Duclair à l'aube du XXe siècle, Duclair, 1986.
Gilbert Fromager, Le Canton de Duclair 1925-1950, Duclair, 1993, 204 p.
Philippe Gaury, Histoire d'Epinay-sur-Duclair, chez l'auteur
« Épinay-sur-Duclair », dans Le Patrimoine des communes de la Seine-Maritime, Éditions Flohic, coll. « Le Patrimoine des communes de France », Charenton-le-Pont, 1997, 1389 p) vol. 1, p. 427
Epinay est le berceau de la famille d’Epinay, dite encore des Hayes, connue aujourd’hui sous le nom d’Epinay-Saint-Luc. Elle blasonne d'argent, au chevron d'azur, chargé de onze besants d'or.
940 : l’église primitive et un tiers du village sont vendus à l’abbaye de Jumièges.
1066. Un seigneur d’Epinay est aux côtés de Guillaume Le Conquérant à Hastings.
Au moyen-âge, les habitants d'Epinay avait toute franchise pour piéger les petits oiseaux à l'aide de filets trainants dans les clairières de la forêt du Trait.
1156 : mention de Spinetum, le lieu où se trouvent des épines.
1165-1183 : existence d’un certain L. de Espineto.
XIIIe siècle : la population est de 80 feux, soit environ 400 Spiniciens.
1486 : le fief de haubert est tenu du roi et dépend de la baronnie de Duclair. Vers cette époque, des écoles sont mentionnées à Epinay.
5 juin 1498 : mort de Guillaume de Limes, sieur d'Epinay, du Bois-Guéroult et de Trubleville. Dans une ferme proche de l'abbaye de Jumièges, l'abbé Cochet découvrira sa dalle funéraire en 1860. Le nom de sa femme est également gravé, Alix de Courcy, sans date...
14 février 1535 : Baptiste Le Chandelier, seigneur d'Epinay, conseiller au Parlement de Rouen de 1519 à 1549, marie sa fille Catherine à Georges Le Brun, écuyer, seingeur de Boisguillaume, conseiller au Parlement de 1543 à 1567.
XVIe siècle : l’abbaye de Jumièges est propriétaire du fief nommé La cour d’Epinay. Il est vendu en 1577 à noble homme Martin d'Epinay, dit Deshaies, sieur dudit lieu et de Bosc-Guéroult.
1604. A Rouen, par la grâce du privilège de saint Romain, on libéra Nicolas du Toupin, sieur d'Orival, de la paroisse de Trouville-en-Caux, âgé de 33 ans. Parmi ses méfaits, l'un concerne notre région. Une compagnie de soldats à pied, commandée par le capitaine Levasseur, était venue à Epinay-sur-Duclair. Cinq de ces soldats allèrent loger dans un moulin, où ils commirent telles cruautés que le meunier alla implorer l'assistance des sieurs du Mesnil-Vassé, du Manoir et du Toupin. Les voilà qui rappliquent aussitôt et Du Toupin, voyant un de ces soldats le menacer de sa pique, le tua d'un coup de pistolet.
1622. La terre d'Epinay est retraite au profit de l'abbaye de Jumièges.
1653 : l’abbaye de Jumièges cède son fief d'Epinay à Charles Labbé en échange de la terre de la Douyère, à Duclair.

1754 : On délibère sur les réparations à faire à l'église.
1755, déplacement des fonts baptismaux. – Subhastation des bancs.
1756, bancs et chaire à prêcher exécutés par M. Fontaine, menuisier.
1758, on paie à M. Dusaux, peintre doreur, 30 livres, pour avoir peint l’image de saint Martin, les portes de l’église, les bâtons du dais cl de la croix et le chandelier du cierge pascal et pour avoir marqué les bancs ; – à Antoine Garey, matifideur, 32 livres 5 sous, pour 10 journées de son ouvrage à blanchir la nef, et pour les matériaux.
1761, à Madame Besongne, pour la reliure de 3 livres de chant, fourniture d’un missel
et sinet, 49 livres 13 sous.
26 décembre 1762, réparations à l’école.
1765, travaux au clocher.
1766 : Jean Chantin, agriculteur d’Epinay, possède aussi des terres à Yainville.
29 juin 1766, Jean Lesueur, charpentier, de Saint-Thomas-la-Chaussée, entrepreneur des travaux du clocher.
1772, l’église, qui était couverte en tuile, le sera en ardoise.
1776, réparations au portail de l’église.
1778 : Nicolas Chantin, 1600 livres de revenus, exploite quelque 100 acres de terre, achat d’une bannière chez Mme Neveu, 96 livres.
1781, le berceau de l’église, qui était à jour, sera revêtu d’un lambris en bois de sap.
26 septembre 1784, sur la proposition du curé, on offrira son banc et celui de M. Jores aux confrères de la confrérie de saint Martin, établie en 1660, plus tard abandonnée, et dont le rétablissement paraissait utile afin de pourvoir à la sépulture des paroissiens. – Curés de la paroisse, Dessaux, N. Levesque.
Dimanche 15 mai 1785, les propriétaires et habitants, assemblés en état de commun art porche de l’église, issue des vêpres, consentent à ce que le vicaire aille dire la messe à la chapelle du Mesnil-Varin, à condition que Mme de Valory voudra bien fournir à sa place un capucin pour continuer à dire une première messe, fêtes et dimanches, en l’église paroissiale. – Attendu le vol commis dans l’église, on mettra des fermants aux croisées pour la sûreté d’icelle.
8 juillet 1785, le vicaire continuera à dire la messe pour M. le comte et Mme la comtesse de Valory, jusqu’à la Saint-Michel.
2 juillet 1786, la Charité n’avait point de croix : on l’autorise à en acheter une pour 80 livres.
20 octobre 1787, le bedeau expose que les cloches sonnent difficilement parce qu’elles ne sont point en équilibre et que les pigeons, ayant un libre accès dans le clocher, gâtent tout par leurs immondices.
1787 encore : Fondation faite par Marie- Catherine-Charlotte Denis, veuve de Jean-Charles Alexandre, sieur du Bourg, pour la réception d'un pauvre de cette paroisse à l'hôpital général de Rouen.
6 février 1793 : Louis Andrieu est nommé maire. Sa succession reste à dater avec précision parmi les noms qui suivent : François Joseph Hurard,Louis Roger, Pierre Saillard, Jean Bertin, Jean Chantin.
1795 : Épinay est attaché au 19e canton de la Seine-Inférieure, celui de Fréville où siège un de ses délégués.
24 avril 1797 : Etienne Le Mettais maire.
20 avril1798 : Thomas Frémont maire.
20 avril 1799 : Jean Neveu maire.
Epinay comptait quelques propriétaires nobles : Titaire de Glatigny, Le Boucher de la Giffarderie, Compoint du Boulhard.
1800 : Exit le canton de Fréville. Epinay est rattaché à celui de Duclair.
1802 : Etienne Mettais achève son mandat de maire le 2 novembre
1815. L'église est la proie des flammes dans la nuit du 8 au 9 mai 1815.
14 septembre 1835 : naissance de Joseph Tribouillard, pédagogue exemplaire, principal du collège de Dieppe jusqu'en1896. Il est notamment l'auteur d'une histoire illustrée des grands voyages adaptée de récits anglais. Bachelier à 20 ans, il fut instituteur adjoint à Sotteville, maître d'études au collège du Havre, aspirant répétiteur au lycée de Rouen. Là, il va gravir les échelons.
Sa fiche dans le dictionnaire biographique de 1892 :
Tribouillard (Joseph), né à Epinay sur Duclair, le 14 septembre 1835. Officier de l'Instruction publique, Principal du collège de Dieppe, secrétaire général honoraire de la Société normande de géographie, a publié : Histoire illustrée des Grands Voyages au XIXe siècle. Admis par la Comm. des Biblioth. popul. et scolaires. — Réforme de l'exploitation commerciale des chemins de fer. — Suppression de la mendicité. — De Paris à Lyon par l’Alsace, la Suisse, l’Italie et les bords de la Méditerranée. Admis par la Comm. des Biblioth. popul. et scolaires. — Dieppe et ses environs. — Dans le Bull, de la Soc. libre d’Emul. du Comm. et de l'Indust. de la Seine-Inf., dont il a été vice-président : Not. sur Machiavel. — Etude sur les Grèves. — L’Algérie, sa situation actuelle, son avenir, etc.
1840 : Mme Lesain, veuve de l'ancien maire d'Yainville, acquiert une ferme de 25 ha.
1841 : l'instituteur a pour nom Desmaret. M. Chantin, avait alors 300 moulons à l'engrais assez bons. Il cultive la betterave et la carotte avec beaucoup de soin sur une assez grande étendue. Là Société centrale d'agriculture lui décerne une médaille d'argent.
1843 : Charrues fonctionnant le mieux. Premier prix, mérité par la charrue de M. Chantin, cultivateur à Épinay. Il a obtenu une mention honorable. (Société centrale d'agriculture).
1848 Pierre Chantin, conseiller municipal depuis 15 ans, devient maire. Il le restera jusqu’à sa mort, le 12 décembre 1882, étant le doyen des maires de Seine-Inférieure.
La Presse, 2 janvier 1855.
1864 : Legs faits par la dame veuve Houel : 1° à la fabrique, au prêtre desservant et à la commune d'Epinay-sur-Duclair (Seine-Inférieure), une rente de deux cent vingt francs à charge de services religieux et dans l'intérêt des pauvres ; 2° aux pauvres de la même commune , deux cents francs pour leur être distribués.
1886 : La commune qui avait acheté l'ancien presbytère connu sous le nom de maison Baudribos le démolit pour y faire un jardin. Elle entreprend bientôt la construction d'un nouveau presbytère à proximité.
20 juillet 1888 : la commission des Antiquités se réunit. Par sa lettre du 30 juin dernier, M. le Préfet soumet à l'examen de la Commission la délibération du conseil municipal d'Epinay-sur-Duclair, en date du 12 du même mois, qui conclut à l'enlèvement de la toiture du porche de l'église de cette commune, et au démontage des parties qui menacent ruine. La municipalité reconnaît d'ailleurs l'intérêt réel que présente ce petit édifice, et réserve la question de sa restauration ; mais elle constate l'urgence de faire cesser tout danger, et rappelle que le fronton s'est écroulé il y a six ans.
M. de la Serre, qui a vu ce porche, explique que l'édicule est de petite dimension : ses pilastres cannelés, en pierre tendre, bien que fort dégradés, n'en sont pas moins dignes d'attention.
Sur un ensemble d'observations présentées par MM. de Beaurepaire, P. Baudry, Bouctot, Maillet du Boullay, et l'abbé Tougard, la Commission considérant qu'il ne s'agit que d'un simple classement départemental, que les porches deviennent chaque jour plus rares, que l'abbé Cochet a fait valoir le mérite artistique de celui d'Epinay, et qu'enfin le classement est
le meilleur, moyen de préserver de toute destruction ces curieuses dépendances de nos églises, émet le voeu, conformément à l'avis de M. le Président, que la délibération du Conseil municipal d'Epinay soit prise en considération, et demande à M. le Préfet de bien vouloir classer le porche de cette église au nombre des monuments historiques.
11 octobre 1888 : le porche de l'église est classé.
31 octobre : nouvelle séance de la commission des Antiquités : Le Secrétaire explique alors qu'il avait averti M. le Curé d'Epinay de la délibération de la Commission au sujet du porche de son église. M. l'abbé Blanquet a répondu le 2 5 juillet qu'il se préoccupait depuis longtemps, malgré une forte opposition locale, de la restauration decet édicule. Grâce au concours de M. Lair,ancien maire de Fréville, il venait de réunir une somme d'environ 500 fr. Il se propose de restaurer également le calvaire du cimetière, « plus ancien et mieux conservé » que le porche. Il signalé en même temps, comme « très anciennes et remarquables » les portes de l'église où sont sculptés le. martyr de saint Etienne, et le trait si connu de la charité de saint Martin.
La Commission charge son Secrétaire de
donner aux autorités locales les instructions
nécessaires pour que l'arrêté-de
classement obtienne, son effet le plus profitable, quant à
présent, par la restauration dé ce porche. M. de la Serre offre aux archives de la Commission le dessin qu'il a pris du porche et de la tour de cette église. Depuis la séance, le devis des travaux a été établi : il s'élève à 1,100 fr. ; et le 18 décembre, la Commission départementale a voté une allocation de 400 fr. L'affaire peut donc être considérée comme en très bonne voie. |
En cette fin du XIXe, la bourgeoisie s’investit à Epinay. On y voit Alexandre Lair, maire de Fréville, ancien juge de Paix du canton de Duclair. En 1886, il réside au château d'Epinay du 1er mai au 1er décembre. Le reste de l'année, sa résidence est à Paris, 108 avenue des Champs-Elysées. On note encore Paul Bellet de Rouen, Victorien Aubert de Duclair, Etienne Levaillant de Guebarville, Pascal Leguillon de Blacqueville. |
17 juin 1893 : le calvaire du cimetière est classé.
26 juillet 1894 : Un très violent orage a éclaté, lundi dernier vers trois heures-et demie de l'après-midi, sur la commune d'Epinay-sur-Duclair (Seine-Inférieure). Pendant près de cinq minutes une tempête de grêlons est tombée et a tout détruit. Il ne reste absolument rien sur les terres, tout a été complètement haché: blés, avoines, orges, pommes, etc. Les pertes se chiffrent par plusieurs centaines de mille francs. La désolation est générale; c'est la misère et une ruine complète, sinon pour tous, du moins pour un grand nombre de petits cultivateurs qui sont aujourd'hui sans aucunes ressources; aussi compte-t-on sur des secours immédiats de la part du département et de l'Etat.
Le calvaire du cimetière fut gravement endommagé par la foudre.
Années 20 : Alfred Hébert est maire.
15 juin 1926 : commission des Antiquités. Communication d'un dossier concernant le porche d'Epinay-sur-Duclair, qui est en très mauvais état, de même que la toiture de l'église. Le devis des réparations s'élève à 5.700 francs ; une souscription dépasse 3.000 francs ; il reste à trouver un peu plus de 2.000 francs. Avis favorable sera donné au bureau de la 2e Division.
1940 : Rabady remplace Hébert à la mairie. Ce dernier quitte la commune.
1941 : Georges Pécot maire. En septembre, un avion est abattu au dessus d'Epinay. Louis Billet est alors prisonnier de guerre. De même que René Lemarchand...
Juillet 1943 : sur les prairies de Louis Carpentier et Rabady, les Allemands édifient des installations. Il y a là 400 soldats, 300 ouvriers français. Ce qui est difficile à absorber par la population. Sans parler des réquisitions. Jusqu’à dix chevaux et voitures chaque jour. Les matériaux de construction sont transportés depuis Duclair.
1945 : Léon Bersoult est élu maire.
1945 : démission de Léon Bersoult, remplacé par Emile Berneval.
1989 : Denise Carpentier, agricultrice, est élue maire.
2008 : élection de Jean-Jacques Crochemore.
Laurent QUEVILLY.
SOURCES
Géographie de la Seine-Inférieure, Bunel & Tougard, 1879.
Gilbert Fromager (préface de Charles Carré), Le Canton de Duclair à l'aube du XXe siècle, Duclair, 1986.
Gilbert Fromager, Le Canton de Duclair 1925-1950, Duclair, 1993, 204 p.
Philippe Gaury, Histoire d'Epinay-sur-Duclair, chez l'auteur
« Épinay-sur-Duclair », dans Le Patrimoine des communes de la Seine-Maritime, Éditions Flohic, coll. « Le Patrimoine des communes de France », Charenton-le-Pont, 1997, 1389 p) vol. 1, p. 427