Par Laurent QUEVILLY.

Deuxième épisode

Sous Napoléon

Louis Saillanfaits restera comme le père-fondateur des chantiers de la Mailleraye. Mais ses compagnons ont créé leur entreprise. Inventaire sous Napoléon...


Saillanfaits, Bataille, Turpin, Rivette, Le Tellier... Tels sont les noms des chantiers qui animent  la construction navale à La Mailleraye au début du XIXe siècle. Beaucoup sont le fait des premiers compagnons charpentiers de Louis Saillanfaits arrivés ici peu avant la Révolution. Depuis, ils travaillent manifestement de concert dans la plus parfaite entente, leurs ouvriers passant d'un chantier à l'autre. Lorsqu'ils investissent durablement un lieu, les charpentiers forment une confrérie. Déjà, avant la Révolution, ils relèvent de l'inscription maritime. Ils sont donc mobilisables pour les besoins de l'armée jusqu'à leurs 50 ans et répertoriés chaque année par le syndic  dont ils relèvent. Les charpentiers de La Mailleraye sont dans le quartier de Rouen. Quant au siège de leur syndicat, il est changeant au fil des ans.



La cour intérieure du château de La Mailleraye vue par Louis Lesage (1762-1851). L'un des fils du chantier Bataille y sera homme de confiance.


An 10 : Premier deuil

Premier deuil dans la corporation : le 22 janvier 1802, Jacques Bataille, ouvrier charpentier de navire, rend l'âme à 48 ans, laissant une veuve et plusieurs filles. Reste son frère Charles, lui aussi charpentier de navire et qui a deux fils. L'un perpétuera la tradition familiale et après lui ses descendants, l'autre sera le maître d'hôtel de la marquise de Nagu, au château de La Mailleraye.

Le 20 fructidor de l'an 10 (7 septembre 1802), Louis Saillanfest marie sa fille Reine Victoire avec un ouvrier tanneur de Pont-Audemer, Jean-Baptiste Laillet. Charpentier, Charles Bataille figure parmi les témoins. On voit que les Saillanfaits ont gardé aussi leurs liens familiaux dans le tout nouveau département du Calvados. Neveu de Louis, scieur de long à  Saint Manvieu-Norrey, Jean-Louis Eude est là aussi. Et il s'établit du reste à Guerbaville, la forêt de Brotonne convenant parfaitement à sa profession.

 Lancement

Le Saint-Pierre, du port de trois tonneaux. Propriété d'Antoine Quibel qui l'inscrira au Havre en 1811, il l'utilise à la pêche et sera toujours à bord quand viendra la Restauration en 1815.


An 11 : mort du père-fondateur

Le 20 mars 1803 meurt Louis Saillanfest, constructeur de navires, époux de Victoire Hubert qui, malgré ses quatre enfants, reste une jeune veuve. Elle s'occupera à des travaux de couture pour assurer sa subsistance. Déclarent le décès Jean-Baptiste Laillet, charpentier de marine, gendre du défunt, et Louis Eude, neveu de dufunt qui, scieur de long venu de Basse-Normandie, a épousé depuis le métier de charpentier.

Les lancements

L'Eliza, brick de 242 tonneaux, deux ponts, propriété de Le Dué et Cie au Havre. Inscrit au Havre avec Morel pour capitaine en 1813. Va à Marseille en 1814 avec le capitaine Le Corps.

L'Augustine, brick de 105 tonneaux. Inscrit le 30 thermidor de l'an 12 au Havre avec pour propriétaires Vincent Lecaprentier, marin et Auguste Loyseau, négociant. Ne navigue que deux ans. Sera dépecé au Havre en 1811. 

Le Cauchois, 8 tonneaux, non ponté, pour Jacques Cauchois, de Guerbaville. Effectue essentiellement des traversées pour Caudebec. Passe à Monguerard, de Guerbaville, le constructeur Rivette le 24 novembre 1826 qui, le même jour, le revend à Lucas, de Vatteville. Dépecée au chantier Rivette le 14 août 1828.

An 12 : mariage au chantier Turpin


Le 9 janvier 1804, une fille Turpin, Louise, épouse un charpentier de marine, Pierre Le Tellier, originaire Langrunes. Fils d'un charpentier qui a fait le déplacement du Calvados, il a 26 ans et réside à Guerbaville depuis plus d'un an.  Quant à la mariée, à 20 ans, elle exerce le métier de couturière. La qualité de son père est bien précisée : "constructeur de navires". Et ce fut l'un des compagnons de la première heure de Louis Saillanfaits. Dans une dizaine d'années, Pierre Le Tellier succèdera à son beau-père...
En septembre 1804, le préfet lancera les soumissions pour les travaux de charpente, maçonnerie et pavage de la cale du bac, sise près des chantiers.


Les lancements

La Jeune Flore, sloop du port de 48 tonneaux. En l'an 13, maître Noël Barbey l'inscrit au Havre et traverse tout l'Empire au cabotage en effectuant des allers et retours jusqu'à Rouen. En 1816, le capitaine Sagan en prendra le commandement. 

L'Auguste, dogre de 80 tonneaux, immatriculé à Rouen, commandé en 1842 par Benoît Pierre Victor Biais, maître de cabotage né à Trouville, qui périra en mer en 1847. Mais sur un autre navire...

An 13 : ces solides gribanes

Jean-Philippe Léveillard est signalé comme exerçant le métier de cordier en 1805, métier de la marine en bois. Mais est-il associé aux constructeurs du quai. Il mourra au Wuy, à 76 ans, en 1843.
Le 25 mars 1805, Etienne Augustin Saillanfaits, fils du fondateur des chantiers de La Mailleraye, part au service de l'Empereur en sa qualité de charpentier. Il n'en reviendra que le 3 décembre 1813. Ce qui lui vaudra, en 1857, la médaille de Sainte-Hélène au titre des ouvriers militaires. Il aura alors 73 ans.
La Mailleraye va, avec Dieppedalle, devenir un haut-lieu de la construction des gribanes. Elles acheminent le bois, le charbon, les matériaux de construction, la production agricole... Le bois de chauffage alimente les marchands et les boulangers. Les petits agriculteurs le charrie de la forêt de Brotonne jusqu'aux quais. Les charpentiers se font parfois lieurs de Cotrets, autrement dit de fagots.
Les lancements

La Rosalie, sloop de 62 tonneaux, immatriculé à Rouen.

Le Saint-Pierre, 53 tonneaux, un pont, pour Jean-Baptiste Hébert, de Quillebeuf qui le revendra en 1819 à MM Deluard, de Rouen et Godefroy, de Rouen. Le navire fut alors entièrement radoubé à La Mailleraye. Peine perdue. Le 4 mai, maître Deluard arma à Rouen avec l'intention de se rendre à Caen. Mais le 29 novembre 1819, le navire fut perdu corps et bien au large d'Etrat.

La Blonde, gribane de 46 tonneaux pour Louis Charles Auzoult, de Dieppedalle. Elle sera rachetée en 1824 par le capitaine Renault, de Jumièges, qui la revend aussitôt mais la mène au Havre en 1825. Elle appartiendra au sieur Fongueuse, de Rouen. Dix ans plus tard à Théodore Legendre, de Guerbaville. Elle allait au Havre, Honfleur, Caudebec et fut dépecée à La Mailleraye en février 1838. 

Le Benjamin, 21 tonneaux, pour Aubert de Guerbaville. Dépecé à La Mailleraye en 1826.


An 14 : l'arrivée de Rivette


Né à Rouen en 1770, charpentier de navire à Canteleu, hameau de Dieppedalle, Charles François Rivette, 35 ans, épouse la fille du serrurier, Anne Prudence Bellenger, 19 ans. Nous sommes le 27 ja,vier 1806. Rivette est le fils d'un autre charpentier, Charles, mort à Brest en 1780. Il n'a donc guère connu son père mais suffisamment pour affectionner son métier.
Charpentier de navire lui aussi, François Delamare, 36 ans, est porteur du consentement de la mère de l'époux enregistré chez notaire. Rivette va faire souche à Guerbaville après ces noces célébrées le 1er janvier 1806

En 1806 est attesté à Guerbaville un poulieur du nom de Jacques Philippe Dière, originaire de Honfleur. Cette profession sera plus tard celle d'un dénommé Danger. On note qu'un cordier, inscrit maritime, Pierre Léveillard, né en 1736, exerce ses talents à Heurteauville. Il a un concurrent homonyme à Bliquetuit : Jean Léveillard, né en 1741. Un autre, né à Epinay-sur-Duclair en 1735, Jean-Baptiste Dubosc, est installé à Saint-Wandrille. Tous sont inscrits maritimes.


Les lancements

La Jeune Catherine, 72 tonneaux, un pont, pour Vaquerie et Cie. Le 3 septembre 1826, parti de Rouen sous le commandement de maître Martin, de Vieux-Port, propriétaire pour 9/16e et allant au petit cabotage, il fait naufrage sur les côtes d'Etaples et est entièrement perdu.

L'Espérance, un pont, 89 tonneaux, pour Morin et Cie du Vieux-Port. Radoubé à Caen en 1818. Naufragée dans le four du Conquet, le 15 décembre 1820, sur les roches dites les Platresses. Le rôle d'équipage a été perdu.

Le Solide, bateau de 9 tonneau, non ponté pour Antoine Lemaître, de Guerbaville. Fait essentiellement des traversées vers Caudebec. Dépecé sur le chantier du sieur Bataille en 1828.

1807


A La Mailleraye existait au début du XIXe une confrérie de marins placée sous l'égide de saint Sauveur, patron des matelots.

La
Pauline Prudence, 76 tonneaux, un pont. pour Delamare Bignon et Cie, de La Mailleraye. En 1820, elle est rebaptisée la Prospérité. Radoubée un tiers en 1823. Rachetée en 1825 par Berneval et Hébert, du Val-de-la-Haye. On la verra à Londres, à Rotterdam...


La Prospérité, galiote de 76 tonneaux pour maître Adrien Berneval, du Val-de-ka-Haye. Passe en 1832 à trois Honfleurais qui la font dépecer en janvier 1833.

La Nouvelle Alliance, sloop de 51 tonneaux, un pont, pour Louis Lefebvre, de La Mailleraye. Passe en 1820 aux sieurs Hoc et Toulmin,  d'Aizier. Ce navire fut refondu à neuf puis de nouveau enregistré à La Mailleraye le 8 septembre 1832. Caboteur sur la Seine, ce navire va traverser l'histoire des chantiers. En 1865, le sieur Caron, de Villequier, le vendra à Eugène Lefranc qui vient de s'installer comme constructeur à La Mailleraye. Ili ne l'achète que pour le dépecer après 58 ans de navigation.

1808 : L'Heureux Espoir sera déçu...


Une naissance au mois de mai confirme que Charles-François Rivette, s'il était charpentier à Canteleu au moment de son mariage, voici deux ans, est bien établi à Guerbaville où il va développer un chantier.

L'Heureux Espoir, 101 tonneaux, un pont pour Cazel, de Guerbaville. Radoubé à moitié en 1820.  Vendu en 1825 à Bertaux, de Quillebeuf. Tuvache en est souvent le patron. On voit le navire à Brest. Il fit naufrage en octobre 1826 sur la côte de Revel, près Riga.

L'Elisabeth, sloop de 63 tonneaux, pour Caron et Cie, de Vieux-Port. Nous verrons bientôt ce navire vivre bien des mésaventures.


L'Eléonore, sloop de 50 tonneaux, Florimond Colombel, matelot de Jumièges, en est toujours propriétaire en 1822. Dépecé à Honfleur en 1831.

La Jeune Charlotte, 50 tonneaux, un pont, pour Bourey et Cie, Val-de-la-Haye. Classé au Havre en 1822.

L'Espérance, 16 tonneaux, faisant le voyage à Caudebec, appartenant à maître Joseph Condor, de Vatteville, quatre hommes. On dit aussi Pierre Condor. Dépecé à La Mailleraye le 16 mars 1819.

1809 : maudite gribane

Le 13 septembre, étant charpentier de navire à Guerbaville où il est né, Augustin Saillenfaits va épouser à N.-D.-de-Bliquetuit Marie-Barbe Sainsaulieu, couturière. Le couple vivra à Bliquetuit.

Lancement

Les Deux-Amis, gribane de 60 tonneaux, lancée en octobre. Un an plus tard, le lundi 8 octobre 1810, elle fut mise en vente volontaire à 10 h du matin, au quai de La Mailleraye avec tous ses agrès, apparaux et une chaloupe. Me Martin, huissier, dirigea les enchères. Elle appartenait à Marie-Anne Bellier, veuve de Pierre-Martin Leromois, en son temps maître de bateau. La veuve devait de l'argent. Notamment à des marchands de bois. On lui saisira encore une masure.
La gribane venait de faire un voyage de Rouen à Caudebec sous le commandement de Blaise Becquet, d'Aizier, avec deux hommes de Vieux-Port à bord. Elle navigua ensuite sous les ordres de François Lemonnier du 25 mai 1811 au 3 juin 1814. On la retrouve le 14 janvier 1815 venant de Honfleur et qui désarme à Rouen après avoir accompli plusieurs voyages. Le mousse est François Leromois, 12 ans, de Guerbaville, qui faît là son premier voyage... En décembre 1830, Lemonnier cèdera les trois-quarts du navire à un marin de la Roque-sur-Risle. Mais le 9 avril 1831, le navire est "naufragé et complètement perdu" à 12 lieues de Cherbourg.

1810 : faillite chez Turpin

Charles-François Rivette est attesté comme constructeur de navires. Les Saillanfaits sont toujours là. Marie Reine Honorine, fille de feu Louis Saillanfaist, épouse le 5 février 1810 Jean-Louis Denos, un couvreur en ardoises.
En 1810, Louis Turpin, constructeur de navires et marchand de bois fait faillite à Guerbaville. Ses créanciers furent convoqués au tribunal d'Yvetot le 10 septembre de cette année-là. Manifestement, Turpin réussit à redresser la situation. Dix ans plus tard, on le dira toujours constructeur de navires. Puis son gendre, Le Tellier, lui succèdera.


1810-1813 : en attendant Pouchin

Curieusement, on ne retrouve aucun lancement de 1810 à 1812. C'est en tout cas à cette époque que s'installe à La Mailleraye le Honfleurais François Pouchin. Né le 29 septembre 1780, fils d'un voiturier, cet homme d'un mètre 73, aux cheveux châtain, s'est marié en 1806 à Ableville avec Marie-Catherine Gigan. Un premier garçon, Armand, naît à Honfleur le 27 juin 1811. Derrière lui, il laisse une période au service de l'Empereur dans le corps des ouvriers militaires, de 1803 à 1810, avec le grade de sergent. Ce qui lui vaudra plus tard la médaille de Sainte-Hélène. Ses autres fils vont naître à Guerbaville : Alphonse en 1820 et Louis-Alexandre en 1823. Plus tard, ils développeront avec lui le chantier de leur père d'où sortiront foule de navires.

En 1811 est amarré au quai de La Mailleraye l'Aimable-Rose, navire de 200 tonneaux appartenant en partie au capitaine Louis Cadiou, Breton de Quillebeuf, le reste à Nicolas Carel, de Guerbaville. A la demande de ce dernier, le sieur Martin, huissier de Guerbaville, fait saisir les sept seizièmes appartenant à Cadiou qui doitde l'argent à son associé.

1812 : acte héroïque



4 novembre, quatre heures de l'après-midi. Le Fils-Unique, capitaine Cacherai, charge du bois destiné à faire des palissades, place du Havre. Le mousse, Charles Hollay, tomba dans la Seine et va se noyer lorsque Jean-Louis-Romain Desnos, ouvrier employé au chargement se jette à l’eau. Après de longs et pénibles efforts, il parvint a ramener le gamin à bord. Très vite, le maire de Guerbaville vient congratuler le sauveteur. Desnos tiendra par la suite un café.Sa famille était originaire du pays du Mans.

1813 : Mauchrétien, ce héros...


En 1813, Jean-Pierre Vigier est "charpentier de marine", terme rarement usité, on lui préfère charpentier de navire. Il est l'époux de Marie-Louise Bettencourt. Préposé au douanes impériales à la résidence de Guerbaville, Jean-Philippe Mauchrétien passait pour un héros sur les quais. Le 3 février 1813, un navire chargé de bois pour le compte du sieur Bettencourt est conduit par les matelots Lebat et Lécuyer. Quand une forte marée et des rafales de vent les mettent en péril face à Caudebec. Des appels au secours attirent le monde sur les quais. Mauchrétien s'élance à bord d'une petite chaloupe. Ses coups de rame devenant inefficaces, il finit sa course à la nage et ramène hommes, navires et cargaison à bon port. L'officier de police rédige alors le rapport le plus élogieux qui soit pour ce père de quatre enfants.

Lancement

La Bonne Intention, 77 tonneaux, un pont, pour Clézoult & Cie, Quillebeuf. On la voit à Lisbonne, Saint-Pétersbourg, Boulogne... Mais elle fera naufrage sur la côte de Wimereux, le 20 octobre 1820. Vendue dépecée sur les lieux...

1814 : un seul navire ?

La Marguerite, 18 tonneaux, non pontée, pour Desrues, de Vieux-Port. Vendue à Helley, matelot d'Aizier, en 1820. Dépecée au Havre le 22 août 1833.

1815 : joies et peine chez les Saillanfaits


L'année 1815 fut pour les Saillanfaits à l'image de celle de Napoléon : contrastée. Le 23 février, à 51 ans, la veuve de Louis Saillanfaits, Victoire Hubert, se remarie avec un veuf de trois an son cadet. Natif de Cauville, établi à Guerbaville, il s'appelle Dominique Pierre Girard de Turpin. Et il a beau être le fils d'un ancien employé des fermes du Roy, sa particule ne lui confère pas d'autre statut que celui de simple pêcheur... Les témoins sont les Denos, père et fils, couvreurs d'ardoises, Robert Agnès, batelier mais aussi charpentier de marin à ses heures, enfin un scieur de long du nom de Jean Martin. La famille de Victoire Hubert se trouvait propriétaire à Rouen d'un vaste chantier sis au n°1 de l'avenue du Mont-Riboudet et donnant sur le quai au Cidre.

L'Aigle est en cage. Le 10 avril, le conseil de Guerbaville jure fidélité au Roi. Avant de saluer en mars le retour de Napoléon. Les Cent jours donnent de la fierté aux Maillochiens. Un enfant du pays, Louis Pierre Edouard Bignon, ancien élève du curé Dumesnil, est ministre des Affaires étrangères.
Le 9 mai 1815, un fils Saillanfaits, Louis, trouve la mort à 32 ans au domicile de Jean Denos père, couvreur en ardoise. Il était matelot. Mais son frère Augustin, lui, perpétue le métier de la famille, habitant Bliquetuit mais travaillant à Guerbaville. Le 2 octobre 1815, Augustin Saillanfaits, charpentier de navire demeurant en la commune de Notre-Dame-de-Bliquetuit, présente en mairie la fille qui vient de lui naître. Il est flanqué d'Alexandre Léveillard, tourneur en bois  et d'un journalier nommé Louis Delafosse.

Lancements

La Jeune Rose, gribane de 50 tonneaux, pour Jacques-André Le Maricy, de Vieux-Port.

Le Mentor, brick de 136 tonneaux, pour Carel de Guerbaville, et Frémont, de Quillebeuf. Passera à Le Mariey, de Vieux-Port puis à Fongueuses de Rouen, associé à Crevel du Landin. Coule en mer le 10 août 1832 à 6 lieues dans l'O.N.O. du cap de la Hèvre "suivant déclaration du maitre et de l'équipage."

L'Hectune Catherine, 14 tonneaux, non ponté, pour Dumoulin, de Honguemare. Passe à Tabouret, du Vieux-Port en 1817. En octobre 1826, cesse de naviguer, restant "sur la vase". Inscrit à Honfleur en 1827. En novembre 1829, Bertaux fils en devient propriétaire et dépèce le navire sur les vases de Quillebeuf le 2 décembre suivant.

Mais, après la défaite de Napoléon à Waterloo, voilà le frère de Louis XVI durablement installé sur le trône de France. La Restauration débute vraiment...

Pour suivre : les chantiers sous la Restauration


Sources

Le Constitutionnel

Le Journal de Rouen
La Presse
Le Journal d'Honfleur
Cherbourg Eclair
Archives de l'Inscription maritime de la Seine-Inférieure
Jean Pierre Derouard, A rames ou a voile, bacs et passages d'eau de la Seine en aval de Rouen
Site Le Désarmement havrais
La Seine, mémoire d'un fleuve.
Etat des vaisseaux du port du Havre, transmis à Colbert en 1664, Ch de Beaurepaire.
Le Groënlandais, Thierry Vincent 1994. (Pour le Pie IX)
Discours de réception de Pierre Abbat, Académie de Rouen, 1942.
L'amirauté de Normandie, Darsel. Annales de Normandie, 1972.
Dossier Légion d'Honneur de Jean-Louis Miniou.
Site Histoire maritime de Bretagne nord
François Vivien, Quelques éléments sur la construction navale dans la Vallée de Seine
Pierre Le Verdier, Précis des travaux de l'Académie des sciences de Rouen, 1895, P. 263
Nathalie Quillet Baylet, Souvenirs de La Mailleraye sur Seine.