Par Laurent Quevilly
Le
territoire actuel de Saint-Paër a
compté six églises et trois chapelles.
La paroisse a eu aussi la particularité d'être
divisée en deux portions. D'où un personnel
ecclésiastique
conséquent.
Statuts de la confrérie du Saint-Rozaire
Gilbert Fromager, Le canton de Duclair.
Géographie de la Seine-Inférieure,1879, Bunel et Tougard.
Le
fait de deux portions à la paroisse de Saint-Paër,
s'explique par l'existence, très ancienne, au hameau de
Trubleville, d'une paroisse considérable « dans
l'étendue de laquelle, dit Duplessis,
étoient deux églises ou deux cures distinctes,
l'une sous
le nom de St-Paër, l'autre sous le nom de St-Cucuphat.
Celle-ci,
que l'on appelloit encore la cure du Mouchel, a
été
détruite par succession de tems et réunie
à
St-Paër, parce que le village de St-Paër
s'éloilt
agrandi insensiblement des débris du bourg de Trubleville...
En clair, Trubleville paraît avoir renfermé au XIIe siècle deux églises dont l'une était dédiée à saint Paër, évêque d'Avranches et l'autre désignée aussi sous le nom de cure de Mouchel l'aurait été à saint Cucufa. Par la suite, cette dernière est devenue simple chapelle mais la cure de Saint-Paër resta divisée en 2 portions. En même temps, le nom de Saint-Paër supplanta peu à peu pour désigner la paroisse celui de Trubleville qui continua cependant à désigner une région assez étendue.
XIIe siècle
L'abbé de Jumièges, Robert d'Argence, revenant du prieuré, de Bû, apprit la mort du curé de Saint-Paër de Trubleville-sur-Duclair. Assemblée, la communauté nomma un religieux, que l'abbé fut présenter à l'archevêque de Rouen, qui lui conféra aussitôt le bénéfice, à la charge de payer tous les ans à l'abbaye la pension ordinaire en argent, avec la moitié des oblations, qu'elle était en possession immémoriale de percevoir au jour de Pâques et de la Purification. L'acte est daté de l'an 1181.
En 1188, le même Robert d'Argence cède une partie de l'église de Saint-Paër à Guillaume de Verdun. L'acte est passé à Rouen en présence des abbés Samson, de Saint-Ouen, et Victor, de Saint-Georges de Boscherville,
XIIIe siècle

L'église du bourg est du XIIIe siècle, mais garde des traces du XIe. La Renaissance a ajouté les chapelles latérales, bâti le clocher inachevé, sculpté le berceau de la nef, décoré la porte et construit le porche. Pèlerinage le 12 juin, à S. Onuphre.
Au cours de ce siècle, on rencontre cette indication : « Magister cujusdam portionis ecclesie S. Paterni ». Saint-Paër avait au XIIIe siècle deux curés dont les revenus réunis montaient à 180 livres. Mais la particularité de cette paroisse est qu'elle fut partagée en deux portions. La première relevait de l'abbé de Jumièges, la seconde de l'archevêque de Rouen. Et voici pourquoi.
XIVe siècle
Fin 1350, le nouvel abbé de Jumièges, Jean de Boiracher, députa un de ses religieux vers le pape Clément VI pour lui demander l'union de l'église Saint-Paër à la mense abbatiale, appuyant particulièrement sa demande sur ce que les temps orageux de la France et le long séjour des princes et des barons dans son abbaye le mettait hors d'état de soutenir sa dignité avec honneur et de satisfaire à ce qu'il devait à ses religieux.
Le pape reçut favorablement l'envoyé et la requête de l'abbé Jean à Avignon. Il le garda quinze jours auprès de lui, et, après l'avoir comblé de présents, il le renvoya avec une bulle datée du 2 janvier 1351, par laquelle il unit l'église paroissiale de Saint-Paër-sur-Duclair à la mense abbatiale de Jumièges, nonobstant toute réserve générale ou particulière de la dite église, pour être possédée en tous fruits et revenus par l'abbé Jean et ses successeurs, à la mort du prêtre qui en était alors pourvu
Par la même bulle, le pape défend à l'évêque diocésain de s'opposer en quelque manière que ce soit, à la prise de possession, lui permettant seulement de régler sincèrement, et selon la conscience, la portion du vicaire perpétuel, qui lui sera présenté par l'abbé à chaque mutation.
Jean de Boiracher, ayant reçu cette bulle, prit possession le 26 juin de la même année 1351 ; mais ce ne fut pas sans opposition, comme il paraît par un acte des grands vicaires de l'archevêque, daté du 30 du même mois, portant ordre aux opposants de se conformer à la bulle de Clément VI, qui fut depuis confirmée par Innocent VI, la troisième année de son pontificat. Cette dernière bulle mit fin à tous les obstacles
La cure de Saint-Paër fut donc partagée en deux portions, à cause de la réunion de l'église de Trubleville qui venait d'être détruite. A la Révolution, l'abbé de Jumièges joussait encore de la première portion, exempte du droit de déport.
XVe siècle
Raoul Godefroy. Au XVe siècle, ce curé de la grande portion de S.-Paër offrit plusieurs livres liturgiques aux chanoines de la cathédrale de Rouen : un bon psautier, un antiphonier, et un psautier feriale, benenotabiliter notatum. En reconnaissance, le chapitre célébra pour lui un obit le 22 septembre 1425, jour de la fête de Saint-Paër.
Il y eut au cours de ce siècle un procès qui nous apprend que les seigneurs du fief de Trubleville ont successivement nommé aux écoles de la seconde portion de la cure de Saint-Paër messire Jean de Bracy puis Roger le Masson et enfin Th. Rousselet, tous prêtres. Depuis, sous le dit Rousselet, maître Martin Douyère exerçait la fonction.
Jean Boquier, curé de Saint-Paër, est mentionné en 1485.
XVIe siècle
L'ouverture des premiers registres paroissiaux permet d'identifier les prêtres habitués du territoire de Saint-Paër. On les retrouve notamment comme parrains. Ceux qui sont manifestement attachés à la cure figurent ici en bleu.
N... Duval, prêtre, parraine le 3 mai 1551 Claude, fils de Jehan et Catherine Dumesnil en compagnie de la femme de Jacques François.
Robert Grindel, le 8 juin, avec Marion, femme de Jacques Creste, parraine Robert Leprieur, fils de Paër et Marion Leprieur. Grindel est encore parrain le 19 septembre de Robert Durand, fils d'autre Robert, avec Madeleine, veuve de Philippin Durand.
Guillaume Leprieur, le 22 septembre, parraine Marguerite Lesoult, fille de Jehan et Marguerite Lesoult, en compagnie de Marguerite, femme de Jean Quesnel.
Jehan Vigor, prêtre, est parrain le 13 janvier 1555 de Toinette, fille de Regné Creste, en compagnie de Marion, veuve Jehan Carpentier.
Jehan Assoline est parrain de Jehan, fils de Valentin Assoline, le 16 juin 1565 en compagnie de Johanne Quedeville.
Marc Thomas, prêtre, est certainement attaché à la cure de Saint-Paër car on le retrouve plusieurs fois parrain. Le 20 avril 1572, il est parrain de Madeleine, fille de Guillaume et Janne Bucquet en compagnie de Marie Tiphaigne. Il est encore parrain de Jehan, fils de Jehan et Marguertie Bobé le 20 septembre 1575 en compagnie de Marguerite, femme de Jean Chevalier. Parrain le 3 mars 1590 de Marc, fils de Pierre et Jane Baville en compagnie d'Antoinette Baville. Marc Thonet (?) prêtre, parrain avec Marguerite, femme de Jean Carpentier de François, fils de Charles Caudehard, le 1er novembre 1579.
Pierre Lambert, fait très certainement partie du personnel paroissial cat ce prêtre est très souvent choisi comme parrain. Il l'est de Jehan, fils de Jehan et Jane Levillain, le 25 décembre 1589 en compagnie de Catherine Rousselin. Encore parrain le 27 septembre 1590 de Marguerite, fille de Jehan et Pérette Machon, en compagnie de Marguerite Machon. Parrain encore de Guillaume, fils de Guérin et Guillemette Rémy, le 3 janvier 1595, en compagnie de Jane Fontaine. Parrain le 23 décembre 1595 de Pierre, fils de Robert et Colette Machon, en compagnie de Jane Machon. Parrain le 16 janvier 1596 de Pierre, fils de Jehan et Guillemette Picquet, en compagnie de Charlotte Picquet. Parrain le 5 septembre 1596 de Pierre, fils d'Antoine et Laurence Rémy, en compagnie de Françoise Thomas. Parrain le 5 novembre 1596 de Catherine, fille de Nicolas et Marion Prieur en compagnie de Catherine Boutelier.
Nicolas Symon, prêtre, est parrain de Jacqueline, le 13 mai 1590, fille de Jaspar et Françoise Hurard en compagnie de Jacqueline Symon. Il est encore parrain le 27 juillet 1590 de Marie, fille de Regné et Thoinette Marc, en compagnie de Marie Lefebure, de Caudebec. Parrain le 24 février 1595 de Marie, fille d'Alexandre et Marguerite Lechevallier, en compagnie de Marie Serre. Nicolas Symon est attesté comme curé de Saint-Paër dans les archives de Jumièges.
Claude Sébire, prêtre, parrain de Claude, fils de Jehan et Jeanne Féret, en compagnie de Charlotte Féret le 4 janvier 1598.
Guillaume Vandenhart, prêtre, est attesté au cours de ce siècle dans des procédures d'aveux allant de 1528 à 1587.
XVIIe siècle
Noël Vernier, prêtre, parraine Noël, fils d'Olivier et Mariette Basin, en compagnie de Anne. femme de Pierre Bernier, le 6 février 1600.
Nicolas Symon est toujours curé puisque, le 22 mars 1600, on le voit parrainer Robert, fils de Robert et Marguerite Boutard en compagnie de Guillemette Duval. Guillaume, le 30 avril 1600, fils de Bamabel et Colette Fantosme, en compagnie de Marie Liberge. Le 6 avril 1602, il parraine Adam, fils de Nicolas et Thomasse Machon, en compagnie de Jane Machon.
Mathurin Auber, prêtre, parraine avec Jacqueline, femme de Pierre Boullet, Marguerite, fille de Nicolas et Janne Aubert, le 18 juillet 1600.
Pierre Lambert est toujours attaché à Saint-Paër. Il parraine le 4 août 1602, Pierre, fils de Marin et Marie Capelle, en compagnie de Marie Lechevalier. Le 18 janvier 1604, Pierre, fils de Jehan et Janne Lemetais, en compagnie de Marion, femme de Guillaume Fabulet. Le 11 juillet 1604, Pierre, fils de Jehan et Isabeau Ferment, en compagnie de Catherine Dubois. Le 30 avril 1606, Pierre fils de Regné et Catherine Gueudry, en compagnie de Benoîte Vincent.
Jehan Baville, prêtre, parrain le 23 mai 1606 de Jehan, fils de François et Guillemine Baville. Commère : Jacqueline Roullant.
Jehan Lambert, prêtre, parrain le 21 janvier 1607 Marie, fille de Denis et Benoite Vincent en compagnie de Jane Dupont.
Robert Marchand, prêtre, parraine le 11 décembre 1611 Alison, fille de Martin et Madeleine Rémy, née Baret (?) en compagnie de Alison, femme de Pierre Rémy.
Maître Hambert (Lambert ?) parraine le 11 septembre 1613 Jane, fille de Guillaume et Alison Boutard en compagnie de Jane Boutard.
Guillaume Lambert, parraine le 5 septembre 1620 Pierre, fils de Robert et Alix Douyère en compagnie de Catherine Lemeille. Le 26 octobre, il est encore parrain de Marguerite, fille de Guillaume et Alison Boutard, en compagnie d'Anne Boutard.
Nicolas Quedeville parraine le 24 août 1624 Louis, fils de Jean et Jane Quedeville en compagnie de Colette Levasseur.
François Boutehen, prêtre, parraine le 3 novembre 1627 Robert, fils de Robert Dumarest et Anne Boutehen en compagnie d'Anne Titaire, femme d'Alexandre Lechevallier.
Regné Laurent, prêtre, parraine le 16 mars 1628 Regné, fils de Philippe et Marie Lelièvre, en compagnie de Jane Lelièvre.
Jean Picart, prêtre, parraine le 18 avril 1628 François, fils de Jacques et Constance Picard, en compagnie de Marie Bucaille, d'Escalles.
En 1652, dans la 2e portion, la confrérie du Saint-Sacrement fut établie à la demande de Messire Pierre d'Espinay, chevalier, seigneur et marquis de Boscquébout, chastellain et patron de Saint-Pair, gentilhomme ordinaire de la chambre du Roy.
En 1655, on détruisit l'église dédiée à la Vierge au Bas-Aulnay pour la reconstruire non loin du château.
En 1657, on note une quittance de Duhamel, curé de Saint-Paër en Caux, chapelain de la chapelle de Saint-Pierre et Saint-Paul de Lyons, fondée en la cathédrale.
En 1660, il y eut un concordat entre Mgr de Bourdon, archevêque de Rouen mais aussi abbé de Jumièges et les religieux de l'abbaye en vertu duquel le prélat cédait aux moines le manoir seigneurial, la ferme et les terres labourables du Valbouët, alias Val-Bois, sises à Épinay, la terre et le patronage de l’Aulnay et la terre de Monthiard, ces dernières sises à Saint-Paër
En 1688 fut fondée la confrérie du Rosaire.
Antoine Turel, attesté comme curé de la première portion.
Denis Le Clerc, attesté comme curé de la première portion. Il résigna avant octobre 1702.
Michel Langlois attesté comme curé de la deuxième portion avant Favier. On note aussi :
Etienne-François d'Espinois.
Jean-Baptiste Favier, curé de la deuxième portion. Le 23 juin 1686, il fut le parrain, le 1er avril 1682, de Elizabeth Hurard, fille de Jean Hurard et Anne Beaunay en compagnie de Elizabeth Canelide. Il parraina encore Guillaume Lemettais, fils d'autre Guillaume et de Marguerite Depardé. Sa commère fut Madeleine Leroy. On le voit encore donner sa tutelle spirituelle à un fils de Charles Babois et Marguerite Leclerc, le 8 novembre 1693, en compagnie d'Anne Marie Consedieu. Favier est décédé avant 1695.
René
Auber de Vertot
(1695-1706). On lira en cliquant sur cette clef sa biographie :
C'est
le plus célèbre de nos curés
né au
château de Bennetot, dans le pays de Caux, le 25
décembre
1655. Il fit ses études au Collège des
Jésuites de Rouen, puis au Séminaire
diocésain,
d'où il s'échappa pour aller s'enfermer au
couvent des
Capucins d'Argentan, dans lequel il fit profession sous le nom de
frère Zacharie. Forcé, pour cause de
santé, de
quitter cet Ordre, il obtint du Pape l'autorisation d'entrer dans
l'Ordre moins austère des Prémontrés.
Il fut ensuite pourvu de la modeste cure de Clichy-la-Garenne, près de Marl, on le localise aussi un temps à la cure de Croissy-sur-Seine ; mais, désirant encore une retraite plus éloignée de Paris, pour se livrer à ses travaux d'historien, il demanda et obtint la cure de Fréville, en 1693, qu'il quitta pour la cure de Saint-Paër, le 29 mars 1695. On trouve aux archives plusieurs documents de cette époque :
Protestation dudit de Vertot, dernier mars 1695, contre une clause de la bulle obtenue pour sa nomination à cette cure, bulle du 28 janvier, même année. Patron de cette cure : le marquis d’Épinay, sieur du lieu, comte de Rosendal, baron de Merlebeck, châtelain de Trubleville.
Plumitif de la Chambre du clergé du diocèse de Rouen. – 4 février 1696, « sur la requeste présentée par Me René de Vertot, curé de Saint-Paër et prieur du prieuré de Pubel, contenant qu’il est pourvu depuis 2 mois du dit prieuré, qu’il en a trouvé les terres incultes depuis 4 ans, que, pour les mettre en valeur et les restablir, il y a establi un fermier avec des besteaux quiont esté saisis à l’instant pour les arrérages des décimes à la requeste du sieur (Abraham) Huet (receveur des décimes), qui prétend les faire vendre incessamment, s’il n’y estoit pourvu ; » surséance accordée.
XVIIIe siècle
En 1701, nommé membre de l'Académie des Inscriptions par le roi, Vertot mit un pied à Paris. Le 29 octobre 1702, Vertot fut pourvu en outre en commende de la première portion résignée par Denis Le Clerc. Outre le titre de curé, Vertot était donc administrateur de l'abbaye de Jumièges et, à ces titres, bénéficiait des grosses, menues et vertes dîmes.
Le 5 avril 1706, il donna cependant procuration pour résigner la première portion en faveur de :
Joseph Le Daim. Cette portion fut, en conséquence, conférée, le 7 juillet suivant, audit Le Daim, lequel en prit possession le 26 juillet. Il décédera le 2 août 1744 et sera inhumé le lendemain.
La deuxième portion fut conférée, à la suite d'une autre résignation du titulaire, à :
Jean Le Bourdais, dit aussi Le Bourdon, prêtre du diocèse du Mans, licencié en droit canon, le le décembre 1706. Il en prit possession le 22 du même mois. Sur cette seconde portion il avait été créé une pension de 430 livres au profit du démissionnaire. On ne sait si la résignation de la première portion était également sous réserve de pension.
En 1717, Saint-Paër comptait 600 communiants et une école tenue par le vicaire.
Lettre du curé de Saint-Paër à l’abbé Robinet, grand vicaire, pour obtenir, en faveur de deux de ses paroissiens qui voulaient se marier, une dispense d’empêchement dirimant, provenant de compérage, la future ayant nommé sur les fonts baptismaux un enfant du futur époux, 20 octobre 1721.
Mort à 59 ans, Le Bourdais fut inhumé le 27 août 1724 par maître Jacques Agasse, curé de Notre-Dame-de-Launay, en présence de Le Daim et N. E. Duchesne.
Nicolas Biard, prêtre, présent à l'inhumation de Bourdais, chapelain de la chapelle du Mesnil-Varin en 1728 ; patron, M. du Mesnil-Varin, "dont les ancêtres ont fondé la dite chapelle pour la commodité de leur maison".
Le 6 juin 1725, François, marquis d'Espinay, comte de Rozendal, seigneur de Boisgroult, de Trubleville, de l'Eau, de Francvilliers et autres lieux, chevalier de l'Ordre militaire de Saint-Louis, brigadier des armées du Roi, colonel d'un régiment de dragons, confessait et avouait tenir par foi et hommage, le fief, terre et seigneurie de Trubleville, plein fief de haubert, dont le chef était assis dans la paroisse de Saint-Paër, et qui s'étendait sur les paroisses voisines.
En raison de ce fief, il était seigneur patron de Saint-Paër, nommait à la cure jadis dite Dumouchel, seconde portion de ladite paroisse de Saint-Paër et avait « antienne motte sur laquelle l'église de la dilte cure et seconde portion était assize antiennement et bastie. »
Il y avait de plus, droit de chasse à cor et à cry dans la paroisse de Saint-Paër et les lieux circonvoisins, droit de garenne et droit de pêche dans la rivière de Sainte-Austreberte depuis le pré de M. de Bardouville, conseiller du Parlement de Normandie, jusqu'à la Seine où il pouvait jeter trois coups d'épervier.
Ce seigneur tenait, en outre, le fief, terre et seigneurie du Boisgroult, situé en grande partie sur cette paroisse, et qui relevait du Roi par un quart de fief de haubert.
Le Brun est attesté comme vicaire de la seconde portion en 1725.
Nicolas-Vincent Renaut est curé en 1729.
François Lefebvre était vicaire des deux portions à 35 ans lorsqu'il fut inhumé par Joseph Le Daim et Bunel le 31 mai 1741..
Louis Nicolas Hautot, vicaire de la première portion, mort à 41 ans fut inhumé le 22 novembre 1751 par Monsieur Duval, vicaire de Blaqueville.
Adrien Niel, curé de la première portion, décédé le 19 juin 1772, inhumé le 20 dans le chœur, par Jean Vignerot, curé de Notre-Dame-de-Varengeville et doyen de Saint-Georges.
Nicolas Foutrel, vicaire, et desservant la confrérie du Rosaire.
Michel Roland Bunel, curé de la seconde portion, fut parrain d'un fils de Nicolas Loiselier et Marguerite Lefeu, le 18 avril 1737, en compagnie de Marie Marguerite Fosset, épouse de Robert Creste, conseiller honoraire du roi.
Bunel fut inhumé dans le chœur par la confrérie le 16 mars 1778, décédé le samedi 13 à 67 ans. Son cousin Maître François Bunel, laboureur, fut témoin. Maître Martin était alors curé de la première portion, Agasse curé du Launay, Buhot curé des Vifs, Lévêque curé d'Epinay, Briselet, curé de Villers, Sacquépey, curé de Sainte-Marguerite, Oüen, Vignerot...
Jacques Joseph Buhot, natif du diocèse de Lisieux, curé des Vieux, nommé à la cure de Saint-Paër, 2me portion, vacante par le décès de Michel-Roland Brunel, 4 mars 1778, desservant la Confrérie du Saint-Rozaire. Il mourut le 22 avril 1792 à 61 ans et fut inhumé le lendemain dans le cimetière par l'abbé Ouen, curé de Saint-Pierre-de-Varengeville en présence de Nicolas Barette, curé de Notre-Dame, Saltenton, Sainte-Marguerite, Jacques Antoine Buhot, son frère.
Pierre Joseph Martin, curé de la première portion, 68 ans, inhumé le 29e jour de janvier 1788 par la confrérie et le prieur de Sainte-Marguerite, Saquépée. En présence de Pierre Langlois, curé d'Ecalles-sous-Villers, Barette, vicaire de ND-de-Varengeville, Jacques Huillard, curé des Vieux.
Aussitôt après, le 26 février 1788, les propriétaires, syndics, trésoriers, paroissiens et principaux habitants de Saint-Paër furent déboutés dans leur opposition au projet d'union d'une portion de la cure de Saint-Paër à la cure des Vifs. Ce projet était porté par le comte d'Epinay a qui l'administration diocésaine donna raison.
La Révolution
Charles Haquet, né le 29 janvier 1758 à Ocqueville, fils de Jacques, laboureur et de Marie Anne Blondel. Sa nomination parut dans le Journal de Rouen : "Le 17 (février 1787), le sieur Charles Haquet, gradué sur l'abbaye de Jumièges, a été pourvu de la cure de S. Paër, première portion, vacante par la mort du sieur Pierre Joseph Martin,sur la nomination de M. l'Abbé de Jumièges."
Passeport délivré par le district de Rouen ; embarqué le 5 septembre 1792 à Dieppe pour l'Angleterre.
Capelle, né le 31 juillet 1764 ; curé à St Paër à compter du 21 décembre 1792 ; figure au tableau des pensionnaires ecclésiastiques du 19 pluviôse an 4 ; perçoit une indemnité trimestrielle de 200 francsse, se signale en 1793. Son presbytère est l'objet d'un scandale impliquant son frère.
Julien Pierre Legal, citoyen faisant fonction de curé de Saint-Paër, décédé à 55 ans le 5 frimaire de l'an 5 (25 novembre 1796) au matin, déclaré par Louis Bonaventure Salentin, curé de Sainte-Marguerite, et Louis Barnabé Gueudry, toilier, 67 ans. Au XVIIIe siècle, il y avait encore à S.-Paër deux curés, qui administraient la paroisse tour à tour chacun leur semaine. Le Concordat y mettra un terme.
Fleury, vicaire des Vieux ayant refusé de prêter serment, célébrait des messes clandestines dans sa maison de Saint-Paër lorsqu'il fut arrêté, le 30 mai 1797. Emprisonné à Rouen, l'octogénaire décédait peu après.
XIXe siècle
Charles Haquet (1802-1823) il reprit possession de sa cure le 8 août 1802. Le presbytère n'avait pas été vendu et celle des vicaires fut affectée à la fabrique. Haquet est décédé à Saint-Paër le 10 janvier 1823, les déclarants sont ses frères : Jacques Philippe, vicaire, Jacques cultivateur à Sainte Colombe et Jean Baptiste Modeste cultivateur à Bénesville.
Laurent Laquerrière (1823-1825). Son pastorat fut bref mais il vit deux anciennes paroisses indépendantes grossir la sienne : les Vieux et L'Aunay.
Zacharie Latteur (1825-1838). Fut un personnage controversé. Le 24 mars 1835, il assista à la bénédiction de la troisième cloche de l'église par Mgr de la Villarabelle. Des portiques de verdure avaient été dressés dans le bourg avec les armoiries archiépiscopales et le drapeau pontifical à l'entrée de l'église.
Pierre Frenel (1838-1861).
Auguste Thiesse (1861-1886). Le futur chanoine naquit à Rouen, rue des Bons-Enfants, le 9 juin 1817. Il fut ordonné prêtre le 19 décembre 1840. Professeur pendant quelques mois au collège d'Aumale, il fut de là envoyé comme vicaire à Saint-François du Havre. On le nomma ensuite curé de Croixmare, où il resta quinze années.
Après un court passsage au premier monastère de la Visitation, il fut envoyé à Saint-Paër. Installé le 8 décembre 1861, il y devait édifier la paroisse vingt-cinq années durant. Son prédécesseur, M. l'abbé Frenel, y avait passé presque un temps égal.
L'un des premiers soins de M. Thiesse, à Saint-Paër, fut de rendre hommage au pasteur qu'il remplaçait. Quelques restaurations avaient été faites à l'église, beaucoup de bien spirituel s'était accompli : il fit consigner dans le registre des délibérations de la Fabrique l'acte de reconnaissance des paroissiens.
Puis il continua ce qu'avait commencé M. l'abbé Frenel.
D'abord la Maison de Dieu. Il n'eut pas de cesse qu'il ne l'eût rendue digne de l'hôte sacré qui l'habite. En 1863, avec le concours de l'une des familles riches du pays, il l'orna d'un maître-autel.
En 1881, il fit construire une nouvelle sacristie et exécuter à l'édifice entier d'importantes restaurations dont le prix s'éleva à 35.000 francs. En 1884, il trouva encore 700 francs pour le même but. Il restait néanmoins beaucoup à faire : ravalement extérieur, sculpture, etc. A son gré, l'argent ne manquait pas pour ces nouvelles dépenses : il était acquis et il savait où le trouver : mais desdifficultés surgirent, dont la seule fermeté, sa vertu native, ne put venir à bout.
L'édifice spirituel ensuite. On a gardé mémoire, à Saint-Paër, de la remarquable Mission que fit donner M. Thiesse environ quatre ans après son arrivée. Deux Pères franciscains la prêchèrent pendant trois semaines; leurs instructions furent "très goûtées. Les belles cérémonies se succédaient, on accourait en foule, l'église était chaque jour trop petite pour contenir les fidèles. Les fruits furent abondants et durables. Le vénérable curé rayonnait.
Il entretint cette vie de grâce par son zèle pondéré, une assiduité scrupuleuse dans l'exercice de son ministère, et la haute édification qui se dégageait de son exemple.
A vrai dire, il paraissait à quelques-uns tant soit peu rigide, et peut-être on pousse aisément à l'extrême ses plus belles vertus le fut-il par hasard. Dans les relations d'homme à homme, saint François de Sales ne croyait pas que la ligne inflexiblement droite fût toujours le plus court chemin, parce que l'instabilité naturelle des esprits à atteindre, la susceptibilité des cœurs à gagner, déplace souvent le but. Or, c'est l'inclination des caractères forts de ne point croire à cette nécessité de changer sa voie à mesure que varie l'âme qu'il faut convaincre. On les dit alors sévères et on se ferme à l'affection dont, au fond, ils sont pleins.
M. Thiesse avait une grande bonté qui se peignait jusqu'en son visage animé par un bienveillant sourire. Cependant, parce qu'il était d'une droiture absolue, épris de justice, silencieux avec cela, tout le monde ne vit point toujours ses désirs de condescendance et de miséricorde. Il disait un jour à un confrère qui sollicitait ses conseils : « Monsieur le Curé, soyez bon, et surtout, car vous l'êtes, paraissez-le! » C'est un mot d'expérience, où se révèle toute la souffrance d'un cœur timide et quelquefois peu compris.
Il n'y a pas bien longtemps, il remettait entre les mains de quelqu'un une certaine somme, avec prière de la distribuer en charités à diverses personnes qu'il désignait. Chemin faisant, son mandataire apprit que l'une de ces personnes était peu digne ; l'aumône, au contraire, irait mieux à telle autre plus estimée, mais ayant moins de droits. Il revint, exposa le cas au donateur.
« Que faut-il faire ? dit-il. De l'indulgence, répondit M. Thiesse, usons d'indulgence ! »
M. Thiesse aima toujours beaucoup l'étude. Il s'instruisait journellement, et sa science ecclésiastique ne manquait pas d'étendue. Ses sermons, non d'une grande éloquence, substantiels toutefois, étaient écoutés avec plaisir.
Il savait le prix d'annales paroissiales bien tenues et précises. Celles qu'il écrivit pour Saint-Paër, durant la guerre de 1870-71, sont des plus intéressantes. Les moindres faits et gestes des Prussiens dans le village y sont mentionnés. Les historiens à la manière de Taine, éclairant les ensembles par le détail, apprécieront vivement plus tard,, croyons-nous, ces simples notes. Elles sont d'une sûreté remarquable et c'est le danger en ces sortes de travaux exemptes de minutie. Il trace le tableau, éloquent par sa concision même, des maux que peut causer la guerre en une seule petite commune. M. Thiesse a calculé, avec preuves à l'appui, qu'en 1870-71 la guerre a coûté aux habitants de Saint-Paër exactement 104.614 francs. « Encore en furent-ils quittes à bon marché, dit-il, car il n'y eut point là d'autres souffrances extraordinaires : ni pillage, ni meurtres, ni blessures, à l'arrivée et pendant le séjour des troupes étrangères. »
C'était un patriote, on le voit. Tous les samedis, pendant toute la durée des hostilités, il offrit le Saint-Sacrifice à l'intention des soldats vivants et défunts du pays, et pour leurs familles. On lui sut grand gré d'une telle pensée ; il vint beaucoup de personnes à cette Messe. Par contre, pendant toute la durée de l'occupation allemande, il raccourcit les Offices, les Vêpres
furent supprimées, afin de permettre aux paroissiens de rester le plus possible à la surveillance de leurs maisons. Tel était l'esprit de sagesse pratique avec lequel il s'acquittait de sa charge pastorale.
M. l'abbé Thiesse fut nommé chanoine de la Cathédrale en 1886. S'il avait tenu avec talent les registres paroissiaux, il laissa faire en revanche une maladresse architecturale. Lors de travaux de restauration, vers 1884, le cadran solaire de l'église fut tout simplement jeté avec les gravats. Il fut heureusement sauvé par M. Lenoir et protégé au musée des Antiquités.
L'abbé Thiesse est décédé le 27 décembre 1905.
François Prévost (1886-1894).
Auguste Mauger(1894-1913). En 1901, on se félicite des importants travaux accomplis à l'église de Saint-Paër depuis quelques années : déplacement et restauration des fonts baptismaux, ouverture de cinq fenêtres, érection d'un Chemin de Croix et de plusieurs statues ; lustres, tapis, candélabres, etc.; en deux mots, perfectionnement du mobilier. Il reste à faire quelques acquisitions encore; et on y arrivera vite, grâce à la bonne entente des représentants du pouvoir, grâce aussi à l'habituelle générosité des châtelains ; enfin, par le zèle intelligent de M. l'abbé Mauger, le sympathique curé de la paroisse.
Il s'en alla dans la vie éternelle le jeudi 11 septembre vers trois heures du soir. Depuis sept ans il était en quelque sorte entre la vie et la mort. Frappé violemment à cette époque, il s'était relevé comme par miracle. Mais affaibli, perpétuellement sous la menace du mal qui l'avait terrassé une première fois, il ne vivait qu'à force d'énergie et toujours en présence de la catastrophe possible. Sa résignation était entière d'ailleurs et son sacrifice, fait de grand cœur, était renouvelé par lui à chaque instant.
Par caractère, c'était un doux, il le fut jusqu'à la dernière minute. Sur son lit d'angoisse il accueillait encore avec un sourire aimable les confrères, les amis ou les paroissiens qui venaient le visiter.
Sa carrière s'était accomplie à Aumale, à Sainte-Marie du Havre, où il fut vicaire, puis à Daubeuf-Serville où il fut curé de 1887 à 1894 avant de venir à Saint-Paër. Il montra, partout où il a passé, les principales qualités du vrai prêtre : pieux, bon à tout le monde, simple et conciliant. Peut-être le souvenir particulier qu'on gardera de lui sera-t-il celui d'un zèle très vif pour la musique religieuse. Il était doué d'une voix agréable et trouvait de véritables jouissances à chanter pour Dieu. Il aimait aussi à enseigner le chant aux autres, et cela l'aida plus d'une fois à faire le bien. En outre il aimait à préparer, à organiser les pompes du culte. Jamais l'église n'était trop bien décorée à son gré, jamais elle n'était trop magnifique en elle-même. Il a ainsi laissé à Saint-Paër quelques embellissements qui marqueront sa trace.
Les modestes, les doux, sont aimés. M. Mauger l'avait été sincèrement de ses condisciples, au petit séminaire du Mont-aux-Malades où il avait fait ses études. Il faisait partie d'une classe à laquelle il est bien permis de se glorifier d'avoir compté parmi ses membres, Mgr Lemonnier, futur évêque de Bayeux. Quel empressement ses anciens camarades n'avaient-il pas mis, cet été, à le convier à leur réunion annuelle ! On le savait bien chancelant, mais était-il possible qu'il manquât ! Il se rendit aux instances. On eut presque regret de l'avoir tant pressé quand on le vit si faible, mais comment ne pas voir dans son effort un suprême témoignage de son bon cœur et de sa fidèle amitié !
Il fut aimé surtout de ses paroissiens. Oa le constata mieux que jamais au jour de ses obsèques. Elles eurent lieu le lundi 15 septembre. « A 10 heures, raconte un témoin, M. l'abbé E. Maurice, chanoine honoraire, curé de Sotteville, entouré de tous les Prêtres du Canton, auxquels s'étaient joints MM. les abbés Maurice, Fressard et quelques autres prêtres, fit la levée du Corps. Derrière le cercueil, que suivait la vénérable mère du défunt, se pressaient tous les habitants de Saint-Paër ayant à leur tête M. le Maire, MM. les Conseillers municipaux et paroissiaux, ainsi que des amis venus de Duclair et des communes avoisinantes.
« Après la Messe, célébrée par M. le Doyen de Duclair, et l'absoute, donnée par M. l'abbé Agasse, chapelain de La Fontaine, M. le Doyen remercia l'Administration et les Paroissiens du témoignage d'estime qu'ils venaient de donner à la mémoire de leur bien-aimé Curé.
« Cette estime, dit-il, il la méritait par sa bonté, son dévouement aux enfants et aux malades, son amour pour la maison de Dieu ».
Il continua : « La bonté, elle apparaissait dans tous les actes de M. l'abbé Mauger. Il avait le don de charmer les entretiens les plus sérieux et d'égayer les affaires les plus pénibles. Il s'était tellement attaché à la population de sa paroisse qu'il la connaissait à fond, et l'on peut dire qu'il était l'ami de tous.
« Qui dira les malades qu'il a visités et ce qu'était pour eux le réconfort de sa parole, les pauvres qu'il a secourus, les blessés de la vie auxquels sa paternelle tendresse venait en aide par des procédés les plus ingénieux et les plus délicats !
« Il aimait les petits enfants, se faisant enfant avec eux pour arriver à les pénétrer de la science religieuse et les former à la morale chrétienne. Au reste, sa sollicitude s'étendait à tous, et l'on peut dire que sa vie toute entière a été dépensée pour ses ouailles et qu'il leur a donné jusqu'à son dernier souflle. »
Au Cimetière, après les dernières prières, M. de Joigny, maire de Saint-Paër, au nom de la commune toute entière, rendit, en un remarquable discours, un dernier hommage à M. l'abbé Mauger. Il termina par ces mots : « Votre mémoire vivra parmi nous, votre vie sera pour nous une leçon, votre fin un exemple à imiter. »
XXe siècle
François Prunié (1913-1933). Auteur de plusieurs restaurations à l'église. Il fit poser des bancs dans la nef et la chapelle sud, construisit une salle paroissiale près du presbytère. Sous son pastorat eut lieu un terrible fait-divers. Compte-rendu du 20 juillet 1829 :
A Saint-Paer (Seine-Inférieure), hier matin, au milieu d'une très grande affluence, ont eu lieu les otisèques des six petits enfants Genêt qui trouvèrent une si horrible mort dans l'incendie d'une grange. Les six cercueils avaient été déposés à l'entrée du chœur de la petite église de Saint-Paer et disparaissaient sous les fleurs et les couronnes.
Au cours de la cérémonie religieuse, M. le chanoine Haquet, curé doyen du canton de Duclair, représentant Mgr du Bois de la Villerabelle, archevêque de Rouen; prononça une touchante allocution. Au cimetière, M. Maurice, maire de Saint-Paer ; Denise, conseiller général, et André Marie, député de la Seine-Inférieure, apportèrent, au nom des populations de la commune, du canton et du département, des paroles de condoléances émues.
Il quitta sa charge pour raison de santé en février 1933.
Marcel
Caniel
(1933-1949). Il est
né le 28 octobre 1887 à Dieppe de feu
Georges Arthur Caniel et Désirée Letanneur, rue
Ango. Ces autres prénoms étaint Ephrem, Marie,
Charlemagne. C'était un homme de 1,76 m, aux cheveux
châtains. Il fut exempté en 1909 pour faiblesse.
Le 29 juin 1911, il était ordonné
prêtre puis
nommé à Grigneuseville. Le 20 mars 1917, son
incapacité fut confirmée
pour endocardite. Il fut curé de Saint-Paër de 1933
à 1949, année où il est
mort, le 7 mars,
à 61 ans.
Marcel Mazier (1949-1961). Il fut le dernier locataire du presbytère. On vint dès lors de Sainte-Marguerite, Varengeville puis Duclair pour desservir la paroisse.
En clair, Trubleville paraît avoir renfermé au XIIe siècle deux églises dont l'une était dédiée à saint Paër, évêque d'Avranches et l'autre désignée aussi sous le nom de cure de Mouchel l'aurait été à saint Cucufa. Par la suite, cette dernière est devenue simple chapelle mais la cure de Saint-Paër resta divisée en 2 portions. En même temps, le nom de Saint-Paër supplanta peu à peu pour désigner la paroisse celui de Trubleville qui continua cependant à désigner une région assez étendue.
XIIe siècle
L'abbé de Jumièges, Robert d'Argence, revenant du prieuré, de Bû, apprit la mort du curé de Saint-Paër de Trubleville-sur-Duclair. Assemblée, la communauté nomma un religieux, que l'abbé fut présenter à l'archevêque de Rouen, qui lui conféra aussitôt le bénéfice, à la charge de payer tous les ans à l'abbaye la pension ordinaire en argent, avec la moitié des oblations, qu'elle était en possession immémoriale de percevoir au jour de Pâques et de la Purification. L'acte est daté de l'an 1181.
En 1188, le même Robert d'Argence cède une partie de l'église de Saint-Paër à Guillaume de Verdun. L'acte est passé à Rouen en présence des abbés Samson, de Saint-Ouen, et Victor, de Saint-Georges de Boscherville,
XIIIe siècle

L'église du bourg est du XIIIe siècle, mais garde des traces du XIe. La Renaissance a ajouté les chapelles latérales, bâti le clocher inachevé, sculpté le berceau de la nef, décoré la porte et construit le porche. Pèlerinage le 12 juin, à S. Onuphre.
Au cours de ce siècle, on rencontre cette indication : « Magister cujusdam portionis ecclesie S. Paterni ». Saint-Paër avait au XIIIe siècle deux curés dont les revenus réunis montaient à 180 livres. Mais la particularité de cette paroisse est qu'elle fut partagée en deux portions. La première relevait de l'abbé de Jumièges, la seconde de l'archevêque de Rouen. Et voici pourquoi.
XIVe siècle
Fin 1350, le nouvel abbé de Jumièges, Jean de Boiracher, députa un de ses religieux vers le pape Clément VI pour lui demander l'union de l'église Saint-Paër à la mense abbatiale, appuyant particulièrement sa demande sur ce que les temps orageux de la France et le long séjour des princes et des barons dans son abbaye le mettait hors d'état de soutenir sa dignité avec honneur et de satisfaire à ce qu'il devait à ses religieux.
Le pape reçut favorablement l'envoyé et la requête de l'abbé Jean à Avignon. Il le garda quinze jours auprès de lui, et, après l'avoir comblé de présents, il le renvoya avec une bulle datée du 2 janvier 1351, par laquelle il unit l'église paroissiale de Saint-Paër-sur-Duclair à la mense abbatiale de Jumièges, nonobstant toute réserve générale ou particulière de la dite église, pour être possédée en tous fruits et revenus par l'abbé Jean et ses successeurs, à la mort du prêtre qui en était alors pourvu
Par la même bulle, le pape défend à l'évêque diocésain de s'opposer en quelque manière que ce soit, à la prise de possession, lui permettant seulement de régler sincèrement, et selon la conscience, la portion du vicaire perpétuel, qui lui sera présenté par l'abbé à chaque mutation.
Jean de Boiracher, ayant reçu cette bulle, prit possession le 26 juin de la même année 1351 ; mais ce ne fut pas sans opposition, comme il paraît par un acte des grands vicaires de l'archevêque, daté du 30 du même mois, portant ordre aux opposants de se conformer à la bulle de Clément VI, qui fut depuis confirmée par Innocent VI, la troisième année de son pontificat. Cette dernière bulle mit fin à tous les obstacles
La cure de Saint-Paër fut donc partagée en deux portions, à cause de la réunion de l'église de Trubleville qui venait d'être détruite. A la Révolution, l'abbé de Jumièges joussait encore de la première portion, exempte du droit de déport.
XVe siècle
Raoul Godefroy. Au XVe siècle, ce curé de la grande portion de S.-Paër offrit plusieurs livres liturgiques aux chanoines de la cathédrale de Rouen : un bon psautier, un antiphonier, et un psautier feriale, benenotabiliter notatum. En reconnaissance, le chapitre célébra pour lui un obit le 22 septembre 1425, jour de la fête de Saint-Paër.
Il y eut au cours de ce siècle un procès qui nous apprend que les seigneurs du fief de Trubleville ont successivement nommé aux écoles de la seconde portion de la cure de Saint-Paër messire Jean de Bracy puis Roger le Masson et enfin Th. Rousselet, tous prêtres. Depuis, sous le dit Rousselet, maître Martin Douyère exerçait la fonction.
Jean Boquier, curé de Saint-Paër, est mentionné en 1485.
XVIe siècle
L'ouverture des premiers registres paroissiaux permet d'identifier les prêtres habitués du territoire de Saint-Paër. On les retrouve notamment comme parrains. Ceux qui sont manifestement attachés à la cure figurent ici en bleu.
N... Duval, prêtre, parraine le 3 mai 1551 Claude, fils de Jehan et Catherine Dumesnil en compagnie de la femme de Jacques François.
Robert Grindel, le 8 juin, avec Marion, femme de Jacques Creste, parraine Robert Leprieur, fils de Paër et Marion Leprieur. Grindel est encore parrain le 19 septembre de Robert Durand, fils d'autre Robert, avec Madeleine, veuve de Philippin Durand.
Guillaume Leprieur, le 22 septembre, parraine Marguerite Lesoult, fille de Jehan et Marguerite Lesoult, en compagnie de Marguerite, femme de Jean Quesnel.
Jehan Vigor, prêtre, est parrain le 13 janvier 1555 de Toinette, fille de Regné Creste, en compagnie de Marion, veuve Jehan Carpentier.
Jehan Assoline est parrain de Jehan, fils de Valentin Assoline, le 16 juin 1565 en compagnie de Johanne Quedeville.
Marc Thomas, prêtre, est certainement attaché à la cure de Saint-Paër car on le retrouve plusieurs fois parrain. Le 20 avril 1572, il est parrain de Madeleine, fille de Guillaume et Janne Bucquet en compagnie de Marie Tiphaigne. Il est encore parrain de Jehan, fils de Jehan et Marguertie Bobé le 20 septembre 1575 en compagnie de Marguerite, femme de Jean Chevalier. Parrain le 3 mars 1590 de Marc, fils de Pierre et Jane Baville en compagnie d'Antoinette Baville. Marc Thonet (?) prêtre, parrain avec Marguerite, femme de Jean Carpentier de François, fils de Charles Caudehard, le 1er novembre 1579.
Pierre Lambert, fait très certainement partie du personnel paroissial cat ce prêtre est très souvent choisi comme parrain. Il l'est de Jehan, fils de Jehan et Jane Levillain, le 25 décembre 1589 en compagnie de Catherine Rousselin. Encore parrain le 27 septembre 1590 de Marguerite, fille de Jehan et Pérette Machon, en compagnie de Marguerite Machon. Parrain encore de Guillaume, fils de Guérin et Guillemette Rémy, le 3 janvier 1595, en compagnie de Jane Fontaine. Parrain le 23 décembre 1595 de Pierre, fils de Robert et Colette Machon, en compagnie de Jane Machon. Parrain le 16 janvier 1596 de Pierre, fils de Jehan et Guillemette Picquet, en compagnie de Charlotte Picquet. Parrain le 5 septembre 1596 de Pierre, fils d'Antoine et Laurence Rémy, en compagnie de Françoise Thomas. Parrain le 5 novembre 1596 de Catherine, fille de Nicolas et Marion Prieur en compagnie de Catherine Boutelier.
Nicolas Symon, prêtre, est parrain de Jacqueline, le 13 mai 1590, fille de Jaspar et Françoise Hurard en compagnie de Jacqueline Symon. Il est encore parrain le 27 juillet 1590 de Marie, fille de Regné et Thoinette Marc, en compagnie de Marie Lefebure, de Caudebec. Parrain le 24 février 1595 de Marie, fille d'Alexandre et Marguerite Lechevallier, en compagnie de Marie Serre. Nicolas Symon est attesté comme curé de Saint-Paër dans les archives de Jumièges.
Claude Sébire, prêtre, parrain de Claude, fils de Jehan et Jeanne Féret, en compagnie de Charlotte Féret le 4 janvier 1598.
Guillaume Vandenhart, prêtre, est attesté au cours de ce siècle dans des procédures d'aveux allant de 1528 à 1587.
XVIIe siècle
Noël Vernier, prêtre, parraine Noël, fils d'Olivier et Mariette Basin, en compagnie de Anne. femme de Pierre Bernier, le 6 février 1600.
Nicolas Symon est toujours curé puisque, le 22 mars 1600, on le voit parrainer Robert, fils de Robert et Marguerite Boutard en compagnie de Guillemette Duval. Guillaume, le 30 avril 1600, fils de Bamabel et Colette Fantosme, en compagnie de Marie Liberge. Le 6 avril 1602, il parraine Adam, fils de Nicolas et Thomasse Machon, en compagnie de Jane Machon.
Mathurin Auber, prêtre, parraine avec Jacqueline, femme de Pierre Boullet, Marguerite, fille de Nicolas et Janne Aubert, le 18 juillet 1600.
Pierre Lambert est toujours attaché à Saint-Paër. Il parraine le 4 août 1602, Pierre, fils de Marin et Marie Capelle, en compagnie de Marie Lechevalier. Le 18 janvier 1604, Pierre, fils de Jehan et Janne Lemetais, en compagnie de Marion, femme de Guillaume Fabulet. Le 11 juillet 1604, Pierre, fils de Jehan et Isabeau Ferment, en compagnie de Catherine Dubois. Le 30 avril 1606, Pierre fils de Regné et Catherine Gueudry, en compagnie de Benoîte Vincent.
Jehan Baville, prêtre, parrain le 23 mai 1606 de Jehan, fils de François et Guillemine Baville. Commère : Jacqueline Roullant.
Jehan Lambert, prêtre, parrain le 21 janvier 1607 Marie, fille de Denis et Benoite Vincent en compagnie de Jane Dupont.
Robert Marchand, prêtre, parraine le 11 décembre 1611 Alison, fille de Martin et Madeleine Rémy, née Baret (?) en compagnie de Alison, femme de Pierre Rémy.
Maître Hambert (Lambert ?) parraine le 11 septembre 1613 Jane, fille de Guillaume et Alison Boutard en compagnie de Jane Boutard.
Guillaume Lambert, parraine le 5 septembre 1620 Pierre, fils de Robert et Alix Douyère en compagnie de Catherine Lemeille. Le 26 octobre, il est encore parrain de Marguerite, fille de Guillaume et Alison Boutard, en compagnie d'Anne Boutard.
Nicolas Quedeville parraine le 24 août 1624 Louis, fils de Jean et Jane Quedeville en compagnie de Colette Levasseur.
François Boutehen, prêtre, parraine le 3 novembre 1627 Robert, fils de Robert Dumarest et Anne Boutehen en compagnie d'Anne Titaire, femme d'Alexandre Lechevallier.
Regné Laurent, prêtre, parraine le 16 mars 1628 Regné, fils de Philippe et Marie Lelièvre, en compagnie de Jane Lelièvre.
Jean Picart, prêtre, parraine le 18 avril 1628 François, fils de Jacques et Constance Picard, en compagnie de Marie Bucaille, d'Escalles.
En 1652, dans la 2e portion, la confrérie du Saint-Sacrement fut établie à la demande de Messire Pierre d'Espinay, chevalier, seigneur et marquis de Boscquébout, chastellain et patron de Saint-Pair, gentilhomme ordinaire de la chambre du Roy.
En 1655, on détruisit l'église dédiée à la Vierge au Bas-Aulnay pour la reconstruire non loin du château.
En 1657, on note une quittance de Duhamel, curé de Saint-Paër en Caux, chapelain de la chapelle de Saint-Pierre et Saint-Paul de Lyons, fondée en la cathédrale.
En 1660, il y eut un concordat entre Mgr de Bourdon, archevêque de Rouen mais aussi abbé de Jumièges et les religieux de l'abbaye en vertu duquel le prélat cédait aux moines le manoir seigneurial, la ferme et les terres labourables du Valbouët, alias Val-Bois, sises à Épinay, la terre et le patronage de l’Aulnay et la terre de Monthiard, ces dernières sises à Saint-Paër
En 1688 fut fondée la confrérie du Rosaire.
Antoine Turel, attesté comme curé de la première portion.
Denis Le Clerc, attesté comme curé de la première portion. Il résigna avant octobre 1702.
Michel Langlois attesté comme curé de la deuxième portion avant Favier. On note aussi :
Etienne-François d'Espinois.
Jean-Baptiste Favier, curé de la deuxième portion. Le 23 juin 1686, il fut le parrain, le 1er avril 1682, de Elizabeth Hurard, fille de Jean Hurard et Anne Beaunay en compagnie de Elizabeth Canelide. Il parraina encore Guillaume Lemettais, fils d'autre Guillaume et de Marguerite Depardé. Sa commère fut Madeleine Leroy. On le voit encore donner sa tutelle spirituelle à un fils de Charles Babois et Marguerite Leclerc, le 8 novembre 1693, en compagnie d'Anne Marie Consedieu. Favier est décédé avant 1695.


Il fut ensuite pourvu de la modeste cure de Clichy-la-Garenne, près de Marl, on le localise aussi un temps à la cure de Croissy-sur-Seine ; mais, désirant encore une retraite plus éloignée de Paris, pour se livrer à ses travaux d'historien, il demanda et obtint la cure de Fréville, en 1693, qu'il quitta pour la cure de Saint-Paër, le 29 mars 1695. On trouve aux archives plusieurs documents de cette époque :
Protestation dudit de Vertot, dernier mars 1695, contre une clause de la bulle obtenue pour sa nomination à cette cure, bulle du 28 janvier, même année. Patron de cette cure : le marquis d’Épinay, sieur du lieu, comte de Rosendal, baron de Merlebeck, châtelain de Trubleville.
Plumitif de la Chambre du clergé du diocèse de Rouen. – 4 février 1696, « sur la requeste présentée par Me René de Vertot, curé de Saint-Paër et prieur du prieuré de Pubel, contenant qu’il est pourvu depuis 2 mois du dit prieuré, qu’il en a trouvé les terres incultes depuis 4 ans, que, pour les mettre en valeur et les restablir, il y a establi un fermier avec des besteaux quiont esté saisis à l’instant pour les arrérages des décimes à la requeste du sieur (Abraham) Huet (receveur des décimes), qui prétend les faire vendre incessamment, s’il n’y estoit pourvu ; » surséance accordée.
XVIIIe siècle
En 1701, nommé membre de l'Académie des Inscriptions par le roi, Vertot mit un pied à Paris. Le 29 octobre 1702, Vertot fut pourvu en outre en commende de la première portion résignée par Denis Le Clerc. Outre le titre de curé, Vertot était donc administrateur de l'abbaye de Jumièges et, à ces titres, bénéficiait des grosses, menues et vertes dîmes.
Le 5 avril 1706, il donna cependant procuration pour résigner la première portion en faveur de :
Joseph Le Daim. Cette portion fut, en conséquence, conférée, le 7 juillet suivant, audit Le Daim, lequel en prit possession le 26 juillet. Il décédera le 2 août 1744 et sera inhumé le lendemain.
La deuxième portion fut conférée, à la suite d'une autre résignation du titulaire, à :
Jean Le Bourdais, dit aussi Le Bourdon, prêtre du diocèse du Mans, licencié en droit canon, le le décembre 1706. Il en prit possession le 22 du même mois. Sur cette seconde portion il avait été créé une pension de 430 livres au profit du démissionnaire. On ne sait si la résignation de la première portion était également sous réserve de pension.
En 1717, Saint-Paër comptait 600 communiants et une école tenue par le vicaire.
Lettre du curé de Saint-Paër à l’abbé Robinet, grand vicaire, pour obtenir, en faveur de deux de ses paroissiens qui voulaient se marier, une dispense d’empêchement dirimant, provenant de compérage, la future ayant nommé sur les fonts baptismaux un enfant du futur époux, 20 octobre 1721.
Mort à 59 ans, Le Bourdais fut inhumé le 27 août 1724 par maître Jacques Agasse, curé de Notre-Dame-de-Launay, en présence de Le Daim et N. E. Duchesne.
Nicolas Biard, prêtre, présent à l'inhumation de Bourdais, chapelain de la chapelle du Mesnil-Varin en 1728 ; patron, M. du Mesnil-Varin, "dont les ancêtres ont fondé la dite chapelle pour la commodité de leur maison".
Le 6 juin 1725, François, marquis d'Espinay, comte de Rozendal, seigneur de Boisgroult, de Trubleville, de l'Eau, de Francvilliers et autres lieux, chevalier de l'Ordre militaire de Saint-Louis, brigadier des armées du Roi, colonel d'un régiment de dragons, confessait et avouait tenir par foi et hommage, le fief, terre et seigneurie de Trubleville, plein fief de haubert, dont le chef était assis dans la paroisse de Saint-Paër, et qui s'étendait sur les paroisses voisines.
En raison de ce fief, il était seigneur patron de Saint-Paër, nommait à la cure jadis dite Dumouchel, seconde portion de ladite paroisse de Saint-Paër et avait « antienne motte sur laquelle l'église de la dilte cure et seconde portion était assize antiennement et bastie. »
Il y avait de plus, droit de chasse à cor et à cry dans la paroisse de Saint-Paër et les lieux circonvoisins, droit de garenne et droit de pêche dans la rivière de Sainte-Austreberte depuis le pré de M. de Bardouville, conseiller du Parlement de Normandie, jusqu'à la Seine où il pouvait jeter trois coups d'épervier.
Ce seigneur tenait, en outre, le fief, terre et seigneurie du Boisgroult, situé en grande partie sur cette paroisse, et qui relevait du Roi par un quart de fief de haubert.
Le Brun est attesté comme vicaire de la seconde portion en 1725.
Nicolas-Vincent Renaut est curé en 1729.
François Lefebvre était vicaire des deux portions à 35 ans lorsqu'il fut inhumé par Joseph Le Daim et Bunel le 31 mai 1741..
Louis Nicolas Hautot, vicaire de la première portion, mort à 41 ans fut inhumé le 22 novembre 1751 par Monsieur Duval, vicaire de Blaqueville.
Adrien Niel, curé de la première portion, décédé le 19 juin 1772, inhumé le 20 dans le chœur, par Jean Vignerot, curé de Notre-Dame-de-Varengeville et doyen de Saint-Georges.
Nicolas Foutrel, vicaire, et desservant la confrérie du Rosaire.
Michel Roland Bunel, curé de la seconde portion, fut parrain d'un fils de Nicolas Loiselier et Marguerite Lefeu, le 18 avril 1737, en compagnie de Marie Marguerite Fosset, épouse de Robert Creste, conseiller honoraire du roi.
Bunel fut inhumé dans le chœur par la confrérie le 16 mars 1778, décédé le samedi 13 à 67 ans. Son cousin Maître François Bunel, laboureur, fut témoin. Maître Martin était alors curé de la première portion, Agasse curé du Launay, Buhot curé des Vifs, Lévêque curé d'Epinay, Briselet, curé de Villers, Sacquépey, curé de Sainte-Marguerite, Oüen, Vignerot...
Jacques Joseph Buhot, natif du diocèse de Lisieux, curé des Vieux, nommé à la cure de Saint-Paër, 2me portion, vacante par le décès de Michel-Roland Brunel, 4 mars 1778, desservant la Confrérie du Saint-Rozaire. Il mourut le 22 avril 1792 à 61 ans et fut inhumé le lendemain dans le cimetière par l'abbé Ouen, curé de Saint-Pierre-de-Varengeville en présence de Nicolas Barette, curé de Notre-Dame, Saltenton, Sainte-Marguerite, Jacques Antoine Buhot, son frère.
Pierre Joseph Martin, curé de la première portion, 68 ans, inhumé le 29e jour de janvier 1788 par la confrérie et le prieur de Sainte-Marguerite, Saquépée. En présence de Pierre Langlois, curé d'Ecalles-sous-Villers, Barette, vicaire de ND-de-Varengeville, Jacques Huillard, curé des Vieux.
Aussitôt après, le 26 février 1788, les propriétaires, syndics, trésoriers, paroissiens et principaux habitants de Saint-Paër furent déboutés dans leur opposition au projet d'union d'une portion de la cure de Saint-Paër à la cure des Vifs. Ce projet était porté par le comte d'Epinay a qui l'administration diocésaine donna raison.
La Révolution
Charles Haquet, né le 29 janvier 1758 à Ocqueville, fils de Jacques, laboureur et de Marie Anne Blondel. Sa nomination parut dans le Journal de Rouen : "Le 17 (février 1787), le sieur Charles Haquet, gradué sur l'abbaye de Jumièges, a été pourvu de la cure de S. Paër, première portion, vacante par la mort du sieur Pierre Joseph Martin,sur la nomination de M. l'Abbé de Jumièges."
Passeport délivré par le district de Rouen ; embarqué le 5 septembre 1792 à Dieppe pour l'Angleterre.
Capelle, né le 31 juillet 1764 ; curé à St Paër à compter du 21 décembre 1792 ; figure au tableau des pensionnaires ecclésiastiques du 19 pluviôse an 4 ; perçoit une indemnité trimestrielle de 200 francsse, se signale en 1793. Son presbytère est l'objet d'un scandale impliquant son frère.
Julien Pierre Legal, citoyen faisant fonction de curé de Saint-Paër, décédé à 55 ans le 5 frimaire de l'an 5 (25 novembre 1796) au matin, déclaré par Louis Bonaventure Salentin, curé de Sainte-Marguerite, et Louis Barnabé Gueudry, toilier, 67 ans. Au XVIIIe siècle, il y avait encore à S.-Paër deux curés, qui administraient la paroisse tour à tour chacun leur semaine. Le Concordat y mettra un terme.
Fleury, vicaire des Vieux ayant refusé de prêter serment, célébrait des messes clandestines dans sa maison de Saint-Paër lorsqu'il fut arrêté, le 30 mai 1797. Emprisonné à Rouen, l'octogénaire décédait peu après.
XIXe siècle
Charles Haquet (1802-1823) il reprit possession de sa cure le 8 août 1802. Le presbytère n'avait pas été vendu et celle des vicaires fut affectée à la fabrique. Haquet est décédé à Saint-Paër le 10 janvier 1823, les déclarants sont ses frères : Jacques Philippe, vicaire, Jacques cultivateur à Sainte Colombe et Jean Baptiste Modeste cultivateur à Bénesville.
Laurent Laquerrière (1823-1825). Son pastorat fut bref mais il vit deux anciennes paroisses indépendantes grossir la sienne : les Vieux et L'Aunay.
Zacharie Latteur (1825-1838). Fut un personnage controversé. Le 24 mars 1835, il assista à la bénédiction de la troisième cloche de l'église par Mgr de la Villarabelle. Des portiques de verdure avaient été dressés dans le bourg avec les armoiries archiépiscopales et le drapeau pontifical à l'entrée de l'église.
Pierre Frenel (1838-1861).
Auguste Thiesse (1861-1886). Le futur chanoine naquit à Rouen, rue des Bons-Enfants, le 9 juin 1817. Il fut ordonné prêtre le 19 décembre 1840. Professeur pendant quelques mois au collège d'Aumale, il fut de là envoyé comme vicaire à Saint-François du Havre. On le nomma ensuite curé de Croixmare, où il resta quinze années.
Après un court passsage au premier monastère de la Visitation, il fut envoyé à Saint-Paër. Installé le 8 décembre 1861, il y devait édifier la paroisse vingt-cinq années durant. Son prédécesseur, M. l'abbé Frenel, y avait passé presque un temps égal.
L'un des premiers soins de M. Thiesse, à Saint-Paër, fut de rendre hommage au pasteur qu'il remplaçait. Quelques restaurations avaient été faites à l'église, beaucoup de bien spirituel s'était accompli : il fit consigner dans le registre des délibérations de la Fabrique l'acte de reconnaissance des paroissiens.
Puis il continua ce qu'avait commencé M. l'abbé Frenel.
D'abord la Maison de Dieu. Il n'eut pas de cesse qu'il ne l'eût rendue digne de l'hôte sacré qui l'habite. En 1863, avec le concours de l'une des familles riches du pays, il l'orna d'un maître-autel.
En 1881, il fit construire une nouvelle sacristie et exécuter à l'édifice entier d'importantes restaurations dont le prix s'éleva à 35.000 francs. En 1884, il trouva encore 700 francs pour le même but. Il restait néanmoins beaucoup à faire : ravalement extérieur, sculpture, etc. A son gré, l'argent ne manquait pas pour ces nouvelles dépenses : il était acquis et il savait où le trouver : mais desdifficultés surgirent, dont la seule fermeté, sa vertu native, ne put venir à bout.
L'édifice spirituel ensuite. On a gardé mémoire, à Saint-Paër, de la remarquable Mission que fit donner M. Thiesse environ quatre ans après son arrivée. Deux Pères franciscains la prêchèrent pendant trois semaines; leurs instructions furent "très goûtées. Les belles cérémonies se succédaient, on accourait en foule, l'église était chaque jour trop petite pour contenir les fidèles. Les fruits furent abondants et durables. Le vénérable curé rayonnait.
Il entretint cette vie de grâce par son zèle pondéré, une assiduité scrupuleuse dans l'exercice de son ministère, et la haute édification qui se dégageait de son exemple.
A vrai dire, il paraissait à quelques-uns tant soit peu rigide, et peut-être on pousse aisément à l'extrême ses plus belles vertus le fut-il par hasard. Dans les relations d'homme à homme, saint François de Sales ne croyait pas que la ligne inflexiblement droite fût toujours le plus court chemin, parce que l'instabilité naturelle des esprits à atteindre, la susceptibilité des cœurs à gagner, déplace souvent le but. Or, c'est l'inclination des caractères forts de ne point croire à cette nécessité de changer sa voie à mesure que varie l'âme qu'il faut convaincre. On les dit alors sévères et on se ferme à l'affection dont, au fond, ils sont pleins.
M. Thiesse avait une grande bonté qui se peignait jusqu'en son visage animé par un bienveillant sourire. Cependant, parce qu'il était d'une droiture absolue, épris de justice, silencieux avec cela, tout le monde ne vit point toujours ses désirs de condescendance et de miséricorde. Il disait un jour à un confrère qui sollicitait ses conseils : « Monsieur le Curé, soyez bon, et surtout, car vous l'êtes, paraissez-le! » C'est un mot d'expérience, où se révèle toute la souffrance d'un cœur timide et quelquefois peu compris.
Il n'y a pas bien longtemps, il remettait entre les mains de quelqu'un une certaine somme, avec prière de la distribuer en charités à diverses personnes qu'il désignait. Chemin faisant, son mandataire apprit que l'une de ces personnes était peu digne ; l'aumône, au contraire, irait mieux à telle autre plus estimée, mais ayant moins de droits. Il revint, exposa le cas au donateur.
« Que faut-il faire ? dit-il. De l'indulgence, répondit M. Thiesse, usons d'indulgence ! »
M. Thiesse aima toujours beaucoup l'étude. Il s'instruisait journellement, et sa science ecclésiastique ne manquait pas d'étendue. Ses sermons, non d'une grande éloquence, substantiels toutefois, étaient écoutés avec plaisir.
Il savait le prix d'annales paroissiales bien tenues et précises. Celles qu'il écrivit pour Saint-Paër, durant la guerre de 1870-71, sont des plus intéressantes. Les moindres faits et gestes des Prussiens dans le village y sont mentionnés. Les historiens à la manière de Taine, éclairant les ensembles par le détail, apprécieront vivement plus tard,, croyons-nous, ces simples notes. Elles sont d'une sûreté remarquable et c'est le danger en ces sortes de travaux exemptes de minutie. Il trace le tableau, éloquent par sa concision même, des maux que peut causer la guerre en une seule petite commune. M. Thiesse a calculé, avec preuves à l'appui, qu'en 1870-71 la guerre a coûté aux habitants de Saint-Paër exactement 104.614 francs. « Encore en furent-ils quittes à bon marché, dit-il, car il n'y eut point là d'autres souffrances extraordinaires : ni pillage, ni meurtres, ni blessures, à l'arrivée et pendant le séjour des troupes étrangères. »
C'était un patriote, on le voit. Tous les samedis, pendant toute la durée des hostilités, il offrit le Saint-Sacrifice à l'intention des soldats vivants et défunts du pays, et pour leurs familles. On lui sut grand gré d'une telle pensée ; il vint beaucoup de personnes à cette Messe. Par contre, pendant toute la durée de l'occupation allemande, il raccourcit les Offices, les Vêpres
furent supprimées, afin de permettre aux paroissiens de rester le plus possible à la surveillance de leurs maisons. Tel était l'esprit de sagesse pratique avec lequel il s'acquittait de sa charge pastorale.
M. l'abbé Thiesse fut nommé chanoine de la Cathédrale en 1886. S'il avait tenu avec talent les registres paroissiaux, il laissa faire en revanche une maladresse architecturale. Lors de travaux de restauration, vers 1884, le cadran solaire de l'église fut tout simplement jeté avec les gravats. Il fut heureusement sauvé par M. Lenoir et protégé au musée des Antiquités.
L'abbé Thiesse est décédé le 27 décembre 1905.
François Prévost (1886-1894).
Auguste Mauger(1894-1913). En 1901, on se félicite des importants travaux accomplis à l'église de Saint-Paër depuis quelques années : déplacement et restauration des fonts baptismaux, ouverture de cinq fenêtres, érection d'un Chemin de Croix et de plusieurs statues ; lustres, tapis, candélabres, etc.; en deux mots, perfectionnement du mobilier. Il reste à faire quelques acquisitions encore; et on y arrivera vite, grâce à la bonne entente des représentants du pouvoir, grâce aussi à l'habituelle générosité des châtelains ; enfin, par le zèle intelligent de M. l'abbé Mauger, le sympathique curé de la paroisse.
Il s'en alla dans la vie éternelle le jeudi 11 septembre vers trois heures du soir. Depuis sept ans il était en quelque sorte entre la vie et la mort. Frappé violemment à cette époque, il s'était relevé comme par miracle. Mais affaibli, perpétuellement sous la menace du mal qui l'avait terrassé une première fois, il ne vivait qu'à force d'énergie et toujours en présence de la catastrophe possible. Sa résignation était entière d'ailleurs et son sacrifice, fait de grand cœur, était renouvelé par lui à chaque instant.
Par caractère, c'était un doux, il le fut jusqu'à la dernière minute. Sur son lit d'angoisse il accueillait encore avec un sourire aimable les confrères, les amis ou les paroissiens qui venaient le visiter.
Sa carrière s'était accomplie à Aumale, à Sainte-Marie du Havre, où il fut vicaire, puis à Daubeuf-Serville où il fut curé de 1887 à 1894 avant de venir à Saint-Paër. Il montra, partout où il a passé, les principales qualités du vrai prêtre : pieux, bon à tout le monde, simple et conciliant. Peut-être le souvenir particulier qu'on gardera de lui sera-t-il celui d'un zèle très vif pour la musique religieuse. Il était doué d'une voix agréable et trouvait de véritables jouissances à chanter pour Dieu. Il aimait aussi à enseigner le chant aux autres, et cela l'aida plus d'une fois à faire le bien. En outre il aimait à préparer, à organiser les pompes du culte. Jamais l'église n'était trop bien décorée à son gré, jamais elle n'était trop magnifique en elle-même. Il a ainsi laissé à Saint-Paër quelques embellissements qui marqueront sa trace.
Les modestes, les doux, sont aimés. M. Mauger l'avait été sincèrement de ses condisciples, au petit séminaire du Mont-aux-Malades où il avait fait ses études. Il faisait partie d'une classe à laquelle il est bien permis de se glorifier d'avoir compté parmi ses membres, Mgr Lemonnier, futur évêque de Bayeux. Quel empressement ses anciens camarades n'avaient-il pas mis, cet été, à le convier à leur réunion annuelle ! On le savait bien chancelant, mais était-il possible qu'il manquât ! Il se rendit aux instances. On eut presque regret de l'avoir tant pressé quand on le vit si faible, mais comment ne pas voir dans son effort un suprême témoignage de son bon cœur et de sa fidèle amitié !
Il fut aimé surtout de ses paroissiens. Oa le constata mieux que jamais au jour de ses obsèques. Elles eurent lieu le lundi 15 septembre. « A 10 heures, raconte un témoin, M. l'abbé E. Maurice, chanoine honoraire, curé de Sotteville, entouré de tous les Prêtres du Canton, auxquels s'étaient joints MM. les abbés Maurice, Fressard et quelques autres prêtres, fit la levée du Corps. Derrière le cercueil, que suivait la vénérable mère du défunt, se pressaient tous les habitants de Saint-Paër ayant à leur tête M. le Maire, MM. les Conseillers municipaux et paroissiaux, ainsi que des amis venus de Duclair et des communes avoisinantes.
« Après la Messe, célébrée par M. le Doyen de Duclair, et l'absoute, donnée par M. l'abbé Agasse, chapelain de La Fontaine, M. le Doyen remercia l'Administration et les Paroissiens du témoignage d'estime qu'ils venaient de donner à la mémoire de leur bien-aimé Curé.
« Cette estime, dit-il, il la méritait par sa bonté, son dévouement aux enfants et aux malades, son amour pour la maison de Dieu ».
Il continua : « La bonté, elle apparaissait dans tous les actes de M. l'abbé Mauger. Il avait le don de charmer les entretiens les plus sérieux et d'égayer les affaires les plus pénibles. Il s'était tellement attaché à la population de sa paroisse qu'il la connaissait à fond, et l'on peut dire qu'il était l'ami de tous.
« Qui dira les malades qu'il a visités et ce qu'était pour eux le réconfort de sa parole, les pauvres qu'il a secourus, les blessés de la vie auxquels sa paternelle tendresse venait en aide par des procédés les plus ingénieux et les plus délicats !
« Il aimait les petits enfants, se faisant enfant avec eux pour arriver à les pénétrer de la science religieuse et les former à la morale chrétienne. Au reste, sa sollicitude s'étendait à tous, et l'on peut dire que sa vie toute entière a été dépensée pour ses ouailles et qu'il leur a donné jusqu'à son dernier souflle. »
Au Cimetière, après les dernières prières, M. de Joigny, maire de Saint-Paër, au nom de la commune toute entière, rendit, en un remarquable discours, un dernier hommage à M. l'abbé Mauger. Il termina par ces mots : « Votre mémoire vivra parmi nous, votre vie sera pour nous une leçon, votre fin un exemple à imiter. »
XXe siècle
François Prunié (1913-1933). Auteur de plusieurs restaurations à l'église. Il fit poser des bancs dans la nef et la chapelle sud, construisit une salle paroissiale près du presbytère. Sous son pastorat eut lieu un terrible fait-divers. Compte-rendu du 20 juillet 1829 :
LES
OBSÈQUES DES SIX PETITS ENFANTS BRÛLES VIFS
A Saint-Paer (Seine-Inférieure), hier matin, au milieu d'une très grande affluence, ont eu lieu les otisèques des six petits enfants Genêt qui trouvèrent une si horrible mort dans l'incendie d'une grange. Les six cercueils avaient été déposés à l'entrée du chœur de la petite église de Saint-Paer et disparaissaient sous les fleurs et les couronnes.
Au cours de la cérémonie religieuse, M. le chanoine Haquet, curé doyen du canton de Duclair, représentant Mgr du Bois de la Villerabelle, archevêque de Rouen; prononça une touchante allocution. Au cimetière, M. Maurice, maire de Saint-Paer ; Denise, conseiller général, et André Marie, député de la Seine-Inférieure, apportèrent, au nom des populations de la commune, du canton et du département, des paroles de condoléances émues.
Il quitta sa charge pour raison de santé en février 1933.
Marcel Mazier (1949-1961). Il fut le dernier locataire du presbytère. On vint dès lors de Sainte-Marguerite, Varengeville puis Duclair pour desservir la paroisse.
Laurent QUEVILLY.
SOURCES
Statuts de la confrérie du Saint-Rozaire
Gilbert Fromager, Le canton de Duclair.
Géographie de la Seine-Inférieure,1879, Bunel et Tougard.