FÊTE AGRICOLE DONNÉE A DUCLAIR
LE 5 JUILLET 1840


Au haut de la côte de Duclair, et à peu de distance de ce bourg, s'étend une belle campagne, au milieu de laquelle était préparé le champ du concours, pour le comice agricole de Pavilly.

Le terrain était, d'ailleurs, bien choisi et bien disposé pour la lutte des charrues : aussi, l'affluence des curieux, membres du comice ou étrangers, était-elle considérable.

A 10h, le bureau des comices, assemblé sur le champ du concours, et composé de MM. Auguste Baudouin, Président, Baudouin, Delaistre, Roulleau, Baudrv, et Folloppe, vice-Présidents des cantons de Duclair, Maromme, Caudebec, Pavilly et Yerville, ayant pour secrétaire M. Rigoult, élu à cette fonction à la dernière séance, nommé à l'unanimité pour remplir les fonctions de trésorier des comices, en remplacement de M. Lengrenay, démissionnaire, M. Amable Delaunav, vivant de son revenu, demeurant à Duclair, qui, présent à l'assemblée, consent à se charger de ces fonctions.

Au roulement de tambour


Arrivé à 10 h et demie sur le champ du concours, le jury de jugement commence par les visite et examen des vaches ; puis, pour ne perdre aucuns instants, fait procéder immédiatement au tirage au sort des charretiers, qui vont se placer chacun au numéro qui lui est assigné, et se mettent en mouvement au roulement du tambour.

Onze charrues fonctionnent, et toutes sont assez bien dirigées pour exciter, au plus haut degré, l'intérêt des assistants et pour que la victoire reste longtemps incertaine.

Pendant cette lutte, le jury de jugement fait la visite des taureaux, des juments poulinières, des pouliches, des jeunes chevaux entiers, des béliers, des bestiaux engraissés et des instruments aratoires exposés sur le champ du concours ; il fait fonctionner également la machine à battre le colza, du sieur Lespinasse.

Enfin, il vient examiner le travail des charretiers.

Parmi les personnes dont la nombreuse affluence embellissait la fête, on remarquait MM. Victor Grandin, député de l'arrondissement ; Manoury de Franqueville, président du comice agricole de Goderville ; Bréhier, chef de division à la préfecture ; Carbonnier, vice-président de la Société centrale d'agriculture du département de la Seine- Inférieure ; Houdeville et Quévremont, membres résidants de la même Société, députés par leur président ; Curmer et Mesaize, aussi membres de ladite Société, et Queval, maire de Duclair.

(Notons ici que Queval était le greffier de la justice de Paix, de Duclair, qui dix ans plus tôt eut une violente polémique avec Charles-Antoines Deshayes, l'auteur de l'histoire de l'abbaye de Jumièges).

C'est à la complaisance bien connue de M. Mesaize que nous devons d'avoir pu examiner une vache qu'il avait bien voulu faire amener sur le champ du concours ; cette vache, achetée par la Société centrale d'agriculture, déposée cher. M. Mesaize, a été castrée par M. Verrier, médecin vétérinaire à Rouen, vingt-sept jours après avoir vêlé.

Cet essai avait pour but de savoir si elle produirait la même quantité de lait pendant trois ou quatre années consécutives, ainsi qu'on avait le droit de s'y attendre, d'après un ouvrage de"M. Levrat.

Cette vache, opérée le 9 juin 183<), cesse de produire du lait, et tourne à l'engraissement.

Cette opération, pour laquelle, du reste, on ne peut donner trop d'éloges à M. Verrier, n'a pas eu le résultat attendu.

Sur la place du marché


Aussitôt les opérations du Jury de jugement terminées, le cortége se rend à Duclair, sur la place du Marché, où avait été dressée une estrade pour la distribution des prix.

La compagnie de pompiers et la musique de la garde nationale de Duclair, à laquelle s'étaient joints plusieurs amateurs, contribuaient, par leur présence, à faire briller la fête d'un plus vif éclat.

Les discours suivants ont été prononcés.

De M. Auguste Baudouin, Président du Comice au concours du 5 Juillet 1840.

Messieurs,

Avant de décerner les prix aux vainqueurs du concours et les récompenses aux bons serviteurs, qu'il me soit permis de retarder un peu le moment de leur triomphe, pour faire entendre la voix de ma reconnaissance pour vous, Messieurs, qui, pour la seconde fois, m'avez fait l'honneur de m'appeler à présider notre comice.

Vous n'avez pas, j'ose le dire, trop présumé de mon zèle pour une institution qu'on apprécie chaque jour davantage, et vous avez comblé [mes vœux en me donnant la mission d'être l'interprète de vos sentiments d'estime pour les serviteurs habiles et fidèles dont vous couronnez aujourd'hui l'adresse, le travail et la moralité.

Vous avez enfin décidé que désormais les concours auraient lieu chaque année dans un canton différent de la circonscription du comice.

Vous avez compris qu'en signalant vos exemples, en menant vos élèves améliorés, en faisant fonctionner vos instruments aratoires perfectionnés tous les ans dans des contrées différentes, vous rendiez service à la généralité, vous forciez, pour ainsi dire, à venir vous examiner, des cultivateurs endurcis dans l'ancienne route, qui veulent rester isolés, qui ne comprennent pas le véritable but de l'association, et qui seraient désolés de faire connaître à leurs voisins, voulant en profiter seuls, la moindre amélioration que le hasard leur aura fait découvrir.

Ces réunions paisibles mettent en relation des hommes estimables, qui, sans elles, ne se seraient peut-être jamais connus.

Chacun y apporte son tribut de science pratique, de connaissances et d'applications utiles. Ces lumières réunies forment un faisceau qui éclaire au loin ; concentrées dans le même endroit, elles resteraient presqu'inaperçues.

Je suis heureux de pouvoir vous certifier que les améliorations que je vous signalais l'année dernière, sont toujours en voie de progression ; les racines se propagent de plus en plus ; le nombre des colzas plantés toutes les deux raies, binés et rechaussés, augmentent ; malheureusement la rigueur des saisons en a détruit beaucoup, et les résultats ne sont pas aussi satisfaisants.

Il est fâcheux, dans l'intérêt de la science agricole et des cultivateurs, que le Madia sativa, semence oléagineuse, n'ait pas encore été assez connu.

J'ai vu dans une notice, lue par M. Lebret, membre de la Société centrale d'agriculture, dans une séance publique du 6 juin dernier, de la Société libre d'Émulation, que cette graine se récolte au bout de quatre-vingt-dix jours environ d'ensemencement, qu'elle produit trente à trente-six hectolitres par hectare, et 650 à 660 kilogrammes d'huile bonneà manger. On aurait pu retourner les champs de colza et les ensemencer de cette graine ; plusieurs essais ont été faits cette année, et la Société centrale d'agriculture, si dignement représentée en ce jour, et dont on ne peut trop louer le zèle et l'activité, doit publier tous les avantages qu'on est en droit d'attendre de cette semence qui est importée du Chili.

Mais ce n'est pas assez, Messieurs, que de faire tous les efforts voulus pour l'amélioration matérielle de l'agriculture, il faut aussi que l'esprit d'association, si fécond en résultats, pénètre dans vos esprits ; il faut bien vous convaincre que votre présence aux réunions générales de la Société est indispensable ; c'est là que doivent se faire connaître réciproquement les résultats obtenus dans les nouveaux essais, et se traitent les questions relatives à nos intérêts. Vous en sentirez encore bien plus l'importance, si nous obtenons la formation des chambres consultatives départementales d'agriculture qui sont demandées de toutes parts, et dont le projet a été pris en considération cette année parla chambre élective.

Ce sont de nos comices, Messieurs, qui touchent de si près au sol, que sortiront les premiers documents si nécessaires aux membres de ces chambres, qui seront appelés eux-mêmes, sans doute, à donner les renseignements sur les plus hautes questions agricoles. Les subventions que le comice a obtenues par l'entremise de notre premier magistrat, toujours protecteur dévoué de notre belle institution (qui n'a pu cette année, à son grand regret, venir présider vos travaux), et par celle du digne représentant de notre arrondissement, qui, le premier, a senti qu'il était du devoir d'un loyal député de prendre aussi bien les intérêts des cantons agricoles que de ceux manufacturiers, (grâces lui en soient rendues!) l'a mis à même de pouvoir décerner le même nombre de récompenses que l'année dernière.

Le gouvernement nous fait avertir tous les ans, par les circulaires de ces organes,qu'il ne veut accorder de subventions qu'aux comices qui sont en voie de progression ; prouvons lui, par nos travaux, par notre activité, par notre zèle, que nous avons mérité celles qu'il a bien voulu nous accorder jusqu'à ce jour ; mais qu'il sache bien aussi que l'agriculture est digne, sous tous les rapports, de toute sa protection ; disons ici que nous ne la désirons ni inclusive, ni exclusive, mais que nous la voulons égale à celle donnée aux autres industries françaises. C'est justice, et non faveur, que nous désirons pour elle.

Maintenant, Messieurs, je touche à la plus belle prérogative dont vous ayez pu m'investir en me plaçant à votre tête. Grâce à MM. les membres du jury de jugement, dont on ne peut trop louer le zèle et l'impartialité, je vais procéder à la distribution des récompenses méritées. Qu'elles soient un encouragement pour les années subséquentes.

Et vous, surtout, jeunes gens, qui allez voir récompenser les longs et loyaux services de ces vieux serviteurs fidèles courbés sous le poids des années, ne sentirez-vous pas vos cœurs palpiter de joie, en les voyant recevoir ces récompenses, prix honorables de longs travaux, et ces médailles, preuves authentiques pour leur postérité, de leur loyauté et de leur probité? Ne vous direz-vous pas :

Un jour viendra, peut-être, où je recevrai aussi le prix de ma fidélité !



Discours de M. Carrosnier, Président de la députation envoyée par la Sociéte centrale d'Agriculture du département.

Messieurs,

C'est une pensée féconde en bons résultats, que celle de ces réunions périodiques d'hommes spéciaux et d'application qui viennent mettre en commun le fruit de leurs recherches et de leurs observations, pour les communiquer à tous, éveiller d'heureuses rivalités, assurer ainsi le développement et le perfectionnement du premier de tous les arts, celui de la culture et, par là, placer au sein même du pays les sources les plus sûres et les plus fécondes de la richesse publique 1

Oui, Messieurs, c'est de vous, c'est de vos honorables travaux, que découlent les canaux qui vont sans cesse alimenter toutes les autres industries, et qui en assurent le bien-être et la prospérité.

Quel puissant encouragement à vos efforts !

Aussi, Messieurs, vous ne manquez pas à votre belle mission, et, de toute part, la France se couvre d'associations qui, comme la vôtre, ont le noble but de la doter de tous le perfectionnements et de toutes les découvertes utiles dans votre art.

Vos regards se portent, non seulement sur ce qui vous entoure, mais aussi, vous savez découvrir au loin, même en d'autres pays, les bonnes méthodes, les meilleurs instruments.

Vous savez vous les approprier et les perfectionner, pour ensuite les offrir comme modèles sous la garantie de votre expérience.

Il en est au milieu de vous auxquels ni les dépenses, ni les déplacements ne coùtent pour obtenir ces pacifiques conquêtes.

C'est aussi à vos soins constants et éclairés que sont dues ces belles races perfectionnées, produit de croisements intelligents qui anoblissent nos vieilles races et en doublent la valeur.

C'est parmi vous qu'il faut chercher ces hommes que ni la peine ni le sacrifice ne rebutent dans leurs essais, et qui, les premiers, ont donné l'exemple de ces cultures variées et sagement réparties qui, déjà, ont permis de doubler les populations bovines et ovines de nos fermes, et nous ont, en même temps, préparé dans un avenir prochain la conquête enviée d'une denrée devenue d'une première nécessité, et que, jusque-là, nous avions été obligés de demander en tributaires à d'autres climats.

C'est ainsi que vous avez assuré à nos populations le travail, et à tous, la subsistance, et banni à jamais de nos contrées le fléau si terrible de la famine, et sa crainte, non moins redoutable.

Mais, Messieurs, s'il me fallait énumérer ici tous les services que vous rendez à la grande famille sociale, je sens qu'il me faudrait dépasser de beaucoup les limites du temps qu'il m'est donné de vous entretenir.

Je m'arrête

Que, cependant, il me soit permis de rendre en public hommage aux soins et aux encouragements que M. le Préfet sait donner à nos travaux communs, ainsi qu'à la sollicitude avec laquelle il en suit tous les progrès. Nous lui en devons de sincères remerciments.

Qu'il me soit permis aussi de me féliciter d'être, pour la seconde fois, au milieu de vous, au nom de la Société centrale d'agriculture du département, qui m'a fait l'honneur de me députer pour cette solennité, avec MM. Quévremont et Houdeville, mes confrères ; d'être avec eux témoin des récompenses dont se sont rendus dignes vos émules, et, surtout, cette classe d'hommes modeste et simple, mais en même temps si précieuse et si utile, qui sait, en s'associant aux travaux de ses maîtres, en préparer et assurer le succès.

Il est à regetter que la brillante improvisation de M.Grandin n'ait pu être recueillie ; nous avons, surtout, entendu avec le plus grand plaisir le développement heureux de cette idée, que l'agriculture et les diverses branches d'industrie se doivent pour leur prospérité un mutuel appui.

Après les discours, il est procédé à la lecture du jugement du jury et à la distribution des prix.

DISTRIBUTION DES PRIX


Chevaux.

Prix pour la meilleure pouliche suivie de son poulain.

Premier prix mérité par la jument grise, suivie de son poulain, appartenant à M. Bizet, cultivateur à Ecalles-surVillers.

Il a obtenu une médaille d'or de la valeur de 80 fr.

Deuxième prix mérité par la jument gris-pommelé, suivie de son poulain, appartenant à M. Delaistre, propriétaire à Pissy-Pôville.

Il a obtenu une médaille d'argent de la valeur de 40 fr.

Prix pour la meilleure pouliche élevée, de 2 à 3 ans.

Premier prix mérité par la pouliche grise-blanche, âgée de deux ans, appartenant à M. Vieillot, cultivateur à Barentin.

Il a obtenu une médaille d'or de la valeur de 60 fr.

Deuxième prix mérité par la pouliche grise-rouanne, âgée de deux ans, appartenant à M. Louis Gueudry, cultivateur à Blacqueville.

Il a obtenu une médaille de la valeur de 30 fr.

Observation.—Par délibération du 15 juillet 1840, le jury de jugement ayant su que, contrairement à la déclaration du sieur Gueudry, la pouliche primée n'avait pas été élevée chez lui, a décidé qu'il serait sommé de restituer sa médaille : la restitution en a eu lieu à la séance générale du 3e jeudi de septembre.

Race bovine

Prix unique au bœuf ou à la vache le plus gras, engraissés par un des Sociétaires et y résidant depuis six mois au moins.

Une mention honorable seulement a été accordée pour la vache de deux ans appartenant à M. Just Dufailly, cultivateur à Barentin.

Prix pour le meilleur taureau de deux à trois ans, armé d'un anneau de fer au mufle et déclaré, par le Sociétaire, faire la monte.

Premier prix mérité par le taureau âgé de quatre ans, appartenant à M. Corbel, de Croixmare.

Il a obtenu une médaille d'or de la valeur de 100 fr.

Deuxième prix mérité par le taureau âgé de trois ans, appartenant à M. Duclos, cultivateur à Bondeville-Notre-Dame.

Il a obtenu une médaille d'argent de la valeur de 30 fr.

Prix pour la meilleure génisse pleine ou ayant porté, âgée de deux à trois ans.

Premier prix mérité par la génisse âgée de deux ans, appartenant à M. Jules Le Sueur, marchand farinier à Bondeville-Notre-Dame.

Il a obtenu une médaille en or de la valeur de 80 fr.

Deuxième prix mérité par la génisse âgée de deux ans, appartenant à M. Médéric Coiffier, cultivateur à Duclair.

Il a obtenu une médaille en argent de la valeur de 40 fr.

Race Ovine.

Prie pour les moutons les plu gras, au nombre de 10 au moins.

Prix unique mérité par les moutons appartenant a M. Louis Bigot, cultivateur à Saint-Paër.

Il a obtenu une médaille en or de la valeur de 50 fr.

Prix pour le meilleur troupeau de brebis portières au nombre de cent au moins.

Premier prix mérité par le troupeau de brebis portières, au nombre de deux cents ayant produit 18o agneaux, appartenant à M. Samson, cultivateur à Pissy-Pôville.

Il a obtenu une médaille en or de la valeur de 100 fr.

Deuxième prix mérité par le troupeau de brebis portières, au nombre de cent dix, ayant produit cent agneaux, appartenant à M. Félix Caudebec, cultivateur à Ancretiéville-St-Victor.

Il a obtenu une medaille d'or de la valeur de 50 fr.

Pour le meilleur bélier.

Premier prix, mérité par le bélier appartenant à M. Médéric Coiftier, cultivateur à Duclair.

Il a obtenu une médaille d'or de la valeur de 6o fr.

Deuxième prix, mérité par le bélier appartenant à M. Lacheray, cultivateur à Limésy.

Il a obtenu une médaille d'argent de la valeur de 3o fr.

Fermes les mieux cultivées.

D'après l'article 11 du programme, le jury de jugement, ayant le droit de faire aux réglements du concours les changements qu'il jugera convenable, a décidé que les prix pour les fermes les mieux cultivées seraient décernés sans avoir égard aux contenances des fermes.

Premier prix, pour la ferme la mieux cultivée, de 45 hectares (8o acres) et au-dessus, mérité par M. Louis Bigot, cultivateur à Saint-Paër.

Il a obtenu une médaille d'or de la valeur de 1oo fr.

Deuxième prix, pour la ferme la mieux cultivée, de 17 à 45 hectares (3o à 8o acres), mérité par M. Levaillaut, (Eléonore,) cultivateur à Mesnil-Panneville. — Médaille de 6o fr.

Troisième prix, pour la ferme la mieux cultivée, de 6 à 17 hectares (1o à 3o acres), mérité par M. Fouquet, cultivateur à Villequier.

Il a obtenu une médaille de la valeur de 4o fr.

Concours des charrues.

Premier prix, mérité par la charrue appartenant à M. Auguste Coiffier, cultivateur à Pissy-Pôville, qui a obtenu une médaille en argent de la valeur de 15 fr. et son charretier, Hippolyte Chevalier, une somme de 4o fr.

Deuxième prix, mérité par la charrue appartenant à M. Louis Bigot, cultivateur à Saint-Paër. Il a obtenu une médaille en argent de la valeur de 1o fr. et son charretier, Stanislas Thieffray, une somme de 3o fr.

Troisième prix, mérité par la charrue appartenant à M. Louis Boulfort, cultivateur à Pavilly. Il a obtenu une médaille d'argent de la valeur de 1o fr., et son fils une médaille d'argent de la valeur de 2o fr.

Racines, 1839

Premier prix, mérité par la pièce de carottes cultivées, appartenant à M. Fouquet, cultivateur à Villequier.

Il a obtenu une médaille en or de la valeur de 8o fr.

Deuxième prix, mérité par la pièce de carottes cultivées, appartenant à M. Haville, cultivateur à Saint-Arnoult.

Il a obtenu une médaille en or de la valeur de 5o fr.

Graines oléagineuses

Prix unique, mérité par la pièce de colza, plantée toutes les deux raies, rebinée et rechaussée, appartenant à M. Médéric Goiffier, cultivateur à Duclair.

Il a obtenu une médaille en or de la valeur de 6o fr. 

Instruments aratoires.

Mentions honorables à M. Baudouin de Joigny, à Saint-Paër, pour sa houe à cheval et son buttoir.

A M.Auguste Beaudouin, propriétaire à Saint-Paër, pour ses semoirs

A M. Dézert, maréchal à Bouville, pour sa herse et sa houe buttoir.

Observation.

Quant à la machine à battre le colza, appartenant à M. Lespinasse, de Bapeaume, commune de Canteleu, l'essai ayant été incomplet, le jury de jugement se réserve de la voir fonctionner dans la ferme qu'indiquera l'inventeur.

Domestiques.

Prix au plus ancien charrctier.

Mérité par le sieur Germain Delamarre, charretier depuis 45 ans, chez M. Charles Mercier, et chez le beau-père de celui-ci, cultivateur à Malaunay.

Il a obtenu une médaille de bronze et 6o fr.

Prix au plus ancien garçon de ferme.

Mérité par Jean Roger, garçon de ferme depuis 55 ans, chez M. Beaudouin de Joigny, propriétaire à Saint-Paër, section de l'Aunay.

Il a obtenu une médaille de bronze et 5o fr.

Prix au meilleur berger.

Mérité par Pierre Marais, berger depuis dix ans chez M. Jean-Baptiste Samson, cultivateur à Pissy-Pôvîlle. Il a obtenu une médaille de bronze et 100 fr.

Prix à la meilleure servante de basse-cour

Mérité par Marguerite Louvet, dite Gothon, servante depuis 39 ans six mois, chez M. Thomas Godefroy, cultivateur au Mont-Saint-Aignan

Elle a obtenu une médaille de bronze et 4o fr.

Prairies.

Prix unique, pour les prairies arrosées ou susceptibles de l'être.

Mérité par M. Juste Dufailly, cultivateur à Barentin. Il a obtenu une médaille d'argent de la valeur de 4o fr.



Sur le quai de Duclair

L'assemblée se rend ensuite sur le quai de Duclair, où, sous une vaste tente dressée à cet effet, plus de 150 personnes prennent part au banquet.

Des toasts ont été portés :

Au Roi, par M. Baudouin, président du comice.

A l'agriculture, par M. Carbonnier.

Aux membres du comice, par M. Grandin.

Pendant toute la journée, des salves d'artillerie se faisaient entendre de distance en distance, et la fête est couronnée par un feu d'artifice.

Duclair avait revêtu ses habits de fête, et la cérémonie a été des plus brillantes.

On ne peut donner trop d'éloges à MM. les membres du jury de jugement et à MM. Langrenay et Cavoret, pour le zèle déployé par chacun d'eux, dans les fonctions dont ils avaient bien voulu se charger  ; qu'ils reçoivent ici les remerciments du comice.

Un épisode de la fête, bien simple, mais bien touchant, ne peut être passé sous silence. Le prix pour le plus ancien garçon de ferme, avait été mérité par le sieur Jean Roger, domestique, depuis 55 ans, chez M. Beaudouin de Joigny.

Déjà âgé et marchant avec peine, c'est appuyé sur le bras de M. de Joigny, qu'il s'est présenté pour recevoir son prix, et qu'il a regagné sa place. De vifs applaudissements sont venus attester au maître et au domestique, combien cette scène avait ému l'assemblée.





HAUT DE PAGE