Ils étaient le plus souvent laboureurs, journaliers, pêcheurs ou marins nos ancêtres. Mais qui étaient leurs commerçants, quels petits métiers exerçait-on dans le canton de Duclair...

Le marché de Duclair 160 ! c'est le nombre de commerçants figurant sur l'Etat des patentes dans le canton de Duclair pendant l'an 5 de la République. En réalité, ils devaient être plus nombreux...


Duclair

En 1789, Duclair compte 17 laboureurs et 50 journaliers qui, en juillet 1791, se voient retirer tout droit d'association. A la même époque, le nombre de commerçants tenant boutique sont alors une quarantaine, dont 14 cafetiers et aubergistes. Les coloporteurs sont 18, les artisans 50.

Avec son marché, le chef-lieu de canton est bien entendu le pôle commercial de la région. Les halles approvisionnent Rouen en grains. C'est l'un des plus importants de la région avec Caudebec, Elbeuf et Les Andelys.
A Duclair,
en 1796, la profession la plus représentée est celle de boucher. On en dénombre onze. Ils forment une confrérie dont le rite rappelle celui du Loup vert de Jumièges. Mais le décret de mars 1791 a supprimé toutes les corporations. Tous s'acquittent de 15 livres de patente à l'exception de Jean Decaux qui cumule de son intitulé boucher et marchand de viande et paye 66 livres. C'est le second contributeur du canton derrière le moulin Martin.
Ses confrères sont Pierre Viel, Angélique Bérenger, Pierre Virvaux, Jean-Baptiste Cavelier, François Decaux, Etienne Vatier, Pierre Honnelet, François Conihout et Jean-Baptiste Delafosse dont le montant de la patente n'est pas précisé. Enfin Geoffroy Romain cumulait les fonctions de boucher et mégissier, autrement dit tanneur de peau.

Viennent ensuite dix merciers qui tous s'acquittent de 15 livres de patente. Jean Chairel, Denis Thulier, Charles Harnois, Jacques Renout, Jean Nagel Schmit, Femme Duménil, Jean Lebret, Denis Loir, Pierre Andrieu, Pierre Richer.

De ces merciers ont rapprochera différents métiers : Femme d'Hervilly, marchande draperie, 20 livres, veuve Leriche, marchande de coton et fil, 15. Michel Delannai, marchand de toile, 20. Clair Bailli, marchand de fer et charbon, 10. Louis Léger, marchand bonnetier, 10.

Les aubergistes sont au nombre de cinq qui s'acquittent de 8 livres. Pierre Tuvache, Noël Maupoint, Nicolas Démoulins, Pierre François Bigot, Jamet.
On pourra, comme nous le verrons plus loin, leur adjoindre
Louis Blondel, qui cumule les fonctions de boulanger et cabaretier.
Enfin faut-il ranger Adrien Letanneur parmi les tenanciers. Il est déclaré comme cafetier et taxé 15 livres.

Ceux qui vendent de l'alcool. Deux marchands de vin au détail baillent 15 livres: Louis Letiers, et Jacques Glicourt. Quant à Jean-Baptiste Carte, marchand d'eau de vie, il n'en paye que 4.

Les marchands de tabac payent 6 livres : Veuve Maselin, Denis Piquet.

Les artisans : Jacques Hébert, menuisier, 8. Jean-Baptiste Cusson, maçon, 20. Jean Gerville, serrurier, 10, Jean-Baptiste Lefevre, charpentier, 20. Jean Lefevre, serrurier, 10.

Trois huissiers siègent de le chef-lieu et sont taxés 15 livres : Jean-Louis Leprévot, Louis Tuvache, et Magin Caillou.

Trois professionnels de la poissonnerie sont taxés 4 livres : Robert Yvelin, marchand de poisson, Femme Lefevre, Fille Lebreton, marchande de poisson.

Métiers liés au cheval : Pierre Dumenil, maréchal, 6, Claude Gouas, bourlier, 8. Nicolas du Thil, marchand de chevaux, 15. Adrien Lefevre, bourlier, 8.

Trois cordonniers taxés 4 livres : Pierre Menard, Thomas Fortin et Pierre Gaudré.

Deux chaudronniers : Pierre Dagent, 10 livres. Tiph? Barthélémi, 6.

Deux boulangers : Nicolas Auvrais, 8 livres. Louis Blondel, en paye 15 car il est aussi cabaretier.
On notera que dans les années 60, il existait encore un boulanger du nom de Blondel à Duclair.

Deux épiciers au détail payent 10 livres : Bernoit Bertaux et Thomas Fossard,.

Duclair compte plusieurs moulins mais seule la Veuve Savalle s'acquitte de 9 livres en qualité de meunier.

Enfin différents métiers ne comptent qu'un seul représentant : François Leconte, chapelier, 10. Jean-Baptiste Corvée, cordier, 10. Jacques Poisson, horloger, 20. Jacques Caudron, marchand fruitier, 2. Jean Morel, grainier, 6. Veuve Gorain, marchande ambulante, 2. Jacques Morel, marchand de sel au détail, 4. Joseph Morel, vannier, 6. Femme Diguemare, marchande en boutique, 2. Charles Conard, marchand de bois au détail, 10. Nicolas Dufant, megissier, 8.

En l'an 6 demeurait à Duclair un arpenteur du nom de Amant Constant Bourdonné.

Ecalles

Charles Faucillon, marchand de fruits, s'acquitte de 6 livres. Sans doute un gros producteur car ce métier est le moins taxé. Généralement 2 livres.

Jumièges

AgrandirDans le bourg de l'ancienne abbaye, trois métiers sont liés au cheval :
Laurent Dossier, bourlier, 15. Jean-Baptiste Folliot, maréchal, 6. Guillaume Ponty, maréchal, 6.
Deux marchands de bois : Jean Caboulet, 10 livres. Jean Leroux, 7,10.
Métiers liés à l'alcool : 15. Femme Lasire, cabaretier, 4. Marie Anne Renout, débitante eau de vie, 4 livres. Jean Mase fils, marchand de cidre détail, 4.
Mercerie et apparenté : N. Geneviève Depouville, mercière, 15. Jean Jacques Nicolas Delarue, laine et coton, 15. Robert Maucrétien, marchand de drap dont la taxe n'est pas précisée.
Marie Magdeleine Rose Duquêne exerce le métier de cordonnier pour 4 livres.
Pierre Varanguien, notaire, s'acquitte de 15 livres.

LA LISTE COMPLETE

Le 2 nivôse de l'an 5, Desaulty, agent municipal et son adjoint, Foutrel, établirent la liste de leurs concitoyens sujets à patente. Elle diffère sensiblement et reflète une plus grande activité commerciale.


Non pourvu, Nicolas Lebourgeois, marchand de poisson.
Non pourvu, Pierre Hillaire Deshayes, meunier
Jean Baptiste Folliot, maréchal ferrant,
Guillaume Ponty, Idem
Citoyen Varanguien, notaire
Robert Maucrétien, marchand mercier.
Veuve Jean Amand, cordonnière.
La citoyenne Dépouville, marchande.
Nicolas Bouteiller, débitant d'eau de vie.
Louis Romain Dépouville, huissier
Idem, débitant d'eau de vie
Noël Augustin Philippe, marchand cabaretier.
Non pourvu, François Tropinel, marchand.
Emmanuel Heuzé, acquitté à Rouen, marchand de cidre.
Jean La Sire, débitant d'eau de vie.
Non pourvu, Jean Roisset, marchand.
Non pourvu, Jean Ponty, débitant d'eau de vie
Non pouvu, Bruno Harel, la veuve, idem.
Non pourvu, Jean Delamare, boucher.
Jean Caboulet, marchand de bois.
Non pourvu, Pierre Desjardins, marchand de cidre.
Non pourvu, Louis Paine, marchand de cochons.
Jean Baptiste Ouin, marchand de vin et cidre

Les deux magistrats ajoutent sous leur signature :
Laurent Dossier, boucher,
Marie Madeleine Rose Duquesne, cordonnière.
Jean Jacques Nicolas Delarue, marchand coton détail.
Marie Anne Renoult, débitante d'eau de vie.
Jean Leroux, marchand de bois.
Jean Maze fils, marchand de cidre au détail.
Pierre Deconihout, marchand de cidre idem
Jean Pierre Renault, pêcheur.

Des commerçants de Jumièges depuis...
1825 : M. et Mme Gosse ouvrent un café-épicerie au Conihout. Veuf, M. Gosse épouse la bonne à 60 ans. Euphrasie Havert fêtera le centenaire de l'établissement en 1925.
Le 20 avril 1883, Mme veuve Carpentier, épicière-débitante, est déclarée en faillite.
Alexandre Roussel est boulanger en 1896.
En 1894, Hippolyte Lemercier est maréchal ferrant.
Le 29 janvier 1895, on signale Joseph Grain, vannier.
M. et Mme Ameline tenaient un café près du charron dans la rue principale en 1909. M. Porte est alors boucher, Jules Ibert forgeron.
Sur la place, en 1907, M. Littré tient un hôtel-restaurant. Il sera repris par Raoul Neveu.
En 1910, à Heurteauville, Constantin Cuffel est charron, Henri Forchet cordonnier, Louis Lefebvre charpentier, Eugène Lubin boulanger, Alphonse Romain, couvreur.
Mme Bouquet fut épicière.
En 1923, la veuve Cotelle reprend la maison Leclerc, mercerie et bonetterie.
M. Vauquelin tenait l'hôtel de l'abbaye, repris en 1925. par M. Jehaneuf
En 1933, Mme veuve Vauquelin est quincaillère.
En 1936, Léon Lorgnier est boucher.



L'Aunay

Jean Romain Douyere, maréchal; 6. Louis Dupuis, taillandier, 10. Nicollas Serre, mercier, 15.

Le Mesnil-sous-Jumièges

Jean-Baptiste Duparc, marchand de cidre, 4 livres. Jean-Baptiste Duparc est porté une seconde fois en qualité de marchand cidre mais aussi de bois. Nicolas Bastille, marchand de bois au détail est taxé de 7,10 livres. Précis !

Le Trait


Dix bladiers, autrement dit des marchands de grains, sont répertoriés au Trait et taxés 8 livres : Pierre Baron, Pierre Michel, Jean Baillif, Thomas Leroy, Jean Brassi, Jean-Baptiste Bénard, Adrien Delahaye, Guillaume Durents, François Sangrin, Amand Hébert,.
Les autres métiers Guillaume Vautier, toile et grains, 20. Maire Rose Renout, marchande de toile, 20. Jean Charles Mariette, fabriquant, 6. Louis Vautier, marchand de poisson, 4. Toussaint Lebourgeois, marchand de tabac, 6.

Les Vieux


Jean Beaucé, marchand de farine, meunier, 13. Michel Nouvel, aubergiste, 15. Jacques Delamare, marchand de coton, 15. Louis François Denaux, marchand de tabac, 6. Nicolas Sohier, mercier, 15. Charles Quedeville, meunier, 13, 60 cent. Femme Lemasson, marchand de coton, 11,5. Jacques Damande, boucher, 21.

Saint-Paër


Jean-Pierre Morel, coton et fil en balle, 15. Louis Lattelais, boulanger, 8. Jean Guignant mercier, 15. André Martin, papetier fab. 89 livres ! C'est la plus grosse contribution du canton. Nicolas Basville, marchand coton et fil, 15. Jacques Morel, mercier détail, 15. Louis Lambert, mercier détail, 15. Pierre Fabulet, marhand de coton et fil, 15. Rose Braquehais, marchande de coton, 11,5. Gaspard Brochard, cordonnier, 4. Pierre Dupuis, taillandier, 10. Jacques André Conihout, boucher, 15.

Saint-Pierre-de-Varengeville


Veuve Drouet, mardanche de toiles, 20. Nicolas Benoit Fisser, boulanger, 8. Nicolas Goubert, boucher, 15. Jean Lefevre, mercier, 15. Jacques Guillemare, marchand de coton et fil, 15. Louis Dacher, marchand de bois, 10. Louis Durand, marchand de coton et fil, 15. Jean Martin, marchand de bois, 10. Jean Cottard, maréchal, 6.


Notre-Dame-de-Varengeville
Pierre Roissel, marchand coton et fil, 15. Dorothée Vignerot, mercier, 4. Jean-Baptiste Contelait, marchand de liqueurs, 15. François Poulain, papetier fab. 20. François Varin, aubergiste, 8.

Sainte-Marguerite

Veuve Ponty, mercier, 15. Jean-Baptiste Bourgeois, marchand de tabac, 6. Pierre Ponty, boucher, 15. Pierre Pécot, boucher, 15. André Viard, boucher, 15. Romain Ponty, boucher, 15. François Dolesque, mercier, 11,5. Jean Le Baron, bladier, 6. Jean-Baptiste Filleul, boucher, 15. Jean-Baptiste Frémont, bladier, 6. François Quibel,

Villers

Claude Pourpoint, marchand grainier, 6. Femme David, mercier, 24. Jean Loiselier, meunier, 17 livres, 60 cent.

Vaurouy

François Delaville, marchand sur étal, 1,10. La plus basse contribution.

Yainville


Pierre Pécot, boulanger, 8. Michel Levilain, marchand de coton, fil, 15. Jacques Rollain, chaufournier, 6.

Lesain, agent municipal, établit une liste le 9 nivose, an 5e, de ses concitoyens non pourvus de patente.
Jacques Rollain, chauffournier, marchand de plâtre.
Gilles Penont, vendant un peu de mercerie (non pourvu).
Originaire de Saint-Pierre d'Ellon (14), marié à Marie Anne Grain, ce personnage était, en 1784, employé dans les fermes de Sa Majesté.
Michel Le Villain, idem.
Jean Pierre Pécot, boulanger. Lesain précise que ces citoyens ne font qu'un faible commerce.



On notera qu'aucun débit de boisson n'est répertorié à Yainville. Suspect. Par ailleurs, Jacques Rollain était un gros employeur dans la région puisqu'il exploite les carrières de Claquevent. On le voit ici taxé d'une somme bien modeste.

Quelques commerçants yainvillais depuis...

Eugène Vincent, aubergiste, est déclaré en faillte le 6 décembre 1880.
Pierre Bernard, débitant-cantinier, est déclaré en faillite le 29 juillet 1881.
Alexandre Grain, épicier-cafetier, est déclaré en faillite le 26 août 1892. M. Beyer lui succède.
Henri Bruneau tient le café de la place en 1900. On comptait alors trois autres cafés. Le café du Passage était tenu par ma grand-mère, Julia Mainberte, née Chéron. Un autre établissement se tenait vraisemblablement à proximité de la gare.
M. Cuffel était bourrelier en 1900.
Mme Cauchois, mercerie, nouveautés, confection, ambulante, succède à la veuve Cuffel en mars 1931.


L'arrivée du système métrique


Liberté Egalité

Etat des marchands du canton de Duclair qui ont reçu des mètres et qui en ont donné récépissé.

Saint-Pierre de Varengeville, 16 vendemiaire, veuve Drouet, Philippe Durand, la veuve Déchamps.
Ecalles-Villers, idem, Louis Lecouteux.
Sainte-Marguerite-sur-Duclair, 18 vendemaire, Jean Dieul, Jean Lebourgeois, Jean-Baptiste Grevran.
Notre-Dame-de-Varengeville, 21 thermidor, Dorothée Vignerot.
Saint-Paër, 3 brumaire, Louis Lambert, Pierre Bonhomme, Jean Morel, Jean-Baptiste Bonhomme, Pierre Huet.
Le Trait, 22 brumaire, Jean Quenel.
Jumièges, 18 vendemiaire, Robert Mauchrétien, Pierre Nicolle, Romain Depouville, Jean Tropinel.

Le présent arrêté par nous, administrateurs municipaux du canton de Duclair, avec observation qu'il sera envoyé un état supplémentaire lorsque l'administration aura reçu des renseignements ultérieurs. A Duclair, le 17 nivose an huit de la république française une et indivisible.

SOURCES

Achives départementales de la Seine Maritime, cote L 3236, liste numérisée par Jean-Yves et Josiane Marchand, transcription et commentaires : Laurent Quevilly.

Système métrique : Jen-Pierre Hervieux (ADSM).


Vous descendez d'un commerçant du canton ? Dites-nous ce qu'est devenue leur famille...


CONTACT

Bonjour, j'ai eu mon grand-père paternel LEON BARBEY, qui était charcutier à Duclair entre 1910 et 1914 au numéro 18 (je crois) de la rue Pavée. son fils HENRI (mon père) fut boucher à Rouen (établissement Ricouard, rue du Gros-Horloge). quant à moi (le peti- fils), je coule une retraite heureuse en Provence après une vie bien remplie  d'abord dans la Marine nationale puis ensuite au Moyen-Orient durant 15 années. Encore bravo pour ces recherche, elles sont passionnantes.
Dans la série les professionnels:
de 1819 a 1840, Louis Valentin BARBEY était boulanger à Jumieges
de 1820 a 1870 Louis-Celerin BARBEY était cordonnier et son épouse (nee Barnabé) était couturiere à Jumièges
en 1853 Ernest LEQUESNE était homme de confiance et son epouse (née Julienne BARBEY) était modiste a jumieges
 en 1821 Jean baptiste PRUNIER était préposé aux douanes à Mesnil-sous-Jumièges.
C est un plaisir de participer à vos propos...
 Amicalement   G. BARBEY