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renez garde ! Par chez nous, qui découvre un trésor est assuré de mourir dans l'année. A moins de se montrer plus malin que le Malin, gardien de ces richesses. Il suffit pour cela de faire tirer le trésor par un vieux cheval sans valeur, un âne, un chien. C'est la bête qui subira le mauvais sort.
Le trésor
déterré,
encore faut-il agir avec prudence. Surtout, ne pas le quitter du
regard. Quand
vous serez ébloui par l'éclat de l'or, n'oubliez
pas de le recouvrir
promptement d'un objet sacré ou de l'asperger d'eau
bénite. Sinon, la richesse
s'évanouira dès que vous la toucherez du doigt.
Toute notre belle péninsule, pensaient les anciens, était truffée de trésors. Alors, qu'a-t-on trouvé à ce jour ? Bien peu de choses...
Des découvertes épisodiques
Au début du XIXe siècle, un bûcheron avait découvert un vase d'étain contenant des pièces d'argent en abondance, chacune valant alors plus de 20 sous. On ne put dater cette monnaie avec précision. Quelques habitants aisés avaient pu dissimuler là leur bien aux temps de la Ligue.
1827, Val des Noyers, c'est un vase noir romain qui est mis au jour dans la forêt du Trait. Il date du IIe siècle de notre ère et renferme 536 pièces de bronze ou en cuivre allié d'argent. Toujours dans cette forêt, on arrache encore à la même époque une géode, grosse pierre évidée destinée à contenir du numéraire.
1845: la revue de Rouen et de Normandie s'enflamme: "Le Journal de Rouen annonçait, il y a quelques jours , que plus de 3oo pièces de monnaie du XIIe siècle ont été trouvées dernièrement, dans la forêt du Trait, en face de la Mailleraye, et tout près de la route de Caudebec à Rouen.
On nous assure que ces pièces appartiennent au XVe siècle : la plupart portent le nom de Charles VII. Nous regrettons de ne pouvoir donner plus de détails.
Il serait à désirer, dans l'intérêt de la science, que des découvertes de ce genre ne fussent pas presque toujours condamnées à l'oubli par l'indifférence ou l'ignorance des personnes que la hasard favorise ainsi. Il existe à Rouen une Commission archéologique et un Musée d'Antiquités. Déjà M. le Préfet a réclamé plusieurs fois le concours des autorités locales, en invitant les maires à user de leur influence pour que les objets trouvés fussent, sinon donnés gratuitement, au moins présentés à la Commission des Antiquités ou à M. le Directeur du Musée départemental. Ces objets pourraient alors être acquis pour la collection déjà si riche et si variée de notre Musée, ou être décrits avec exactitude pour les Archives de la Commission , dans les cas où les propriétaires ne consentiraient pas à s'en dessaisir. Nous appelons, à ce sujet, la sollicitude et le zèle éclairé de l'administration préfectorale et de MM. les commissaires inspecteurs de la Commission des Antiquités."
Un jour de 1857, un bûcheron abat un chêne dans la forêt de Jumièges. Un vase contenant des bronzes de l'époque gallo-romaine est mis au jour. Le curé de Jumièges offrit quelques-unes de ces pièces à M. Lepel-Cointet, alors propriétaire de l'abbaye.
Le magot d'Arnold est dans le parc
Bref, ces découvertes épisodiques alimentaient les croyances populaires. Que de fois l'abbaye n'avait-elle été attaquée, pillée, que de fois s'était-elle relevée. Elle le devait "forcément" à des trésors cachés... Comme celui d'Arnold, enfoui dans le parc par ce compagnon de Guillaume Le Conquérant. Allez savoir pourquoi...
On vous dira aussi que l'arrivée des Vikings poussa également nos moines à user de la pelle. Dans leur fuite pour Haspres, on sait qu'ils emportèrent tout ce qu'ils pouvaient.
Arsène Lupin
nous faisait rêver, ici plus qu'ailleurs quand il
prétendait que les abbayes
normandes, à la Révolution, avaient mis en commun
leurs trésors, reconvertis en
pierres précieuses, pour les cacher au creux d'un rocher
blanc, tout près du
manoir d'Agnès Sorel. La tradition veut que ces
mêmes abbayes aient réuni
plusieurs fois de fabuleuses rançons. Examinons à
la loupe toutes les théories
émises ici ou là. La première est
fumeuse. Dans le sens littéral du terme...
La rançon de Jean Le Bon est dans les trous fumeux !
Bataille de Poitiers, 19 septembre 1356. Quand Jean II est capturé par les Anglais, sa rançon est fixée à trois millions d'écus or. On retient des otages pour caution. Et on le laisse revenir en France afin de réunir cette fortune colossale. Le fils du roi s'étant évadé, Jean retourna se constituer prisonnier. Mais voilà, il meurt en prison. Nous sommes en 1364. On s'apprêtait alors à opérer de nouveaux versements. Et ces sommes transitaient par la Normandie. A l'annonce du décès, elles s'évanouissent immédiatement dans la nature.
Forcément, il se trouvera de grands spécialistes pour vous affirmer qu'un important magot se trouvait alors à Jumièges. Les moines l'enfouissent aussitôt dans les Trous fumeux, situés en forêt. A chaque génération, trois moines en garderont le secret, jurant mutisme sur l'Evangile et transmettant le moment venu cette charge à un autre frère de confiance. "La Révolution aurait cassé la transmission du secret maintenant perdu" nous disent les professionnels.
Ils creusent ! Ils creusent !...
D'abord, on imagine mal nos moines quitter l'abbaye en abandonnant un tel pactole. Et puis le lieu a été passé au peigne fin aux temps de la Révolution. Des trous fumeux exhalait par temps froid un brume que l’on disait être l’haleine du Diable. Les paysans de jadis en étaient sûrs : le Malin gardait là des richesse. Un sorcier, comme il y en avait tant à Jumièges, avait fini par convaincre nombre de petites gens qu'il suffisait de creuser pour devenir riche. Domestiques, journaliers, ils se retrouvaient là au milieu de la nuit, à la lueur de cierges bénis. Un repoussoir contre le Diable, propriétaire du filon . Le chantier dura des années. En vain.
L'Anglais du hallageAu début du XIXe siècle, un Anglais s'installe sur le hallage du Conihout. Lui aussi passe pour sorcier mais ne noue aucun lien avec la population. Chaque jour, il va fouiller les trous fumeux. Dix, vingt, cinquante ans. Puis disparaît comme il était venu.
Qui était cet Anglais ?
Maintenant, se consolent les chercheurs d'or, la rançon de Jean Le Bon seraient peut-être en d'autres lieux de Jumièges.
Le Long-Puits, situé lui aussi en forêt à des kilomètres au nord-est de l'abbaye.
Le Puits-du-Roy est également cité, situé de l'autre côté de l'eau, en forêt de Brotonne cette fois, proche de la Sente aux Moines. Drôle de puits du reste puisqu'il n'est pas alimenté en eau.
Les
chercheurs de trésors ne désespèrent
pas non plus de retrouver le veau d'or
dans les nombreuses grottes de la rive gauche, voire dans le rempart de
terre
élevé à l'entrée de la
presqu'île "durant la guerre de cent ans".
Anachronisme Messieurs ! Le fossé Saint-Philibert date de
l'âge de Bronze.
Au Mesnil, on trouve encore les vestiges d'un village qui, lui, date de l'âge du fer. Mais les paysans assuraient que ces excavations étaient le fruit de recherches menées pour retrouver les trésors de l'abbaye.
La vue des savants du XIXe siècle fouillant ces lieux aura nourri l'imagination. Une chose est certaine, on croyait dans le pays que l'abbaye possédait des réserves colossales pour la libération d'un souverain en cas de captivité. Les moines contribuèrent bien à la rançon de Richard Cœur de Lion ou de quelque autre souverain.
En 1197,
l'abbaye s'apprêtait à verser une somme
considérable pour la libération de
l'archevêque de Rouen. Quand celle-ci intervint avant le
paiement. Du coup, il
est dit que l'abbé Richard distribua la somme à
ses pauvres. Mais lors des
siècles à venir, avec des abbés
commanditaires connus pour leur appétit d'enrichissement
personnel, avec les difficultés de trésorerie de
la communauté, on a bien du
mal à imaginer des trésors enfouis dans la boucle.
L'abbaye de Jumièges, assurent certains, possédait jadis la statue en or de son fondateur, saint Philibert. Durant les guerres de religion, on l'enfouit par précaution "près de l'if du cloître". Une autre version la place en forêt. Ce que nous dit en fait la chronique, c'est qu'apprenant la venue des Huguenots, en 1562, les moines prirent la fuite non sans avoir enterré leur trésor "au bout du dortoir et au bas du courtil."
Seuls un vieillard et un frère convers restèrent sur place. Sous la torture, le 8 mai, ils ne furent pas longs à indiquer la cachette. Les protestants mirent à sac l'abbaye, s'acharnèrent sur la dalle funéraire d'Agnès Sorel. Évidemment pour y quêter autre chose qu'un cœur flétri... Dans une brochure de 1881, on confirme en tout cas cette anecdote :
"La guerre des Calvinistes fit abandonner l'abbaye par les moines qui cachèrent les trésors au bout du dortoir et au bas du courtil (propriété entourée de murs, actuellement appartenant à M. A. Granchamp)."
Les cloches sont dans les fosses PiquetAutre croyance populaire. A la Révolution, dans les flancs du fossé Saint-Philibert ou encore dans les fosses Piquet, les moines font enterrer les cloches de l'abbaye, bourrées de reliquaires d'or et d'objets votifs. Ces fameuses fosses Piquet, assure une autre légende, étaient les bouches d'aération du souterrain conduisant de l'abbaye au manoir d'Agnès Sorel. Les Jumiégeois vous diront avec un léger sourire que l'on entend parfois ces cloches sonner. Or on sait parfaitement ce qu'il advint du carillon de l'abbaye.
Gamins, nous sommes allés reconnaître dans la forêt du Trait un puits qui, à nos yeux, était la bouche d'aération d'un souterrain reliant les trois abbayes de Jumièges, Saint-Wandrille, Saint-Martin-de-Boscherville. Traitons, vous avez une légende à raconter : celle du Trou du Diable appelée autrefois le Trou du Trésor.
La légende ajoute qu'il permettait aux seigneurs du château fort du Vieux-Trait de s’échapper en cas de siège. Voici la description de Lecret : « Avec le colonel Le Magnen, en 1920, nous avons inspecté le Trou du Trésor. Accueillis par un envol de chauves-souris, nous pénétrons à l’aide d’une échelle de corde. On y accède par un orifice d’un mètre de diamètre et ressemblant à une énorme bouteille de dix mètres de diamètre et de douze de hauteur.
Toutes les hypothèses sont permises à son sujet ;
Porte
de secours des abbayes et du château … Atelier de
taille
des silex, nos ancêtres savaientcertainement que cette pierre
si
précieuse pour eux ne pouvait être
taillée
qu’au moment de son extraction à l’air
libre.
C’est l’inconnu, une certitude, elle atteste
d’une
activité ancienne.
Mais l’importante épaisseur des pierres et des
détritus jetés au cours des siècles,
empêchent de découvrir
d’éventuelles issues
».
Ce puits passait pour contenir une statue en or de la Vierge. Il se disait que quelqu'un y était un jour descendu. Et au moment où il aperçut enfin le trésor, l'air vint à manquer. Et sa bougie s'éteignit. Nous ne trouvâmes là que des troncs d'arbres jetés dans la gueule du mystérieux trou et aucun de nous ne réunit courage et agilité pour s'en servir d'échelle.
En avril 1870, six à sept hectares de taillis furent la proie des flammes près de la Fosse-au-Trésor, propriété de l'Etat.
Cette vaste caverne souterraine
est
du même modèle que
le Long-Puits, en forêt de Jumièges. Elle fut
explorée par des gens un peu plus
sérieux que nous. Ses parois intérieures en
calcaire, tapissées de silex,
laissent voir des traces de piques. Sur le talus circulaire qui entoure
l'entrée, on tendait vraisemblablement des peaux de
bêtes. On y ajoutait une
couche de fumier pour assurer chaleur en hiver. Bref, le Trou du Diable
était
une habitation gauloise. Il fut comblé en 2001. Adieu
souterrain...
Autre légende.
Avant de mourir, la Dame de beauté eut la conscience
d’esprit de dissimuler
ses
bijoux et ses pierres précieuses dans un mur, a moins
que ce ne soit la
cour du manoir de la Vigne. Geste stérile pour sa
postérité puisqu’elle pris le
soin de dicter ses dispositions testamentaires.
Il est écrit dans une édition du Formidable événement, de Maurice Leblanc, que des scouts découvrirent à Jumièges dans les années 50 un magot de pièces d'or, vérifiant ainsi les hypothèses d'une romancière populaire, Mme de Grazia, éditée par Le Masque et passionnée, entre autres, de mystères templiers.
Le seul trésor de l'abbaye
Il existait bien une "salle du trésor" à l'abbaye, notent les chasseurs de butins. « Mais celui-ci a disparu à la Révolution sans que le moindre procès-verbal puisse attester qu'il ait bien été récupéré par la République pour être fondu." Faux! Tout fut méthodiquement répertorié. Et les richesses distribuée. Finalement, le seul trésor de l'abbaye, c'est celui de nous faire rêver...
Vos réactions
Laurent . S. : Votre articles sur les trésors de Jumiège m'a beaucoup interréssé car je suis entrain de faire un ouvrage sur la route des abbayes. celà mettrait de l'eau à mon moulin si vous me permettiez de vous ''voler'' quelques renseignements merci
Bah voyons...
Alex : jumieges, une tres belle ville historique avec beaucoup d'histoire deriere elle !!Bubulle27 : sujet très intéressant. la découverte d'un trésor dans le mur de l'abbaye de saint wandrille en 1954 par des scouts me concerne, la personne qui a trouvé ce trésor est mon oncle. je recherche tout ce qui concerne ce trésor pour en mémoire de mon oncle célébré ce 60 eme anniversaire
Trois dossiers sous scellés devant huissiers de justice, l'un à Chinon, les deux autres à St Quentin dans l'Asne, sur toutes mes découvertes, avec photographies... VOIR SUR SITE : TEMPLARII les graffiti de Chinon : JM NOBLESSE voir : Ma vérité sur les graffiti de Chinon, le Grall, la quête d'un secret bien gardé, et le mystère de la grotte sacrée. Je signale : les inventeurs de 501 pièces d'or à St Wandrille près de la chapelle st saturnin ce dénomaient : M. BLOT MAZE et LEMONSU, non deux ! 3 pots dont 167 pièces dans chacune Sur l'une d'elle une pièce usée sur les deux faces. pour mémoire : 501 = SINCENIN d'om st saturnin appelé autrefois sin cen in !! Si cela vous intéresse voyez mon livre : ma vérité sur les graffiti de chinon, le grall la quête d'une secret bien gardé et le mystère de la grotte sacrée
Sacré Graal !...
Anthony : bonjour est il possible d allé prospecter dans la foret de jumiege et autour de la chapelle ? merci de vos reponses
TEMPLARII : Bonjour, Mon site TEMPLARII http://t3m.voila.net/ référencé dans le message sur les graffiti de Chinon a changé d'hébergeur (VOILA->SFR) http://t3m.perso.sfr.fr/ Merci
Ah ! il a dû encore changer d'adresse...