Dossier : Laurent Quevilly
Cette page est en construction... Revenez-y régulièrement... Mieux ! Participez !... SAINT-PAER. — 999 hab, 1,835 ha, par 16-127 m. d'alt au-dessus de la vallée de l'Austreberte . —
Chemins Nos 5, 63, 86. — Poste de Duclair (4 kil), à 24 kil. de Rouen.
Succursale, bureau de bienfaisance; perception, — Filatures de coton. Moulins.




L'église


Eglise du XIIIe siècle, mais avec traces du XIe et retouches du XVIIe.
La Renaissance a ajouté les chapelles latérales, bâti le clocher inachevé, sculpté le berceau de la nef, décoré la porte et construit le porche.

Cette église a eu pour curé (1696-1706) le célèbre abbé de Vertot (Arrondissement d'Yvetot, p. 167-168).

Une chapelle de la Ste-Trinité fut fondée (XVIIe siècle) au manoir seigneurial du Mesnil-Varin.

Il y a pèlerinage le 12 juin, à S. Onuphre.

S.-Paër, qu'on prononce S.-Pair, doit son nom au saint évêque d'Avranches (Paternus), son patron.

Ce fut de tout temps une importante paroisse. Elle avait dès le XIIIe siècle deux curés, dont les revenus réunis montaient à 180 livres. Duplessis assure que sur son territoire était assis fort anciennement un bourg nommé Trubleville [Turbida villa) qui comprenait deux cures: S.-Paër et le Moucel. Mais la population s'étant peu à peu
déplacée, S.-Paër garda seul son église, et le Moucel et Trubleville ne furent que de simples hameaux.

Les guerres entre Louis VII, roi de France, et le roi d'Angleterre Henri II, pourraient bien avoir ruiné ce bourg de Trubleville. Ce fut du moins en compensation des ravages de cette guerre, que les moines de Jumiéges obtinrent, en 1 175, la moitié de Trubleville.

Vingt-quatre ans après, Julienne, fllle de Robert Pèlerin, donna à l'abbaye de Jumiéges son domaine de S.-Paër, avec hommes, terres, bois, avantages et appartenances, à la charge d'une rente de 40 livres, 40 sous tournois, payables chaque année à la S. -Rémi (1" octobre) de la main de l'abbé.

Au XVe siècle , un curé de S.-Paër offrit plusieurs livres liturgiques aux chanoines de la cathédrale de Rouen; en reconnaissance, le chapitre célébrait pour lui un obit.

Les écoles de S.-Paër sont citées en 1481 ; les maîtres en étaient nommés par les seigneurs de Trubleville et du Bois-Guéroult. Au XVIIIe siècle , il y avait encore à S.-Paër deux curés, qui administraient la paroisse tour à tour chacun leur semaine.

L'Aulnay


Paroisse supprimée, a gardé, sous le vocable de la Ste Vierge, une église rebâtie au XVIIe siècle, mais
gardant des traces du XVIe siècle. Elle est récemment devenue la chapelle du château voisin.

L'église primitive avait été dédiée le 26 septembre 1267, par Eude Rigaud, qui avait couché la veille à Monthiard, chez le chevalier Richard.

Aulnay (Alnetum) était au XIIIe siècle une modeste paroisse de 12 feux (60 habitants). Les moines de Jumiéges y acquirent le flef de Montlhiard.

Au château de l'Aulnay. l'on montre une chambre dite de Voltaire, parce que le fameux écrivain y aurait plusieurs fois logé on visitant M. de Cideville, dont la famille a possédé ce domaine.

Les Vieux



Les Vieux, autre paroisse réunie à S.-Paer, a démoli son église, dédiée à la Ste-Trinité. Il en reste une dalle tumulaire de 1481, transportée à Jumiéges.

Une chapelle exista au château du Boisgroult.

La maladrerie des Vieux est encore citée au XVIIe siècle.

Le château, aujourd'hui possédé par M. Revelle, le fut anciennement par la famille d'Epinay-S.-Luc. — On montre une maison où Henri IV aurait couché.

Un chêne énorme était appelé l'Arbre des Fées.

La voie romaine de Lillebonne à Rouen traversait les Vieux ; et c'est elle qui aura servi à nommer le village : car on y traversait l'Austreberte à gué et Les Vieux ne sont que l'altération de l'ancien mot Véz, traduction de Vada,

Au XIIIe siècle, la population était à peu près celle d'aujourd'hui (30 familles, soit environ 150 âmes).

Les hameaux


Comme on va le voir, S.-Paër est l'une des communes de l'Arrondissement et même du Département qui possède le plus de hameaux.

Hameaux. — Rue-d'AndouviIle, 59 hab, — Aulnay, 29. — Bas-Aulnay, 24. — Bas-Mouchel, 102. — Bas-Monthiard, 38. — Brune-mare, 13. — Chêne-Baril, 47. — Le Côty, 6- — La Dindanderie, 18. Géfol, 20. — Haie-Gasse (Les Broches), 3. — Haut-Moucbel, 96. — Hinhanniére, 14. — Londettes, 11. —Maison-Blanche, 37. —La Malva, 11. — Mesnil-Varin, 13. — Mesnil-Vasse, 9. — Monthiard, 10 — Ourvason, 13. — Penneville, 23. — Plaine de Trubleville, 21. — La Pointe, 15. — Le Quesnay, 27. — La Quesneliére, 34. — Queue-du-Chieu, 3. — Les Vieux, 149. — Le Village, 164. — Ville-des-Champs, 19.


Les archives en 1908


  Les archives occupent, dans la salle des délibérations, deux grands placards fermant à clef.
— La bibliothèque seule a été classée ; les archives le seront pendant les prochaines vacances scolaires, et un inventaire sera rédigé qui remplacera celui dressé en 1853 et non tenu à jour depuis.
— Le Bulletin des lois et le Recueil des Actes de la Préfecture présentent quelques lacunes ; ces deux collections sont en partie reliées et en partie brochées.
— L'état-civil commence à 1638 pour Saint-Paër, à 1695 pour la commune des Vieux, et à 1624 pour la commune. d'Aulnay ; ces deux dernières communes furent réunies à celle de Saint-Paër en 1824. La collection est reliée jusqu'en 1872.
— Les plus anciennes délibérations communales sont de 1819.
— Il serait à propos, pour en assurer la conservation, de faire relier l'atlas cadastral après que les feuilles auraient été préalablement collées sur toile.
 — On conserve aux archives de Saint-Paër un ancien registre de compte de la paroisse des Vieux ou des Vuifs (in-folio non relié de 84 feuillets) qui s'étend de 1611 à 1756. On y trouve bon nombre d'ordonnances de M. Behotte, grand archidiacre, comprises entre les années 1615 et 1631. Les mentions intéressantes abondent; je me contenterai d'en citer quelques-unes : 1613. Achat d'un missel, 7 livres, 10 sols ; — 1616. « Au prescheur qui prescha a la Trinité, 32 sols » ; - 1621. « Payé à Jean Doudet, tavernier, pour trois chopines de vin pour servir à la feste de Pasques et autres jours en suivants, 12 s. » ; — 1631. « Pour un petit croissant d'argent pour porter le Saint-Sacrement durant les festes et les octaves, 25 s. » ; — 1638. « Payé à M. Behotte, archidiacre, pour avoir signé son ordonnance au registre de l'église, la somme de 5 s. »

Laurent QUEVILLY.

SOURCES

Géographie de la Seine-Inférieure,1879, Bunel et Tougard.
Tournée d'inspection de J.-J. Vernier, archiviste en chef du département, 1908.