L’organisation des jardins de Jumièges n’est connue qu’à partir du XVIIe siècle, époque de la réforme mauriste. Cette période de grands travaux de rénovation et de construction a laissé plusieurs importants témoignages, comme le logis abbatial et les terrasses qui occupent la partie est du parc, et auxquelles on accède par un élégant escalier circulaire.

Monascticon Gallinacum, 1678


Le plan de 1797 est le seul document que nous possédions qui nous renseigne sur la partie sud du parc, appelée Clos de la vigne. Son étendue représente presque la moitié de l’enclos abbatial et a toujours eu une vocation agricole. Si son nom évoque une culture très répandue dans la presqu’île de Jumièges, dont les vins du Conihout ont été une célébrité locale, il était aux XVIIe et XVIIIe siècles occupé par des vergers et des pâtures.



Le plan montre, au centre du clos, une allée à l’orientation nord-sud, bordée d’une double rangée de tilleuls, qui reliait une grille ménagée dans le mur d’enceinte sud à l’extrémité sud du grand dortoir construit entre 1701 et 1732. Le nom donné à cette allée et à cette grille, dites “de la belle Agnès”, fait allusion au séjour et à la mort en 1450, au Mesnil-sous-Jumièges, d’Agnès Sorel, favorite de Charles VII.


Le parc que nous admirons aujourd’hui doit beaucoup aux aménagements réalisés par la famille Lepel-Cointet, propriétaire de l’abbaye entre 1853 et 1946, et qui firent appel aux paysagistes Henri et Achille Duchêne dans les années 1900. L’ensemble est alors redessiné en parc à l’anglaise, un parterre de broderies de buis est créé face au logis abbatial, de nombreux arbres sont plantés, y compris des essences exotiques comme le fameux cèdre de
l’Atlas déraciné par la tempête de 1999.



Sources

Extrait du guide de l'exposition "Jumièges végétales", Département de la Seine-Maritime, 2011.