LE MOUVEMENT DES PRIX ET LES RAPPORTS ÉCONOMIQUES
DANS LA RÉGION DE JUMIÈGES AU COURS DE LA RÉVOLUTION

par M. André DUBUC, Président de la Société libre d'Émulation de la Seine-Maritime

Les minutiers notariaux contiennent des détails intéressants sur la vie économique, et la variation des prix durant la Révolution. Un sondage, pratiqué dans celui de la sergenterie de Saint-Georges, dont dépendait la région de Jumièges, permet, grâce aux constitutions et aux remboursements de rentes, aux contrats de mariages, aux ventes de parcelles de terrain, et surtout aux ventes publiques aux enchères, de relever les précautions prises pour sauvegarder les capitaux, et de suivre l'évolution des prix, au regard des assignats.

Depuis le XVIe siècle, les notaires de cette sergenterie avaient préféré résider à Jumièges, plutôt qu'à Saint-Georges où se trouvait une autre abbaye bénédictine de moindre importance, ou même à Duclair, dont le marché hebdomadaire était devenu plus prospère que celui de Jumièges, qui devait d'ailleurs disparaître au milieu du
XVIIIe siècle.

Il faut donc supposer que le voisinage de l'abbaye, avec ses allées et venues de fermiers, ou de visiteurs, offrait plus d'intérêt au notaire de cette sergenterie. Mais, sa charge ne comprenait pas celle de juré priseur qui, pour l'ensemble du bailliage de Rouen, formait un office spécial, affermé à divers particuliers : c'est la raison pour laquelle on ne retrouve aucune trace de ventes mobilières dans le minutier avant mai 1790, époque où Pierre Varenguien, notaire et maire de Jumièges, commença les ventes aux enchères, sans s'occuper de l'ancien bénéficiaire de la charge de juré-priseur qui demeurait à Routôt.

Économiquement, la presqu'île gémétique, relève du Roumois, et non pas du Pays de Caux. Elle est assez éloignée de Rouen, pour ne pas être influencée par la ville. Aussi, les prix relevés dans une douzaine de ces ventes pour la période de 1790 à 1797 ne sont pas sans intérêt.

De tout temps, ces sortes de ventes publiques aux enchères ont eu la faveur des paysans, et si les objets d'occasion sont plus ou moins usagés, et par conséquence de valeurs diverses, il est curieux de constater, que leurs prix ont suivi une courbe voisine de la dépréciation des assignats.

Du point de vue monétaire, les prix sont demeurés stables jusqu'en 1790. Mais il est utile de noter que lorsque Varenguien réglera, en mai 1791, le produit de la première vente mobiliaire de l'abbaye de Jumièges, à la caisse du district, il versera 2.100 livres en assignats et seulement 10 livres en espèces métalliques, quoique les prix relevés soient à peu près ceux donnés par les estimations après décès, de ce même notariat, avant 1789.

Mieux que le détail des ventes, une comparaison offre plus d'intérêt.
Un lit complet est vendu 50 livres en mai 1790, le double en février 1795, 3.750 livres et 4.000 livres en mars 1796, et seulement 36 livres en janvier 1797.
Les couvertures de laine blanche qui apparaissent dans tous les contrats de mariage, de cette région, estimées 25 livres en 1789 sont vendues 50 livres en février 1795 et 2.750 livres en mars 1796.
Les décharges à deux battants, sorte de buffet bas, commun dans cette région, meuble ordinaire des petites gens, passe de 9 livres en mai 1790 à 3.000 livres en mars 1796.
L'auge à pétrir, qui se trouvait dans tous les foyers, est encore vendue 5 livres 10 sols en octobre 1791, mais 21 livres en septembre 1794, et 825 livres et 640 livres en mars et mai 1796.
Le coffre suit une même évolution : 3 livres 7 sols 6 deniers en octobre 1791, 21 livres 5 sols en février 1795, et 615 livres en mars 1796.
Les bijoux paraissent avoir été recherchés. Les croix d'or avec leur cœur, parure des Normandes, sont encore adjugées 37 livres 17 sols 6 deniers en octobre 1791, mais 579 livres en septembre 1795, 1.185 livres le mois suivant, 3.410 livres en mars 1796 et seulement 43 livres en janvier 1797.
Un fusil à giboyer est vendu 18 livres en mai 1790, un autre 3.000 livres en mars 1796.
Les vêtements suivent une même courbe. Les capots de camelot qui figurent dans tous les contrats de mariage, pour les jeunes filles, sont vendus 13 livres 10 sols en octobre 1791, 126 livres en septembre 1795 et 1.245 livres en mars 1796. Une jupe d'étoffe rouge, 19 livres 17 sols 6 deniers en octobre 1791 et 1.245 livres en mars 1796.
Les objets de cuivre et la vaisselle de faience connaissent des augmentations analogues, comme, aussi le cheptel.
Les chevaux vendus 210 livres à 265 livres en décembre 1790, se retrouvent au cours de 610 livres en février 1795, 816 livres en avril et 1.510 livres en septembre de la même année.
Les vaches du domaine de l'abbaye furent vendues en décembre 1790 de 96 à 142 livres, dans d'autres ventes, on trouve 690 livres en février 1795, 825 livres en avril, 2.900 livres en septembre de la même année, et 12.300 livres en mai 1796.
Un porc est vendu 385 livres en avril 1795 et 1.950 livres en mai 1796.
Une charrue avec son soc est vendue 40 livres 10 sols en décembre 1790, 240 livres en février 1795 et 6.100 livres en mars 1796.

Dans ces ventes aux enchères les objets sont vendus en lots disparates qui empêchent de donner la valeur réelle de chacun d'eux. Pour cette étude, il a donc fallu écarter les ventes par lots et se borner aux rares objets vendus séparément.

Naturellement, ces divers prix, qui ne correspondent pas à ceux des objets neufs, dont la valeur d'adjudication est aussi fonction du nombre d'enchérisseurs, ne peut pas donner un indice précis, mais il est permis, de constater que les prix se sont maintenus jusqu'en 1791 au niveau voisin de ceux d'avant la Révolution, qu'au printemps de 1795, ils sont quadruplés et que de mai 1795 à mai 1796, ils ont décuplé, par rapport à l'année précédente pour s'effondrer rapidement et se retrouver au début de l'année 1797, à des cours voisins de 1790, et même parfois inférieurs.

Il semble, que ces ventes, aient été peu nombreuses et seulement, après décès, lorsque les héritiers ne pouvaient s'entendre entre eux.

La plupart préféraient certainement, une estimation à l'amiable, que d'obtenir des assignats, dont la valeur différente chaque jour, pouvait encore être dépréciée en attendant le jour du règlement définitif par le notaire.

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Les registres notariaux contiennent d'autres renseignements utiles pour l'histoire économique, et notamment la constitution ou le remboursement des rentes, avec les assignats. Ces registres, reliés année par année, deviennent extrêmement importants, au moment de la dépréciation de la monnaie et le nombre des actes est plus que triplé, à cause du remboursement des rentes raquittables et irraquittables.

Un laboureur de Jumièges emprunte en août 1791, une somme de 693 livres « en espèces sonnantes ». Il s'oblige à les rendre de même et non en assignats ou effets royaux dans un délai de trois ans, et par tiers. Par contre, Claude Gonce, bourrelier à Duclair, emprunte pour un an 2.205 livres en assignats, qu'il rendra de même, en août 1792.

La veuve Mustel, de Jumièges, profite des avantages de la loi du 29 décembre 1790 (titre III, art. 11) pour rembourser, en septembre 1791, une rente de 40 livres originairement irraquittable, exempte des vingtièmes, sur le pied du denier vingt, avec un dixième en plus, à cause de l'exemption d'impositions royales, ce qui avec les intérêts dus pour une année, s'élève à 917 livres, dont elle se libère avec 913 livres en assignats, et 4 livres en numéraire.

Un autre laboureur constitue en octobre 1791, 257 livres de rente, représentant 5.155 livres de capital qui est versé en espèces d'or et d'argent. Cette somme, est-il précisé, devra être rendue avec les arrérages « le tout en espèces sonnantes et non autrement ».

J.-B. François Adam, curé de Jumièges, est remboursé en assignats de différentes fieffes constituées par ses parents, en 1752, 1757, 1772, par des laboureurs de son pays natal, et dont les rentes, augmentaient sa portion congrue versée par l'abbaye.

François de Cabeuil, maître potier rouennais, père d'émigré, emprunte 8.000 livres en assignats, à un bourgeois rouennais, au début de 1793, qu'il s'oblige à transformer en 900 livres de rente, payable en assignats. A la fin de la même année, il prête 368 livres, en écus de 6 livres, à un laboureur voisin, à condition que celui-ci, les lui rembourse de la même manière, et selon ses besoins.
Lorsqu'on dressa l'inventaire après décès en l'an VII, chez le curé de Duclair, on y trouva « un bonnet rouge en laine », mais aussi 50 pièces d'or, de 48 francs, 25 autres de 24 francs, et un grand nombre de pièces d'argent. Il en est de même chez un autre laboureur, ce qui paraît indiquer une thésaurisation prévoyante du métal précieux.

Ces exemples typiques, choisis parmi d'autres, font apparaître la coexistence des deux monnaies, avec une confiance pour la monnaie métallique, et une méfiance dès 1791, pour les assignats, écho lointain, sans doute de l'expérience de Law.

Les contrats de mariage ont toujours joué un rôle important dans la coutume normande. La plupart étaient faits sous seing privé et déposés tardivement chez le notaire. Si l'apport des maris est rarement noté, comme devant être le chef responsable de la communauté, celui des épouses est minutieusement détaillé, avec une valeur globale d'ensemble, pour qu'en cas de mort prématurée de l'épouse, avec ou sans enfants, ses hoirs ou sa famille puissent reprendre sa part initiale en espèces ou en argent, selon la volonté du mari.
Tous les contrats sont sous la formule dotale, accordant à la veuve, et sans qu'elle ait besoin de le réclamer par voie de justice, son douaire évalué au tiers des biens de son mari au jour de son décès. De plus en coutume générale dont dépendait Jumièges, les filles mineures héritaient différemment, ce qui créait pour les fils majeurs des obligations spéciales auxquelles ils ne pouvaient se dérober.
L'égalité des enfants, la suppression théorique du douaire, l'estimation générale devaient perturber les habitudes. Les habitants de cette région, trouvèrent là aussi, grâce aux notaires, des clauses spéciales qui leur permirent de maintenir leurs habitudes.
Le 11 avril 1795, le père de Marie-Madeleine Deconihout déclare « que si la loy qui admet les filles au partage des successions avec les frères était abrogé ou supprimé, dans ce cas, il promet au dit futur, lui faire payer, après son décès, 50 livres de rentes par an, remboursables au denier vingt pour sa légitime mobiliaire et immobiliaire, sur sa succession ».

Un autre contrat de l'an III
déposé seulement chez le notaire en l'an XIII, mérite à cause de sa précision, une courte analyse. François Dinaumare, juge de paix du canton de Duclair, ancien intendant de la manse abbatiale de Jumièges pour le Prince de Lorraine, évêque de Metz, en homme de loi prévoyant; de condition aisée, fit insérer dans le contrat de mariage de sa fille, avec un cultivateur fortuné du même lieu, des clauses qui révèlent à la fois la prudence et la prévoyance normandes, "le futur époux a, dès à présent, gagé douaire à sa future épouse, sur tous ses biens présents et à venir, sans qu'elle soit tenue d'en faire aucune demande judiciaire, voulant et entendant qu'au lieu du tiers accordé par le statut de la ci-devante province de Normandie, le dit douaire s'élève à la moitié en usufruit jusqu'au décès de la future épouse, de tout le revenu des biens qui appartiendront au dit futur époux, lors de son décès ». On s'aperçoit, que sur l'ancien droit provincial, se greffe presqu'à regret le droit nouveau dont la longévité ne paraît pas assurée.
L'intérêt économique de ce contrat est également ailleurs. Selon l'ancienne coutume, la livraison des dons mobiliers devait être effectuée la veille des épousailles et en particulier le trousseau. Celui de Marie-Françoise Dinaumare est important : 18 paires de draps, 3 douzaines de nappes, 6 douzaines de serviettes, 60 chemises de lin, marque d'une large aisance familiale. Pour la première fois, et probablement en raison des fluctuations monétaires, la longueur de toile de lin, est donnée en aulnes, pour chaque partie du trousseau.
Son père lui donne des meubles, comme il était d'usage : un lit en chêne avec sa courtine d'indienne, deux bons matelas; de laine, deux couvertures de laine, une armoire de chêne à deux battants, une table de toilette; sa tante, une montre en or, un gobelet, trois cuillers et fourchettes d'argent, une grande caisse ferrée, et aussi un parapluie, luxe à cette époque. Les dons du père et de la tante sont évalués à 1.950 livres et à 2.700 livres avec cette précision « pareillement au taux de 1.790, qui est celui du maximum » de la monnaie métallique, s'entend.

Certes, les constitutions de fieffes immobilières sont rares. Pierre Michel Lescuyer, receveur des domaines nationaux, acquéreur à titre personnel de l'abbaye de Jumièges en 1795 revend des portions de terrain dans la cour de l'abbaye, en germinal an v et vendémiaire an
VII. La première est faite « pour 105 livres de rente foncière annuelle, rachetable et exempte d'impositions créées et à créer, et généralement de toutes taxes, charges ou impositions prévues et imprévues» payables en deux fois (1er vendémiaire et 1er germinal) jusqu'au remboursement, que le preneur pourra faire « toutes fois et quantes et moyennant 3.300 francs de capital en pièces d'or et d'argent et non autrement, franc-denier venant au dit bailleur, les rentes de 150 francs payables en pièces d'or et d'argent et non autrement». L'autre, deux ans plus tard, contient les mêmes exigences rentes et capital, payables en « espèces d'or ou d'argent, sonnant et non autrement dérogeant à toutes lois contraires ».
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Les paysans et les bourgeois de cette région rurale surent trouver des clauses appropriées aux circonstances pour préserver leurs capitaux et maintenir leurs rentes, même s'ils étaient des agents municipaux. Tel cet exemple édifiant : en messidor anII, un citoyen de Jumièges reprocha à Adam, laboureur et maire de cette commune, d'avoir vendu du beurre 3 livres tournois la livre « ce qui lui fut dit en termes peu choisis, et méritant d'être poursuivi comme étant, par son état, obligé de tenir la main à l'exécution des lois ». Le dénonciateur préféra se rétracter devant l'hostilité des autres paysans et donner 6 livres aux pauvres de la commune.
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Ce rapide sondage, dans le minutier notarial de Jumièges, qui ne comporte pas moins de six mille actes pour la période révolutionnaire, permet de découvrir les précautions prises par les particuliers, pour assurer le maintien de leurs biens ainsi que le prix des objets d'occasion, devant le dépréciation de la monnaie. On y trouve également les modifications dues à l'application des nouvelles lois. La Révolution fut calme et douce dans cette région rurale et maritime de la Basse-Seine, au sol ingrat et particulièrement morcelé, qui avait appartenu durant douze siècles, tant au point de vue féodal qu'ecclésiastique, à l'abbaye de Jumièges.

Malgré les imperfections de cette communication il apparaît qu'un dépouillement méthodique d'un minutier notarial peut apporter une contribution importante à l'étude de la vie économique au cours de la Révolution, et à celle du comportement des classes sociales avec leurs initiatives et leurs réactions

Comparaison de prix relevés dans les ventes publiques aux enchères


1° Meubles. — Lit complet : 50 1. (mai 1790), 100 1. (février 1795), 3.750 1. (mars 1796), 4.000 1. (mars 1796), 36 1. (janvier 1797).
Tour de lit : 211. (mai 1790), 26 1. (octobre 1791), 80 1. 10 s. (septembre 1795).
Couverture de laine : 50 1. (février 1795), 2.750 1. (mars 1796).
Coffre en chêne : 3 1. 7 s. 6 d. (octobre 1791), 21 1. 5 s. (février 1795), 615 1.
mars 1796.
Décharge : 8 1. 19 s. (mai 1790), 3.000 1. (mars 1796).
Auge à pétrir : 5 1. 10 s. (octobre 1791), 21 1. (septembre 1794), 825 1. (mars 1796), 640 1. (mai 1796).
Horloge de cuivre avec sa boîte : 65 1. (mai 1790), 206 1. février 1795), 180 1.
(avril 1795), 77 1. janvier 1797).
Fusil à giboyer : 18 1. (mai 1790), 14 1. 10 s. (septembre 1794), 361. (février 1795), 3.000 1. (mars 1796).

2° Bijoux. — Croix d'or avec son cœur : 371.17 s. 6 d. (octobre 1791), 5791. (septembre 1795), 1825 1. (octobre 1795), 3.410 1. (mars 1796), 43 1. (1.797).

3° Vêtements. — Capot de camelot: 131.10 s. (octobre 1791), 1261. (septembre 1795), 1.245 1. (mars 1796).
Jupe d'étoffe : 19 1. 17 s. 6 d. (octobre 1791), 1.500 1. (mars 1796).
Tablier de mousseline : 6 1. 7 s. 6 d. (octobre 1791) 200 1. (septembre 1795).

Vaisselle. — Assiette de faïence : 1 s. 6 d. (1790), 30 s. (octobre 1795), 40 1. (mars 1796), 45 1. (mai 1796), 35 1. (mai 1796).
Grand plat de faïence : 5 s. (mai 1790), 120 s. (mars 1796), 55 1. (mai 1796).

Cheptel. — Cheval : 2101. (mai 1790), 6101. (février 1795), 8161. (avril 1795), 15101.
(septembre 1795), 13.500 1. (mars 1796).
Cache : 1201. (mai 1790), 6901. (février 1795), 8251. (avril 1795), 2.9001. (septembre 1795), 12.300 1. (mai 1796).

Voitures. — Charrettes avec roues : 132 1. (décembre 1790), 370 1. (février 1795), 600 l. (avril 1795).
Charrue avec soc : 40 1. 10 s. (décembre 1790), 204 1. (février 1795), 6.100 J.
(mars 1796).

Le minutier de la sergenterie de Saint-Georges est déposé aux archives départementales de la Seine-Maritime (fonds Sedille). Pour la vente des objets mobiliers de l'abbaye de Jumièges, voir actes du Congrès de Jumièges (Rouen 1955) la communication que j'y ai donnée (tome I, p. 139-145).

(1) Dans ces ventes aux enchères les objets sont vendus en lots disparates qui empêchent de donner la valeur réelle de chacun d'eux. Pour cette étude, il a donc fallu écarter les ventes par lots et se borner aux rares objets vendus séparément.

André DUBUC.

Sources

Actes du quatre-vingt-unième Congrès national des sociétés savantes, Rouen-Caen, 1956, section d'histoire moderne et contemporaine, 1956, Rouen, Caen.