Cinquième épisode
Sous Napoléon III
Un bref retour à la République. Et c'est à nouveau l'Empire. A nouveau un Bonaparte. A nouveau la Révolution. Industrielle, cette fois. L'avénement de la vapeur va couler la Marine en bois...
1849 : mort de CauchieUn décès. Le 30 mars 1849 meurt une figure de la construction navale, Louis Cauchie, qui aura fini sa carrière chez Enault. Blond aux yeux bleus, ce natif de Guerbaville impressionnait par sa haute taille.
Des départs. Natif de Jumièges, un temps charpentier chez Pouchin père, Jacques Blondel, 30 ans, s'embarque sur la Clémence, patron Vestu. Jean-Baptiste Augustin Saillanfaits va tenter fortune au Havre. Son frère, Jean-François, lui, quitte Pouchin pour s'engager dans le 2e régiment de lanciers.Des reconversions. Chez Pouchin, Victor Richard renonce à la charpente et se fait journalier. Pierre Dedde, né au Bosc-Roger, ouvrier chez Enault, rend lui aussi ses outils...
Un acte notarié nous signale l'existence en 1849 de Jean-Joseph Leherpeur, charpentier de navires à La Mailleraye.
Est-ce un signe de déclin ? Le marché de Guerbaville a perdu de son importance. Le conseil municipal tente d'y remédier en supprimant les droits de place. Du côté du château, le vide s'est fait autour de sa résidente. Céleste de Nagu, veuve de Mortemart, a déjà perdu son fils. Cette fois, elle pleure sa fille, la duchesse de Crillon...
Le château de La Mailleraye vit ses dernières années. "Chaque année, observe l'abbé Cochet, de nombreux étrangers visitent ce curieux débris du siècle de Louis XIV, ce parc admirable, digne d'une résidence royale, ce parc comme le concevait Lenôtre...
Les lancements
L'Alida, sloop de 72 tonneaux, commandé par Ambroise Agnès, de Guerbaville, au cabotage, intéressant neuf marins en 1850. Passe alors au quartier d'Honfleur où il est mis en vente en octobre 1863.
La Désirée, sloop de 38 tonneaux, commandé par Louis Hamelin, de Rouen, 7 hommes d'équipage.
Les Amis,
sloop de 38 tonneaux pour
Théodore Legendre, de Guerbaville, qui revend à
Nicolas Richard, de La Mailleraye, en 1850. Passe au quartier
d'Honfleur en
septembre 50.
Le Jeune-Emmanuel, sloop de 19 tonneaux. On le retrouvera en 1870 au bornage commandé par Etienne Poncherot, de Honfleur.
Le Saint-Louis, 19 tonneaux, appartiendra à Hubert-Napoléon Toulmin puis Guérin, de Villequier. Dépecé en 1870
Le Sapeur-Pompier, 14 tonneaux, appartenant à Bénard, La Mailleraye, 1853, puis à l'armurier de Caudebec, Antoine Frérot. Dernier patron : Savalle, en 1864. Dépecé en 1869.
Le Pascal, 8 tonneaux, appartenant à Béranger, de Caudebec, en 1853. Passe à Debon, de Caudebec puis à Félix Leomte, de La Mailleraye, le 19 mai 1861. Dépecé en 1870.
La Blanche, bachot de huit tonneaux, patron Victor-Denis Roger en 1853. Passe à la navigation intérieure en 1868.
La petite pêche
Le Jeune
Alphonse,
un tonneau, armé pour la pêche.
Pour Malherme, d'Heurteauville, Lefée
en est le
patron en 1852. Vendu en 1856 pour la rivière de
Pont-Audemer.
Dépecé en 1859 sur avis du garde-bateau Conihout.
L'Eole,
un tonneau, pour
Jean-Jacques Boucachard, de
Jumièges.
Le
Joyeux,
un tonneau. En 1871, appartient à Albert Angran, de La
Fontaine.
La Louise,
un tonneau, à Feuillye,
d'Heurteauville en 1864, dépecée la
même année.
La Louise, un tonneau, appartient à Feuillye,
La Mailleraye, en 1869. Dépecée en 1871.
La Valentine,
un tonneau, appartient à Aristide Levitre, La Mailleraye, en
1875.
Le Remplaçant,
un tonneau, Jean-Charles
Eliot, Heurteauville, dépecé en 1868.
L'Eugénie,
non ponté, un tonneau, appartenant à
Pierre-Aimable
Alleaume en 1853. Passe à la navigation
intérieure.
Le
Louis-Désirée,
norvégienne de un tonneau, propriété
de
Théodore Anquetil, du Trait, en 1861, qui mène
une seule
campagne de pêche. Dépecé en 1862.
En 1850, lorque l'on feuillette un recueil de statistiques, les deux seuls constructeurs de navires répertoriés à Guerbaville sont Jean Enault et Pouchin père et fils. Le premier emploie 34 ouvriers dont 4 enfants, le second 70 ouvriers dont 10 enfants. Si la plupart des gribanes sont construites à La Mailleraye et Dieppedalle, les voiles sont voiles sont taillées à Duclair, Yainville ou récupérées sur d'anciens navires de haute-mer.
Les vétérans. Si l'on ouvre le registre des hors services, François Pouchin, le père, totalise 99 mois au service de l'Etat. Charles-Joseph Bataille n'en a que neuf à son actif et n'est plus qu'ouvrier calfat. En revanche François Duval, natif de Saint-Wandrille, a donné 127 mois de sa vie à la Nation. Robert Agnès est ouvrier charpentier, demi-soldier, 33 mois de service à l'Etat. Les Desprez, les Saillanfaits sont toujours de ce monde. Saillanfaits qui, lui, a servi 14 mois l'Etat. Toujours en poste, Jean-Désiré Olivier, natif de Honfleur, Pierre Victor Danger, Mathieu Gentil, tous de vieux charpentiers.
Ceux qui meurent. En cette année 1850, après avoir été une quinzaine d'années charpentier chez Enault, Arsène Lepley meurt veuf, à 34 ans, près de l'église de Guerbaville, le 27 mars 1849. Le 10 mai, c'est au tour de Pierre Guillemette, 36 ans, natif de Bernières-sur-Mer. Un confrère parmi les témoins : Pierre Victor Danger, son voisin.
Ceux qui renoncent. Séraphin Bouquetot, natif de Guerbaville, transporte désormais des pierres pour les travaux de la Basse-Seine, Pierre Bouvier, lui, s'est fait journalier pour s'employer "aux travaux du halage". Louis Petit, ancien de chez Pouchin, déclare aussi renoncer. Etienne Huet, lui est devenu charpentier de maison. Quant à Victor Faine, il est désormais cultivateur à Notre-Dame-de-Bliquetuit.
Ceux qui restent. Chez Pouchin on trouve cette année-là Jean Augustin Fréret, Louis Nicolas Duval, Louis Pupin, Tranquille Lecointe, les deux frères Drouet, natifs de Tourlaville, dans la Manche, Pierre et Jean Bettencourt, Pierre Heude, François Courel, André Chambelan, ancien de chez Enault... On trouve aussi un certain Prével, frère cadet de celui qui a fait les beaux jours de Villequier.
Ceux qui partent. Avec ses bons certificats signés Pouchin, Pierre Victor Danger travaille désormais à Quillebeuf. Jean-Louis Chambelan, lui, va tenter sa chance à Abbeville. Louis-Eugène Bizet travaille à Rouen chez Lemire. François-Denis Carré, vient de se mettre à son compte à Marly. Lui, c'est un ancien de chez Enault qui s'est frotté à la région parisienne : Versaille ou encore la gare de Saint-Ouen où sont construits des vapeurs. Carré sera encore attesté dans son chantier douze ans plus tard. A Marly, la même année, se trouve aussi Michel Fréret avec un parcours semblable passant par Bougival.
L'établissement du chemin de fer du Havre à Paris a interrompu le service, par bateaux à vapeur, qui se faisait du Havre à Rouen. Les voyageurs préfèrent la célérité à l'agrément que présentait, dans un voyage par eau de six à sept heures, le parcours des rives de la Seine, si attrayantes et si variées. Une compagnie vient de monter un service qui, tous les quinze jours, procurera aux habilants des deux villes une agréable promenade ; un bateau partira de Rouen à sept heures du matin pour la Mailleraye et repartira pour Rouen a quatre heures du soir. Un autre, bateau partira du Havre pour la même station et en repartira à cinq heures. Les Rouennais qui voudraient profiter du retour de ce bateau pour prolonger leur voyage jusqu'au Havre pourraient profiter du chemin de fer, partant le même soir et seraient de retour chez eux dans la nuit. Les Havrais, qui de la Mailleraye, voudraient aller jusqu'à Rouen, pourraient s'embarquer sur le bateau qui y retournerait etrevenir au Havre par le chemin de fer. Les uns et les autres parcourraient ainsi les bords de la Seine dans toute leur étendue, sans être trop longtemps absents de chez eux, et feraient, à peu de frais, une des plus agréables promenades que présentent nos environs. Nos concitoyens seraient appelés à jouir, en partie du moins, des avantages qu'offre aux promeneurs, cette entreprise, car le baleau, allant à la Mailleraye, doit s'arrêter devant Honfleur pour y prendre et y déposer les voyageurs, qui pourrraient également continuer leur route jusqu'à Rouen, mais là n'auraient pas ces mêmes facilités pour retourner chez eux, que les habitants de Rouen et du Havre.
Les lancements
La Rosine Clotilde, 47 tonneaux. C'est le malheureux grand-père de l'écrivain Gabriel-Ursin Langé parti de Jumièges pour Villequier où il s'est manifestement noyé et j'en parle longuement dans mon livre L'ange de Jumièges. Ce navire passa à Silvestre, le 2 septembre 1868. Il fit naufrage le 14 avril 1878 à la digue de la Roque, le patron était Quedeville.
Le
Père de Famille,
20 tonneaux. Appartient d'abord à Jacques Persil, de
Caumont. Passe
aux
carrières Silvestre mais Persil en est toujours le patron.
On le dit dépecé en
1869. Or, le même navire est inscrit par
Silvestre le 14 avril 1870, patron Caphoulin. Désarme en
août 73. Passe
à l'intérieur.
Arme le 9 juillet 1878 avec Got
pour patron. Désarme le 28 janvier 1884, Louis
Severin Deconihout, de
Jumièges, illettré ne sachant signer, en
est alors le patron, seul à bord.
Les registres font état d'un autre Père de Famille,
lancé même année, même
tonnage, à La Mailleraye et appartenant
à
Pierre Groult, de Yainville, armé en 84, 85 et
86. Le registre précise : "appartient
à la batterie fluviale. Rayé par application des
dépêches ministérielles des 27 juin
1899 et 9
septembre 1908".
La Fraternité, 24 tonneaux, pour Sabatier, de Villequier. Dernier patron : Mérienne, en 1858. Dépecé à Jumièges au mois d'août 58.
Le Jeune Alexandre, 10 tonneaux, "construit en 1850 à La Mailleraye" avec cette mention en marge "provient des chantiers d'Honfleur". Troudé, de Quillebeuf, en est le propriétaire en 1853. Dernier patron au bornage : Vagnon en 1865. Dépecé en 1866.Le Désiré Saint-Ouen, non ponté de 10 tonneaux, appartenant à Amand Faine, de Villequier, en 1853, puis à Neveu, de La Mailleraye. Squiriou est son dernier patron avant passage à la navigation intérieure en 1871.
La Justine, non ponté de un tonneau, à Placide Martin, de Villequier, en 1853. Dépecé le 16 juillet 1862.
Les Deux-Amis, un tonneau, appartient à Jules Galien, patron Norès, les deux de Caudebec, en 1853, dépecé en 1870.
La Constance, un tonneau, Charles Eliot, d'Heurteauville, en est propriétaire en 1862. Désarme en 1876.
Le Henry et Julia, norvégienne de un tonneau, pour Henry Gardin, de La Mailleraye. Navigation intérieure en 1868.
La Marie-Louise, un tonneau, appartient en 1867 à Pierre Danger, de La Mailleraye. Navigue peu avant d'être dépecé après avril 1876.
1851 : retour périlleux...
Le 12 janvier, le conseil décide de la construction d'une mairie-école ouverte aux seuls garçons. Par ailleurs, un acte notarié nous apprend que La Mailleraye a compté un temps Adolphe Lefoulon pour charpentier. Avec son épouse, Julie Petit, il réside depuis lors 82 quai des Curandiers, à Rouen.
Le sloop Irma, d'Honfleur, capitaine Chouquet, parti de la Mailleraye le 2 février avec un chargement de bois à brûler à destination de Caen est assailli dans la nuit du 25 au 26 par un violent coup de vent de nord-est. Une vague emporte une portion du bois dont le pont est couvert, la chaloupe, une partiedes pavois de bâbord. Le navire prend eau et ne peut gagner la rivière d'Orne, lieu de sa destination. Chouquet, après avoir consulté son équipage, se décide à laisser arriver pour chercher un port de refuge. Le lendemain, à midi, le sloop l'Auguste, de Port-en-Bessin, apparaît près du navire en détresse. On lui demande secours. Mais aucun bâtiment n'a de chaloupe pour transborder un pilote à bord de l'Irma. L'Auguste fait plusieurs bordées pour tenter d'y parvenir. En vain. C'est alors que l'un de ses marins se jette à l'eau et gagne le navire au péril de sa vie. Alors, saisissant le gouvernail, il ne tarde pas à diriger l'Irma dans le havre encore inachevé de Port-en-Bessin, sauvant ainsi le navire, sa cargaisson et la vie du tout l'équipage. Armand-Frédéric Langlois, 26 ans, n'en est pas à son coup d'essai. Le 23 septembre 1846, le ministre de la marine lui décernait une médaille d'honneur en argent. Le 26 mai 1848, le même ministre lui décerna cette fois une médaille en or
Journal du Havre, 18 juin : « Le bateau à vapeur le Colibri, parti hier matin pour un voyage de plaisir à la Mailleraye, s'est, dans sa traversée de retour, échoué, vers minuit, sur le banc situé par le travers de Tancarville. Le navire n'ayant essuyé aucune avarie, les passagers ont pris philosophiquement leur parti de ce contre-temps, et n'ont songé qu'aux moyens de passer la nuit le plus gaiment possible. C'est seulement ce matin, à dix heures que le Colibri s'est retrouvé à flot et a pu continuer sa route ; il est arrivé sans autre accident dans le port, à une heure et demie.»
Le Bissette et
Pécoul, trois-mâts de 390 tonneaux.
Le compte-rendu dans le Courrier
du Havre :
Hier, dimanche, le navire le Bissette-et-Pécoul
a
été mis à l'eau à la
Mailleraye, en
présence d'un grand concours de spectateurs.
On sait que le lancement toujours une fête à
laquelle ne
manquent jamais ni les populations maritimes elles-mêmes, ni
les
curieux pour qui c'est toujours un spectacle attrayant. Une
circonstance ajoutait à la solennité d'hier,
c'est que le
navire en questoin, destiné à faire les voyages
entre Le
Havre et la Martinique port les noms des deux représentants
de
cette colonie qui ont été le trait d'union entre
les
classes d'une population que les anarchistes avaient voulu diviser et
qui ont été ramenées dans le froit
sentier par le
dévoûment providentiel de l'un d'eaux, et par
l'honorabilité et les garnties qu'offraient le
caractère
et le passé de l'autre.
MM. Quertier et Godclroy, armateurs du navire, ont eu
une heureuse
inspiration en le plaçant sons le patronnage de deux noms
qui
exercent une si grande et si salutaire influence sur la colonie. Cette
inspiration est une garantie de succès pour eux, en
même
temps que c'est un tribut mérité payé
aux hommes
qui ont donné leurs noms au navire.
L'arrivée du navire produira un effet immense à
la
Martinique, et les travailleurs, enflammés par cette
reconnaissance qu'ils ont vouée à M Bissette
redoubleront
de zèle pour faire honneur aux opérations du Bissette-et-Pécoul.
C'est un des plus beaux stimulants qu'on puisse offrir à cet
amour du travail qui les anime de nouveau aujourd'hui.
Nous avons dit que la mise à l'eau du navire avait
appelé a la Maillcrae: un grand concours de spectateurs et
de
curieux. De ce nombre SI' trouvaient des colons et des personnes
intéressées au triomphe des idées
d'ordre et des
intérêts matériels de nos
départements
d'outre-mer, tous jaloux de venir de Paris pour témoigner
leur
reconnaissance aux armateurs, admirer la belle construction de MM.
Pouchin, et unir unir en commun leurs vœux pour que la
religion,
sous la protection de laquelle on plaçait le
bâtiment, le
suivit jusqu'aux rives lointaines qu'il allait visiter. MM. Quertier et
Godefroy avaient également convée à
cette
fête plusieurs personnes du Havre.
A neuf heures et demie, le digne et excellent curé de la
Mailleraye est venu donner sa bénédiction au
navire
préparé dès la veille
déjà à
être lancé. Le Bissette-et-Pécoul
a
été tenu sur les fonts baptismaux par Mme
Quartier et M.
Bisette. La cérémonie religieuse d'usage
étant
terminée, le pont du navire a été
littéralement envahi par les visiteurs, désireux
de
s'assurer si les dispositions intérieures de la cale et de
la
chambre répondaient à
l'élégance des formes
extérieures, et à toutes les qualités
de marche et
de bonne construction que chacun avait pu constater. Il faut
dire
que cet examen a satisfait tout le monde. La dunette est spacieuse et
commodément distribuée pour vingt passagers.
En un mot, chacun se retirait en déclarant que le
Bissette-et-Pécoul
était un magnifique navire qui faisait
le plus grand honneur à ses habiles constructeurs, MM.
Pouchin,
qui, Dieu merci ! n'en sont point à leur coup d'essai.
Vers onze heures, on a procédé à l'opération du lancement qui n'a rien laissé à désirer. Le Bissette-et-Pécoul à pris majestueusement sa course et a quitté son chantier au milieu des applaudissements de la foule. Ici, nous devons signaler que, malgré la grande implusion qu'avait le navire au moment où il a laissé sa chantière, il a pu étaler par le seul emploi d'un grélin de sept pources qui sortait de la orderie de MM. Letellier, Louis Blas jeune et Co, dont les produits ont une si grande et si méritée réputation. Ce grélin, de deuxième qualité seulement, a résisté admirablement, chose rare, de l'aveu des constructeurs et des personnes compétentes, même pour les produits de première qualité. C'est avec une grande satisfaction que nous signalons ce fait.
Une fois à l'eau, le Bissette-et-Pécoul, malgré son état lège, donnait déjà une idée de ce qu'il sera dans sa toilette de la mâture, du gréement etc. Toutes choses qui seront rapidement faites, pour peu, ce dont nous avons la certitude, que l'on apporte la même activité qu'ont déployée MM. Pouchin pour la construction de la coque.
L'après-midi, les invités de MM. Quertier et Godefroy se sont assis autour d'une table que présidait la cordialité la plus franche et la plus aimable. Des toasts ont été portés à la marraine du navire, à son parrain, au navire lui-même, et à son jeune et intrépide capitaine, M. Moulonguet, aux armateurs et aux constructeurs. Nous avons considéré comme une décoit personnel de payer à M. Bissette le tribut de reconnaissance auquel les assistants s'associaient de tout cœur, pour les services éminents qu'il a rendus à son pays natal, nous avons rendu le même hommage à M. Agnès, maire de Saint-Pierre, présent à cette fête et dont le courage et le dévouement ont été d'un si grand résultat. Enfin, nous avons chargé M. Bissette de transmettre à M. Pécoul, absent, les vœux que chacun de nous lui adressait. Nous avons essayé, en cette circonstance, d'être l'interprête de tous nos compatriotes.
Xavier
EYMA.
Le
19 mars, on
lit dans le Journal
du Havre : On
a lancé hier, à onze
heures et demie du matin, des chantiers de M. Pouchin, constructeur
à La Mailleraye, le bâtiment neuf Bisette-et-Pécoul,
armateur M. Quertier, destiné à la navigation de
la Martinique. L’opération de la mise à
l’eau, qui avait attiré à La Mailleraye
une foule considérable, a parfaitement réussi. Le
Bissette-et-Pécoul
est entré au
Havre, ce matin, a la
marée, à la remorque du steamer Hercule, capitaine
Toutain.
Ce
trois mâts aura quelques ennuis : On
mande du Havre, le 22 avril (1851). MM. Bissette et
Pécoul, représentants de la Martinique, sont
arrivés dans notre ville hier pour visiter le beau navire
qui porte leurs noms et qui doit partir pour la Martinique vendredi ou
samedi prochain.
D'après une lettre du 19 mars, datée de la
Martinique, il paraîtrait qu'une tentative d'assassinat a
été commise sur la personne de M. Charles
Bissette, fils du représentant. Cet attentat aurait
été commis au quartier de l'île
nommé le Marin et l'auteur de ce crime, dont M. Bissette
fils a favorisé l'évasion au milieu de
l'indignation publique, serait, dit-on, un malheureux que M. Bissette
père avait comblé de bienfaits.
(Courrier du
Havre.)
L'année
suivante, lors d'un voyage en 1852 à Valparaiso, il y eut
procès à propos de l'état à
l'arrivée de colis de tissus transportés dans la
cale du Bissette.
Le 10 février 1855, commandé par
Labbé, il percute le Cambronne
à l'ancre en rade
de Saint-Denis deLa Réunion. Nouveau
procès. Condamnation.
Il naviguait toujours en 1867, commandé par le
capitaine Pierre Silvestre,
natif de Donzy, et désarma au Havre, venant de Montevideo
avec
16
hommes d'équipage.
La Jeanne-Marie, goélette de 65 tonneaux, pour Deloys, de Rouen. Arme le 14 octobre à Rouen à la pêche à la baleine, capitaine Sallers (Rivière selon un autre document). Au long-cours en 54 avec le capitaine Langlois. Inscrite à l'île de Gorée, elle est vendue à un négociant anglais, C.C. Neddle, en 1854.
L'Abbainville, 23 tonneaux, non ponté, appartient à Toutain, Honfleur, en 1853. Dernier patron : Lucas en 1855. Dépecé en 1857
Le François Ier, bateau de 14 tonneaux, appartenant à Boniface Legrand, du Trait, en 1853. inscrit au Havre en 1854.
La Louise-Désirée, un tonneau. Longtemps, elle est armée à la pêche avec Adam, de Duclair, pour ptron. Vendue à Bénard, d'Yville, en 1865. Démolie en 1866.
1852 : un banquet au châteauLe Constitutionnel, 28 septembre. Un incendie a éclaté la semaine dernière à La Mailleraye. « C'est, dit le Nouvelliste cauchois, le quinzième ou le seizième sinistre de ce genre dans cette commune, dans l'espace de moins d'un an. Un individu, sur lequel planent d'assez graves soupçons, a été amené à la prissn d'Yvetot. »
2 décembre. Coup d'Etat du président Bonaparte. Le 15, il signe un décret pour poursuivre les enrochements entre Villequier et La Mailleraye.
Pierre Lambert attendit le 31 décembre et, ayant mûrement réfléchi, déclara au syndic qu'il reprenait le métier de charpentier. Plusieurs années durant, il avait tenté de se faire cultivateur. Une chance : son numéro de classe lui a épargné toute levée à Cherbourg.
Le Cid,
700 tonneaux. Il fut lancé le 31 juillet, à 11 h
du matin, ce qui donna lieu à une promenade nautique depuis Rouen. Le
Moniteur universel
: Hier
a eu lieu, dans le chantier de MM. Pouchin
père et fils, une opération qui
récolte toujours
une vive curiosité et présente un grand
intérêt. Le beau navire le Cid,
de 700 tonneaux, a été lancé
à onze heures
du matin. L’opération a parfaitement
réussi, et
c’est aux applaudissements d'une foule immense que le Cid a
sillonné pour la première fois
l'élément
qu’il ne doit plus quitter. De nombreuses embarcations
couvraient
le fleuve à ce moment ; et, de Rouen et du Havre, deux
bateaux
à vapeur, le Calvados
et le Napoléon,
avaient amené une multitude de curieux ; seulement, ceux qui
venaient de Rouen ont été moins heureux, car le
Napoléon
est arrivé une demi-heure trop tard; quant aux passagers du
Calvados,
ils ont pu jouir à leur aise de l'intéressant
spectacle
qu'ils étaient venus voir. Comme nous le disions tout a
l'heure,
l’opcration a parfaitement réussi. Conduite avec
une
habileté extrême, elle a fait le plus grand
honneur
à ceux qui étaient chargés da la
diriger. Un
banquet a dû réunir ce soir les
armateurs, les
constructeurs et un assez grand nombre d’invités
dans
l’une des salles du château de La
Mailleraye.
Sans doute l'unique photo du château. De 1852, elle est due au politicien irlandais Edward King Tenison.
Le Cid, à partir de 1853, effectue des voyages à Calcutta, Buenos-Aires, Montevideo, Valparaiso... Il appartient en dernier lieu à Germain Hermanos quand il arme au Havre, le 27 juin 1867, sous le commandement du malouin adolphe Maillard. Il emporte trois passagers : un jeune Suisse, un Allemand et une couturière de 28 ans, Marie-Thérèse Beaume, native de Montélimard et demeurant à Paris, seule femme parmi cette vingtaine d'hommes. Alors que sont débarqués les passagers, un matelot déserte à Montevideo le 22 octobre. Le second, natif de Caudebec, Ceyrille Lecœur est débarqué le 7 janvier 1868, de gré à gré, à Saint-Denis de La Réunion. Le même jour, un matelot breton, Gilles Le Du, est quant à lui laissé à l'hôpital. Pourtant, son épouse attend impatiemment son retour en France si l'on en juge par la lettre qu'elle écrit aux autorités : "Mère de trois enfants, mon mari parti du pays depuis trois ans, me laissant sans nouvelles et sans secours depuis neuf ans..." Bref, elle demande une saisie sur salaire au retour du mauvais époux. On ne sait si Gilles Le Du revint sous le toit familial, Grande-Rue, à Tréguier. Le Cid poursuivit sa route mais il fut condamné et vendu le 26 mai à Cocanada. Là, le 26 juin, mourut Jean Clément, le maître d'équipage tandis que ses hommes trouvèrent à s'embarquer, soit comme matelots, soit comme passagers sur d'autres navires.
Les autres lancements
L'Aimée-Césarine, sloop de 24 tonneaux pour Prévost d'Aizier, armé le 11 mai au cabotage, à Rouen. En 1853, on le trouve commandé par François Provost, d'Aizier, trois hommes au cabotage. Le 11 novembre 1876, appartient à Pierre Toutain, de La Bouille. Dernier patron : Deroutot. Démoli en mars 1882 après naufrage en Seine.
Petites unités
Le (ou la) Varice,
2
tonneaux, pour Louis
Hyacinthe Hulbert, d'Heurteauville, patron
Feuillye. Le sieur
Sénéchal, de La Mailleraye, en est le
propriétaire en 1853 par congé de douane. Il a
plusieurs
patrons jusqu'en 1862, année où il passe
à la
navigation intérieure.
L'Ulysse,
un tonneau, pour
Sénéchal, de La Mailleraye, Louis
Hulbert, d'Heurteauville, en est propriétaire en 1853.
Dernier armement
en 1854. Quatre ans plus tard, en mauvais
état, il ne navigue plus.
L'Espérance,
appartenant à Feuilly-Dudan, du Trait, en 1853. Inactif
après une seule campagne, le syndicat de Duclair le dit
inconnu
puis dépecé au Trait en 1856. Le navire a un
homonyme :
L'Espérance,
un
tonneau, pour Désiré Vautier, du Trait. C'est le
passager
de La Mailleraye. Armé à la pêche
jusqu'au 1er
avril 1857 puis dépecé en 58 dans le syndicat de
Sahurs.
Le Passage
de
Jumièges,
bachot de 2 tonneaux, pour Boucachard. En 1854, il est
manœuvré par Agnès. Démoli
le 2 avril 1855
à Jumièges.
Le
Saint-Joseph, un tonneau, pour Lherondel, de Duclair.
Dépecé en 1870.
L'Indépendant,
yole de un tonneau, à Célestin Deshayes, du
Trait, en
1882. Après échange, appartient à
Hébert,
du Trait. Puis fut démolie.
12
janvier : c'est l'inhumation dans la chapelle seigneuriale de la
marquise de
Mortemart. L'Héritière de Mme de Nagu allait sur
ses 92
ans et ses deux enfants sont morts. D'abord son fils en 1833, puis sa
fille en 1849. Le château est dès lors en
péril car les petits-enfants de la défunte ne
sont
manifestement pas
intéressés. L'abbé Cochet
écrit cependant :
"A présent La Mailleraye
est une ville de près
de 2.000
âmes, ayant des rues, des hôtels, des boutiques,
des marchés et des chantiers de
construction.
Aussi, c'est une des plus belles et des plus
importantes paroisses rurales du diocèse." Sur
le plan politique, François Touzé, le maire,
décède le 26 juin. Isidore Régnier
fait fonction
jusqu'en décembre 1853, puis Mathurin Tuvache, ancien
maire, fait lui aussi fonction.
Juillet : dimanche dernier, un bien triste accident est arrivé sur la Seine, presqu’en face de la Mailleraye. Au remorqueur l’Erèbe était attachée, au moyen d’une corde, une petite barque montée par trois hommes ; mais bientôt la barque fut envahie par l’eau et chavira. Deux de ces hommes furent sauvés, quoique avec beaucoup de peine, par les marins du remorqueur. Malheureusement, le troisième le douanier Chéron, fut noyé. Il laisse une veuve et trois enfants en bas-âge. Sa femme venait de donner naissance au troisième depuis quelques jours seulement.
Parfois, le commissaire du quartier d'Honfleur fait état de trouvailles : Le 12 août 1853, il a été sauvé en Seine, près a Mailleraye, une ancre à jas de fer,en très mauvais état, pesant 51 kil. et un bout de chaîne de 4 m 50 sur 0m 040 de circonférence ; pesant 35 kil.
Enfin les choses ne traînent pas. En septembre fleurit une petite annonce : le château, ses 800 hectares, ses fermes, ses bois, tout est à vendre pour près de deux millions de francs.
Les lancements
La Sainte-Anne,
500 tonneaux, armateur Marziou, capitaine Châtelain, lancé
le dimanche 18 décembre à midi. Le parrain fut le
curé Anfray, de La Mailleraye et la marraine la femme du
capitaine. Il entra à la marée dans le port du Havre pour
prendre rang dans la ligne régulière pour San-Francisco.
Le Trouville, 24 tonneaux, pour Louis Clatot, du Trait. N'effectue que deux campagnes. Le syndic de Duclair : " Ce patron ne navigue plus. On ne sait pas ce qu'il est devenu. Doit être au Havre. A quitté sa femme..."
Le Pierre-Edouard, huit tonneaux, pour Bouquetot, de Tréguier. Son premier patron fut Broché. En 1858 passe à Timothée Bréant, de Villequier. Cessa de naviguer au bornage en 1870.
L'Espérance, 7 tonneaux, pour Ferret et Fournier, de Duclair. Une campagne et est démoli en 1855. Le navire a un homonyme lancé la même année :
L'Espérance, un demi-tonneau, appartenant à Barbet, de Villequier, en 1853, vendu à Testu, du Trait, en 1856. Son dernier patron fut Bourgois en 1865 qui fut averti par le commissaire : si le navire n'était pas changé l'année suivante, on ne lui délivrerait pas de nouveau rôle de pêche. Le navire fut dépecé en 1866.
Le Saint-Louis, non ponté de six tonneaux pour Félix Lecomte, de La Mailleraye. D'abord à la pêche puis au bornage, il est dépecé à La Mailleraye le 1er juillet 1861. Lancement de l'Emile, 12 tonneaux, pour Duquesne et Sabatier, de Jumièges. Désarme le 6 juillet 1856 et est démoli à La Mailleraye.
Petites unités
L'Eugène,
bachot de un tonneau, pour Auguste Froment, de Duclair, à Stanislas Forment en 1877.
Le
Pascal,
un tonneau, pour Saussay, d'Heurteauville. Son dernier patron fut
Vauquelin. Dépecé en 1864.
1854 : le château est vendu
Louis Florentin Rivière avait tout lâché pour se faire douanier. Le voilà de nouveau charpentier-calfat, lui qui a commencé chez Pouchin fils.
En juin 1854, mauvaise nouvelle. Le château a trouvé preneur ainsi que son parc. Il sera, nous dit la Vigie de Dieppe, l'objet d'une exploitation. En clair, une bande noire va bientôt détruire ces murs qui avaient résisté au marteau révolutionnaire, on va raser ses bois séculaires pour n'en conserver que quelques massifs, ses longues et belles allées seront gommées du paysage... On les appelait l'Eventail et elles convergeaient vers la Sabotière. Que restera-t-il du domaine que Roussel appelait "l'une des trois grâces de la Normandie" ? Une terrasse, une chapelle datant de 1589. Et le souvenir des passages ici de Louis XI, François Ier, la duchesse de Berry dont une colonne érigée sur la pelouse rappelait la visite.
Accident du travail...
2 juillet 1854 Benoist Alexandre Alfred profession d’ouvrier charpentier de navires, âgé de 18 ans 4 mois décédé de ce jour à 7 heures du matin dans un navire en construction où il est tombé par accident du pont dans la calle et s’y est tué en cette commune de Guerbaville section du bourg. (Relevé de Jean Pierre Derouard dans le registre d’état civil) |
Tout va très vite. le 17 juillet, on peut lire dans le Journal de Rouen :
Il
y avait foule hier sur le paquebot du Havre qui emportait les
promeneurs désireux de visiter une fois encore le beau parc
de
La Mailleraye. Un temps magnifique a favorisé cette
excursion.
C’est avec un vif empressement qu’à la
sortie du
paquebot chacun s’est élancé sous ces
magnifiques
allées et vers ces pelouses et ces charmilles dont la
charrue
aura bientôt effacé les dernières
traces.
Déjà le château n’a plus de
toits, les
gouttières ont disparu, la sabotière, le temple
et
l’ermitage sont tombés. Ces premières
ruines
excitaient d’unanimes regrets, et il
n’était
personne qui ne déplorât la destruction
d’un domaine
que l’on aimait à considérer comme un
titre
d’orgueil pour notre contrée et pour la famille
qui le
possédait.
Toujours en juillet, "Le hasard a fait tomber entre nos mains, lit-on dans le Nouvelliste de Rouen, une pièce relative à la guerre que la Russie faisait à la Turquie en 1773." Et de citer un article de la Gazette de France du lundi 14 juin 1773. "Le numéro de ce journal a été retrouvé avant-hier dans une cave du château de la Mailleraye, par un voyageur faisant partie du train de plaisir qui est allé visiter, une dernière fois, ce beau domaine avant sa pulvérisation. "
La presse du 5 août : Nous apprenons que, contrairement à ce qui avait été annoncé, la chapelle du château de La Mailleraye ne sera pas détruite. Mme de Nagu, qui avait une première fois racheté ce pieux héritage, en a assuré la conservation par une disposition spéciale de son testament. Une somme de 40,000 fr., devant produire une rente perpétuelle de 2,000 fr., a été consacrée par Mme de Nagu au traitement d’un chapelain et à l’entretien de la chapelle : 1,500 fr. seront touchés par le prêtre qui aura mission de célébrer une messe chaque semaine, et 500 fr. seront employés pour les réparations du monument et les frais du culte.
La mairie-école de Guerbaville est désormais achevée. 24 décembre, on lit dans le Journal du Havre :Un singulier et regrettable accident est arrivé en rade de notre port. Vers quatre heures du soir, les personnes qui se trouvaient sur la jetée du Nord-Ouest aperçurent, à leur grand étonnement, un sloop qui chavirait près de la bouée rouge, à trois milles du port, sans que l'état de la mer pût expliquer ce sinistre soudain. On s'empressa aussitôt de signaler cet événement et une embarcation de place, montée par quatre lamaneurs, Behier, Chouquet, Deschamps et Lecesne, se dirigea vers lui avec force. En arrivant, ils reconnurent que le sloop chaviré étaitla Louise-Joséphine, de Honfleur, capitaine Lucas, parti de la Mailleraye avec un chargement de bois. A côté du sloop se trouvait une embarcation où s'étaient réfugiés le capitaine Lucas, sa femme et un matelot, mais sans un seul aviron pour se diriger. Il paraît qu'un bordage du sloop avait avait manqué tout à coup ; car il a chaviré avec une telle rapidité, dit le capitaine Lucas aux braves lamaneurs qui lui apportaient du secours, qu'il avait été impossible même de savoir au juste d'où provenait l'accident. C'est avec beaucoup de peine même, ajouta-t-il, qu'il a pu sauver sa femme qui se trouvait dans la chambre quand le sloop a chaviré d'une façon si inexplicable. Sans perdre de temps, les quatre lamaneurs prirent à la remorque les naufragés, grelotants et transis de froid. Mme Lucas, surtout, était très souffrante ; mais chacun des lamaneurs s'est empressé de lui offrir une partie de ses vêtements. A sept heures du soir, remorqueurs et remorqués, sauveurs et sauvés, rentraient au Havre où les attendait une réception cordiale chez M. François Deschamps qui leur a offert l'hospitalité pour la nuit. »
Les grands lancements
Le Corneille, trois mâts de 442 tonneaux. En 1861, son capitaine est le sieur Dallet. Il est armé par Quesnel frères et Cie et immatriculé au Havre. de 1867 à 1871, on le voit à Buenos-Aires ou encore Montevideo, sous le commandement d'Alfred André Launay, Laurent désiré Valle, Alfred Edouard Percepied...
Le Frédéric, trois-mâts de 357 tonneaux. Un navire sera encore lancé le lundi de Pâques, à midi, des chantiers de MM. Pouchin père et fils, à La Mailleraye, c'est le clipper Frédéric, du port de 500 tonneaux, construit pour le compte de MM. Parquer, de notre place, et destiné à la navigation de Buenos-Aires et de Montevideo. A l'occasion de, ce lancement, il y aura à La Mailleraye une fête champêtre et maritime. (Journal du Havre.) Il fera naufrage le 24 février 1863 à Jacmel.
L'Isard,360 tonneaux, lancé le 21 novembre, construit pour la maison Dumont et Leclerc, commandé par le capitaine Delalande. De 1855 à 1872, on le voit désarmer 19 fois au Havre, où il est immatriculé. Effectue des voyages à Pointe-à-Pitre, Saint-Thomas, La Havane, La Martinique, Pernambouc, Port-au-Prince, Saint-Thomas...
Petites unités
Le
Désiré, trois tonneaux, pour Jean
Brigaux, du Mesnil, qui le revend à Saint-André.
Dépecé en 1864.
Le
Passager
de Duclair,
bachot de deux tonneaux. Savalle, de Duclair, en Quiand, de Duclair.
Plusieurs patrons à partir de 1857 : Fleury, Vallois,
Boirgeois,
Bosquier. Désarme le 16 mai 1873 et passe à la
navigation
intérieure, "étant
remplacé par un bac à vapeur."
Le
Louis-Joseph,
bateau non ponté de deux tonneaux pour Jean-Louis
Sénéchal, du Trait. Ira à Louis
Prunier. En 1863, passe à la navigation
intérieure.
La Bonne
Mère,
un tonneau, pour Dubois, de Villequier. Désarme en juin 1868
pour être dépecé.
La
Caroline,
un tonneau, non ponté, pour Jacques Deconihout, de
Jumièges. Après deux campagnes de
pêche, navigation
intérieure à partir de 1860.
L'Indépendant,
un tonneau, appartient à Condor, de La Mailleraye, en 1877.
Vendu à Adrien Crevel et démoli après
avoir
été armé une dernière fois
le 9
février 1880.
L'Actif,
un tonneau, à Guillaume Quesne, Anneville, en 1880.
Démoli après juin 1883.
le 13 septembre, le trois-mâts à hélice la Province d'Oran, de Rouen, 220 tonneaux ; commandé par le capitaine Langlois, de La Mailleraye ; armateurs MM. Lenormand et Baudu, de Rouen. allant de Bordeaux au Havre, franchit le Raz de Sein. A bord : 300 tonneaux de froment, vin en caisses et en cercles, quinze hommes d'équipage et deux passagers. Quand le navire touche sur le pont des Chats, partie sud-est de l'île de Sein, par une brume très épaisse, et sombre presque aussitôt. Il est une heure de l'après-midi. Par bonheur, trois bateaux de pêche de l'île de Sein étaient en vue du navire quand il a sombré, et se sont empressés de sauver l'équipage, qui était à la nage, ayant perdu ses canots avec le navire. Le capitaine et neuf hommes de l'équipage sont sauvés ; cinq hommes de l'équipage et les deux passagers ont péri.
Ouvrier charpentier, figure familière de Guerbaville, Pierre Isidore Martin habitait maintenant Caudebec. Il n'avait servi l'Etat qu'un mois et avait été réformé en 1837. Le 14 juillet 1855, il embarqua une dernière fois à Duclair pour une courte campagne de pêche à bord du Vainqueur. Puis il demeura inactif et mourut à Jumièges.
Le Racine, trois-mâts de 450 tonneaux lancé en le 30 août pour le compte de MM Quesnel frères et Cie, destiné à naviguer à La Plata. Il fit aussitôt son entrée au Havre, remorqué par le steamer Alcide. Immatriculé au Havre, effectue toujours des voyages vers Buenos-Aires et Montevideo de 1867 à 1871 avec pour capitaine cette année-là le Malouin Emile Marie Joseph Canneva.
Le Louis-Joseph, 12 tonneaux, pour Boucachard, de Jumièges, patron Ferret. Vendu à Valentin Prunier, passager à Jumièges, en 1856, patron Lécuyer. Le bac sera manœuvré par Prunier, Tabouret, Poullain, Mauger et de nouveau Poullain. Dépecé en 1873 et remplacé par un bac neuf.
Le Jeune-Edouard, un tonneau, Denis Cauchois en est propriétaire en 1861. Passe à la navigation intérieure en 1867.
1856 : belle série de trois-mâtsLe 10 juin, la profession déplora la mort d'un charpentier, Jean Augustin Fréret, né à Guerbaville en 1814. Sur le plan politique, Marthurin Tuvache, ancien maire, faisant fonction retrouve officiellement son poste en juillet 1856. Le journal La Normandie prétend que le 29 septembre, Gabriel Dupin, conseiller à la Cour des comptes, quitta la famille de son gendre, M. Frizeaux de la Martel, qui séjournait au château de La Mailleraye. Attrapant le vapeur L'Union à La Bouille, il fut écrasé par la cheminée du navire lors d'une collision avec un navire mal éclairé. Il s'agit manifestement d'une confusion entre le château de La Mailleraye et celui du Val-de-la-Haye que possédait la famille Frizaux.
Le Pondichéry, trois mâts de 665 tonneaux pour Jacques Levavasseur, de Rouen. Il fut lancé le mardi 28 octobre à 10h du matin et commandé par le capitaine Cléret. Le Havrais Francois Amédée Magloire Fleury le ramène de Montevideo en 1869. Inscrit à Rouen le 6 octobre 1871 par Levavasseur, continue d'armer et désarmer au Havre. Par autorisation du 24 juin 1873, passe sous pavillon norvégien.
Le Georgina, trois-mâts de 468 tonneaux. Avec pour premier capitaine Morin, le Georgina, signale la presse, "construit à La Mailleraye dans les chantiers de MM. Pouchin pour le compte de la maison F. Perquer et ses fils est entré au Havre. Le Georgina est destiné aux voyages de la Plata."Lancé en avril, il fut cloué, chevillé en cuivre et doublé en métal au Havre. Perquer et fils furent mis en liquidation et le vendredi 28 octobre 1864, le Georgina fut mis en vente, place Louis XVI sous le matreau de Me Franque, courtier maritime. Il naviguait encore en 1884 à destination de Buenos-Aires. (vérifier si 84)
Le
Molière,
trois-mâts de 386 tonneaux. En mai 1868, il revient de
Montevideo
au Havre sous le
commandement de Jules Henri Lavigne. En 1871, appartient à
Lemire, de Rouen. Il sera vendu au sieur Prentout, voilier de Rouen et
naviguera ensuite sous pavillon norvégien à
partir
d'avril 1884. On ne saura pas si le Molière
est mort en Seine...
La Minerve, trois-mâts de 307 tonneaux. En 1864 arme pour Rangoon, sous le commandement de Exmelin. Navigue toujours en 1871, de retour de Buenos-Aires, il désarmes au Havre sous le commandement de Charles Chrisostome Josse, natif de l'île de Batz.
Petites unités
L'Auguste, 2
tonneaux, pour Allorge, La Mailleraye. Une seule campagne de
pêche. Démoli en 1858. Passe à
la navigation intérieure en 1872.
Les Deux-Frères,
barque de un tonneau, pour Louis-Charles Guérin,
d'Heurteauville.
Appartiendra en 1872 à Loutrel, d'Heurteauville. A
l'intérieur en 73.
L'Union,
bachot de deux tonneaux, pour Guillaume Boucachard, dit aussi
Jean-Jacques, à La Mailleraye puis Heurteauville.
Le
Saint-Augustin,
un tonneau. On le dit aussi lancé en 1849. Appartient
à
Louis Poullain, Bardouville, en 1863. Vendu à Auguste Jouen,
de
Saint-Pierre-de-Mannerville. Navigue jusqu'en 1910. Venduà
M. Doirié, il prend alors le nom d'Alphonsine.
Le
Chasseur, un tonneau, Durand, de Fréville en
est propriétaire en 1863, patron Mazier,
dépecé en 1864.
La
Rose, un tonneau, à Danger, d'Heurteauville, en
1864. Passe à la navigation intérieure.
La
Rose, un
tonneau, à Desjardins de Saint-Wandrille, en 1869.
Intérieur en 72.
Le Sévère, un tonneau, pour
Théodore Capron, de Duclair. Une campagne et est
dépencé en 1865.
C'est un nouveau chantier. Mais de déconstruction, celui-là. Le profil du port de La Mailleraye est sauvagement amputé. 1857 est l'année où le château disparaît du paysage.
Cauchois, le passeur de La Mailleraye, tente de taxer les chantiers Pouchin sur le bois qu'il font passer de la rive droite à leur chantier dans la limite du passage et même à la cale. Il est débouté. (Source : Jean-Pierre Derouard). En cette année, comme son collègue Saillanfaits, François Pouchin reçoit la médaille de Sainte-Hélène pour son engagement dans le corps des ouvriers militaires sous Napoléon. Il avait le grade de sergent et servit de 1803 à 1810, précisément le 28 juillet.
Mort d'un charpentier le 28 décembre : Auguste Le Bourgeois, natif de canteleu en 1811.
C'est en 1857 que Guerbaville, les deux Bliquetuit et Vatteville furent détachées du quartier d'inscription maritime de Honfleur pour celui de Rouen.
L'Alfred-Maria, gribane de 44 tonneaux, pour Lécuyer et Roger, de Caudebec. Vendue à Alphonse Levillain, de Duclair. Dépecée en 1870.
La Delphine-Emilie, gribane de 40 tonneaux, pour Aristide Chouland, de Quillebeuf qui, jusqu'à Villequier, emploie ce navire aux travaux de la Basse-Seine.
Le Louis-Marie, 23 tonneaux, passera de mains en mains : Lormier, Toustain et Leloup, de Villequier, Sosthène Sabatier, carrier à Yainville, Cauvin, au Landin. Dépecé en 1878.
L'Actif, 20 tonneaux. Appartient d'abord à Hippolyte Dudon, de Villequier avant d'être racheté par les carrières Silvestre, d'Yainville. Première campagne en 1857 à la pêche, patron Lefez. Puis au bornage. Passe à la navigation intérieure en 1873. Réapparaît au bornage 1880 à 1884 (matricule des bâtiments de commerce, 80-95, fol° 66), mais ne figure pas dans les répertoires de désarmements. Démoli par la suite.
Le Jeune-Henry, 19,60 tonneaux, pour Aubert, syndicat de Villequier. Vendu à Sosthène Sabatier, carrier à Yainville puis Cauvin au Landin.
Petite unité
La Bonne Intention, un tonneau, pour Félix Auguste Chéron, mon trisaïeul. Il pêchera à bord jusqu'à sa mort, le 7 juin 1879 au Conihout. Le navire fut alors dépecé.
Les Deux-Sœurs, un tonneau, appartenant à "Houette" (sic) en 1880, Barneville, démoli après 1883.
Duramé ne pouvait qu'être batelier ? Sans doute mais un autre métier lui aurait mieux convenu. Le 10 janvier 1858, le Passager du Trait chavire. Edouard Duramé, son patron, est sauvé de la noyade par le douanier Briffault qui descendait le fleuve (Source : Jean Pierre Derouard). Mais vingt ans plus tard, en 1873, un paysan de Mauny, le sieur Boutard, a la surprise de découvrir un cadavre dans sa remise. Les gendarmes de Duclair se rendent sur place. Il s'agit de notre Edouard Duramé, 47 ans, connu comme batelier d'Heurteauville. Le Journal de Rouen précise qu'il avait l'habitude de s'enivrer et sortait quelques jours plus tôt de la maison d'arrêt...
Le Sainte-Anne, trois-mâts barque de 437 tonneaux, commandé par Arnaud en 1861, immatriculé à Marseille, armé par Bosc Père et fils.
Les Deux-Cousins, sloop de 63 tonneaux, francisé à Caudebec le 20 avril, pour MM Letonnelier et Le Normand, de Trouville-la-Haule. Passe au quartier d'Honfleur en 1865 en changeant de propriétaire.
Les Deux-Amis, 35 tonneaux, pour Boucher et Billerey aîné, Tancarville.
Le Louis-Césarine, 23 tonneaux, pour Toutain, de Quillebeuf.
L'Union, deux
tonneaux, pour Poultier, pilote de Villequier, armant à la
pêche. Passe à Massiene, Vatteville, patron
Bouffard, au
bornage. Dépecé en 1864.
Le
Saint-Joseph, un tonneau, pour Fréret, de
Bliquetuit. A la navigation intérieure en 1865.
Le
Saint-Pierre,
un tonneau, pour Jacques Desmoulins, de Berville, "face à
Duclair".
Un bachot de ce nom sera dit construit en 1838, date rayée
et
remplacée par 1875 par l'Administration et appartenant
à
Desmoulins en 1885. Passe à Henri Lemarchand, de
Berville
puis Decaux, id., en 1894. Démoli par la suite.
La
Villette,
un tonneau, pour Pierre Nicolas Bosquier, La Mailleraye,
démoli en 1891 après une dernière
campagne de pêche.
L'Actif,
un tonneau, pour Jean-Baptiste Fournier, du Mesnil. Une seule campagne
de pêche. Dépecé en 1862.
La
Caroline, un tonneau, pour Pierrre Hague, d'Yainville. "Démoli sur la digue
en 1862", selon le syndicat de Villequier.
Le
Saint-Jules, un tonneau, à Lallier,
d'Heurteauville, en 1869. Décepecé en 1872.
Alors
qu'il allait être levé pour Toulon, Michel Edouard
Fréret s'empressa de renoncer à la charpente
navale. On
le retrouve localisé à La Petite-Venise, dans le
parc de
Versailles. Allez savoir pourquoi...
Né
en 1780 à Honfleur, François Pouchin
était le
créateur des chantiers à son nom. Le dimanche 3
juillet
1859 on les mit en vente. Le
premier s'étend sur un peu plus de 4.000 m2 et est
édifié de plusieurs corps de bâtiments
à
usage d'habitation occupés par le sieur Pouchin
père, le
sieur Louis Pouchin et autres. La mise à prix fut
fixée
à 5.000 F.
Le second chantier, plus vaste, comporte plus de
7.000
m2, édifié d'une maison et autres
bâtiments
occupés par Alphonse Pouchin. Tous ces immeubles
dépendent de la communauté qui avait
existé entre
Pouchin père et feue dame Gigan, son
épouse.
En 1859, Guillaume Enault ne semble plus avoir de chantier, ni à Guerbaville, ni à Rouen. Car on le retrouve patron du Passager de La Mailleraye. En 1862, il sera contremaître chez M. Lebreton. A cette date, il totalise dix mois de navigation au commerce. Bref, une nouvelle page se tourne dans l'histoire des chantiers de La Mailleraye.
L'endiguement de la Basse-Seine a déjà coûté 10.000 F depuis 1846, constatent les conseilles généraux. 57 km de chemin de Halage on été établis entre Rouen et La Mailleraye sur les deux rives avec d'importants dragages...
Le 24 juin 1859 a lieu la bataille de Solférino. Au moins un Guerbavillais y est engagé : Maxime-Emile Vivrvaux, né le 23 avril 1834, à Guerbaville, 8e de ligne. Il perdra partiellement l'usage du pouce de la main droite par un coup de feu au moment où il armait son fusil, Solférino. Ce qui lui vaudra une gratification renouvelable.
Octobre 1859 : Le sloop Saint-Léon,
capitaine Bouffard, venant de
la Mailleraye, chargé de cotrets pour le
Havre, a été
drossé
par les vents et les courants et est allé
s'échouer sur le Poutier Sud, hier dans
l'après-midi, vers trois
heures. Battu par la
mer, qui était assez dure, et un
vent
qui ne perdait rien de
sa force, le sloop, dans cette
position critique, a dû mouiller
ses deux ancres, dans la crainte d'être
drossé
sur la batterie.
Heureusement, vers quatre heures,
une pirogue de
la place, montée par cinq hommes, est
allée au
secours du sloop et a ramené à
terre le capitaine Bouffard et son matelot.
A
neuf heures du soir, ils sont retournés chercher le
sloop,
qui rentrait dans le port une demi-heure
après,
sans aucun mal.
Le plus gros phoque que possède le Muséum de Rouen a été tué à la Mailleraye. "Il était aveugle et s'était sans doute égaré à l'embouchure de notre fleuve, un jour de tempête."
Les lancements
Le Saint-François, 40 tonneaux, inscrit le 7 juin par le constructeur Pouchain. Vendu en novembre 1859 à Toutain, entrepreneur à Caumont. Passe ensuite à Emangard, marchand de bis à Duclair en juin 1861 puis Alphonse Sabatier, entrepreneur au Trait. Dépecé en 1874.
Le Jules-Prosper, 20 tonneaux pour le compte de Félix-Léon Vagnon. Acheté par les carrières Silvestre d'Yainville, on le voit armer une dernière fois le 10 juillet 1885 avant d'être démoli.
Petites unités
L'Espoir, un tonneau,
à Eugène Tribout, d'Anneville, en 1880.
Démoli après 1888.
L'Aimée, 0,84 tonneau, pour Adrien Ragelle, du
Trait. Dépecé en 1863.
Le relais de poste de La Mailleraye construit en 1770 avec son auberge et de nombreuses chambres...
1860 : des figures s'en vont
En
février 1860, on enterra
Alphonse
Pouchin, époux Tétrel. En novembre, à
Notre-Dame-de-Bliquetuit, ce seront les obsèques
d'Etienne-Augustin Saillanfaits. Fils du pionnier de la construction
navale, il avait eu sept enfants de Marie-Barbe Sainsaulieu,
décédée en début
d'année. Quatre
étaient morts en bas âge.
Noël Alexandre Linan s'est reconverti. L'ancien charpentier est maintenant cantonnier à Caudebec.
La municipalité achète à la fabrique de l'église un bâtiment qui servira d'école des filles.
Les grands lancements
La
Pauline-Clémence,
du port de 24 tonneaux. A appartenu
à Pierre Aristide Levreux, de Quillebeuf, puis Denis
Guérin de Vieux-Port avant d'être vendue aux
carrières
Silvestre. Elle a désarmé à Rouen en
1873.
Le
Charles-Alexandre,
sloop
de 19 tonneaux, appartenant
d'abord à Sosthène Sabatier, de Yainville, vendu
en 1876
à Cauvin, du Landin et en 1877 aux carrières
Silvestre. Il
désarme en 1878. En 1880, la gribane Charles-Alexandre
est commandée
par Pierre Onésime Persil,
né à Caumont en 1828,
un temps passeur du bac de Jumièges. Second
patron : Pierre Arthur Mauger,
né en 1843 à Saint-Pierre-de-Manneville. Matelot
: Louis Lesieutre,
né à Aizier en 1837.
Pierre Arthur
Mauger, fils de Jean-Pierre, né le 23 juillet 1843
à Saint-Pierre-de-Manneville, est patron à partir de novembre 1881 jusqu'au 9 janvier 1886.
En janvier 1888 commandée par
Ernest Tranquille Mauger, matelot : son
frère Louis Arsène.
En janvier 89 on trouve les trois frère Mauger à bord. Commandé en
février 1890 par Louis Arsène
Mauger,
né à Mauny le 9 septembre 1853.
C'est
le frère d'Ernest Tranquille, le beau-frère de
Pierre Delphin Chéron, capitaine du
bac d'Yainville. Matelot : Gustave Alfred
Mauger, son frère, Edmond Brunet, né à
Jumièges en 1872.
En 1891, Mauger comptait à
bord Edmond Brunet et Pierre
Guéroult, matelot, né en 1853 à
Jumièges. En
juillet
1893, Louis Mauger est patron à la part sur le navire en compagnie de Pierre
Toutain, né à Villequier. En
1896, est dit appartenir à la veuve Silvestre. La gribane
fut
vendue en 1897
à Guibert. Mauger était encore à bord
en 1898. En
1900, était encore en circulation avant d'être
démolie.
Les petites unités
L'Héloïse.
Appartient en 1880 à Severin Thuillier, du
Mesnil, qui la
revend
en 92 à Alphonse Ragé, idem. Inactif
après 1896, il est démoli.
La
Grâce de Dieu, un
tonneau, pour le charpentier Jacques Blondel, d'Heurteauville. Une
campagne. Dépecé en 1861 après le
décès du patron.
Le Louis,
un tonneau. Lebourg, de Duclair, en est propriétaire en
1877.
Le
Louis-Désiré, un tonneau,
apparternant à Louis Testu, de Duclair. en 1880, 1892.
Navigue jusqu'en 1905. Démoli.
Le Glaneur,
norvégienne de un tonneau, pour Charles
Patin, de Vieux-Port. On la donne aussi lancée en 1863.
Appartient à Eléonor Carré,
de Trouville-la-Haule, en 1877, à Modeste Carré,
de
Villequier, en 1880. Désarme en 87.
Le
Pierre,
un tonneau, pour Pierre Noël Deconihout, Jumièges.
Remplace
un navire de ce nom. L'Administration le donne aussi lancé
en
1865.
L'Industrie,
chaloupe de un tonneau, pour Joseph Agnès, La Mailleraye.
Une seule campagne en 1866. "Ne
fait plus la pêche, le patron étant garde
maritime."
La Notre-Dame,
deux tonneaux, à Jules Danet, d'Anneville, en
1880. Démolie après 1898.
La
Belle Joséphine, un tonneau, à
Pierre richer, Anneville, en 1880. Démolie après
1883.
Le
Passe-Partout,
un tonneau, appartient à Alphonse Petit, du Mesnil, en 1880.
Sa
veuve se remarie à François Duquesne. Passe
à
Célestin Honfrut (?) du Mesnil en 1890. Le navire change de
nom
en 1891 l'Inap
et est vendu en 1894 à Honoré Thuillier.
Démoli après le 19 avril 1899.
Le
Victor, un tonneau, à Letisse, de La Mie-Voie.
Circule jusqu'en 1900. Démoli.
C'est l'année où une domestique du Wuy, aidée par l'employé d'une ferme voisine, coupa en morceaux l'enfant qu'elle avait secrètement mis au monde. On découvrit les restes enfouis dans la cour-masure.
Fin mai, Napoléon III est sur les bords de la Seine. On note dans la presse : Il a porté son attention sur les travaux d'endiguement exécutés entre La Mailleraye et Tancarville, et a pu constater l'immense amélioration obtenue sur le passage autrefois si redouté de l'ancienne traverse.
Le Charles, chaland de 161 tonneaux, pour Godeaux & Cie, Paris. Passe au Havre en 1878.
Le Voltigeur, bachot de 66 tonneaux pour Costé, de Villequier, patron Loison qui aura plusieurs successeurs. Le navire sera vendu à Silvestre le 21 novembre 1881 avec une jauge curieusement ramenée à 19 tonneaux. L'Administration donne trois versions de sa fin de carrière. Un : il est dépecé le 20 novembre 1882. Deux : Silvestre l'arme encore et, en 1887, il a pour seul marin Pierre-Augustin Toutain, natif de Villequier qui en débarque le 25 avril 1888, jour où le navire coule en Seine. Enfin, Le Voltigeur est armé en décembre 1881 par Silvestre, est vendu par sa veuve à Guibert le 1er juillet 1897 puis à Voisembert et Laubeuf. Il prend alors le nom de Marguerite n° 3. Circule toujours en 1919. Rayé en 1926. Cet exemple montre le "sérieux" des scribes de l'inscription maritime....
La Jeune-Eloïse, sloop de 40 tonneaux, pour Alphonse Sabatier, de Jumièges. Le 22 novembre 1880, le syndic de Duclair perd patience : "Amarré au Trait, coule à chaque marée. Doit être dépecé." Vendu par adjudication en decembre 1880 pour être démoli.
La Marguerite n°3, 19 tonneaux, pour les carrières Silvestre. Vendu le 1er juillet 1897 à Guilbert.
La
Désirée-Aimée, 17
tonneaux, pour Levreux et Lefebvre, de Villequier.
Immatriculé au Havre en 1869.
La
Marie-d'Amour, chaloupe
de un tonneau, d'abord à la pêche
intérieure,
inscrite à la fluviale en 1869 par Jacques Legrand, de
Notre-Dame-de-Bliquetuit. Après
quelques campagne de pêche juqu'en 1872, garde maritime
à
Duclair, Legrand navigue avec pour son service.
La Sainte-Gertrude, un
tonneau, en 1878, appartient à Stanislas Forment, de Duclair.
Natif de Guerbaville, en 1838, Alphonse Courel fut congédié de l'arsenal de Toulon après 36 mois de service à l'Etat. C'est un charpentier qui a travaillé chez Normand et Baudu, mais aussi à La Mailleraye en 1858.
Proche du passage d'eau, le chantier Enault a fermé avant 1860. Les chantiers Pouchin, un peu plus en amont, voient arriver Edouard Désiré Lefranc, né à Cherbourg le 17 septembre 1824. Il disposera ici d'une cale permettant de construire des navires de 45 mètres de quille et d'une deuxième servant aussi de slip de carénage. A la même époque, Villequier perd son chantier doté d'un moulin à cable, ce qui élargit le marché de Lefranc. On lui devra entre autre le remorqueur Abeille n° 2, un bateau à roue pour le Brésil sur les plans de Benjamin Normand, frère aîné d'Augustin et puis ces fameuses gribanes qui, avec celles de Dieppedalle et de Quevilly participent à l'endiguement de la Seine. A l'actif aussi des chantiers Lefranc, on peut porter la quasi-totalité des bacs qui desservent alors notre région. Lefranc est aussi un sportif qui n'hésitera pas à s'engager dans les régates de la région. Et les bagner à bord de ses propres navires.
Alors,
qui travaille alors chez Lefranc ? Citons Edouard, Hippolyte et Pierre
Bettencourt, Eléonore Coquin, Joseph Danger, Tranquille
Lecointe, Jacques Lévêque, Louis-Augustin Olivier,
Pierre
Richard, Jean-Baptiste Saillanfaits. Tout un symbole que de voir le
petit-fils du fondateur des chantiers maillochiens prêter ses
talents à ce qui sera ici le tout dernier atelier de
construction navale.
La même année, les chantiers Pouchain sont sur le point de fermer. On y recense pour salariés le fils du patron, Louis Alexandre Pouchin, Louis-Nicolas Duval qui vient de naviguer à bord du Remplaçant. On donne également Jean-Baptiste Mérieult, toujours présent chez Pouchin en 1864, selon l'Administration.
Il ne reste donc plus qu'un seul chantier à La Mailleraye. Et même s'il a de beaux jours devant lui, l'âge d'or de la construction navale est ici derrière nous. Il est significatif de voir de nombreuses figures locales s'employer ailleurs.
A
Bougival, près de Paris, un ancien ouvrier de La Mailleraye
a
monté son propre chantier. C'est Jean-Louis Chambellan, 41
ans.
Il a longtemps navigué comme matelot charpentier.
A Rouen, Pierre Lambert, Guillaume Leroux et Pierre Bettencourt
ont trouvé à s'employer chez Degroult,
Louis-Dominique Petit chez Lefebvre, Eugène Coulon chez
Lebreton, Eugène Aubert chez Luce, Jean-Baptiste Bruneau
chez
Lenormand & Baudu, Louis Vasse chez Lemire...
Jean-Louis Bettencourt et Louis Rose ont trouvé un emploi
à Honfleur. D'autres au Havre comme Pierre Heude, Louis
Hosckesonne, Des gens comme André Florentin Chambellan,
Arcade
Richard, François Courel, Désiré
Mazier, Edouard
Olivier et Pierre Lachèvre ont rendu leur sac. Etienne Huet,
lui, a rendu l'âme à Notre-Dame-de-Bliquetuit.
Ernest
Olivier était charpentier de navire lorsqu'il est mort
à
Rio de Janeiro, à bord du Normandie. Le 30 juillet mourut aussi
Séraphin Bouquetot, ex-charpentier qui, depuis 1860,
était le patron du Passager
de La Mailleraye.
Un autre charpentier, Bouvier, reconverti dans la pêche, ne
tardera pas à trépasser après avoir
commandé les Deux
frères.
Pascal Languette s'est fait
maçon chez son
père, Victor Vasse mécanicien chez Polyte,
Léon
Desprez, cultivateur à Guerbaville. Quant
à Pierre Amand Faine et Auguste Prunier, ils s'emploient aux
travaux de la Basse-Seine. Jean Rastel, lui aussi charpentier de
métier, poursuivait une carrière de matelot,
notamment
sur le Boëldieu,
fierté des chantiers maillochiens.
René
Coquin a beau transpirer chez le charron de Guerbaville, il sera tout
de même levé pour Toulon au titre des inscrits
maritimes.
Il parviendra à rentrer au pays en arguant de son statut de
soutien de famille, mais on le rappellera tout de même dans
le
Var. En 1862 toujours, Victor Benoist, Joseph Mazier et Aristide
Fréret sont retenus à l'arsenal de Toulon et pour
un
sacré bail.
Le sloop Marie-Fanny, 19 tonneaux, patron Lefebvre, appartenant à M. Dorécu, parti de la Mailleraye le 6 octobre, avec un chargement de bois à brûler à destination du Havre, a coulé sous voiles, mercredi, vers 5 heures après-midi, à environ 5 lieues dans l'ouest-sud-ouest du port. L'équipage, composé de deux hommes n'a eu que le temps de sauter dans le canot, sans avoir pu sauver les papiers de bord et effets ; il a été recueilli par la barque de pêche Jeune-Alliance, patron Cyrile Prentout, de Villerville.
Le Pierre et Constance, 38 tonneaux, pour Levitre, La Mailleraye. A coulé en Seine en 1874.
L'Amédée, bachot de 16 tonneaux, pour Pierre Lécuyer, de Caudebec, patron Lachèvre puis Leboucher, enfin Lefez. En 1865, sert de ponton en rivière de Risle, affluent de la Seine dans l'estuaire.
Petite pêche
La Louise,
2 tonneaux, pour Clatot, du Trait.
Une campagne au bornage et passe à la navigation
intérieure.
La
Grâce de Dieu,
un tonneau, pour Louis Guérin, La Mailleraye.
L'Espérance,
chaloupe de un tonneau, pour Jacques Barabé, du Trait.
Dépecée en 1876.
La
tranquille, pirogue d'un demi-tonneau pour Pierre Soligny,
de Villequier. Dépecée en 1868.
Le
Vigilant, un tonneau, pour Laurent Hulley, La Mailleraye.
Dépecé en 1881.
La
Caroline,
un tonneau, appartient à Jacques Deconihout, La Mailleraye,
en
1867 puis au sieur Bouvier, d'Heurteauville.
Dépecée en
1878.
Le
Fulton, un tonneau, à Pierre Coquin, La
Mailleraye, en 1867. Une campagne et passe en navigation
intérieure.
La
Clotilde,
barque de un tonneau, à Martin Aubert, d'Heurteauville, en
1880.
Vendue à Mme François Richet.
Démolie en
1888.
Le 4 janvier 1863, à 4 h de l'après-midi, Charles-Joseph Bataille se noie en Seine, à Vatteville-la-Rue. Il avait 77 ans. Pudiquement, l'officier d'état civil indiqua que Bataille était mort à son domicile. Triste fin pour ce fils de pionnier de la construction navale à La Mailleraye. Après avoir fermé son propre atelier, il avait travaillé à Villequier puis à Rouen. Il fut contre-maître dès 1850 chez Degroult et demeurait boulevard du Mont-Riboudet. Il avait eu dix enfants.
4 avril Un grave accident est arrivé mardi dans la Basse-Seine, entre la Mailleraye et Gaudebec, Le capitaine Eikstein, commandant un navire norvégien, fut abordé en pleine rivière par une goélette anglaise. Le capitaine Eiksteiu, pour éviter cet abordage, sauta dans sa chaloupe ; mais pris entre, les deux navires, il eut le bras broyé. Le capitaine Eikstein, après être descendu à terre pour faire effectuer un pansement, revint à son bord et continua sa route.
Dans l'Annuaire-almanach du commerce de 1863, édité par Firmin-Didot, Lefranc fait son entrée comme constructeur de navires à Guerbaville aux côtés des Pouchin père et fils qui y figuraient déjà. De même que Mlles Pouchin comme mercières.
Le Betz, chaland de 170 tonneaux pour Godeaux, Paris. Passe au Havre en 1878.
L'Eugénie, chaland de 169 tonneaux, naviguant au bornage, pour Godeaux, Paris. Toujours localisé en 1884 sous le commandement de Yves Roualec, natif de l'île de Batz.
L'Alice, chaland de 167 tonneaux, appartenant d'abord à Godeaux et Cie, Paris. On le trouve un temps commandé par André Nicolas Autret, natif de l'île de Batz.
Le Jenny, chaland de 166 tonneaux, pour Godeaux et Cie.
L'Henriette, chaland de 164 tonneaux, pour Godeaux et Cie.
La Pauline, chaland de 149 tonneaux pour Godeaux et Cie, Paris. Passa en 1878 à Louvet, quartier du Havre. Appartient, en 1892, à la Compagnie française de Transports, Rouen. Ne reçoit plus de rôle d'équipage après 1893.
La Marie-Caroline, 48 tonneaux, appartient d'abord à Lefranc, constructeur, puis Alphonse Sabatier, Duclair. A connu des patrons comme Chéron, Mauger... Dépecée en décembre 1880.
Le Vigilant, trois tonneaux, pour Jean Dorléans, Jumièges. Dépecé en 1874.
L'Arthémise, bachot de un tonneau, inscrit en 1871 par Louis Delamare, de La Bouille. Navigue à l'intérieur en 74.
Le Saint-Louis, un tonneau, pour Célestin Cauvin, de Saint-Wandrille. Navigation intérieure en 1867.
Le Prosper-Désirée, un tonneau, pour Prosper Bérenger, de Saint-Paul. Vendu en 1881 à Louis Loison, de Duclair. Qui le revend à M. de Joigny pour servir de ponton.
L'Amédée, un tonneau, pour Delaméterie, La Mailleraye. Dépecé en 1877.
La Pauline, un tonneau, pour Pierre Thuillier, de Jumièges, armé en 1865, dépecé en 66.
Le Louis-Désiré, un tonneau, pour Louis Testu, de Duclair. Donné aussi lancé en 1860.
Le Pierre, bac de un tonneau, pour Jean Euphrosi (sic) Deconihout, Boscherville. Intérieur depuis 1873.
La Mélomanie, norvégienne de un tonneau, à Alfred Levillain, du Conihout de Jumièges, en 1880. Circule encore en 1893. Démolie.
1864 : décès de François Pouchin
François
Pouchin qui avait lancé tant de navires à La
Mailleraye
décéda le 27 février 1864. Il avait 83
ans. Les témoins de son
décès furent
Victor Pouchain, charpentier, fils du défunt et l'un de ses
amis, un certain Edouard Lefranc, constructeur de navires...
A compter du 4 juin 1864, les ouvriers de toutes professions cessèrent d'appartenir à l'Inscription maritime. Matelot charpentier sur foule de navires ces dernières années, Paul Emile Bataille n'était pas concerné, étant naviguant. Mais quelques semaines après le décret, il renonça aux professions maritimes.
31 juillet : le sloop Jeune-Gertrude, raconte le Journal de Honfleur, venant de La Mailleraye, a échoué lundi au soir, à onze heures, sur le poulier du Sud, par suite d'une saute de vent. A la marée montante, la mer était grosse, ce navire a été drossé sous le deuxième bastion où il a été démoli entièrement. Le patron et le matelot se sont sauvés au moyen de l'embarcation du bord.
En septembre, toute la vallée de la Seine était infestée de maringouins en nombre considérable.
Une nouvelle recrue aux chantiers Lefranc : Alphonse Hamel, natif de Guerbaville, transfuge de chez Breton.
Les lancements
L'Henry-Maria, 22 tonneaux, pour Aimable Feuillye, de Vatteville. De 1872 à 1884, navigue pour les carrières Silvestre. Louis Séverin Deconihout et Gustave Savary, de Jumièges furent ses derniers patrons. On le donne aussi entre les mains de Philippe Bien, en 1884, puis vendu aux carrières Silvestre. Navigation intérieure jusqu'en 1890 puis démolition.
L'Avenir, 21 tonneaux pour Delafenêtre, de Villequier. Exploité par les carrières Silvestre, il a eu Monchrétien, Brument et Persil pour patrons. Dépecé en 1872.
L'Auguste-Césarine, sloop de 20 tonneaux pour Louis Toutain, de Caumont. Il fut armé le 9 juin avec Morant pour patron. Le 13 août 64, passe à la navigation intérieure. En 1879, appartient toujours à Toutain. En février 1881 il fut vendu à M. Lamy. Désarme en octobre 1896 puis est démoli.
L'Adolophe-Arthémise, 18 tonneaux, pour Adolphe Capron, de Caumont. Dépecé en 1882.
Le Passager
d'Yville, bachot
de deux tonneaux, pour Denis Renault, du Mesnil, inscrit le 10 mai
1865. Renault désarme une dernière fois le 2
août
1875. On le dit "annexe
du passage de la Roche". Dépecé
le 6 mars 1876.
L'Emile, deux
tonneaux. Appartient à Auguste Jouen, de Bardouville, en
1870. Deux versions sur la fin du navire : dépecé
en
1879, or on le voit naviguer encore. Vendu en 1889 à
Frémont, d'Anneville.
La
Rose, bachot de un
tonneau, pour Pierre Jean Baptiste Cauvin, du Trait. Il fut
démoli en janvier 1880. Un homonyme :
La
Rose,
d'abord à la navigation intérieure, inscrit
à la
fluviale en 1869 par Lhérondelle, d'Heurteauville. Une
campagne. Dépecée en 1872.
La
Marie-Rose,
un tonneau, à Narcisse Prunier, du Mesnil, en 1880, passe
à Charles Huley, du Landin, puis à Florentin
Lebourg, de
Jumièges, le 3 décembre 1883. Démoli
après 1887.
Le
Léon, pour Delamétérie,
La Mailleraye. Dépecé en 1877.
Le
Gustave, un tonneau, pour Flambart, Villequier. Inscrit en
1868, passe à l'intérieur en 1876.
L'Eugénie,
canot de un tonneau appartenant à Hospice Rabel, Le Havre,
en 1774. Navigue à la plaisance jusqu'en 1776. Sans nouvelle depuis plus de
trois ans, propriétaire
décédé, rayé
en 1879.
En janvier 1865, lors de l'explosion du vapeur l'Impératrice à Guerbaville, "c'est M. Lefranc, constructeur et le pilote de La Mailleraye qui, se jetant dans une embarcation, ont aidé le capitaine Leperson, de l'Express n° 2 à recueillir les blessés surnageant au milieu des débris du bâtiment." Dans un autre journal : "M. Lefranc, constructeur aidé par quelques ouvriers, était bien vite monté dans une embarcation pour courir au secours des hommes en péril, puis il les emmena chez lui pour leur donner tous les soins nécessaires. (...) Une maison occupée par M. Lefranc et son atelier de forge ont été endommagés. Des morceaux de tôle et de fer ont sauté à plus de 400 mètres. Dans la forge de M. Lefranc, on a trouvé un morceau de tôle qui pesait au moins 50 kil., qui a brisé la toiture et démonté la forge complètement..."
Edouard
Lefranc ou encore Louis-Pierre Coquin, charpentier de navire, entourent
un compagnon qui se marie. Eléonore Coquin épouse
le 9
mai Augustine Virginie Saillanfaits, arrière-petite-fille du
créateur des chantiers.
Tout un symbole. Cette année-là, Lefranc
rachète
à Caron, de Villequier, le sloop la Nouvelle-Alliance,
du port
51 tonneaux. Il a été lancé
à La Mailleraye
en 1807. Le dernier constructeur dépèce le
travail de ses
lointains devanciers.
Le Steamer le Furet, qui fait tous les ans,dans la belle saison, un service entre le Havre et Rouen, en touchant à Honfleur, Quillebeuf, Villequier, Caudebec, La Mailleraye, Jumiéges et Duçlair reprend son service en partant de Rouen le 4 juin et du Havre le 5 du même mois.
Les Quatre-Frères, 42 tonneaux, pour les frères Persil, de Villequier. Vendu à Foutrel, Dieppedalle. En 1891, appartient à Lefebvre, de La Mailleraye. Navigue jusqu'en 1900 avant démolition.
La
Petite-Maria,
20
tonneaux, donnée aussi lancée en 1863. Elle
appartint successivement
à Brière, entrepreneur à Caudebec,
Sosthène
Sabatier, alors à Yainville, Cauvin, du Landin et enfin
Silvestre. Navigue d'abord au bornage. Deconihout était
patron
en 1865, Beuriot à partir de 66. Navigation
intérieure
à partir de 1872. On le voit naviguer jusqu'en 1881 avant
d'être démolie.
Le Saint-Pierre, 19 tonneaux, pour Froc et Baville, de Villequier. Vendu aux carrières Silvestre vers 1879, année où il arme à l'intérieur. Commandé de 1887 à 93 par Philémon Carré, né au Trait en 1850. On y retrouve Joseph Beyer comme matelot en 1890. En circulation en 1893 et 94. Puis démoli.
Petite pêche
Le Pierre, un
tonneau, pour Pierre Noël Deconihout, Jumièges.
Remplace un bateau du même nom, dit aussi Saint-Pierre,
construit en 1845. Appartient en 1880 à Augustin Deconihout,
La
Mailleraye. Dépecé le 23 février 1882.
L'Alfred-Marie,
un tonneau, pour M. Cassé, de Vieux-Port, vendu à
Audono, d'Aiziers. Démoli en 1874.
L'Iris,
pirogue de un tonneau. Les
registres la donneront aussi lancée en 1875.
Appartient successivement à MM. Lemarchand, de Villequier,
Poultier, Leboucher et enfin Laudat qui l'arme en plaisance sous le nom
de L'Uranie le 1er mai
1890. Rayée ensuite pour avoir quitté le quartier.
La
Geneviève,
0,87 tonneau, pour Louis Séverin Deconihout, du Mesnil. Un
navire du même nom, lancé la même
année, du
port de un tonneau, appartient à Théodore Testu,
de
Duclair, en 1880. Dépecé en 1884.
L'Emile,
un tonneau, pour Pierre Thirel, d'Heurteauville.
Les
Deux-Frères, un
tonneau, pour René Aubert, d'Aiziers, qui arme le 13 mai.
Une
campagne et passe à la navigation intérieure.
La Louise,
canot de un tonneau, pour Louis Alphonse Chauvel, de Villequier. Vendu
à Eugène Vincent, de Yainville, puis à
Ulysse
Gentil. Désarme fin1876 et serait passée
à la
plaisance
du côté de Villequier.
Mais, toujours selon l'Administration, le navire réarme le
28
janvier 80 pour une dernière campagne de pêche.
Démoli ensuite.
Le
Saint-Joseph, un tonneau, pour remplacer un navire du
même nom. Ce nouveau bateau sera dépecé
en février 1882.
La
Georgina,
un tonneau, à la veuve Séraphine
Duporé en 1880,
vendue à Joseph Lefebvre en juin 1882. Démoli
après 1894.
L'Auguste-Lucie
N° 2,
un tonneau, appartient à Lefebvre, de Villequier, en 1892.
Vendu
en 1897 à Auguste Sabatier, dit de Villequier. Circule
encore en
99.
24 janvier. On écrit de la Mailleraye au Journal de Rouen : « Mercredi dernier, à cinq heures du soir, le lougre Etoile-de la-Mer se rendant de Pont-Audemer à Rouen pour y prendre charge, s'est échoué sur un banc de sable situé sur la rive de la Seine, en face Caudebecquet, à 500 mètres environ de l'extrémité de l'endiguement sud. Vers neuf heures et demie, à l'arrivée de la barre, il a fortement roulé et talonné et s'est rempli d'eau. Dans cette situation, il a été entraîné entre deux eaux jusqu'en face de la Mailleraye où les efforts du pilote et de l'équipage sont parvenus à le faire échouer le long de la rive. On espère pouvoir le renflouer.
On adresse d'Yvetot au Nouvelliste de Rouen des détails : « Le lougre Etoile de-la-Mer, de Redon, jau geant environ 70 tonneaux, se trouvait le soir à 1 kilomètre environ en amont de Caudebee. Par suite d'une fausse manœuvré, ou plutôt d'une manœuvre mal exécutée, a cause de l'obscurité, au moment du flot, qui était très fort, le navire talonna et éventa sa couche. Il put cependant se maintenir sur l'eau quelque temps; mais, toujours entraîné par le courant, il vint sombrer en face de la Mailleraye. On attendra pour le relever la marée de morte-eau. Il était sur lest et venait de Pont-Audemer à Rouen, afln d'y prendre un chargement pour Redon. L'équipage, composé de six hommes, a pu se sauver. Le navire est sombré jusqu'au milieu des mâts. »
Le Guide Joanne de 1866 : Guerbaville-la-Mailleraye, v. de 1701 hab., situé sur la rive g. de la Seine, et possédant des chantiers de construction. — L'église, maladroitement restaurée en 1838, date du XVIe s., sauf le chœur, qui est postérieur. La jolie piscine de la Renaissance, que l'on voit à l'entrée, vient de Jumiéges, ainsi qu'une statue de saint Valentin, qui date du siècle de Louis XIV, et des tableaux d'autels. L'intérieur, qui n'est pas voûté, n'offre aucun intérêt. — Guerbaville doit son second nom au château de la Mailleraye, dont les terrasses dominaient la rive g. de la Seine. Ce château compta, parmi ses possesseurs, les de Moy, les Fabert les d'Harcourt, les Nagu et les Mori temart; il reçut la visite des rois Charles VII, Louis XI, François Irt et Louis XVI ; il fut habité par Mlle de la Vailière et la comtesse d'Houdetot. La bienfaisance de Mme la marquise de Nagu y a laissé d'impérissables souvenirs. Ce beau château a été démoli et son magnifique parc coupé. Un bac a été établi sur la Seine à Guerbaville-la-Mailleraye (auberge médiocre), situé à 7 kil. de Caudebec.
Mais voilà maintenant 39 ans que Mathurin Tuvache, fils d'une Leporc, est maire de Guerbaville. Napoléon III lui décerne la Légion d'honneur.
Le Pierre, deux
tonneaux, à Jacques Cadiou, Anneville, en 1880.
Démoli après 1900.
Le Frédéric-Franc, un tonneau,
appartenant d'abord au constructeur,
Lefranc, puis à Housseaux, de La Mailleraye.
Dépecé en 1884.
Le
Sans-Pareil, un tonneau, pour Louis Guilbert, de
Villequier, vendu à Delafenestre. Navigation
intérieure dès 1867.
La
Marie,
chaloupe de un tonneau, pour Paul Aubert, de Villequier, passe
à
Michel Aubert, d'Aiziers, vendue à Deshays, 22 mai 1871 pour
la
navigation intérieure.
La
Clémentine, un tonneau, pour Condor, La
Mailleraye. Dépecée en 1870.
L'Argus,
norvégienne de un tonneau pour Théodore Anquetil,
du
Trait, qui fait une seule campagne de pêche. Vendue au
passager
Neveu, passée en navigation intérieure.
Le
Félix,
un tonneau, pour Pierre Harel, de Villequier, vendu à
Leboucher
du Trait le 15 juin 1872, dépecé en avril 1880.
Le
Boiëldieu, un tonneau, à
André Beaudouin en 1880. Démoli.
Le 22 décembre est inauguré le bac à vapeur de Caudebec, L'Union des deux rives. C'est le premier dans la région alors que l'on compte quelque 1300 bacs en France. Ses constructeurs sont du Havre : Benjamin Normand et Nillus frères. On envisage un bac semblable à Villequier. Les chantiers de La Mailleraye ne sont plus dans la course...
La paroisse a un nouveau curé. Natif d'Alvimare, c'est l'abbé Léon-Victor Commare. Un Guerbavillais est encore fait chevalier de la Légion d'Honneur, c'est Frédéric Honoré Tuvache, né d'un capitaine de navire, ancien juge de Paix du canton de Caudebec.
Le Voltigeur, chaland du port de 27 tonneaux pour le compte d'Alphonse Costé, de Villequier. L'Administration le donne aussi lancé en 1861. Vendu à Silvestre le 21 novembre 1881 qui l'arme en juin 1883. En 1887 il avait pour seul marin Pierre-Augustin Toutain, natif de Villequier qui en débarqua le 25 avril 1888. Il coula en Seine le 25 avril 1889.
Petites unités
Le Courrier
n° 2, bateau de un tonneau, pour Stanislas
Deconihout, Jumièges.
On le dit
dépecé en 1878.
Confustion avec un autre Courrier n° 2 lancé en 1877.
Les
Deux-Frères, un
tonneau. Appartient d'abord à Lucien Ragel, du Trait. Vendu
à Louis-Vital Bourgeois, de Saint-Paul, le 9 octobre 1868.
Le 21
août 1880, arraché aux enchères par la
veuve Audan,
dite aussi Laby, d'Aizier
qui
le vend à son fils, Jules Auguste, en 1882. Navigue encore
en
89.
Le
Dieu-protège-les-époux,
un tonneau. Inscrit en mars 70 par Feuillye, La Mailleraye, patron
Varin. Circule encore en 1889. Démoli.
Le
Bien-aimé, un tonneau, pour François
Aubert, La Mailleraye, vendu à Charles Guérin, id.
L'Emile
et Blanche, un tonneau, pour Emile Colombat, de Caudebec.
Une seule campagne. Dépecé en 1868.
L'Arsène,
un
tonneau, pour Adrien Bénard, du Trait. On le dit
dépecé en septembre 1880. Pourtant, il a un
homonyme
lancé la même année et appartenant
à
Honoré Pinguet, d'Yainville, en 1880, par acquisition "de la veuve Renard"
après le décès de son mari. Confusion
du scribe ou navires distincts ?
Le Pierre,
un tonneau, appartenant Edmond Thuillier, du Mesnil, en 1880.
Démoli après 1883.
La
Georgette, norvégienne de un tonneau,
à Bidault, du Trait, en 1888. Démoli
après 1889. La
Zoé,
canot de un tonneau, appartient en 1890 à Simon Leclerc,
pilote
de Villequier. Vendu à Pierre Lefebvre et armé
à
la pêche en 1891 sous le nom d'Auguste-Lucie n° 2.
Lefranc rachète encore un monument historique pour le dépecer : la Marie d'Amour, lancée à La Mailleraye en 1820 et restaurée en 1861 par Pouchin. On voit un navire d'un tonneau, l'Alida, lancé à Heurteauville pour Sabatier père...
"Dernièrement, observe le conseil général de l'Eure, le fermier du passage de la Mailleraye a organisé pour son service un bac à voile, à deux entrées, qui navigue facilement..." Avec la mise en service, depuis le 1er janvier, du bac à vapeur de Caudebec, voilà qui est montré en exemple. En revanche, le marché de Guerbaville continue de perdre son attrait. Si bien que nos élus lancent une prime annuelle pour récompenser les ambulants présents chaque vendredi.
Un grand lancement
Le Compiègne, bateau de 20 tonneaux. Il appartenait à Auguste Sabatier, de la Maillerraye. Son dernier voyage est de 1872. Il coula en Seine.
Petites unités
Les Deux-Amis,
un tonneau. Auguste
Delahaye, de Villequier, le possède encore en 1899 et quitte
le
quartier. Autre version de l'administration : de Delahaye, sans
prénom, l'embarcation passe à la veuve Ducroq en
1878. Vendue à Paul Delahaye, de Villequier, en 1891, elle
aura
Persil
comme patron. Désarme le 12 janvier 1931 pour être
démolie après 53 années de navigation !
L'aimée,
pirogue de un tonneau pour Jean Maréchal,
Jumièges. Une campagne. Dépecée en
1870.
La
Maria,
un tonneau, pour Pierre Loison, Barneville. Navigation
intérieure en 1873. Là, passe à
Auguste Benoist
puis au sieur Audelin. Circule encore en 1911. Rayé en 1926.
La
Marie, bateau riverain de un tonneau, appartenant
à Louis Saumon, d'Anneville, démolie
après 1889.
L'Iris,
un tonneau, à Constant Delaunay en 1880, vendu à
Alphonse Brignault, du Trait, en 1884. On le dit "à
démolir" en 1895. Ce qui fut fait.
L'Emma,
un
tonneau, à Eugène Lepesqueux en 1880, Barneville,
vendue
à Condor, Heurteauville. Démoli après
1891.
Le
Léon,
à Maximilien Denis, Anneville, en 1880 puis Alfred Boulard,
Anneville. Démoli après le 4 décembre
1901.
L'Auguste,
un tonneau, à Thomas Pigache, Yville, en 1880.
Démoli après juin 1891.
Le
Terpsichore,
un tonneau, à Pierre Legris, de Barneville, en 1880.
Démoli. Un autre navire prendra le nom de la muse de la
danse...
Journal de Honfleur : Des affiches apposées sur les murs de la ville annoncent un service régulier, par bateaux à vapeur, du Havre à Rouen, à partir de mardi prochain, 1er juin. Le steamer fera, à la remonte et à la descente, escale à Honfleur. Il prendra et laissera des voyageurs dans les principales localités qui longent la Seine, telles que Quillebeuf, Villequier, Caudebec, La Mailleraye, Le Trait, Jumiéges, etc.
L'Abeille cauchoise, en juillet, disserte sur cet hypothétique fait-divers.
Ces jours derniers un voyageur au passage de la Mailleraye, arrêta un homme qui voulait sauter par-dessus le bord du bac pour se jeter dans la Seine. Interrogé par son sauveur sur les motifs qui l’avaient poussé à cet acte de désespoir, il lui dit : — Je me suis marié il y a quelque temps avec une dame veuve qui avait une fille de dix-huit ans. Mon père, qui venait souvent me voir, devint amoureux de la fille de ma femme et l’épousa.
De cette façon, mon père devint mon gendre et ma belle-fille ma mère, puisqu’elle était la femme de mon père. Quelque temps après, ma femme accoucha d’un fils qui était le père de mon père et en même temps mon oncle, en qualité de père de ma marâtre. Ma marâtre, qui était à la fois ma belle-sœur puisqu’elle était la sœur de mon oncle, mit au jour â son tour un superbe enfant qui était mon frère et mon fils. Ma femme était ma belle-mère puisque la femme de mon père était sa fille, moi j’étais le mari de ma femme et son petit-fils etcomme le mari de la belle-mère d’une personne est le beau-père de cette même personne, il arrive maintenant que je suis mon propre beau-père. Ce sont ces relations de parenté qui, m’ayant causé de grands soucis et un mal de tête chronique, m’ont décidé à mettre fin à mon existence.
Après ce discours, le sauveteur du suicidé lâcha le beau-fils de sa femme et se précipita à son tour dans la rivière, ému par le récit de tant d’infortune ; fort heureux il savait nager, et regagna bien vite la berge afin de ré fléchir sur cette généalogie qui ressemble tort au peloton d’Apollon.
Le
Sully,
trois-mâts de 387 tonneaux. Voici comment fut
relaté le 5 juin son lancement. "La
population de la Mailleraye assistait dimanche à
un
spectacle dont elle avait été
privée
depuis bien des années. Après la
destruction de son
parc tant réputé, tout avait paru l'abandonner,
même ses chantiers de construction qui avaient
aussi
fait défaut à ce malheureux pays.
Grâce
à M. Lefranc, constructeur de navires, qui est
venu se
fixer dans cette localité, nous espérons voir
renaître le travail. M. Lefranc a fait revoir
dimanche à
cette localité ses
anciennes fêtes. Une population de 5
à 6
000 personnes s'était réunie
pour voir
partir des chantiers de constructions son joli
trois-mâts, le Sully,
construit
pour le compte de M.
Auger aîné, du Havre. La
surveillance de la
construction de ce magnifique bateau, était
confiée
à M. Auger, capitaine au long-cours, qui doit en prendre
le commandement. Le Sully a quitté les
chantiers avec
une précision telle, que tous les
spectateurs
ont salué de leurs
applaudissements le joli
navire se lançant dans
la Seine
avec majesté."
De 1872 à 1889, immatriculé au Havre, on le voit
rallier
Buenos-Aires, la Guadeloupe, le Brésil, Cayenne... Il fit
naufrage sur la côte d'Alavardo, au Mexique, dans la nuit du 2 au
3 avril 1891.
La Berthe et Marie, trois-mâts de 342 tonneaux, pour MM Lecomte et Buchot, de Rouen, capitaine Carré. Lecomte en est toujours propriétaire en 1879. Vendue le 21 janvier 1882 à un Autrichien.
La Françoise, bachot de 35 tonneaux, pour les carrières Silvestre. Premier patron : Tabouret. En 1880, patron Feraille. Arme en octobre 83 en navigation intérieure. Démoli par la suite. L'Administration prête ces deux adresses à Silvestre : Yville et le Mont-Riboudet. C'est bien sûr Yainville...
La Marie Marguerite, galiote de 26 tonneaux, pour Duclos & Cie, de Rouen. Dès 1870, après un bref séjour en Seine, part naviguer aux îles du Cap-Vert.
L'Emile 1, du port de 19 tonneaux, pour le compte de Silvestre, carrier d'Yainville, patron Persil au lancement pour navigation au bornage. Passe à la navigation intérieure en 1876. Commandé par Léopold Courtois en décembre 1877 avec, pour matelot, Valentin Biette, d'Yville. Armé à la navigation intérieure le 12 janvier 1880.
Petites unités
L'A, deux tonneaux,
à Louis Hullin, Anneville, en 1880. Démoli
après 1899.
Le Ferdinand, deux
tonneaux, à Ferdinand Leroux, Yville, en 1880. "Démoli en
décembre 1887 par le flot."
Le Charles,
deux tonneaux, appartenant à Charles Mauger en 1880,
Anneville. Démoli
après 1890.
Le
Saint-Pierre, bateau riverain de deux tonneaux,
à Charles Guillemain, de Berville. Démoli
après 1882.
La Victorine,
un tonneau, pour Soligny, de Villequier, circule toujours
début 1893. Démolie.
La
Marie,
un tonneau, appartient à Bapeaume, de Villequier, en 1876.
Vendue à Cyriaque Duchemin, en 1878, après une
campagne de
pêche d'un an. Dépecée en 1879.
La
Valentine,
un tonneau, appartenant à Jean Levitre, La Mailleraye, en
1880.
Dernier patron : Poultier. Dépecée en
décembre
1885.
Le
Pierre, deux tonneaux, à Pierre Renault,
d'Anneville, en 1880, démoli après 1899.
La
Désirée,
un tonneau, à Auguste Thuillier, au Mesnil, vendue
à
Maurice "Quervrand" (Kervran ?) en 1882. Démolie
après le
9 juillet 1900.
L'Utile,
bachot de un tonneau, à Henry Protais, de Berville-sur-Mer
en
1885, vendu en 1886 à Delemétérie,
Imbourville.
Démoli après 1898.
Mars. Un des hommes de l’équipage de Seine-et-Tamise n° 5, allant de Paris à Londres, vient d’être victime d’un triste accident qui lui a coûté la vie. Le navire venait de prendre son mouillage en face de Guerbaville, lorsqu’en voulant parer la chaîne de l’ancre, ce malheureux est tombé à l’eau et n’a pas tardé à disparaître. Toutes les recherches tentées pour découvrir son cadavre sont restées inutiles. Dagorne, c’est le nom de cet infortuné, était âgé de quarante-six ans ; il laisse six jeunes en fants dont il était le soutien.
En septembre, c'est la défaite de Sedan. A Napoléon III succède la IIIe république proclamée par Lamartine. Quoi de neuf, cette année-là, sur les quais de La Mailleraye ? Si en 1862, l'Administration avait perdu toute trace de Louis-Cyrille Battaille, fils d'un pionnier des chantiers, on sait maintenant ce qu'il devient. Le 4 octobre, il reprend la navigation dans le quartier de Marseille.
Le 19 novembre 1870 mourut à Notre-Dame de Bliquetuit, section du Bourg-Corblin, Etienne Augustin Saillanfaits. Veuf, il avait 93 ans et était le fils du fondateur des chantiers de La Mailleraye avant la révolution. Son propre fils, âge de 52 ans, pratiquait toujours le métier chez Lefranc et habitait aussi Bliquetuit.
Le Journal de Honfleur du 27 décembre. On nous assure que le 20, deux goélettes anglaises qui se trouvaient vis-à-vis de Duclair, au lieu-dit de l’Anerie, auraient été coulées par les Prussiens. Deux autres goélettes, portant le même pavillon, et un bachot chargé de bois, en destination de la Mailleraye, patron Lefebvre, ont failli, le 21, avoir le même sort. L’ennemi s’est contenté de faire prisonniers les équipages anglais. Quant au bachot, le patron, M Lefebvre, fait prévenir les canonnières françaises en surveillance et plusieurs obus ayant été tirés, les Prussiens ont laissé libre son équipage. Un détachement des canonnières a débarqué et donné la chasse à l’ennemi qui aurait eu, dans cette affaire plusieurs morts. Les Prussiens redoutent fort les marins et s’informent de leur présence en arrivant dans une localité, avec le même soin que de celle des francs-tireurs.
Le Havre,trois-mâts de 488 tonneaux une nouvelle commande de l'armateur Honoré Auger. En 1874, on le voir revenir de Buenos-Aires sous le commandement de Eugène Marie Lepetit. Le 14 février 1885, il est armé pour la Martinique. capitaine Benjamin Sire, second, Emmanuuel Dairault, tous deux de Granville. 13 hommes sont portés sur le rôle d'équipage.
Le Jeanne N° 2, gribane de 53 tonneaux, appartenant en 1908 à Voisembert et Cie. Circule en 1919.
L'Emile 3,
gribane
de 36,40 tonneaux, inscrite par Silvestre le 15 juillet. Patron
Poullain au lancement, Persil en 72. Commandé en
août 1880 par Isidore Deconihout,
né à Jumièges
en 1828.
Désarme en septembre 81 et est armé en
circulation quatre
ans. Réarme en juin 86 au bornage, patron Ernest Tranquille
Mauger qui désarme en novembre. Repasse en
circulation à partir de juillet 87. D'avril 1890
à juin 93, Ernest Landrin, né en 1843
à
Varengeville, enfant naturel, en est le patron au bornage avec pour novice puis matelot son fils Gustave.
1891
1ère série, p. 484 On verra
bientôt que ce navire va faire l'objet d'un drame.
Un autre Emile 3 appartenant
à Silvestre, construit en 1870 à
La Mailleraye, est porté sur les registres avec un port de
14,
40 Tx. On le voit circuler en 1886. Fut vendu le 1er janvier 1908
à Voisembert et Laubeuf et prit en mars le nom de Lulu n° 5,
sloop.
Circule encore en 1918. Rayé en 1926.
L'Albert-Alphonsine, du port de 28 tonneaux, pour Levillain, de Duclair qui mène une dernière campagne en 1877 avec deux coéquipiers. Vendu le 17 octobre 1877 à Auguste Sabatier, d'Yainville, natif de Jumièges, commandé par Pierre Athur Mauger en 1877. Navigue un temps à l'intérieur. Le navire réarme le 23 janvier 1879. Sabatier est à la barre de 1881 à 86 et la cède à Persil. Désarme en avril 88, il fut alors racheté alors par Silvestre. Revendu à Guibert en 1896 par la veuve Silvestre. Naviguait encore en 1902 avant d'être démoli.
Le Marceau, gribane de 19,98 Tx, En 1890, le navire appartenait à M. Boistelle. Patrons Hippolyte Chouquet, né à Honfleur en 1854 et Sylvain Neveu, né au Mesnil en 1838. Matelots : Louis Deconihout et Victor Chevalier. 1891 7P6_159 p. 381. En 1880, appartient aux carrières Silvestre. En 1891, le patron est Philippe Beyer, né en 1860 à l'île de Batz et inscrit au quartier maritime de Roscoff. Matelot : Pierre Guéroult. Le navire navigue entre Rouen, Le Havre, Pont-Audemer, Villequier, il transporte des céramiques, de la chaux, du sable... Beyer a servi sur différents navires en Seine. Il avait un frère prénommé Jacques. En 1895 et au 6 novembre 1896, Philémon Caré, natif du Trait est seul sur cette gribane armée par Mme veuve Silvestre. Lorsqu'elle cesse son activité, elle est vendue en 1897 à Guilbert. On la voit encore armée le 3 février 1900 puis on la dit démolie.
Les
Deux-Sœurs,
bateau de 19 tonneaux, pour Alphonse Sabatier, du Trait. En 1880, vendu
à Pierre
Bénard, dit Melin, du Landin. Navigue un temps à
l'intérieur. Du 9 janvier au 26 avril 1884,
Pierre-Delphin Chéron, mon bisaïeul, remplace
Ernest Landrin.
Après
quoi, il cède le commandement à Arsène
Deroutot,
du Trait. Puis Gustave Mauger prend la barre en 1885. Vendu en
février 89
à Boistelle, entrepreneur de travaux publics à
Caudebec,
qui le rebaptise Marcéan.
Le Louis-Marie, 18 tonneaux, pour Félix Leconte, de La Mailleraye. En 1884 passe à Gustave Savary, de la Mailleraye, en 1891 à Cuffel, charpentier d'Heurteauville. Navigue toujours en 1895 avec Deconihout patron. Sa jauge est alors de 8 tonneaux. Démoli par la suite. Un navire homonyme :
Le Georges 1, du port de 16 tonneaux, pour Pierre Pascal Blondel, de Varengeville. Appartient à Dranguet (?), de Duclair, en 1886. Circule encore en 1899.
L'ancien bachot a été dépecé en 1869 et son dernier patron avait été Prunier.
Le Bac N° 1, sept tonneaux, pour Onésime Aubert, La Mailleraye. Bac à deux entrées. Arme le 2 septembre, commandé par Aubert. Si l'on se fie à l'Administration, en 1892, ce bac appartient à M. Bardel, président de la société du bac. Il arme le 12 janvier avec Mauger pour patron et désarme le 23 mars 1893. Sera démoli par la suite.
Petites unités
Le
Père de Famille, devient L'Abraham
n° 4 et appartient à Jacques Billard,
du Val-de-la-Haye en 1896. Vendu à Victor Guillot en 1910 et
devient alors le Victor
N° 1. Circule encore en 1914. Rayé en
1926.
L'Intrépide,
deux tonneaux, à Deshayes, d'Yville, en 1880.
Démoli après 1898.
La
Victorine, à Alexandre Coignard, de
Berville, en 1880, démoli après 1894.
La
Station N° 2
pour la corporation des pilotes de Villequier. Un navire
de ce
nom a été lancé en 1845. Celui de 1870
est
piloté dix ans plus tard par Elie Leclerc. Vendu en 1894 au
sieur Laudat. Pêche sous le nom d'Uranie.
Démoli après 1897.
La
Félicie,
un tonneau, pour Auguste Guéroult. L'Aministration donne
aussi
le navire lancé en 1848. Il peut s'agit d'une refonte ou
d'un
remplacement. Circule encore en 1897. Démoli.
Les
Deux-Frères, un tonneau, à Pierre
Hébert, du
Trait, en 1880, vendu à Célestin Deshais, id.
Démoli après mars 1882.
Le
Louis-Marie,
un tonneau, appartenant à Savary, d'Heurteauville en 1891
pour
une première inscription. Armé à la
pêche en
avril 1892. Navigue jusqu'en 95. Démoli.
La
Delphine-Adèle, un tonneau, à
Guérin, Villequier, en 1892. Démolie en
1893.
Le Constitutionnel
Le Journal de Rouen
La Presse
Le Journal d'Honfleur
Cherbourg Eclair
Archives de l'Inscription maritime de la Seine-Inférieure
Jean Pierre Derouard, A rames ou a voile, bacs et passages d'eau de la Seine en aval de Rouen
Site Le Désarmement havrais
La Seine, mémoire d'un fleuve.
Etat des vaisseaux du port du Havre, transmis à Colbert en 1664, Ch de Beaurepaire.
Le Groënlandais, Thierry Vincent 1994. (Pour le Pie IX)
Discours de réception de Pierre Abbat, Académie de Rouen, 1942.
L'amirauté de Normandie, Darsel. Annales de Normandie, 1972.
Dossier Légion d'Honneur de Jean-Louis Miniou.
Site Histoire maritime de Bretagne nord
François Vivien, Quelques éléments sur la construction navale dans la Vallée de Seine
Pierre Le Verdier, Précis des travaux de l'Académie des sciences de Rouen, 1895, P. 263
Le Haro, Journal républicain.