Par Laurent QUEVILLY.

Après Guillaume, Théodule. Voici la suite de la saga des Quevilly qui vous mène droit jusqu'à moi. Tout en brossant l'histoire de tous les Saint-Paërois...


VII. - Théodule Quevilly (1837-1911)

Théodule Eugène Quevilly, mon arrière-grand-père, est né 5 septembre 1837 à 1h du matin. Les témoins de sa naissance furent Pierre Carpentier, instituteur, 40 ans, Jérôme Leroux, marchand épicier, 46 ans, qui ne signe. Le père du nouveau-né avait 40 ans à cette naissance. Journalier, il savait signer. Nous étions sous l'administration communale de Victor Lefrançois à qui allait vite succéder Louis Aubin.

12 septembre 1842. Le conseil général émet l'avis que les hameaux de Maribeux, de l'Eglise et de l'Enfer, soient distraits de la commune de Saint-Paër, pour être réunis à celle de Villers-Ecalles.

Théodule a 11 ans, en 1848, quand l'homme fort du village, Louis Auguste Beaudouin de Joigny, le châtelain du château des Vieux, maire de mars à septembre, devient le conseiller général du canton. Il est remplacé à la mairie par Florentin Cavé.
Dans les années 1850, le bourg a pour cafetiers épiciers Marie-Catherine Bersout, femme Delaunay ou encore Jean-Baptiste Lecointre.

La famille en 1851

En 1851, entouré de ses deux frères, Narcisse et Noël, Théodule à 14 ans. Il vit chez son père et sa marâtre Marie Lecat. Il y a là aussi la fille naturelle qu'avait eu la Lecat  bien  avant son mariage, Aglaé, elle-même mère depuis deux ans d'une fille naturelle. Touchant tableau de famille
Sur la commune de Saint-Paër, Théodule a alors une cousine, Stéphanie, qui a eu un parcours sentimental tortueux. Elle avait eu un fils hors mariage en 1831. Puis, huit ans plus tard, une fille dans les mêmes conditions. Elle avait fini par épouser Eugène Varin en1843. Un journalier...

Edouard Quevilly, frère de Théodule, est journalier au Mouchel. Il disparaîtra bientôt du paysage pour s'établir semble-t-il à Rouen mais pour l'heure il  a 26 ans et nourrit sa tante maternelle, Marie Fleury, célibataire sans profession, 72 ans ainsi que sa jeune sœur Désirée Quevilly, 11 ans. La seule fille de la famille. Manifestement, Marie Lecat n'a pas voulu l'élever. La vieille Marie Fleury décèdera trois ans plus tard, en octobre 1854, dans sa condition de journalière. Son frère, Pierre Fleury, signa l'acte de décès en compagnie de Charles Dumont, l'instituteur, qui déclara être voisin de la défunte. 

Aux Vieux, Valentin Quevilly, journalier et autre frère de Théodule, vit avec sa femme, Perpétue Thuillier. Au château, Auguste Baudoin emploie sept salariés.

Juin 1852. Prével est condamné à 50F d'amende par le tribunal correctionnel pour avoir contrevenu au décret sur les heures de travail dans les manufactures.

En 1853, le 15 septembre, le fameux sauveteur Castagne, de Duclair, travaille avec l’ardeur et la vivacité d’un jeune homme, à éteindre un incendie qui crépitait, à 9 heures du soir. dans un moulin à huile situé vallée des Vieux, commune de Saint-Paër, et appartenant à M. Auguste Baudouin. Son courage et sa hardiesse excitèrent l’admiration, mais faillirent causer sa perte car, un moment, on le crut écrasé par un énorme poutre enflammée qui tomba près de lui.

En 1861...

En 1861, la révolution industrielle bat son plein et les ouvriers de filature font florès. Le curé est Pierre Frénel 60 ans, flanqué d'une bonne de 58, Catherine Leporc. Veuve Delafenêtre, Clémence Chevallier tient café tandis que les Lecointre et Bersout ont toujours leur épicerie. 

Au village, Narcisse Quevilly, âgé de 28 ans, loge chez une cultivatrice, la veuve Tanquerel. Sa fille est ouvrière de filature, comme lui. Elle a 41 ans et est affublée d'une déviation de la colonne vertébrale. 
Valentin Quevilly habite toujours les Vieux mais il travaille maintenant en filature. Sa femme est dévideuse. Leurs trois enfants les plus âgés sont prolétaires eux aussi. Ils ont de 12 à 16 ans. Leurs deux plus jeunes filles attendent leur tour...
Au Vieux est également localisé Pierre Guillaume Quevilly, le patriarche, qui demeure journalier. Il a 55 ans et sa femme, Marie Lecat, 50. Sous leur toit, on leur prête deux enfants ouvriers de filature : Louis Quevilly, 17 ans, et Alphonsine, 12 ans. Louis, allez savoir pourquoi, est en fait Noël, le demi-frère de Théodule.
Chez les cousins...

Au Bas-Monthiard, on retrouve Stanislas Quevilly et Mélanie Cusson. Lui est journalier mais ses quatre jeunes fils sont ouvriers de filature.
Cette famille a pour plus proches voisins Eugène Varin et sa femme, Stéphanie Quevilly. Ils ont sur leur toit leur fille, ouvrière de filature, 17 ans, et l'enfant naturel de Stéphanie, Edouard, maintenant âgé de 30 ans, lui aussi prolétaire. La famille arrondit ses fins de mois en berçant un nourrisson : Hippolyte Edde.

Une mort énigmatique

On crut d'abord à un meurtre. La mort d'un journalier trahit en fait la misère morale de cette classe de la société rurale.

ROUEN, 14 novembre (1861). — On lit dans le Journal de Rouen :

« Le bruit s’était répandu hier dans notre ville qu’un horrible assassinat avait été commis à Saint-Paer. Hâtons-nous de dire que les magistrats qui se sont rendus immédiatement dans cette localité n’ont pas eu à constater le crime dont on racontait les tristes détails. Avant hier mercredi, à huit heures du matin, on trouvait à Saint-Paer, dans une mare dépendant de l’habitation du sieur Fourquemin, journalier, âgé de quarante-deux ans, le corps de ce malheureux dans le plus affreux état. Il avait une blessure très profonde à la gorge, deux autres blessures au bas-ventre et une horrible mutilation.
Tout d’abord ou a cru à un meurtre, et on a pensé que le corps avait été porté dans cette mare.
Dans la pièce d’entrée de la maison du sieur Fourquemin on remarquait, au milieu d’une mare de sang, un rasoir fermé ; un autre rasoir ouvert était placé sur la table et entièrement teint de sang.
La justice a été prévenue, et hier, comme nous l’avons dit, les magistrats ont fait une descente sur les lieux, accompagnés du docteur attaché au Parquet.
 Après avoir soumis le corps à un scrupuleux examen, l'homme de l’art a reconnu que la carotide n’avait pas été atteinte, et que, par conséquent, la mort de Fourquemin pouvait être attribuée à un suicide, accompli avec une énergie dont on trouve peu d’exemples. Rien effectivement n’avait été dérangé dans la maison, et il n’existait aucune trace de lutte.
Tout donne lieu de j résumer que Fourquemin, qui craignait la misère, a voulu en finir avec la vie. On s’est rappelé certains propos tenus par lui, et qui sembaient indiquer la faiblesse de son cerveau.
Fourquemin était célibataire. C’est entre six heures et demie et sept heures du matin, mercredi, qu’il a dû accomplir son suicide. »

En février 1864, un contremaître de filature, Myrtil-Hyacinthe Lejeune, dépose un brevet d'invention pour une « fouleuse continue aux rota-frotteurs.»

Noyé pour du poisson

Le Moniteur de Rouen rapporte ce fait-divers en septembre 1864. « Dans la nuit de vendredi à samedi, six ouvriers de fabrique de Rouen s'étaient rendus dans la vallée de Sainte-Austreberthe pour y pêcher. Ils avaient tendu leur ligne dans la rivière à l'endroit dit les Vieux, sur la commune de Saint-Paër, quand ils furent brusquement interrompus dans leur pêche illicite par trois hommes qui vinrent sur eux en criant : Halte-là !
L'un des pêcheurs, le nommé Hippolyte Chevalier, craignant d'être pris, se jeta à l'eau ; il croyait pouvoir traverser la rivière, peu large en cet endroit, mais il ne savait pas nager et le lit était profond ; il disparut, et malgré les promptes recherches que l'un de ses camarades fit aussitôt il ne put être retrouvé assez à temps pour être rappelé à la vie et son cadavre fut abandonné sur la rive.
Chevalier était père de sept enfants et sa femme est enceinte en ce moment.
Les malheureux camarades de Chevalier se sont rendus hier malin chez M. le procureur impérial pour lui raconter ce douloureux événement, et sur leurs déclarations, M. Thil, juge d'instruction et M. Guillet-Desgrois, substitut, se sont transportés sur les lieux pour y procéder à une information. »

Juillet 1864 : Quiedeville propose à la location son usine hydrolique au Pont des Vieux. Filature de coton, située au centre de cette industrie locale avec la plus belle force motrice de la rivière, elle peut très bien se reconvertir dans le lin qui se développe dans le département.

En août 1865, un incendie se déclare vers minuit chez Liégaut. Un ouvrier de garde sonne la cloche, Liégot se lève et découvre le sinistre. Des pompiers arrient de Varengeville, de Duclair. Ils se réunissent aux ouvriers de Laquérière, filateur à Varengeville, ceux de Badin, de Barentin, de Grandsire, de Saint-Paër, tous venus avec leurs pompes. On ne peut sauvers le bâtiment où est le batteur. L'établissement comptait 4 500 broches et devait en recevoir 10 000. La perte est évalué à 150 000 F. 

Le mariage de Théodule

A cette époque, mon arrière-grand-père, Théodule Quevilly, semble absent de Saint-Paër. On pense qu'il fut palfrenier à Rouen. Là, il rencontre Clémentine Sébire. une couturière de 25 ans. Elle habite au 24, rue de l'Hôpital, non loin du Journal de Rouen, situé au N° 6. Sa famille puise ses racines à Ussy, dans le Calvados, où elle est attestée dans les années 1600. Puis elle se déplace à Notre-Dame-d'Estrées en donnant des bourreliers et des cordonniers établis à Eu. Clémentine est née par accident à Angers où son père a exercé ses talents peu de temps. Une légende familiale voulait qu'un frère de Clémentine ait été chanoine.  Clémentine n'avait qu'une sœur aînée, Angelina, dont on perd la trace. Mais un chnaoine Sébire se fit en tout cas un nom dans les diocèses de Rouen et d'Evreux.
Veuve, la mère des sœurs Sébire s'était remariée avec un Garin à qui elle donna une fille, Ernestine, née l'année de la Révolution de 1848. Hélas, elle allait mourir à l'hospice des malades avant ses 4 ans.
Par leur grand-mère paternelle, Marie-Prudence Delcourt, les sœurs Sébire avaient aussi du sang picard et même une goutte écossaise venue des Godquin, établis dans le Nord au temps de la Auld Alliance. Mais ça, ma famille l'ignorait totalement.


Un promesse de mariage parut le 16 octobre dans le Journal de Rouen. Théodule est alors dit journalier à Saint-Paër. Le jour du mariage aussi
. En réalité, il est sans doute ouvrier huilier employé à la tâche. Les noces ont lieu le 28 octobre 1865 et les quatre témoins attestent par serment que les aïeux de la future sont décédés mais qu'ils ignorent le lieu de leur dernier domicile. En cherchant bien, on aurait découvert que ses grands parents étaient effectivements morts qui à Eu, qui à Pont-et-Marais et deux autres à Grancourt. Les parents mêmes de la mariée ne sont plus de ce monde : Adrien Sébire est mort à Eu en 1844, sa veuve, Frosine Martel, en 1851 en cette même ville. Elle avait 44 ans.
La mariée est tellement coupée de sa famille que nos quatre témoins sont tous des Quevilly, frères de l'époux : Narcisse, Maurice et Valentin Quevilly, ouvriers fileurs enfin Edouard Quevilly, domestique demeurant à Rouen. A 68 ans maintenant, le père de Théodule, Pierre Guillaume, est toujours ouvrier huilier. 

En 1866...

En 1866, on compte quelque 80 fermes à Saint-Paër. Sur le millier d'habitants, les trois-quarts sont attachés à la terre.

Mais Théodule, 29 ans, est ouvrier huilier. Son père, 68 ans, l'est aussi. Ils vivent sous le même toit au Bas-Monthiard avec Clémentine Sébire qui tient le foyer. 

En courant jusqu'aux Vieux, on retrouvera la famille de Valentin Quevilly, frère de Théodule, et Perpétue Thuillier qui donnent leurs enfants aux filatures.

Enfin au bourg est un autre frère Quevilly : Narcisse, ouvrier de filature. Il partage un petit logement avec sa femme, de même condition, Prudence Saunier. Ils ont un fils, prénommé Narcisse aussi...

En novembre 1866, un ouvrier agricole meurt brûlé dans un four de la ferme Duparc.

Mai 1868 vit une invasion de hannetons. Dans un seul cerisier, le maire en fit ramasser 18 kg. En trois jours, on en détruisit pour 600 kg dans la commune.

Les petits-cousins...

Près de là vit une Delphine Quevilly. On la dit âgée de 45 ans et nourrice. Elle élève en effet trois enfants Resse dont le plus jeune a trois semaines. On verra plus loin pourquoi cette célibataire est un mystère. Delphine partage sa maison avec une nièce, Stéphanie Quevilly, ouvrière de filature, 19 ans. Or cet âge ne correspond pas aucune Stéphanie Quevilly. 
Autres voisins de Théodule Quevilly : Eugène Varin et sa femme, elle aussi nommée Stéphanie Quevilly. Son fils naturel, Edouard Quevilly, 34 ans, est maintenant ouvrier huilier. Sa fille légitime, Célestine Varin, est mariée à Ligueri Naridon, un enfant de l'assistance. Ceux-là ont un un petit garçon mais, dans cette maison, on élève aussi trois nourrissons de la famille Duval. 
Voisins encore : les membres de la famille de Stanislas Quevilly et Mélanie Cusson. Ils ont quatre enfants.
A la ferme de Brunemare, Victor Quevilly, 22 ans, domestique chez Louis Lecœur, est marié à Philomène Bucquet.


1869 est une année propice aux amours. On compte trois mariages de Quevilly à Saint-Paër. En juillet, Noël ouvre le bal avec Eugénie Decharrois. Théodule, son demi-frère, figure parmi les témoins. 
Deux jours plus tard, c'est au tour de Victor et Clarisse Tiphangne. Enfin, en octobre, Edouard convole avec Louise Désannaux. Eux, avaient déjà un enfant qu'ils reconnurent aussitôt. Ces deux derniers Quevilly sont des cousins éloignés.

En avril 1870 eut lieu une commission d'enquête parlementaire sur l'industrie du coton. Alfred Lamer y fut auditionné. Conseiller d'arrondissement, membre du conseil municipal de Saint-Paër, il est le fils d'un magistrat qui s'est illustré dans l'administration cantonale. Il a débuté sa carrière comme ouvrier fileur sous la houlette du grand manufacturier Pouyer-Quertier. Le voilà contremaître, directeur et prend possession d'une filature dans la vallée. 

1870, le Rouennais Léon Alexandre Lemoine quitte la direction d'une filature de Saint-Paër pour prendre celle d'une manufacture de Barentin. Ce sera une figure de l'industrie cotonnière au niveau départemental...
Théodule connaît l'occupation prussienne de décembre 70 à mai 71 avec son lot de réquisitions. L'abbé Thiesse, curé de la paroisse, consigna les événements dans des mémoires. On aimerait les retrouver...


1871 est l'année où l'usinier Alfred Lamer succéda à Florentin Cavé dans le fauteuil de maire de Saint-Paër.

En mai 1874, quand lui vient sa fille Augustine, Théodule réside au Village.
La population n'a cessé de décroître. On émigre parfois très loin. En 1876, un enfant du pays, Félix Lattelais, épouse à Odessa Marie Kiriloff. Il est maître d'hôtel.

La famille en 1876

Théodule, ouvrier huilier, habite à présent au bourg. Il a 40 ans et quatre enfants.

A la Quesnelière, Narcisse Quevilly, 43 ans, est journalier. Sa femme, Onésime Saunier, élève leur fils et leur fille mais aussi deux nourissons de l'Assistance, Désiré Vincent et Léon Boulouse.

Au Haut-Mouchel, Louis Quevilly, alias Noël, demi-frère de Théodule, a 37 ans. Epoux d'Eugénie Decharrois, il est ouvrier de filature. Non loin de chez eux, ils ont placé Louise et Emile en nourrice chez le sieur Eliot qui accueille aussi en pension deux jeunes ouvriers de filature liés aux Quevilly, Alphonse et Louise Decharrois.

Manufacturier, maire, membre de la chambre de commerce de Rouen, président des sociétés commerciales de France chargé de plaiser la cause de l'industrie cotonière auprès du gouvernement. Alfred Lamer fut emporté par la maladie.
Chez les cousins...

Au Bas-Aulnay, l'enfant de l'assistance, Ligueri Naridon, et sa femme Célestine Varin, ont maintenant quatre enfants. ils accueillent aussi Eugène Varin et Stéphanie Quevilly, la soixantaine.
Au Bas-Monthiard, Delphine Quevilly, 53 ans, vit seule. On la dit native de Saint-Pierre-de-Varengeville où elle aurait donc vu le jour vers 1823. Or, on ne retrouve pas son acte de naissance...
Au Bas-Monthiard vit encore Stanislas Quevilly, toujours ouvrier huilier et Mélanie Cusson. Ils ont avec eux leur petit-fils, Anthime, 8 ans. 
Au Bas-Mouchel, Emelie Quevilly, 36 ans, est l'épouse de Cléophas Vigreux, journalier. Ils ont un fils de 10 ans.
Rue Trubleville, Edouard Quevilly, 28 ans, journalier, natif de Duclair et sa femme, Louise Desanneaux, ont quatre enfants. 
Victor Quevilly, 33 ans, né à Villers-Ecalles, est domestique chez les Roussel, rue Andouville. 

Compte-rendu de la cérémonie du 31 octobre 1876. "Le  cercueil  de M. Lamer a été porté mardi matin à l'église de Saint-Paër, où  une cérémonie funèbre a eu lieu, avant le départ pour Rouen. M. Lamer était maire de Saint-Paër, et presque tous les habitants se pressaient dans  l'église. On y remarquait aussi MM. Desgenétais, Darcel et Badin, membres du Conseil général ; Damilaville et Lemarchand, membres du Conseil d'Arrondissement ; Chardine, juge de paix ; de maires, des adjoints, des manufacturiers de Rouen et  des environs, et beaucoup d'ouvriers. Le  deuil  était conduit  par la jeune femme de M. Lamer. Après  dix nuits  successives passées au chevet de son mari, elle avait tenu à accompagner jusqu'à l'église sa dépouille mortelle. Le père du défunt, M. Lamer,  juge  de  paix à Rouen  ; son  beau-frère, M. Henri  Goulet, de Reims, et les autres membres de la famille, entouraient Mme Lamer."
Darcel dans son hommage, rappelle que Saint-Paër a énormément souffert de l'occupation prussienne. Lamer aura su redresser les finances communales, réactiver l'instruction publique, développer les chemins vicinaux, restaurer l'église... C'est l'un des promoteurs de la future voie ferrée Barentin-Duclair. Un autre entrepreneur, conseiller municipal, Emmanuel Revelle, brossera lui aussi un portrait flatteur du disparu, rappelant qu'il avait pour projet un asile pour les enfants du pays. Le cercueil fut conduit à Rouen. Adjoint, Philippe Lemoine exerça les fonctions de maire de novembre à décembre 76. Puis Jean-Louis Dacher lui succéda jusqu'en février 1877, date où Emmanuel Revel s'installe dans le fauteuil de maire.

En novembre 1877, Théodule est surpris par une nouvelle venue du bourg voisin, Sainte-Marguerite. Un paysan est assassiné par l'amant de sa femme. Décidément, Sainte-Marguerite est le cadre d'affaires sordides. Quelques années plus tôt, C'est un certain Herrand qui a abattu Delacroix de deux coups de fusil.


En 1881...

1881 verra a réélection de Revelle comme maire avec Emile Lefebvre pour adjoint. Théodule et sa famille habitent toujours au bourg mais ils ont maintenant pour plus proches voisins les Chéron. Natif de Duclair, Auguste Chéron était encore, cinq ans plus tôt, cultivateur à la Maison-Blanche. Le voilà journalier. Il a trois filles. Chez les Quevilly, mon grand-père Henri, 13 ans, est déjà ouvrier de filature. Et n'a pas les yeux dans ses poches...

Frère de Théodule, Maurice Quevilly, 52 ans, habite seul aux Londettes où il est journalier. Il vient tout juste de perdre sa femme, Virginie Lécossais, morte à Barentin. Seule, elle aussi. Et sans profession. Curieusement, Auguste Destain, 28 ans, marchand de monuments funéraires et Sylvain Roy, instituteur libre, présentés comme amis de la défunte déclarèrent le décès en mairie.

A la Quesnelière, Narcisse, autre frère, est maintenant cantonnier. Son zèle le poussera jusqu'au bourg de Varengeville et lui vaudra un jour une médaille.
Les cousins Quevilly

Emelie Quevilly vit avec son Vigreux au Bas-Mouchel. Rue de Trubleville, les familles d'Edouard et Victor Quevilly vont bien, merci. 


Au Bas-Monthiard, l'étrange Delphine Quevilly, toujours célibataire, toujours seule, a maintenant 59 ans et vend ses bras comme journalière. Elle n'est pas loin de Stéphanie Quevilly, femme Varin, qui garde son petit-fils, Edouard Naridon, 9 ans.


Au Haut-Mouchel, demi-frère de Théodule, Louis Quevilly, alias Noël et sa femme, Eugénie Décharrois, ont récupéré leurs enfants placés un temps en nourrice chez des voisins. Leur fils aîné de 17 ans est ouvrier de filature comme son père et prénommé de même.

V'là t'y pas l' train !

Le 20 juin 1881 a lieu le voyage inaugural de la ligne de chemin de fer entre Barentin et Duclair après deux ans de chantier. C'est une révolution. Une gare s'ouvre au Paulu, deux passages à niveau...

Aux Vieux, au Paulu, l'industrie prospère. Avec le jeune Delaporte, avec le sieur Prévost. Il y a aussi un fabricant de ouate, Léon Huguerre. Ancien élève de l'école polytechnique, Edouard Delaporte est un catholique et royaliste convaincu. En 1879, il est membre de la Société normande de géographie. Trois de ses fils participeront à la Grande-Guerre. Deux y laisseront leur vie. Après l'Armistice, Delaporte restera membre de l'Action française.

Fin 1881, Revelle rend l'âme en léguant 5.000 F au butreau de bienfaisance. Lefebvre fera fonction de maire. En 1881 eurent lieu deux inhumations pour lesquelles Edouard Quevilly fut redevable de 8 et 3,50 F. Il en fut dispensé pour indigence totale. On ne sait s'il s'agit de deux homonymes ou d'une seule et même personne. En 1882, un Edouard Quevilly fut encore concerné.

Le dimanche 4 février 1883, à 1h de l'après-midi, le notaire Hervieu, de Duclair, et le greffier Derivery procèdèrent à la requête des sieurs Caron à la vente de 120 frènes, chênes, ormes et hêtres sur la masure occupée par Edouard Quevilly au hameau de Trubleville.
Toujours en février 83, un incendie détruit la filature Terrien fils aux Vieux. L'immeuble appartient à Mlle Baudouin. Le feu s'est déclaré vers minuit. L'alarme a été donnée par un habitant qui se rendait chez le médecin pour sa femme malade. Il s'empressa de réveiller M. Terrien. Malgré la promptitude des secours, l'établissement a été presque entièrement détruit et il fallut préserver la maison d'habitation presque contiguë. Les pertes dépassent deux cent. mille francs. Ce sinistre laisse une centaine d'ouvrierssans travail.

Le 11 mars, Emile Lefebvre est élu maire, Alphonse Frémont adjoint.

9 décembre 1883 : le garde-champêtre de Saint-Paër, Morel, tue son meilleur ami ! Il fut remplacé à par Tanquerel.

Mai 1884 : Lefebvre et Frémont sont confirmés.

Octobre 1885. Un début d'incendie dans le bâtiment des filatures Delaporte, à Varengeville, est maîtrisé par les pompiers de la localité.

Mars 1886 : François-Médéric Prévost, aumônier des Saints-Anges à Rouen est nommé curé de Saint-Paër.

En 1887, Xavier Heuchel dirige la filature Niaux et Cabrol Frères, à Varengeville. Heuchel a quitté l'Alsace après son annexion par les Allemands en 187.1

Le dernier dimanche de février 1887, ce fut la bénédiction des deux nouvelles cloches fondues par Havard, de Villedieu. Bien avant la cérémonie, l'église, récemment restaurée, était envahie par la foule qui ne put trouver place tout entière dans l'édifice. Après Vêpres, le curé de Saint-Godard assisté des curés de Sainte-Marguerite et d'Epinay, édifia les fidèles sur la perception des cloches chez les croyants. Celles de Saint-Paër furent nommées l'une Emélie-Bonite par le couple de Joigny ; l'autre Ursule-Marie, par Alfred Dieusy et l'épouse de Gustave Pimont née Dieusy. Un Salut solennel acheva la cérémonie.

Avril 1887. Au moment où un orage éclatait,  le sieur le Bourgeois, âgé de trente-quatre ans, était occupé, avec un camarade, à rouler de la terre. Craignant l’orage, les deux charretiers dételèrent ; Bourgeois, qui avait trois chevaux, resta en arrière. Un instant après, en allant à sa recherche, on trouva un cheval par terre, mort, et auprès de lui Bourgeois, qui râlait. La foudre les avait frappés tous les deux. Bourgeois avait le côté gauche brûlé et ses habits étaient en lambeaux. ; La secousse avait été si forte qu il avait complètement perdu la mémoire.

Le mardi 15 novembre 1887 sort le premier numéro du Journal de Duclair. 

Mai 1888 : Emile Lefèbvre maire, Alphonse Frémont adjoint.

Une énigme généalogique

En octobre 1888 mourut notre Delphine Quevilly, cette vieille fille dont on ne sait rien. "Il n'a pas été possible de retrouver le lieu et la date de la naissance", avoue effectivement l'officier d'état-civil. Présenté comme son neveu, Ligoré Naridon, déclare le décès. Et il donne le nom des parents de la défunte : Pierre Stanislas Quevilly et Gêne Lecoutre. Il précise aussi son âge : 75 ans, ce qui la ferait donc naître en 1813.
En feuillerant les registres, on constate que l'année dernière, en 1887, une Flore Stéphanie Quevilly, épouse Varin, également fille de Pierre Stanislas et Gêne Lecoutre, est décédée à 74 ans à Saint-Paër. Et là, on a sa date exacte de naissance : 29 avril 1813 au Vieux. Oui, 1813, comme l'autre. Alors on se dit qu'elles sont sœurs jumelles et l'on consulte le registre des Vieux. Hélas, une seule naissance est mentionnée. Et ce n'est pas celle de Delphine. 

Chez le notaire de Duclair, Me Elie Hervieu... Le 29 avril 1888, Théodule Quevilly signe une procuration en faveur de son épouse. Le 4 mai, une notoriété rectificative. Le 11 novembre 1888, demoiselle Baudouin signe une adjudication en faveur de Théodule Quevilly.Le 16 avril 1889, la même signe une quittance pour Théodule Quevilly.

EN 1889, lors d'un séance extraordinaire, on s'associa à l'élan "de reconnaissance  pour nos pères de 1789". De Joigny bouda la réunion.

En 1891...

Théodule vivait au Bas-Monthiard, tout près de la ligne de chemin de fer. Il n'y avait là que peu de maisons. Avec Clémentine Sébire, il partage la condition de journalier ainsi que ses trois filles, Angèle, Emilie et Julia. Il enviait peut-être son frère Narcisse, heureux cantonnier établi maintenant au Quesnay. Son fils Narcisse, 27 ans, est lui aussi cantonnier mais il est établi aux Beaumets.

Tiens ! au Haut-Mouchel, Noël Quevilly, le demi-frère, a retrouvé son vrai prénom. Au recensement, on ne l'appelle plus Louis. Il est toujours ouvrier fileur et chargé de sept enfants. Le dernier a 10 mois.

Chez les cousins...

Ligori Naridon, l'enfant de l'assistance, s'était fondé une grande famille. Il avait beau être journalier, six enfants étaient sous son toit de même que Pierre Varin, 74 ans, le père de sa femme et une certaine Pauline, veuve Quevilly, 60 ans, ouvrière de filature.
Rue Andouville, Charles Quevilly, 17 ans, est domestique chez Alphonse Frémont.

Au Paulu, Victorine Quevilly, 32 ans, est ouvrière de filature, son mari, de 20 ans son aîné, Florimond Ruault, couvreur.

A Trubleville, mon arrière-grand-père, Auguste Chéron, n'a pas retrouvé sa condition de cultivateur. Journalier, père de cinq enfants, il arrondit ses fins de mois en hébergeant deux nourrissons, Théodore et Auguste Gosset. 

Xavier Heuchel se marie à Rouen en 1891. Il sera présent avec sa femme et leurs cinq enfants au Paulu sur les recensements de 1901 et 1906. La famille repartira en Alsace en 1909 après plus de 20 ans à Saint-Paër. A cette époque, l'abbé Prévost est le déservant de Saint-Paër.

15 mai 1892 : Emile Lefèbvre est élu maire avec Alphonse Frémont pour adjoint.

Décembre 1892. A Saint-Paër, on retrouve le cadavre de Eugène Panchot, 80 ans, raccomodeur de vaisselle, sans doute mort de froid selon le Dr Maillard.

Octobre 93. Alfred Frémont, cultivateur à Saint-Paër, est victime de vols de volailles, harnais et mobilier.

13 août 1893 : Gustave Lattelais élu maire. Il succède à Lefebvre.

Janvier 1894, le boulanger de Saint-Paër, Auguste Levaudier, est condamné pour défaut de pesage de son pain. En septembre, Joséphine Varin, épouse Vincent, est admise à l'assistance médicale gratuite.

Le 29 septembre 1895 s'ouvre à la Maison-Blanche le nouveau cimetière sur un terrain offert par Eugène Vauquier.

En 1896, année où Gustave Lattelais est élu maire et Alphonse Frémont adjoint, on se décida à acheter un char funèbre. Le port de bières se faisait jusque là à bras. Parfois, les porteurs accomplissaient jusqu'à 4 kilomètres et devaient reposer plusieurs fois leur fardeau sur le bord du chemin pour reprend haleine.
Le 21 novembre 1896, Théodule et Clémentine marient leur premier enfant :: Henri, avec Joséphine Chéron. Un premier enfant vient au monde l'année suivante. Qui ne vit que quatre mois. Puis en 1898 naît ma marraine. D'autres suivront...

Janvier 1900, A Saint-Paër, le jeune Etancelin, 5 ans, profite de l'absence de ses parents pour jouer avec des allumettes. Ses vêtements prennent feu. Il est brûlé des jambes à la poitrine et succombe à ses blessures après douze heures de souffrances. Le même mois, toujours à Saint-Paër, la veuve Féron, 72 ans, se suicide dans l'Austreberthe. Huguerre fils, industriel, en a retiré le corps. Trop tard. Au château des Vieux, le même jour, un jeune menuisier d'Yerville vient voir son parent jardinier. En se lavant au bord de la citerne, il se noie...
A Varengeville, Tranquille Hauchecorne, 24 ans, ébranche un arbre chez Pigache. Coup de vent. Chute. Colonne vertébrale brisée, il meurt instantanément et laisse une veuve et un enfant de 5 jours.

20 mai 1900 : Gustave Lattelais est élu maire, Alphonse Frémont adjoint.

En 1901...

Rien de changé chez Théodule, 64 ans. Toujours journalier. Toujours entouré de ses filles. Julia, 17 ans, travaille chez Niaux et Cabrol.
A 58 ans, Noël Quevilly, le demi-frère de Théodule, vit maintenant sous le toit de sa fille Marie, mariée avec Théodore Lintot. Tout ce monde est journalier. 
Fils de Noël, Georges Quevilly, 19 ans, est l'un des domestiques de Philbert Lecœur, à la ferme de Brunemare.
Au bourg, Claire Quevilly, 25 ans, fille du cantonnier, a fait un bon mariage. Son mari, Gustave Huré, est métayer. Et c'est le grand-père, Narcisse, qui, à la Quesnelière, héberge la fille du couple, la petite Argentine.
Quid des branches parallèles

Au Bas-Mouchel, Victor Quevilly, époux de Blanche Montier, est ouvrier agricole chez Raoul Lefebvre. Blanche travaille chez Niaux et Cabrol. Le couple a confié ses enfants, Henriette et Victor, à Henri Montier, leur grand-père, un journalier.

 Clarisse Quevilly est servante chez Raoul Lefebvre.
Au hameau de Maison-Blanche, Albert Quevilly, 16 ans, est domestique chez Aristide Saunier.
La soixantaine passée, habitant aux Vieux, Emélie Quevilly, veuve Vigreux, est ouvrière chez Delaporte tandis que sa fille de 25 ans pointe chez Niaux et Cabrol.

Au Haut-Mouchel, Auguste Chéron, 54 ans, est bûcheron. Ses filles Joséphine et Gabrielle, sont ouvrières chez Niaux et Cabrol.

Le 13 septembre 1902, Théodule Quevilly et Clémentine Sébire marient leur fille Julia à Louis-Augustin Lerebours, un veuf avec enfants. Julia lui en donnera trois.

Voilà qui fait une grande famille. C'est si brai que sur les listes électorales de 1903 huit Quevilly sont inscrits à Saint-Paër. Henri, mon grand-père, l'est quant à lui sur celle de Varengeville avec deux autres membres de la famille : Narcisse, le cantonnier, et Edouard, menuisier, 26 ans. Et puis il y a Narcisse, le cantonnier, 40 ans, qui lui habite au bourg. A Ecalle, le cousin Edouard Quevilly est ouvrier de filature.

Guérillon était le seul boulanger de la commune. C'est lui qui fournissait le bureau de bienfaisance. Le 15 mai 1904, Emile de Joigny fut élu maire mais déclina le poste et ce fut Ernest Duclos qui l'emporta. Frémont refusa quant à lui le poste d'adjoint, Henri Bataille l'accepta.
En 1904, Auguste Chéron était dans l'acapacité de régler 6 F dus à la commune.

En 1906...

En 1906, au Bas-Monthiard, Théodule et Clémentine Sébire vivaient avec leurs filles Angèle, laveuse pour divers, Emélie, handicapée, sans profession et leur petite-fille Suzanne Lerebours, 3 ans, native de Duclair.

A 77 ans, Maurice, le frère de Théodule, est ouvrier agricole chez Alphonse Hémard, grosse ferme d'Elondette. Ils sont quatre domestiques.

Noël, le demi-frère, ne travaille plus et habite désormais à la Quesnelière. Seul. Il a 64 ans. Son petit-fils, Emile, 3 ans, est en nourrice chez les Joseph. La famille...


LES COUSINS...

Emélie Quevilly, veuve Vigreux, vit ses derniers jours aux Vieux, sa fille travaille chez Cabrol.
Victor Quevilly est valet de cour chez Lefebvre, à Penneville.

Chargé de famille au Bas-Mouchel, son fils Victor est ouvrier agricole chez R. Lefebvre. Sa femme, bien que mère de deux enfants en bas-âge, est ouvrière chez Cabrol.
Près de chez eux est Emile Quevilly, fils de Noël lui aussi employé chez Cabrol. Tout comme son épouse, Clémence Bruneau. Le couple héberge Jeanne Bruneau, ouvrière chez Badin.

En mai 1907, à une demande d'indemnité journalière de 0,75 F de soutien de famille, le conseil, "considérant que M. Noël Quevilly est à peu près incapable de se livrer à aucun travail rémunérateur, qu'il est sans ressources et dans un état voisin de l'indigence, qu'il est assisté par le bureau de bienfaisance et que par suite, son fils doit être considéré comme soutien indispensable de famille, emet l'avais qu'il soit donné une suite favorable à la demande du sieur Quevilly."

Février 1908 : "M. le Président communique au conseil une demande formée par les sieurs Chéron Auguste et Blanchard Désiré, journalier, demeurant en ctte commune, lesquels sollicitent l'indemnité journalière de 0,75 F prévue par l'article 22 de la loi du 21 mars 1905. Le conseil, après en avoir délibéré, considérant que le sieur Chéron Auguste ne possède aucunes ressources et est atteint d'infirmités qui le rendent presque invalide et l'empêchent bien souvent de travailler ; qu'il ne peut compter que sur l'aide de son fils, lequel l'assiste effectivement et doit être considéré comme sont unique et indispensable soutien, émet l'avis qu'il soit donné une suite faborable à(sa) demande..."

Mai 1908 : Ernest Duclos est élu maire, Alphonse Frémont adjoint.

Novembre 1908 : Théodule Quevilly fait une demande d'assistance aux vieillards. Le conseil : " considérant que le sieur Quevilly Théodule possède des ressources qui peuvent être évaluées à 84 F par an décide qu'il y a lieu de lui servir une allocation mensuelle de huit francs."

Janvier 1909 : Tranquille Vattier est élu adjoint sous la férule d'Ernest Duclos. En mai, Emile de Joigny rend l'âme à 81 ans.

Août 1909 : Emélie Quevilly, veuve Cléophas Vigreux, obtient 13 F d'allocation mensuelle au titre de l'assistance aux vieillards.

En novembre 1910, le conseil municipal de Saint-Paër, après avoir voté quelques semaines plus tôt, une pension mensuelle de 15 F pour assistance aux vieillards à Narcisse Quevilly, décida de porter de 8 à 12 F la pension de Théodule " attendu que la femme est âgée et très malade et que la famille ne peut plus subvenir aux moyens de son existence. "

Théodule décéda, le 12 novembre 1911, à 8h le matin, dans sa condition de journalier. Il avait 74 ans. Ce décès fut déclaré en mairie par son fils "Emmanuel Quevilly", âgé de 42 ans, ouvrier de filature. C'est mon grand-père. L'instituteur et secrétaire de mairie, Eugène Guyot, ayant omis de mentionner le prénom usuel du déclarant : Henri. C'est l'abbé Auguste Mauger qui inhuma Théodule. On l'enterra dans le nouveau cimetière de la Maison-Blanche. Indigente, son épouse le suivra en 1926.


Laurent QUEVILLY.

Pour suivre : Henri Quevilly :





Sources 

Journal de Rouen. Saint-Paër, Pierre Molkhou. Archives Raphaël Quevilly.
Philippe Montigny, époux d'une descendante de Xavier Heuchel.
Délibératoins du conseil de Saint-Paër.

Notes

D'Arnaud Serender. En 1895, Heuchel était conseiller municipal de Saint-Paër. Deux fils nés à Saint-Paër, Xavier Louis Marie en 1897 et Jacques Émile en 1901 (voir leurs fiches matricule sur le site des AD76) https://tinyurl.com/yckpkn3b La femme de Xavier Heuchel était fille d'Elisa Witz, cousine des Witz, originaires de Cernay, dessinateurs d'indiennes, qui vinrent aussi à Canteleu et Rouen (photographes et chimistes) VOIR

A son mariage le 24 août 1891, Xavier Heuchel, industriel, né à Cernay le 19 décembre 1861, est domicilié chez sa mère 5 rue de Joyeuse à Rouen. Son père est décédé le 12 juillet 1886 à Rouen. voir