Le Journal de Rouen source de faits divers

en vallée de Seine au XIXe siècle


Dans nos campagnes, on croit encore, comme lors des siècles passés, aux miracles, aux sorciers, aux rebouteux...Les accidents et suicides sont fréquents. L’insécurité règne, les faits divers abondent dans les journaux.


Si l’on en croit le Journal de Rouen du 8 novembre 1828, les loups quittent la forêt de Brotonne pour chasser sur l’autre rive. Ils se réunissent à Bardouville, au Val des Leux pour traverser la Seine en meute. Les troupeaux qui paissent dans les marais communaux d’Anneville et de Berville subissent fréquemment la visite des loups. 

Les hivers sont durs à supporter, le journal de Rouen précise que ce sont ceux des années se terminant par 9 qui sont les plus froids : 1809, 1819, 1829, 1839 et 1849.

La chaleur de l’été est aussi source de malheur à cause de la sécheresse, la Seine est très basse en 1803, 1833, 1835, 1852, 1857, 1874 et 1899. En 1803 l’eau est si basse qu’on peut la traverser à pied par endroits. La même année, en hiver, on peut aussi traverser la Seine à pied mais sur la glace, le fleuve est entièrement gelé comme en 1830 où des traîneaux attelés de chevaux circulaient sur la Seine. En 1895 on traverse à pied à Duclair.

Toujours selon le Journal de Rouen, en juillet 1830 un violent orage s’abat sur la Fontaine, des arbres sont déracinés sur une largeur de 200 mètres, des falaises s’écroulent à Duclair.

Les crues de la Seine jouent aussi de sales tours aux riverains, elles sont importantes en 1807, 1810, 1834, 1840, 1841, 1846, 1850, 1855, 1867, 1876 et 1881. Les travaux d’endiguement du second Empire permettent aux chemins de halage d’être au sec en période de montée des eaux. La crue de l’année 1841 est la pire de toutes, le phénomène s’est propagé jusqu’à Pavilly où, seul, un homme à cheval peut allumer les réverbères. (1) 

Enfin, un dernier fait divers assez courant en vallée de Seine, c’est la noyade dans le fleuve. Chaque cas nécessite beaucoup d’attention pour la reconnaissance du noyé et pour son l’inhumation. (2)
 

Gilbert FROMAGER.

1- MARQUIS  J.-C. Loups, sorciers, criminels... Ed Bertout. 1993
2- DEROUARD J.-P. La noyade en Seine au XVIII° siècle dans 27 communes de Seine Maritime, annales de Normandie. Octobre  1987.  


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