Certains ont laissé leur portrait, d'autres attendent encore le leur. Voici la galerie des maires de Jumièges qui n'en finira jamais. A leurs descendants de la compléter.
1) Pierre Antoire Modeste Varanguien,
fils de l'écuyer Antoine Varanguien et de Marie-Madeleine
Jollivet, notaire de Saint-Georges à la résidence
de
Jumièges depuis 1777. Cette année-là,
il
épousait
Marie Anne Françoise
Carnion à Bazomesnil. Pierre Antoine Modeste
Varanguien eut un fils, Antoine, le 15
septembre 1785. Les parrains de l'enfant furent Louis Joseph
Maret,
écuyer, seigneur du Jallet, cavalier du roy et
Marie-Anne-Rose
Filocque, épouse de Pierre Philbert Levillain,
propriétaire de
Jumièges.
Le 2
février 1790, c'est
son premier mandat. Le
procureur de la commune est M. Le Villain. Les officiers municipaux sont
alors Laurent
Dossier, Philippe-Augustin Philippe, Jean-Baptiste Hue, Jean-Jacques
Hue, Jean-Baptiste Formant, Pierre-François Amand, Pierre
Duquesne, Valentin Cabut.
Nicolas David Foutrel, l'ancien organiste de l'abbaye, fut le greffier
de la municipalité. Varanguien fut secondé par
Michel-François Dinaumare, ancien receveur de l'abbaye,
proche
du notaire dont il prenait le fils pour l'accompagner dans ses voyages
d'affaires. Dinaumare sera le dirigeant du canton en 1796. Alors que le
nouveau régime se durcit, Varanguien est
évincé en
septembre 92.
2) Pierre François Martin Amand, septembre 1792, laboureur. Epoux de Marie-Madeline Danger, il habitait le hameau du Conihout. Bedonnant, parlant du nez, Amand appelait les Jumiégeois "mon peuple". On lui doit cette fameuse répartie alors qu'on lui demandait de lire les derniers décrets de l'assemblée nationale : "excusez-moi, je les ai oubliés dans ma culotte de tous les jours..." Foutrel remplissait en fait les fonctions de maire à la place de ce personnage peu instruit. Après son remplacement par la réaction thermidorienne, il se retira dans une ferme du Mesnil où il est décédé en 1802.
3) Pierre Antoine Modeste Varanguien,
la chute de Robespierre suscite son second mandat de maire de 1795
à 1797. Il est toujours notaire. Il aura pour
adjoint
Desaulty, ancien moine revenu à Jumièges en 1791.
En 1796, l'un de
ses fils, Pierre Modeste Frédéric, 14 ans,
demande un passeport révolutionnaire. Taille : 4 pieds 6
pouces, cheveux et sourcils noirs, yeux bruns, nez gros, bouche
moyenne, menton rond, front bas, visage plein.
On
retrouva le corps du notaire sous les côtes du Mesnil
le 25 mars 1799. Il s'était noyé par un
épais brouillard. Il avait 55 ans. Son fils
Frédéric eut descendance à
Jumièges en
s'alliant à la famille Poisson. Puis les Varanguien
migrèrent dans le canton de Clères.
4) Antoine Alexandre Joseph Desaulty.
Agent municipal en août 1797,
démissionne le 2 avril
1798. Alors
qu'il était cellérier de l'abbaye, il avait
été
envoyé en disgrâce à l'abbaye de Caen
pour avoir regardé de trop près la plus belle
fille du pays, Mlle Dinaumare. De retour à
Jumièges, il brigua un
premier mandat électif et sera deux fois maire...
5) Nicolas David Foutrel
24 avril 1798 - 9 juin 1800. Ancien organiste de l'abbaye, l'un des
musiciens
les plus brillants de la région de Rouen, il fut aussi
vice-président de l'administration cantonale. Il eut Desaulty pour adjoint.
Fils de David Foutrel
et Angélique Tamy,
il épousa
à 45 ans, Thérèse Nobert, elle-même
fille de feu Jean-Baptiste et Elisabeth Ouin.
6) Jean-Jacques Hue de Rome,
propriétaire, 9 juin 1800-18 août 1804. Né en 1753 de
Jean-Baptiste
Hue et Marie-Françoise Bourdon, veuf de Madeleine Dubuc,
époux en secondes noces de Marie-Anne Dépouville.
Il sera deux fois maire.
7) Antoine Alexandre Joseph Desaulty,
1804-1808. Destitué, l'ancien moine mourra le 22 mai 1826 au
domicile de
Mlle Dinaumare,
face
à l'abbaye. Il aurait laissé ses
mémoires
après lui. Emile Savalle, historien local, les a eues entre
les
mains. On aimerait les retrouver.
8) Jean-Jacques Hue de Rome. 12 juin 1808 -
1814. Suspendu,
sans successeur, il devait décéder
début 1814 : "A comparu Jean François Hue 58 ans,
frère du défunt de Jumièges et Jean
Victor 26 ans fils du défunt, domicilié
à Jumièges, hameau d'heurteauville qui ont
déclaré que Jean-Jacques Hue, 60 ans,
propriétaire et maire de Jumièges est
mort."
9) Jean-Victor Hue de Rome.
Fils du précédent, directeur de la harelle
d'Heurteauville. (4 juillet 1814-1824)
10) Charles Lesain(1824-1830),
cultivateur, neveu du maire d'Yainville. Il était 1er
adjoint
depuis 1816. Suspendu du
poste de maire en 1830, il sera nommé à Yainville
et contraint à la démission en 1843
après
s'être opposé à la
réouverture de
l'église.
11)
Nicolas-Casimir Caumont,
Négociant rouennais, franc maçon,
propriétaire de l'abbaye depuis 1826. On le voit
représenté ici en costume de cavalier alors qu'il
avait
36 ans. C'est
le plus ancien maire dont nous
possédions
le portrait.
Il fut nommé une première fois le 14
octobre
1830 et eut d'abord le notaire, Frédéric
Leboucher, pour premier adjoint. Ce poste est occupé en 1835
par
Honoré Dossier. De nouveau tenté par une
carrière
politique à Rouen, Caumont et son adjoint
démissionnent
en 1837. Pierre Dupont,
2e adjoint, section d'Heurteauville, assure alors les fonctions de
maire à titre
provisoire.
12)
François Boutard de la
Grange,
1837.
Nommé après la démission de Caumont.
Ses adversaires lui reprochent d'être
illettré. Bouttard s'opposa aux prétentions des
Heurteauvillais à vouloir s'ériger en section
communale.
Il fut nommé encore en 1841 mais mourut en fonction le 15
mai.
13) Simon Cabut Né le 9 avril 1898 à Jumièges de Simon et et Marie-Madeleine Landrin, il s'est marié à Anneville en 1832 avec Marie-Thérèse Hulin. Son premier mandat va de 1841 à 1843. Adjoint de Boutard, il lui succéda à sa mort. En 1841, il fit couler quatre navires au bout de la rue des îles pour combler l'érosion des rives de la Seine. Cabut est un fervent républicain.
14) Jean Baptiste Chantin. Né le 27 avril 1791 à Jumièges, fils de Pierre Nicolas, laboureur, et Marie-Rose Mustel. Marié à Jumièges en 1838 avec Caroline Aspasie Bocquet. Son mandat va de 1843 à 1846. Après lui, Pierre Dupont, toujours 2e adjoint en charge d'Heurteauville assure l'intérim de maire, secondé par Jacques-Augustin Philippe, jardinier et concierge de l'abbaye, père du boulanger et de l'instituteur. Chantin resta adjoint et fut révoqué pour ses opinions monarchistes en 1848.
15) Casimir
Caumont, (1er
novembre 1846 - mars 1848). Second mandat... Il eut pour
adjoint
Lhonorey qui, en 1850, sera traîné aux Assises
pour
délit d'opinion. Né en 1819 à
Déville-lès-Rouen, ce jeune
Républicain vient
d'épouser, à Jumièges,
Adèle
Désirée Boutard .Caumont le
défendra. Pour l'heure, la
Révolution de 1848 met un terme au nouveau mandat du
propriétaire de l'abbaye.
16) Pierre-Victor Condor,
né à Hauville en 1812, médecin, fils
d'instituteur, il avait épousé
Célestine Berries,
fille d'un chirurgien de Jumièges. Maire
provisoire après la Révolution, du 20 mars 1848
jusqu'au
6 novembre 1848, il a pour adjoints un curieux attelage : Chantin le
monarchiste et Lhonorey le républicain. Le conseil est
composé de Goubert
(terrassin),
Jean-Baptiste-Prosper Chrétien,
Lefebvre (cordonnier), Barbey (boucher), Bicheray (notaire), Narcisse
Danger, Maillet, Delamare (rentier), Tabouret (serrurier), Jean-Pierre
Deconihout (pêcheur) et Honoré Dossier
(rentier). Après une fronde menée
par les
garde nationaux, dont Simon Cabut, Chantin est destitué de
son
poste d'adjoint au profit du sieur Beauvet qui, bientôt, sera
maire.
Après sa mise
sur la touche,
Condor sera cité comme témoin à
décharge
dans le procès des séditieux de
Jumièges en 1850.
Il est recensé en 1851 à l'entrée de
la rue
Mainberte. avec sa femme et ses trois enfants : Marie, Charles et
Augustine.
Il est mort le 27 juillet 1862 à l'âge de 50 ans. Son père résidait alors à Jumièges et il avait pour ami Charles Gruley, l'instituteur.
(17) Jean Pierre Valentin Beauvet,
né à Jumièges en 1791 d'une vieille
famille
d'agriculteurs, notaire à Torcy-le-Grand puis à
La
Bouille, il
était
marié avec Cécile Malot, la demi-sœur
d'Hector Malot. Fils
de conseiller municipal,
son
mandat de maire va théoriquement du 12 novembre 1848 au 16
décembre 1851. Théoriquement car il y
eut une
période d'interruption. Dès 1845, sa
présence au
sein du conseil de Jumièges a fait l'objet de plusieurs
contestations au motif qu'il possédait
une
résidence à La Bouille
considérée comme son
lieu principal d'habitation.
C'est
ainsi que, début 1849, Jumièges comptera deux
maires par
intérim. Valentin Lambert et Simon Cabut alors que Beauvet
est
suspendu. Il ne sera définitivement maire que le 18 mars 49
avec
comme adjoints les dévouées Cabut et Sabatier. Le
conseil
est composé des sieurs Lambert, Euzé, Le Picard,
Sever
Boutard, Léon Boutard, Mallet, Fauvel, Pierre Vauquelin,
Valentin Vauquelin et Saint-André.
Beauvet sera de nouveau suspendu après le coup d'Etat de Louis Napoléon. Il mourra à Jumièges en 1862.
18) Nicolas-Casimir Caumont, troisième et dernier mandat du 16 décembre 1851 au mois d'avril 1852 pour le propriétaire de l'abbaye qui meurt en fonction sans héritier, ayant perdu son fils. L'abbaye est affermée par son frère à un particulier, à charge de l'entretenir puis elle est vendue à Aimé Lepel-Cointet, agent de change à Paris.
19) Michel Lepicard (1852-1856). On lui doit la création du corps des pompiers de Jumièges. En 1854, il avait pour premier adjoint Jean-Baptiste Chantin, ancien maire, qui mourut le 2 avril.
20)
Achille
Désiré Poullain, dit Granchamp (1856-1860).
Poullain
était
né le 6 octobre 1821 à Caudebec. Il
était associé à son
beau-frère, le père de Maurice Leblanc. Tous deux
étaient versés à Rouen dans
l’armement et le commerce de charbon. C'est le premier mandat
de
ce Républicain, un temps conseiller
général.
21) Aimé Lepel-Cointet, Agent de change né le 19 juin 1796 à Paris
XVIe, grand collectionneur
d'œuvres d'art, propriétaire de l'abbaye, il acheta les ruines en
découvrant une affiche sur les murs de Rouen. Son
mandat va de 1860 à 1871.
Marié avec Louise Esther Lettu, il est décédé le 19 juin 1872 à Jumièges et repose au Père Lachaise.
Sa belle-fille, "Mme Eric", sera la
propriétaire des ruines jusqu'à sa mort en
1931.
22) Jean Lanata. Elu
le 3 août 1871. C'est le maire le plus étonnant de
Jumièges. Il était en effet Italien.
Né à
Gênes en 1810, marin à Jumièges, il fut
naturalisé français en 1841. Il avait
épousé en 1839 Hortense Eugénie
Deconihout dont il
eut une fille. Jean Lanata est mort en fonction le 22 septembre
1872.
23) Simon Cabut. Second mandat le 24 octobre 1872, il décède rue des Iles le 23 mars 1873 à 75 ans après cinq mois d'exercice. Sever Boutard était son adjoint. Son fils lui succède.
24) Ernest Cabut . Fils du précédent, né en 1838 à Jumièges, son mandat va de 1873 à 1876. Elu maire à 36 ans. Sever Boutard demeure adjoint puis le sieur Poisson. Maurice Leblanc évoquera la personnalité de ce paysan, grand buveur et grand coureur, à qui les enfants lançaient : "Qu'a bu, boira." Et il répondait: "Mon fi, t'as dit vrai, Cabut boira jusqu'à pu soëf !"
25) Eugène Chrétien. Elu le 8 octobre 1876 avec Poisson pour adjoint. Sous son mandat, l'abbé Houlière entendait réprimer les abus des confréries de charité.
Chrétien signa son dernier acte le 26 juin 1880. En fin de mandat, son adjoint, Jérémie Philippe, remplissait les fonctions de maire.
26) Jérémie Philippe, 23 janvier 1881-14 mai 1884. Cultivateur, fils de l'ancien jardinier de l'abbaye et frère de l'instituteur décédé à 29 ans. Marié à Marie Célina Lambert, il est mort en fonction.
Son adjoint, Hyacinthe Paumier, assura l'intérim quatre jours. Né à Saint-Philibert-sur-Risle en 1826, fils d'institeur, Paumier exerçait déjà cette fonction à Routot quand, à 21 ans, il vint épouser en 1847 Clémence Boullard, la fille des épiciers de Jumièges. C'est Lhonorey, l'adjoint socialisant, qui scella cette union. A la retraite, Paumier revint au pays de son épouse. Sa maison était proche de celle des Grandchamp. Maurice Leblanc y admira "le rocher qu'il édifiait patiemment dans son jardin avec des cailloux de toutes sortes recueillis au cours de nos promenades."
27) Achille-Désiré Poullain-Granchamp, 18 mai 1884-10 août 1890, date de son décès. Depuis 1877, il était autorisé à ajouter Grandchamp à son patronyme. En 1878, ses états de service sont les suivants : membre du conseil d'arrondissement pour le canton de Duclair, conseiller municipal de Jumièges, délégué cantonal, Officier d'Académie, propriétaire de cinq navires à vapeur qui font un service régulier entre l'Angleterre et la France, créateur à Dieppe d'un service de grues à vapeur pour le chargement et le déchargement des navires, organisateur de l'exposition des ports de commerce. Pour services rendus à la marine et l'industrie des transports, on le fait chevalier de la Légion d'Honneur le 20 octobre 1878. En 1880, il a battu Charles Darcel, le maire de Berville-sur-Seine, dans la course au conseil général avec une étiquette d'homme de gauche. Dès sa prise de fonction à la mairie, en 1884, il a Sever Boutard pour adjoint. Son mandat de conseiller général prend fin en 1886. Il meurt dans ses fonctions de maire sans descendance.

28)
Sever Boutard,
né le 6 octobre 1830 ayant Augustin comme second
prénom.
Ses parents, Aimable Sever Boutard et Marthe Ouin,
s'étaient unis l'année
précédente. Cette
branche Boutard descend de Valentin, époux de Marie Fouquet,
attesté en 1653.
Sever Boutard sera marié
le 12 octobre 1861 au Mesnil avec Aglaée Fortunée
Pulchérie Goubert dont il aura deux enfants : Augustine
Herminie et Sever Jérémie qui sera lui
aussi maire.
Fils
de conseiller municipal, adjoint d'Ernest Cabut puis de Grandcamp, il
devint maire à 60 ans suite au décès
de ce
dernier. Son élection eut lieu le dimanche
10 août 1890 par onze voix contre douze. Ancien maire du
Trait,
Léon de la Metterie fut élu adjoint par dix voix
sur
douze.
Le 22 mai 1896, il fut fait
chevalier du Mérite agricole par
Félix Faure,
président de la
République. Il fut élevé par la suite
officier. Le
mandat de maire de Sever Boutard ira juqu'au 18 août 1907.
Démissionnaire, il restera cependant conseille municipal.
Il écrivit ses
mémoires de jeunesse en 1909 à la demande de
l'instituteur du village, Parfait Paôn. Il décéda
au Mesnil le 12 février 1922.
29) Jules Lefebvre, 18 août 1907-17 mai 1908. Suite à la démission de Sever Boutard, ce fut Léon Delametterie qui fut élu maire. Mais celui-ci ne crut pas devoir accepter. Un second tour donna cinq voix à Jules Lefèbvre contre deux à M. Gruley.
Né à Jumièges en 1859, agriculteur au Sablon, Lefebvre a épousé en 1886 Marie-Joséphine Leroux. On le retrouvera durant la guerre de 14 quand ses deux fils, Léon et Pierre furent mobilisés...*

30) Prosper Péchard, né en 1846 à Frene, dans l'Orne, notaire de Jumièges depuis 1875, marié l'année suivante à Malaunay avec Marie Léonide Peschard, il est élu le 17 mai 1908. Assassiné le 14 juillet 1910 par un conseiller municipal, Jules Martin, qui mourra au bagne.
Lire notre dossier.

31) Léon Delametterie, élu par dix voix sur onze votants, son court mandat ira du 16 août 1910 au 13 mars 1911. Né à Jumièges en 1844, il présidait en 1910 la Société d'Assurances mutuelles de Jumièges contre la mortalité du bétail, secondé dans cette tache par Boutard fils et Edouard Monguérard.
Léon Delametterie est mort en fontion. Deux sièges furent alors à pourvoir lors d'une élection partielle. Raoul Neveu, commerçant, fut élu conseiller dès le premier tour. Il y eut ballotage entre MM. Vauquelin, Albert Deconihout et Charles Bien.
32) Jules Lefebvre, réélu le 13 mars 1911, c'est le maire de la Grande guerre ! Il allait de ferme en ferme rédiger le courrier des épouses dont le mari était au front. En août 1914, la première dépêche préfectorale annonçant la mort d'un Poilu lui apprit que son fils aîné, Léon Lefebvre, était tombé en Belgique. Il ira 41 fois apporter de tristes nouvelles aux familles et l'on redoutait sa venue à la maison.
Après l'Armistice, Jules Lefebvre, radical-socialiste, fut emporté par le ras-de-marée du bloc des Droites et l'ingratitude de ses concitoyens. Son mandat est invalidé en février 1919 comme en témoigne cette délibération :
L'an 1920, le samedi 28 février, à 17h, le conseil municipal s'est réuni à la mairie pour la cession de février, sous la présidence de M. Lefebvre Jules, maire.
Présents: MM Lefevre,
Deconihoult, Maugerard, Duparc A., Boutard, Glatigny,
Lamy, Quesne, Grain, Duparc Louis, Gossey, Renault.
M. Renault a été élu
secrétaire.
En marge du registre.
"Protestation contre l'exercice de la fonction de maire par M Jules
Lefebvre." En pleine page: "Le conseil,
considérant que l'élection de M. Jules Lefevre
comme maire a été invalidée, l'adjoint
dispose du pouvoir administratif et que seul il est qualifié
pour présider la session de février..."
Quand prend fin officiellement le mandat de Jules Lefebvre ? Le 10 décembre 1919 ? Le 28 février 1920 ?
Pour venger son honneur, Joseph Lefebvre, son petit-fils, remporta plus tard la mairie du Mesnil.

33) Sever Boutard, né le 11 juin 1866 à Jumièges, il a Jérémie pour second prénom. Cultivateur au Sablon, marié à Berville en 1891 à Julia Pigache, il devient maire le 14 mars 1920, suite à l'invalidation de Jules Lefebvre et sera réélu à la régulière le 16 mai 1925 puis le 18 mai 1929.
Mort en exercice, officier du Mérite agricole et délégué cantonal, son troisième mandat s'achève en avril 1933. Son père avait été maire, le truculent Sever Boutard.
Sever Jérémie eut un fils, Pierre Jérémie, engagé dans la guerre de 14, prisonnier et qui a laissé un petit journal de campagne. Un autre, Georges, qui sera maire à son tour. Un troisième, Jules, marié à Jumièges en 1920 avec Anatolie Hulin.

Son mandat va du 25 mai 1933 à 1940. Il fut réélu dès le premier tour en mai 1935 avec le plus grand nombre de suffrages devant Gaston Cadinot, Albert Deconihout, Guillemet, Pécot, Duparc, Ernest Cadinot... Il est décédé en 1958.


Communication de Pascal Guillemot-Treffaingny.


Deuxième tour ; MM. Huet Georges, 238 voix; Gruley Charles, 229; Duparc Aimable, 227; Lefebvre Henri, 222; Deshayes Fernand, 220; Huet Emile, 212.
Réélu le 31 octobre 1947, son mandat prit fin le 7 mai 1953 mais il demeura au sein du conseil municipal. Chaque 14 juillet, il avait pour tradition de hisser à sa fenêtre un drapeau hérité de la période révolutionnaire et conservé dans la famille. Georges Boutard est décédé le 25 mai 1983.
38) Henri Lefrançois, Il était né à Duclair en 1884. Mobilisé le 2 août 14, il fut fait prisonnier à Maubeuge en septembre et fut interné dans différents camps. Ne fut rapatrié en France qu'en décembre 1918. Démobilisé en mars 19 du 11e régiment d'artillerie de campagne. Son court mandat va du 7 mai 1953 au 11 juin 1954, date de son décès.
39) Alphonse Callais, Né à Yainville en 1897 d'un père vannier et d'une mère journalière, Marie-Josephine Mainberte. Ancien de la guerre de 14, il fut cité à l'ordre de son bataillon cycliste. Croix de guerre, il fut le dernier Poilu de la commune. La tradiction veut qu'il soit allé chaque année sur la tombe d'un Allemand qu'il avait tué au combat. Son mandat va du 11 juin 1954 au 26 mars 1977. Une rue de Jumièges porte son nom.

40) André Fessard, issu d'une famille d'Yainville qui a donné à cette commune son dernier maire paysan, Auguste Fessard, de 1926 à 1929.
A Jumièges, le mandat d'André Fessard va quant à lui du 26 mars 1977 au 19 mars 1983. Une rue porte son nom.



(A suivre*)
*Ah ça, toujours !...
▲