
1914. Deux coups de feu : 18 millions de morts ! Après l'attentat de Sarajevo, voici donc la Grande Guerre. C'est sûr, elle sera courte et l'on ne fera qu'une bouchée des Allemands. Nos hebdomadaires locaux passent de quatre à deux pages et ne seront plus bientôt qu'une collection de faire-parts de décès...
En attendant, à Jumièges, nos plus grands ennemis restent les sangliers. Dans le Journal de Rouen du 13 août 14, les hommes restés au pays demandent à la cantonade qu'on les délivre de leurs ravages. "On leur a bien promis des compensations en argent, ils préféreraient conserver leurs récoltes..."
Octobre 14. — Heurteauville : Mmes Guérin, Cléret, rondel et Duval récoltent 206 F pour les militaires. La femme Broche est accusée d'avoir volé une poule à la veuve Monchy. Elle nie.
Au Trait, Louis Ducatel, tailleur, passe en correctionnelle pour insultes à un agent de la force publique.
1915
Janvier 1915. — A Saint-Paër, on signale le décès de Mme veuve Émile Lefebvre, connue pour ses bienfaits et d'une famille très éprouvée.
Mars 1915.
— La jeune Marie Burgot est percutée par
une voiture à Saint-Paul.
Battues aux sangliers en forêt du Trait.
Avril 1915. — Maurice Lépagnol, d'Heurteauville, cité à l'ordre de son régiment.
Août 1915. — A Heurteauville, le chien de Mme Albert Pray croque ses volailles. Louis Gontier porte plainte.
Septembre 1915. — Eugène Duchemin, domestique d'Heurteauville, poursuivi pour ivresse.
Décembre 1915. — L'explosion du
dépôt de poudre d'Harfleur se ressent jusqu'ici.
Trois officiers australiens sont projetés à
terre. Le transept de l'église Saint Pierre
s'écroule, les restes carolingiens se lézardent,
le jardin du potager est éventré. La
voûte de l'une des deux chapelles du chœur qui
avaient échappé aux coups de mine de Lefort, la
chapelle Saint-Michel, voit sa voûte s'effondrer.
A
Heurteauville, Léon Bunel est verbalisé pour
avoir injurié et brisé la clôture de
Mme Pray.
Quête
pour les Poilus d'Heurteauville par Françoise Duval et
Henriette
Herment. Célestin Savoye verbalisé pour ivresse.
Au Trait est créée la
Société de La
Mailleraye, dite aussi usine Terracini. Ce sera une raffinerie que l'on
appellera la Standard.
Alphonse Chevalier est verbalisé pour ivresse.
Février 1916. — Le 17, service funèbre à Jumièges pour Constantin Cuffel, du 3e génie.
Mars 1916. — Heurteauville. Henri Lévêque est cité à l'ordre de son régiment pour avoir défendu un pont durant quatre heures sous les bombardements. Croix de guerre.
Avril 1916. — Charles de Heyn de Duclair et Maurice Prasion, ancien instituteur de Varengeville, gendre de Heurtault, secrétaire de mairie à Duclair, font l'objet d'une citation.
Mai 1916. — Désirée Julia Condor, veuve Lefrançois, d'Heurteauville, part deux mois en prison pour recel.
Le Trait : le caporal Léon Lefèbvre, du 28e RI, cité à l'ordre de la division.
Juin 1916. — Au Trait, le pèlerinage du Précieux sang a toujours lieu.
Pour conduite scandaleuse, Pascal Jules Lefrançois, 16 ans, et sa maîtresse, Louise Augustine Vautier, 23 ans sont déférés devant un juge.
Saussay, le débitant, est accusé d'avoir volé les pieux qui servaient d'appui au bois qu'il transportait. La plainte vient du commandant du génie anglais implanté à La Mailleraye.
Le soldat Charles Mallet, du hameau de la Neuville, est cité à l'ordre de son régiment, le 155e RI pour avoir été couper des fils de fer devant les tranchées ennemies.
Août 1916. — A Villers-Ecalles, l'épouse de Samson Miot, Victorine Chauvin, est retrouvée baignant dans son sang. Des blessures sont constatées durant la toilette mortuaire mais personne ne pipe mot. C'est le Dr Hideux qui refuse le permis d'inhumer. Herbager de 82 ans, Miot assure avoir retrouvé le corps de sa femme baignant dans son sang en rentrant du marché de Barentin et plaide pour la thèse du suicide mais la trace d' un coup de couteau dans le dos anéantit sa version. Miot comparaîtra le 13 février 17. Faute de preuves, il sera acquitté.
Le soldat Charles Mallet, du Trait, est encore cité à l'ordre du 155e.
Septembre 1916. — Affaire Savoye-Savalle à Heurteauville

Arrestation de Pascal Lefrançois, 17 ans, condamné à de la prison le 21 octobre 1915 par le tribunal de Pont-Audemer.
28 septembre, 1 h du matin. Parvenue à Boscherville, Marie Lequesne se tue en se rendant au marché de Rouen, son cheval ayant eu peur d'un âne dans la nuit. Elle était accompagnée d'une femme Levreux qui ne fut que blessée.

Novembre 1916. — On peut trouver chez Deschamps, à Duclair, mais aussi au siège des journaux locaux une photo du vapeur suédois Normandie torpillé par un sous-marin allemand mais aussi du Ballogie échoué en Seine à Duclair fin août 1916 ou le navire-hôpital Saint-Patrick passant devant Duclair.
Mort à Rouen d'Émile Verhaeren de retour de Jumièges.
Décembre 1916. — Son frère Joseph est au front, alors il fait valoir sa ferme à Heurteauville. Et pour avoir enfoui une pouliche morte dans un trou peu profond, Édouard Caron est verbalisé.
1917
Février 1917. — Le vapeur Maine
percute le bac de Duclair sur la cale de Berville. Parti à
la
dérive, le bac alla s'échouer au Trou Bucquet.
Quinze
jours de travaux seront nécessaires alors que les glaces
l'ont
déjà immobilisé trois semaines voici
peu.
Avril 17. — La médaille militaire à Raoul Fontaine, d'Heurteauville, 21 e RIT. Maurice Lépagnol est une nouvelle fois cité. On exploite de nouveau la tourbière de la Harelle qui aura 80 ouvriers.
Mai 17. — Mort d'Auguste Badin à 82 ans.
Juin 17. — Plusieurs Heurteauvillais portent plainte contre un gardien d'herbage de 39 ans qui se serait livré à des "actes immoraux". Il nie.
Août 17. — Deschamps met en vente des photos
présentant le passage de navires anglais le 13 juillet, le
vapeur Tiecenna,
échoué à La Fontaine, six vues
d'aéroplanes
prises à Varengeville le 22 juillet, enfin des photos du
fameux
hiver.
Le chien de M. Marchand, à
Heurteauville, aime trop les poules. PV.
Septembre 17. — On fait alors montre
d'imagination pour pallier aux carences alimentaire. En
témoigne cet article de L’agence
républicaine.
Par ces temps de vie chère, il n'est pas de découverte qui ne doit être mise à jour et à profit par tous. Dans cet ordre d'idées, il est nécessaire de signaler, au point de vue alimentaire, le Typha, un légume dont le goût et l'odeur sont identiques à l'asperge ; on l'accommode à la sauce crème.
Le Typha, désigné sous les noms de : chandelle ou quenouille d'eau, roseau de la Passion, asperge des Cosaques, a été récolté en mai dernier par M. Jules Philippe, dans le marais de la Harelle, à Heurteauville, qui, au printemps prochain, en produira de grandes quantités.
Les rhizomes de cette plante sont très féculents ; après cuisson, ils peuvent être mangés en salade.
Janvier 18. — Au
cours d'une battue aux sangliers, en forêt de Brotonne,
menée par le lieutenant Henri Lefebvre,
Arthur Renoult, maître d'hôtel à La
Mailleraye, a reçu deux coups de
fusil. État désespéré.
On apprend le classement comme monument historique de l'abbaye de
Jumièges. La presse locale s'en réjouit : "La
propriétaire, Mme Lepel-Cointet, qui depuis de longues
années veille avec le soin le plus scrupuleux à
l'entretien de l'illustre édifice a voulu, en le
plaçant
sous la tutelle de l'État, assurer dans l'avenir sa conservation
définitive."
Février 18. — L'hiver est encore froid. L'épouse d'Albert Messier accuse ses locataires, la femme Albert Toutain et sa fille, la femme Émile Froville, d'avoir abattu deux fruitiers, démoli une rampe d'escalier et défoncé une haie pour se chauffer. Elles ne reconnaissent qu'une branche de prunier cassée par le vent.
Mars 18. — Pour transporter de l'avoine d'une commune à l'autre il faut une autorisation. PV pour Louis Huard, d'Heurteauville.
Mai 18. — A Heurteauville, un Espagnol, Navoirro Martinez, est arrêté pour ivresse.
Juin 18. — Émilie Cornu ramasse un lièvre blessé dans un fossé de la Piette. Elle est verbalisée et sa prise part pour les cuisines de l'hospice de Caudebec.
août 18. — Paul Marie, ouvrier charron, vient demander du travail à Paul Cuffel, charron d'Heurteauville. Puis il ouvre plusieurs comptes au nom de son nouvel employeur pour acheter de la viande chez la bouchère Lecomte, du pain chez la boulangère Huré, de la boisson chez la débitante Lefebvre. On finira par l'arrêter.
Septembre 18. — Quatre jeunes filles quêtent pour les mutilés de guerre à Boscherville sous la présidence de Bocheux, maire.
Novembre 18. — A Heurteauville, deux habitants sont poursuivis pour divagation de chiens, un autre pour recel de blé et sucre roux.
Avec l'armistice, Lanfry, successeur de Baron, consolidera les voûtes de l'abbaye de Jumièges, ses arcs et arrachements de voûtes subsistant au collatéral nord. Édouard Herriot, auteur de la Porte océane, vient méditer ici.
Morts pour la France à
Jumièges
BARBEY Victor - BIEN Adrien Charles - BIEN Lucien Joseph - BONNAMY Adolphe "Maurice" Alphonse - BULTEY Gaston - CADINOT Gaston - CADINOT Louis - CADINOT Raymond - CHARLET Arthur - CUFFEL Célestin - DECONIHOUT HenriDECONIHOUT Henri Albert - DESHAYES Charles - DUBOS Raoul - DUBUC René - GOSSE Gaston - HUET René - LANDRIN André Victrice - LANDRIN René - LANNIER Louis - LEFEBVRE Léon Sébastien - LEMERCIER Paul - LITTRÉ Georges - MARTEL André - MARTIN Marcel - NEVEU Henri Michel - NEVEU Louis Felix - PILLON Cyrille - PLICHON Jules Onésime - PONTY Arthur - PONTY Gaston Sébastien - PORTAIL Alfred - PRÉVOST Charles - PRÉVOST Louis Gaston Armand - PRUNIER Albert Célestin - SCHMIT René Albert - SENARD Albert Onesime - THUILLIER Théophile - VATEY Georges René - VAUQUELIN Louis Armand Charles - VESTU Louis André - YBERT Claude Clément |
Décembre 18. — Clerc, le chef de gare de La Mailleraye, porte
plainte contre son voisin, le débitant Barbaray pour
violences.
Mars 19. — André Honoré, mutilé de guerre à Heurteauville et la veuve Pray sont condamnés pour injures réciproques.
Mars 19. — Douanier, Edmond Gontier repêche à la Piette, territoire d'Heurteauville le cadavre de Juliette Baurin, épouse Losay, disparue à La Mailleraye du ponton-grue SGTR.
Août 19. —
Le
lundi 4, un
charretier de Rouen charge un manœuvre des chantiers du Trait,
Henri Thirel, 62 ans. Quand le convoi descend la
côté
Béchère, la tige commandant le frein se rompt. Le
cheval
du limon essaye de retenir, mais un avaloir se rompt à son
tour.
Le charretier dirige le fardier sur le talus. Qui verse.Thirel
éjecté reçoit un choc mortel et meurt
peu
après. Constat du Dr Allard.
A Duclair, des syndicalistes arrivent à vélo au
marché de Duclair et exigent des marchands des prix
raisonnables.
17 août, 9h. Une barque s'emplissant à Anneville-sur-Seine par suite d'une voie d'eau, une panique se produisit parmi les passagers, et la barque chavira par l'inexpérience du rameur. Les huit personnes que contenait le bateau. M. et Mme Hulin et leur fils, 17 ans, leurs deux domestiques Lafosse, 50 ans, et Decaux, 16 ans, les époux Boutard et leur fils de 6 ans, jardiniers au château de M. Darcel, ont été noyées. Ils se rendaient à la Saint-Philibert et le témoin du drame fut M. Quesne, agriculteur au Mesnil.
Le 21, une visite des ruines de Jumièges est
organisée
par la Compagnie rouennaise de navigation. Les guides sont assez
présents dans leurs instructions pour ne pas se faire
oublier en
sortant.
Le 31, l'abbé Jomard, vicaire général
bénit
l'autel et le calvaire érigés à
l'église du
Trait en mémoire des treize Poilus morts pour la France. Aux
vêpres des morts, allocution de l'abbé
Bouët,
curé de Villers-Ecalles.
Septembre 19. —
Au
Trait, on s'attend à passer de 500 à 10 ou 12.000
habitants avec l'achèvement des chantiers et de ses six
cales
qui permettront de lancer des navires jaugeant 15.000 tonnes.
L'investissement atteint les 35 millions de francs. Une trentaine
d'autres millions sont nécessaires au logement de quelque
3.000
ouvriers.
Décès le 30 à Claquevent de ma
grand-mère,
Julia Chéron, veuve Mainberte, à 46 ans. Elle
laisse une
fratrie orpheline.
Maçon aux chantiers, François Meraldo est
verbalisé à La Mailleraye pour défaut
d'immatriculation prescrite aux étrangers.
Le Félix-Faure
court toujours la Seine à la belle saison. Il va hiverner au
bassin du Commerce, au Havre
Novembre 19. — Service solennel au Trait à la mémoire des morts pour la Patrie.
Décembre 19. — Restaurateur place du Vieux-Marché à Rouen, Jules Saunier abat un sanglier de 120 kg en forêt du Trait.
1920Dans
les années 1920, Barnaud, le magistrat qui allait
présider plus tard le procès Stavisky, fut juge au
tribunal correctionnel de Rouen. Une Jumiégeoise lui donna du
fil à retordre. Dialogue de sourds :
Comme elles n’étaient pas d’accord pour une
succession, deux habitantes de Jumièges avaient
échangé des coups dans la cour d’une ferme. Le mari
de l’une des belligérantes ayant surgi, envoya
l’autre à la chambre poux une semaine. A l’audience,
la victime, qui se portait comme le pont Neuf (quand il était
neuf) déclara :
— C’était le 18 août.
— Mais non, le 11, lui rappela le président.
— Je vous dis le 18.
— Enfin, le certificat du docteur est daté du 11.
— Le 18. Ah ! vous êtes rien entêté ; le 18, que je vous dis.
Me Barnaud ne put réprimer un sourire :
— Mais le procès-verbal a été signé par vous le 11.
— Le 18, eh ben vrai, quand vous tenez à votre idée...
Il fallait en finir :
— Vingt francs d’amende.
— Quoi ?
— Vingt.
— Mais non, dix-huit.
— Faites-la sortir, capitula Barnaud Nous n’avons pas de temps à perdre !
Janvier 1920. — Plusieurs ouvrier de Barentin travaillant à l'usine Terracini, au Trait, ne payaient leur train que jusqu'au Vieux-Trait. Puis sautaient à contre-voie et quittaient la gare par une palissade. Ils sont pincés par les gendarmes. Parmi eux, un maçon d'Heurteauville, Alphonse Léguillon.
Février 1920. — Le samedi 28, à 17h, le conseil municipal de Jumièges s'est réuni à la mairie pour la cession de février, sous la présidence de M. Lefebvre Jules, maire.
Présents:
MM Lefèvre, Deconihoult, Maugerard, Duparc A., Boutard,
Glatigny, Lamy, Quesne, Grain, Duparc Louis,
Gossey, Renault. M. Renault a été élu
secrétaire.
En marge du registre. "Protestation contre l'exercice de la fonction de
maire par M Jules Lefebvre." En pleine page: "Le conseil,
considérant que l'élection de M. Jules Lefèvre
comme maire a été invalidée, l'adjoint
dispose du pouvoir administratif et que seul il est qualifié
pour présider la session de février..." (Relevé
Martial Grain). Qui peut nous en dire
plus ? Toujours est-il que c'est Sever Boutard fils qui prend la
direction des affaires.
A Saint-Paër, décès de Raoul Lefebvre,
agriculteur
et conseiller municipal, figure appréciée dans le
pays.
Avril
1920.
— 900 des 1200 ouvriers occupés
à la construction des chantiers du Trait observent un
mouvement de grève.
Un employé de l'usine Terracini, Peter Florentin, est mis au
violon à La Mailleraye après avoir
forcé
l'entrée du débit de Mme Oursel.
Mai
1920.
—
Le dimanche 9, gala de bienfaisance de la Lyre et du Bouchon au profit
d'une veuve de guerre, inauguration de la salle de cinéma.
A l'usine Terracini, Thuillier aide les sœurs
Bénard
à rouler des fûts. Du coup, sa concubine, Emilia
Peltier,
jalouse, les insulte une grande partie de l'après-midi.
Quand
tout ce monde prend le bac pour regagner La Mailleraye, la Peltier
applique une maîtresse gifle à Émilie
Bénard avant
de lui déchirer sa blouse. Louise, la sœur,
intervient, la
Pelletier la repousse à coups de pied. Puis les injures
continuent. Plainte des sœurs Bénard.
Juin
1920.
—
4 : incendie des communs au
presbytère de Jumièges. Le curé est
alors Sosthène Levacher qui, en 1920, s'acquitte d'un loyer
de 500 F. Celui-ci sera ramené à 200 F.
Et le pèlerinage du
Précieux-Sang se poursuit au Trait.
Septembre 1920. — Le 12, inauguration du monument aux morts du Trait.
Novembre 1920. — Le 16, création d'un bureau de poste au Trait.
Décembre
1920.
— Le 5, fête de Saint-Eloi au Trait.
Février 1921. — Le 6, une quête à Heurteauville au profit des pupilles de la nation menée par Marie Saussay et M. Deconihout réunit une trentaine de francs. Le 27, inauguration du monument aux mort d'Heurteauville.
Août 21. — Le 14 août; vers 6h, Émile Damandé, cultivateur au hameau des Planquettes, à Sainte-Marguerite, constate la disparition de sa génisse qui était au piquet près de la cour. Le 20, alors qu'il traverse la forêt du Trait, un odeur pestilentielle se fait sentir. Sous les futaies, il découvre sa génisse. Morte. Elle a été en partie débitée avec talent.
Fête des fleurs à Duclair.
Octobre 1921. — Un enfant de 9 ans, René André Prévost, est emporté par le mascaret au passage de Jumièges. Son corps fut retrouvé à Barneville. Il était le petit-fils de Victoire Victorine Mainberte.
Le 22 mort du directeur des chantiers, Louis Achard, à Dunkerque.
Le 23, inauguration du monument de Duclair.
Novembre 1921. — Trois mois de prison pour Henri Lecomte qui avait frappé à coups de couteau Georges Huet, ouvrier chez Terracini.
Le 22, revenant d'Algérie, l'Ardèche, cargo de la CGT, s'échoue dans le chenal face à La Mailleraye. Des Abeilles du Havre sont dépêchées.
Le 29, le Capitaine Bonelli est lancé au Trait. C'est le premier navire...
Décembre 1921. — A Sainte-Marguerite, Charles Condor tient à démentir un bruit qui court : Henri Lefebvre ne lui a pas volé de poules.
Décès à Fécamp de l'abbé Forthomme, ancien vicaire de Sainte-Marguerite et curé du Mesnil.
Condamnation d'un cultivateur de Sainte-Marguerite, Charles Poisson, pour défaut d'éclairage et fausse identité.
Arbre de Noël à Heurteauville. Jouets, oranges... Adam, l'instituteur, remercie les souscripteurs.
Cette année là, les antiquaires auront alerté le préfet sur la dangerosité de l’église Saint-Valentin. Le curé de Jumièges, sur avis du cardinal Dubois, a signalé l’état déplorable du chœur et du portail, ce qu’est venu constater un haut fonctionnaire ministériel. Le maire est invité à constituer une demande de classement.
1922
Janvier 1922. — Chez Mme Feuilleye, d'Heurteauville, quelqu'un d'un commune voisine lui propose de la monnaie d'or contre des billets ordinaires. Enquête....
Le 27, on vient d'expulser à Anneville-sur-Seine, une veuve de guerre âgée de 42 ans et qui a cinq enfants en bas âge à sa charge. Elle n'avait pas pu payer le remboursement de la location pendant la durée des hostilités.
Le maire d'Anneville n'était pas présent à cette expulsion, accuse l'Humanité, et il ne s'est pas préoccupé de trouver un abri momentané pour cette famille éprouvée. Et le mari de cette femme, le père de ses enfants a défendu le droit, la liberté la civilisation. Lesquels ?
Février 1922. — Le dimanche 5, bénédiction de deux statues au Trait. Le 25, lancement du cargo charbonnier Chef Mécanicien Blanc.
Mai 1922. — Bénédiction d'une statue de Jeanne d'Arc au Trait et messe pour le départ des conscrits.
Le Dac clôture la saison de foot 21-22 sur son terrain de tir avec une fête sportive de bienfaisance en faveur de l'hospice.
Lancement du Capitaine Le Diabat, charbonnier.
Henri Denise est réélu conseiller général sans concurrent. 1539 voix sur 1570 suffrages exprimés.
Un cultivateur apporte au marché de Rouen une cigogne noire qu'il a tuée d'un coup de fusil à Jumièges. Avant guerre, on avait aperçu trois cigognes blanches sur la flèche de la cathédrale...
Un malfaiteur a pénétré chez Albert Messier, cultivateur à Heurteauville, fracturé une armoire et fait main basse sur de la monnaie. On a son signalement, celui d'un ouvrier d'usine, et il aurait commis un autre vol le même jour à Barneville. Arsène Bertrand, domestique, est verbalisé pour ivresse.
Juin 1922. — Jeudi 29 juin, Léon Auvray est grièvement blessé en gare de Duclair.
Juillet 22. — Mme Guérin offre un drapeau aux anciens combattants d'Heurteauville. Il est bénit par l'abbé Dumesnil. Concours de la fanfare de La Mailleraye.
Régates à Duclair les 8 et 9, toujours présidées par Max de Joigny.
Lancement du Capitaine Prieur.
"Si tu portes plainte, on aura ta peau !" Jules Levieux et Alexandre Lefebvre avaient ,un soir, dans un dortoir du Trait, assommé un pauvre bougre pour lui voler son argent. Interrogés, ils nient : "Mais non, monsieur le président, on lui a pas pas donné de coups de pied. On était en chaussons..." Six mois de prison.
Le service départemental d'éducation populaire propose du cinéma à l'école des filles de Sainte-Marguerite. Une causerie portera sur l'hygiène de l'enfance.
Un matelot de Duclair, Bellanger, se noie à Monaco.
Partoy, le propriétaire des cars de Duclair, cesse le service Duclair-Caudebec le 31 juillet.
La médaille d'honneur des chemins de fer va à Auguste Roussais, chef de canton PN 17 au Trait, 30 ans de service.
Louise Aglaë Lefebvre, veuve Bien, sort de chez ses enfants, les débitants Alphonse Leroy, quand elle est fauchée par une voiture venant de Caudebec. Elle mourra trois jours plus tard.
Septembre 22. — Bénédiction du vapeur Léoville.
Palmes académiques pour Pestel, maire du Trait. Médaille militaire posthume pour le caporal Rectigny, du 274e RI. Appel à souscription après l'incendie du logement de la famille Saint-Denis.
Octobre 22. — Mort le 23 à Rouen de l'abbé Lejeune, ancien curé d'Yainville et du Trait.
Antonin Lucas, chef de service aux ACSM, terreur des canards siffleurs abat cette fois un héron. Les amis de Lucas mangeront sa chair parfumée et la dépouille sera déposée au petit musée des Ateliers. Le Trait compte alors 2.500 habitants et on annonce l'ouverture d'un marché pour le 4 janvier.
Décembre 22. — Dans la nuit du 23 au 24 décembre, sur la Départementale, on arracha les panneaux qui annonçaient le nouveau marché du Trait. Émile Durussel, forgeron, condamné pour ivresse.
1923
Janvier
1923. — Le
matin du jeudi 4 janvier, profitant d'une embellie, le premier
marché du Trait s'ouvrit. Le personnel de la gare fut
débordé pour délivrer les colis des
étalagistes aux transporteurs qui devaient les mener sur la
place. On vint de toutes les communes environnantes. Le même
jour
fut lancé Le
Journal du Trait.
Lancement du Barsac.
Jumièges. Pendant l'absence de M. Georges
Deconihout, 26 ans, ouvrier d'usine, un cambrioleur a
pénétré dans la
chambre de ce dernier et a soustrait une somme de 1.100 fr.
cachée entre les matelas du lit.
Mars 1923. — Lancement du Jean-Laborie.
Avril
1923. —
Aux ACSM,, Léon Romain est enseveli sous les 380 kg de
charge
d'un portique roulant. Il décèdera à
l'hôtel-dieu.
A Sainte-Marguerite, inauguration de travaux à
l'église
et bénédiction d'une troisième cloche
par
l'archevêque.
Mai 1923. — Du 31 mai au 3 juin a lieu un festival de musique au Trait.
Juin 1923. — Le 5, Marcel Bouterre est nommé notaire de Duclair en remplacement de Garrigues.
Juillet
1923. — Fin juillet.
Jumièges. Quoique ne sachant pas nager, M.
Haussi,
ouvrier d'usine, prit un bain dans la Seine et se noya. Il
laisse une veuve et plusieurs enfants.
Cavalcade et expo d'horticulture à Duclair.
Août
1923. — Concours
de tir à Jumièges.
Exposition d'horticulture et d'apiculture au Trait.
Un fête et un cadeau offerts par la municipalité
et les
enfants des écoles de Sainte-Marguerite à
Louis-Edmond
Baille, instituteur à Sainte-Marguerite, collecteur de la
Fraternelle de Duclair, pour son départ à
Elbeuf.
La grue de l'usine de La Mailleraye tombe en Seine avec son grutier, M.
Kemps. Transféré à Rouen par le Dr
Roullé,
il ne semble pas gravement blessé mais il a perdu l'usage de
la
parole.
En marge des régates de La Mailleraye, Alphonse Chevallier,
journalier d'Heurteauville, est verbalisé pour ivresse.
Septembre
1923. — Le 7, c'est la fête des anciens
militaires au Trait.
L'assemblée des moissonneurs se
tient le 16
septembre chez Legendre, à Heurteauville, près
les
passages d'Yainville et du Trait. Tout commence par la
bénédiction d'une gerbe à
l'église puis son
exposition au débit. Concert, attractions diverses, bal sous
tente, illuminations. Le passage est assuré toute la
soirée.
17 septembre : un marinier tombe en Seine
à
l'appontement de la SHEE où sa péniche est
amarrée. On retrouvera son corps à la cale de
l'usine
Terracini.
En correctionnelle, on juge deux affaires. Léopold Henryck
et
Joseph Verstraeten, ivres, ont volé les haricots de M.
Avonde,
débitant près la gare de La Mailleraye.
Estimés,
ils n'écopent que d'une amende. La prison en revanche pour
les
frères Mouel qui ont agressé, à
la cantine de
la Société de La Mailleraye Louis Lestrat puis
Bénard, gardien de l'usine, qui avait transporté
le
blessé à l'infirmerie.
Octobre 1923. — les usages de la ligne Barentin-Caudebec sont concernées. Quatre agents de la compagnie de chemin de fer volaient des colis à la gare de Barentin. Ils sont arrêtés. Le 23, rue Mainberte, un voleur brise un carreau chez Georges Decouchout (sic) et vole les 1.100 F cachés dans le lit.
Novembre 1923. — Lancement du Dyonnée, pour l'Africaine d'armement.
En 1923, Edward Montier et Pierre
Chirol auront publié L'abbaye de
Jumièges, son histoire, sa dévastation.
Janvier
1924. — Lancement du Vaccarès
le samedi 5.
En gare de Duclair, un wagonnier, Alphonse Lefebre, s'apprête
à décrocher un wagon quand sa chaussure se coince
dans un
croisement de voie. Le wagon arrive sur lui. Jambe broyée,
thorax défoncé. Transporté
à l'hospice, il
aura trois médecins à son chevet : Allard, Chatel
et
Solan. Cinq heures plus tard, il laisse une veuve, arrivée
à son chevet juste après sa mort, et un orphelin
en
bas-âge.
Février 1924. — Mme Givon, riche dame de Rouen, meut à 80 ans et lègue une somme conséquente au conseil paroissial de Jumièges.
Avril 1924. — Le 26, un enfant écrasé près de Duclair. Fernand Adville, 5 ans, traversant la route au moment où arrivait une automobile conduite par M. Jean Riqueur, habitant Paris, fut renversé et tué.
Juin
1924. — Régates de Duclair les 7 et 8. Elles
fêtent leur cinquantenaire.
Au Trait, Victor Petit, ouvrier d'usine fait l'objet d'une
enquête pour mauvais traitement envers ses quatre enfants,
suite
à une plainte déposée par
l'aînée,
Yvonne, qui s'est enfuie pour se réfugier chez son oncle,
bûcheron à Bliquetuit, Victor Gouget. La famille
habitait
auparavant à Heurteauville et La Mailleraye.
Deux enfants descendent à vive allure la rue de l'Église,
à Duclair. A l'intersection de la route de Caudebec et de la
rue
Grandchamp arrive le tracteur de la société
Gaillard avec
un chargement de bois. Le jeune Noyon prend à droite,
Anthime
Flahou, 14 ans, prend à gauche, heurte le trottoir fait un
bond
de 2 m et tombe sur la route. La roue du tracteur conduit par
Lherondelle coince le corps du gamin. Relevé sans blessure
apparente , il est transporté chez Chatel et expire une
heure et
demie après à l'hospice. Anthime avait obtenu une
bourse
d'enseignement et habitait au Trait.
Gigantesque incendie à la Société de
La Mailleraye, près du bac du Trait.
Juillet 1924. — Concours agricole le 6 à Duclair, limité au chevaux et animaux de basse cour en raison de la fièvre aphteuse. Un concours de maréchalerie a lieu chez Daon. C'est aussi un festival de musique, une fête foraine, un concours de façades décorées et illuminées, bal, feu d'artifice.
Août 1924. — Un gamin de 13 ans électrocuté au transfo d'Heurteauville.
Septembre
1924. — Au
bac du Trait à La Mailleraye, un journalier,
Frédéric Auvray, est emporté par le
mascaret au
moment où il voulut amarrer sa barque. Il se proposait de
passer
un passager après l'arrêt du bac.
Grande kermesse des Anciens combattants à Duclair. Concerts,
Théâtre, bal...
Au Trait, un side-car arrive de Rouen à vive allure avec quatre passagers.
Sur la 134, son pneu éclate à 100 m de la route
du bac de
La Mailleraye. Là sont assis six enfants. Lucien Cousin, 3
ans,
meurt sur le coup, sa sœur Albertine est blessée
à
la tête, son autre sœur Madeleine a la jambe
fracturée, Étienne Bonte, 7 ans, meurt une heure et demie
après l'accident. Éjectés, les occupants du side
car sont
indemnes. Simon, infirmier aux ACSM fut le premier sur place, rejoint
par les Dr Bréchot et Solau de Caudebec, Bourlange, du Trait
et
l'abbé Quilien, curé de la paroisse.
Après
enquête des gendarmes de Duclair et Caudebec, le parquet de
Rouen
se rendit sur les lieux. Les obsèques furent suivis par une
foule innombrable.
On apprend que l'Ivor,
parti
de Philadelphie et qui apportait une cargaison de pétrole
pour
l'usine de La Mailleraye, au Trait, a été
abandonné par son équipage en pleine mer.
Octobre
1924. — Aux
ACSM, Guinée, riveur, fait basculer par les
trépidations
de son marteau-piqueur le gouvernail sur lequel il travaille. Il a la
jambe broyée. On le conduit à Rouen.
A Heurteauville, Alphonse Honoré, 57 ans, tombe d'un arbre
et se tue.
A
Jumièges jusqu’en 1924, les marchands de fruits
descendaient la Seine jusqu’au Havre. Les producteurs du
Conihout, qui avaient tous leur barque, les abordaient pour charger
leur marchandise. A cette époque, se
formèrent à la gare d’Yainville ce que
l’on appelait les « trains du
soir. »
Février
1925. —
Lancement du Château Yquem,
le dimanche 8.
Le
24, un incident immobilise le bac de Duclair pour longtemps. Malartic,
maire d'Yville, plaidera bientôt pour le remplacement par un
bac à
rames ou à vapeur au nom des 1.500 habitants de la
presqu'île.
Avril 1925. — A Sainte-Marguerite est donnée une conférence de 'Union pour la paix religieuse chez Morel père, sous la présidence du curé de Saint-Paër, exclusivement réservée aux hommes et aux jeunes gens et uniquement sur invitation, prévient l'abbé Patou.
Mai
1925. —
A
Duclair, le Dr Allard est élu par 15 voix contre une pour La
porte maire de Duclair. Il refuse. Nouveau vote. La porte : 14, Allard
: 1, Tartarin : 1. Sever Boutard fils est élu maire de Jumièges, le 17, Constant Vauquelin maire du Mesnil et Auguste Fessard maire de Yainville. A Heurteauville, Guérin et Lemoine sont reconduits par 9 voix sur 10. Le conseil souhaite qu'une distinction honorifique aille à Guérin pour 25 ans de service. Concours national de pompes à Duclair. |
Jumièges Fête patronales Saint-Pierre Le Dimanche 28 juin 1925 A
3 heures: revue des pompiers, manœuvre de la pompe, vin
d'honneur offert aux Pompiers par la Municipalité.
A 3h. 1/2. Jeux divers. A 4 heures, Concert sur la Place par la Fanfare de La Mailleraye. A 6h. Grandes Courses Vélocipédiques. 1° Ouverte à tous les Coureurs. Prix: 20, 15, 10, 8 et 5 fr. L'inscription des coureurs se fera à la Mairie jusqu'à 5h 1/2. A 7 h. Distribution des Récompenses à la Marie, sous la présidence de M. le Maire. A 7 heures. BAL Public. A 10h, FEU D'ARTIFICE. La Fête se tiendra sur les places publiques en face les ruines de l'ancienne et célèbre Abbaye. Les vendeurs et étalagistes occuperont gratuitement la place qui leur sera assignée. |
Juin
1925. — Sainte-Austreberthe
à Heurteauville. Courses et jeux pour les enfants, bal,
illumination, feu d'artifice. Passage d'eau face à la
mairie. A
l'époque, les courses consistent en courses aux canards,
courses
aux grenouilles, courses en sac. Les jeux pour les filles sont des jeux
de ciseaux et jeux du hasard.
Exposition d'enseignement ménager au Trait, horticulture,
apiculture, aviculture, grandes auditions musicales.
Juillet 1925. — 4 et 5, régates de Duclair.
Les
cantonales
s'annoncent et il est loin le temps ou notre presse locale se disait
monarchiste. Elle se revendique aujourd'hui plus
républicaine
que les républicains. "Les
vrais républicains voteront pour le candidat capable de
défendre les intérêts de tous en
général et de chacun en particulier."
On dirait du Pierre Dac !
Lancement du Nova.
Août
1925. — Guérin, maire d'Heurteauville,
chevalier du Mérite agricole.
Le 16, la collision d'un vapeur et du bac de Caudebec fait quatre
victimes.
Le Rouennais Roger Lemoine est nommé lieutenant de
louveterie
dans la 6e circonscription qui comprend Heurteauville et Le Trait.
Octobre
1925. — Raymond Debris démissionne du conseil
du Trait.
A Sainte-Marguerite, on bénit une statue de sainte
Thérèse.
Curieuse chasse à courre ! Le
30, Jules
Malbrancq, régisseur des propriétés de
Lemoine,
négociant à Rouen, prévient les
gendarmes : des
sangliers ont été tués... en Seine,
face aux
propriétés dont il a la charge. Ces animaux
avaient
été assommés par les ouvriers de
l'élévateur situé non loin de
là. Mme
Malbrancq vit même deux sangliers
dépouillés
sur l'élévateur. Malbrancq a relevé
les traces des
bêtes dans la Harelle. Marie Voisin, journalière,
précisera aux gendarmes qu'en arrivant par le chemin de
hallage,
face à l'usine électrique d'Yainville, elle vit
deux
marins dépouiller deux sangliers. Pierre Aubert, quant
à
lui, a aperçu quatre ou cinq sangliers traverser la Seine.
Les
matelots de l'élévateur mirent alors deux canots
à
l'eau et plusieurs bêtes furent tuées à
coups
d'aviron. Trois autres sangliers ont été abattus
par le
personnel de la SHEE à coups de pince et de pioche et la
viande
partagée entre les ouvriers de l'usine.
L'équipage du Bardouville,
port d'attache Rouen, ont également tué un animal
de quelque 50 livres. La justice est saisie.
Novembre 1925. — Congédié de l'usine Terracini, Raymond Rouxel vole dans une armoire le costume d'un tonnelier italien. Il est vu ainsi vêtu dans un estaminet de La Mailleraye par Camille Colard, ouvrier à l'usine, qui lui en fait la remarque. Rouxel disparaît mais il sera appréhendé à Clichy à bord d'une péniche où il s'est fait employer et conduit à la prison d'Yvetot.
En 1925, Euphrasie Havert
fête les cent ans de son café épicerie,
au hameau du Conihout. Celui-ci avait été
créé par Monsieur et Madame Gosse. Quand l'homme
fut veuf, il épousa Euphrasie, alors employée au
café.
1925, Émile
Persil assurait le passage du bac, tantôt à la
rame,
tantôt avec le bac à aubes. Il est
remplacé
par Georges Lépagnol.
1925 toujours, le lieutenant Lambert prend le commandement des pompiers.
Décembre
1925. —
Un nouveau drame sur un bac refroidit tous les usagers des passages. A
Saint-Adrien, le 22, on déplore neuf victimes. On se plaint
auprès de la presse locale de ce que le bac de Duclair
traverse
sans feu de position...
Dans la nuit du 22 au 23, un fil électrique partant du
transfo
d'Heurteauville et transportant un courant de 5.000 volts à
celui de La Mailleraye se rompt. Le disjoncteur fonctionne. Mais, vers
6h, le courant est rétabli sans que l'on se soit rendu
compte de
l'état de la ligne, ce qui aurait pu provoquer un grave
accident.
Janvier
1926. — Le
1er janvier
voit la
privatisation du bac à rames du Mesnil. Le 6 mars, on
demandera au préfet d'intercéder
auprès des Pont et Chaussées pour y
remédier.
Le 3, au Trait,
bénédiction de la statue de saine
Thérèse.
Février
1926. —
Deux
Havrais sont concessionnaires des droits de chasse en forêt
du
Trait. Ils abattent trois sangliers, un quatrième traverse
la
Seine.
Après une quête effectuée par Mme Adam,
institutrice, en faveur de l'œuvre du Trousseau, Mme Charles
Guérin fait don à cette même
association d'une
armoire en chêne.
Mars
1926. — Pèlerinage de saint Benoît le
22 à Sainte-Marguerite.
Parution de Jumièges,
par le chanoine Jouen.
Le 30, concours-foire de Duclair.
Avril 1926. — Jeudi 22, vers 15 h 30, la foudre s'abat entre la gare de La Mailleraye et le passage à niveaux de La Neuville sur la ferme de Charles Baillif, propriété de l'usine Terracini. Tout est détruit à l'arrivée des pompiers de La Mailleraye. Le sinistré n'est pas assuré.
Mai
1926. — 16 mai, l'union
nationale des combattants donne un concert à
l'école avec
la Cigale rouennaise et Relly.
ROUEN,
18 mai (De notre correspondant.) — Les seize ans de Marie
Persil
avaient leurs exigences. Pour eux, comme pour tant d'autres, les
dancings bruyants des grandes villes représentaient le
summum
des satisfactions humaines et les devantures brillantes des modistes et
des couturiers avalent des miroitements enjôleurs.
Mais ce n'étaient pas les 70 francs que la jeune fille
gagnait
chaque mois chez ses patrons, les époux Lasnel,
commerçants, à Heurteauville, qui pouvaient lui
permettre
de mordre à belles dents les fruits tentateurs de cette
terre.
Pour s'amuser et être belle, elle vola. Elle prit un jour 10
francs, un autre 20, dans le tiroir-caisse du magasin et totalisa ainsi
1.500 francs.
Lorsque ses méfaits successifs, maladroitement
exécutés, furent découverts par ses
maîtres,
elle eut une violente crise de larmes et résolut de mourir.
Mais elle eut cette coquetterie dernière de partir
en
soignant un peu sa pauvre mémoire et laissa sur sa table ces
mots : " Je m'accuse d'avoir volé pour aider mes parents. "
Elle s'en fut ensuite au crépuscule sur les bords
brumeux
de la Seine et, dans le silence du soir, un cri déchirant
s'éleva. Un passeur aperçut une forme blanche
s'agiter et
disparaître dans l'eau.
Et le fleuve, un instant troublé, retrouva sa face sereine
de
vieux complice qui en a vu et verra bien d'autres... — F. (La Liberté).
Le 29, le Dr
Châtel inscrit son nouveau bateau de plaisance construit
à
Duclair, le
Saint-Côme.
Juin
1926. — Le
6, ayant participé à un meeting au Havre, deux avions
victimes d'ennuis techniques atterrissent en Haut-de-la-Côte
à Duclair sur la ferme Barbulée. L'un d'eux est
piloté par une femme qui reprendra l'air avec Renée,
l'épouse d'Henri Duhamel, nouveau propriétaire de
l'hôtel de la Poste, pour se poser au Bourget. Les Duhamel sont
originaires de Gouy-Saint-André, Pas-de-Calais.
L'établissement compte trois domestiques, trois cuisiniers, une
lingère. Henri Denise loge toujours sur les quais avec son
épouse mais n'affiche plus aucune profession. Le couple a une
domestique, Madeleine Dorléans.
Désiré Gaye, des ACSM, rentre chez lui au Trait avec deux
enfants à bord de sa Torpédo quand il est ébloui
près de la gare de Caudebec par une autre auto. Il heurte un
poteau télégraphique et est blessé ainsi que la
petite Nespréas. Joseph Quevremont, chauffeur aux Chemins de fer
de l'État qui dormait au dortoir de la gare donne l'alerte...
Pierre Aubin, 7 ans, est renversé par le camion d'une entreprise
de transport de La Mailleraye, face au nouveau jardin du Trait.
Bourlange le fait transférer. Il meut dans la nuit.
Juillet
1926. — Des employés Terracini vont prendre un
bain après le travail. Joseph Eliot se noie.
3 et 4 régates de Duclair avec courses internationales.
Le 14 juillet, Joseph Persil rend visite sa mère
Juliette.
En arrivant, il demande à son frère
René les clef
de la cave. L'autre ne sait pas. Une discussion s'engage. Bousculade
entre frères, René a un cran d'arrêt
à la
main. Mais tout s'arrête là. Trois quarts d'heure
plus
tard, Joseph Persil, passant devant la maison de sa mère,
rencontre Henri Lévesque, le concubin de celle-ci. "Qu'est-ce-que tu as eu avec
René ? "
demande Lévesque. Puis il se jette sur Persil et le
terrasse en lui portant deux coups de poing à la
tête.
C'est du moins la version de l'un, pas celle de l'autre dans
l'enquête de gendarmerie qui, après plainte,
essaye
d'éclaircir cette affaire entre gens jusque là
fort bien
considérés. Tous sont bûcherons.
Le 18 juillet, l'association des gardes champêtres se réunit à Duclair.
La grange de Lavandier, herbager, prend feu avec ses bottes de foin, route de Varengeville à Duclair. C'est Lebourgeois, métayer voisin, qui donne l'alerte. Les pompiers sont commandés par le lieutenant Baron.
A la Martellerie, une péniche perd des fûts d'alcool et
menace de couler. On l'amarre un moment au ponton de Duclair pour la
délester.
Vers la gare de Gauville, un pneu éclate, trois occupants d'une
5 cv Peugeot se retrouvent à terre. Arrive un épicier de
Bourneville, M. Guillot, qui se rendait en famille à
Jumièges. Il se porte au secours des blessés...
Août
1926. — Le
1er, bénédiction de
l'horloge à trois cadrans du Trait, sortie des ateliers Joly,
dans l'Oise. Elle est placée dans le chœur pour la
cérémonie. La messe est animée par la
maîtrise de Saint-Pierre-lès-Elbeuf et on lance le
mécanisme à l'issue de la cérémonie. Elle
fut installée le jeudi 5 dans le beffroi.
Grande cavalcade au Trait les 7 et 8 avec costumes exclusivement
normands.On lance deux remorqueurs : Corneille et Turgot, et le chalutier Adriatique.
A Heurteauville, on a volé des outils appartenant
à Jules
Malbrancq, régisseur de Le Moine, dans la forge sise
à la
Harelle. Les témoins entendus : Juliette Christophe,
née
Monchrétien, les ouvriers d'Adrien Hillaret,entrepreneur en
maçonnerie logé chez Legendre : Roger Landrin,
Louis
Lefebvre, Camille Muhi, Jules Baudry, André Pillon... On
perquisitionna chez Legendre sans succès. Mais Hillaret
semble
suspect aux yeux des gendarmes.
Septembre
1926. — Grande fête villageoise à
Duclair le 12.
A Heurteauville, Blanche Mazier, épouse de Pierre Auber, a
la
médaille de la famille française pour sept
enfants.
Native d'Heurteauville, Eugénie
Lévesque, 42
ans, est arrêtée à Hauville pour
vagabondage. En
fait, elle n'avait pas ses papiers. Suffisant pour la conduire au proc
de Pont-Audemer.
Le mardi 14 septembre, Léon Leclerc, ouvrier d'usine
demeurant
à la Neuville, trouva une lettre sous sa porte. Elle avait
été écrite le dimanche par son voisin,
Alphonse
Victor Chauvin, qui vivait avec Emélie Berthe Saunier,
atteinte
d'une maladie incurable et souffrant le martyr. Aussi, le couple
avait-il décidé d'en finir avec la
vie en
s'asphyxiant à l'aide d'un réchaud. Chauvin
faisait don
à Leclerc des animaux de la basse-cour et des
légumes du
jardin. Au moment
où Leclerc trouvait sa
lettre, le maire, M. Pestel, en recevait une par la poste. Leclerc lui
indiquait où se trouvait l'argent nécessaire aux
funérailles et l'entretien d'une sépulture.
Leclerc puis
Pestel se rendirent donc au domicile des amants tragiques. La porte de
la cuisine était entrebâillée afin qu'il n'y ait
nulle
effraction. Les fenêtres de la chambre avaient
été
soigneusement calfeutrées et au milieu de la
pièce du
charbon de bois achevait de se consumer dans le réchaud. Et
l'on trouva sur le lit, endimanchés, main dans la main,
Chauvin
et Emélie. Le Dr Bourlange ne put que constater leur
décès.
Octobre
1926. — Au Paulu a lieu le pèlerinage
à sainte Thérèse.
Le 19, un manœuvre est écrasé
à Barentin par le train de Caudebec.
Novembre
1926. — Ils
sortaient de l'usine Terracini. Louis Lefebvre, de Sainte-Marguerite et
Marguerite Trouvé, du Trait, sont verbalisés pour
défaut d'éclairage de leur bicyclette.
La rupture d'un rail en gare de La Mailleraye occasionne deux heures de
retard pour les voyageurs. Dont beaucoup ratent leur correspondance
à Barentin.
Décembre
1926. — Mort
du chanoine Guéroult, curé-doyen de Duclair,
après
une longue maladie. Ordonné en 1882, il occupait cette
charge
depuis 1899.
Janvier 1927. — Défaut d'éclairage pour Joseph Persil, d'Heurteauville et Elodie Decultot, ouvrière de 16 ans à la Standard.
19 janvier. Maurice Sénard, entrepreneur en maçonnerie de la rue Mainberte écrit au Petit Parisien. "Je m'étais très affaibli et le plus léger travail me fatiguait." Aucun doute, il doit sa guérison aux pilules Pink.
Joseph Caron, cultivateur à Heurteauville, présentement bûcheron en forêt de Brotonne, va déclarer chez les gendarmes le vol de sept quintaux d'avoine entreposés depuis août dernier au-dessus d'une grange de son exploitation. Entendue, sa femme, née Lefieux, assure que son mari exagère, depuis septembre, elle donne quatre litres d'avoine par jour à son cheval et deux litres à ses poules. S'il y a eu vol, c'est tout au plus sur trois quintaux. Le voisin, Léopold Chambellan, journalier, ajoute que le terrain de Caron, un acre, est trop petit pour avoir donné quinze quintaux. Et puis il est toujours ivre, ce que confirme Duval, conseiller municipal. Bref, il ne faut pas le prendre au sérieux...
Le mois se termine mal, sur la ligne Barentin-Caudebec. Un dimanche, une locomotive déraille près du passage de la Neuville. Le lendemain, au passe N° 19, Hippolyte Leclerc, de Sainte-Marguerite, est percuté par la locomotive d'un train de marchandise. Ce père de sept enfants meurt sur le coup. Constat du Dr Bourlange.
Février
1927. — Le
journal des débats : « On avait constaté il y a plusieurs années un passage dangereux dans les ruines de l'ancienne abbaye royale de Jumièges, les plus majestueuses peut-être, qui soient en Europe. Ce passage se trouvait dans les parages de la tour centrale dont un seul côté
avait survécu aux criminelles destructions de l'ancien propriétaire Lefort. Les éléments
s'étaient
acharnés
sur cette sublime muraille. On y remarquait des fissures qui s'élargissaient avec le temps et les pierres de la corniche ne semblaient tenir que par un miracle en équilibre. Ce n'était ainsi pas sans inquiétude que les visiteurs se risquaient à cet endroit.
On apprendra donc avec une vive satisfaction la décision récemment prise par le ministère des beaux-arts de commencer bientôt le travail de consolidation de la tour et de « l'arc triomphal ». Cette restauration hardie a été
confiée
a M. Lanfry, entrepreneur à Déville-les-Rouen. Elle sera faite sous la direction de MM. André Ventre et Émile Auvray, architectes des monuments historiques. »
7
février. Une auto conduite par M. Danger, boucher
à Caudcbec-en-Caux, a renversé près de
Duclair un vieux mendiant de 70 ans, Julien Le Roch.
Transporté à l'hospice de cette
localité, le vieillard est mort en y arrivant.
17 février.
Alfred
Testu, boulanger au Landin, fait sa tournée à
Heurteauville. A Port-Jumièges, il sert une cliente sans
descendre de voiture. Soudain, le cheval prend peur des brancards d'un
fardier dépassant sur le chemin. L'animal appuie sur la
gauche,
Testu ne peut rien faire, l'animal recule vers le fleuve, les roues
s'engagent sur la digue et tout l'attelage tombe à l'eau. Le
boulanger savait nager. Le cheval se noya.
Mars
1927. — Un
bûcheron, Théodule Féron, est surpris
en
forêt du Trait après avoir abattu un sapin pour en
faire
une échelle. PV.
Le dimanche 20 on installe le nouveau
curé-doyen
de Duclair, l'abbé Auguste Louis Haquet, curé de
Sainte-Marie-des-Champs.
Avril
1927. — Lancement
du Loing.
A Duclair, route de Barentin, un inconnu demande un verre d'eau chez
Pécot. Il en profite pour voler un porte-monnaie... vide sur
la
table de la cuisine. Les gendarmes à ses trousses ne tardent
pas
à l'identifier ; c'est Edmond Rousselin, chaudronnier
demeurant
à la cantine de La Mailleraye. Trois mois de prison. Cher
payé le verre d'eau...
Au Bas-Mauny, Louis Affagard exploitait depuis des années
une
ferme importante, près de la route de La Bouille
à
Duclair. Pour dresser un jeune cheval, il circule entre son
exploitation et le fleuve. A 200 m de sa barrière, le cheval
fougueux franchit le talus et précipite le convoi en Seine.
Un
vapeur de passage actionne sa sirène mais les recherches
demeurent infructueuses.
Accident mortel près de la gare
de La Mailleraye.
Mai
1927. —
Le 6, alors qu'il laboure son champ, Ponty, paysan de
Jumièges, voit une vieille femme se jeter dans la Seine.
Aidé de deux témoins, il la sauve. Mme veuve Julien, 87
ans, expliquera qu'elle subissait les mauvais traitements de la parente
à qui elle était confiée. Au recensement de 1926,
en tout cas, Léontine Julien vivait seule. Née Savalle,
elle s'était mariée à 15 ans avec et était
devenue veuve à 32 de Frédéric Zacharie Julien.
Le
7, Pierre Bogard, ouvrier à la Standard, père de
4
enfants, est victime d'un grave accident de voiture au Trait qui
l'empêchera de travailler plusieurs mois. Avec le concours
des
ACSM, une solidarité ouvrière se manifestera avec
concert, tombola etc.
Juin
1927. — Sur
le bac du Trait à La Mailleraye, un passager
accoudé
à l'avant a le poignet démis au
démarrage. Il
réclame une indemnité.
A Port-Jumièges, Théotime Huchard, journalier,
verbalisé pour ivresse.
Les
directeurs de journaux non quotidiens sont invités le 12 aux
chantiers
du Trait. Visite des installations, banquet,
assemblée générale,
pendant ce temps, les épouses visiteront
Jumièges.
Concours de la Rose le 19 juin au
Trait.
Les
gendarmes de Duclair ont arrêté,
pour tentative d'escroquerie, un individu se disant Robert Barton, détective privé à Paris. Après interrogatoire, le soi-disant Barton a déclaré
se nommer en réalité
Robert Bazier et exercer la profession de détective privé, square Denfert-Rochcreau a Paris. Il a été
déjà
cinq fois condamné pour abus de confiance et escroquerie.
Jumièges. — Un
malfaiteur a pénétré dans la maison de
M. Marcel
Deconihout, cultivateur, pendant son absence, et a soustrait une somme
de l.000 francs se trouvant dans une commode.
Les 25 et 26 juin régates à Duclair.
Grande fête des fleurs le 17 à Duclair avec concours de pêche et festival de musique.
On offre 500 F a qui donnera des renseignements, soit au maire de Sainte-Marguerite, soit aux gendarmes de Duclair, sur les voleurs qui, à plusieurs reprises, on abattu des bestiaux en forêt du Trait.
Grand prix commercial de Duclair le 31 (course cycliste).
Le 31, la Société départementale d'éducation populaire donne du cinématographe à l'école des garçons d'Anneville.
Août 1927. — Le 5, à Yainville, Mme Hamel surprend quatre jeunes ouvriers des ACSM avec trois lapins. Quelques jours plus tôt, on les avait vus dérobant des fruits chez une autre cultivatrice de la localité. Marius Fessard, mouleur, Gustave Benoit, charpentier en fer, Raymond Montier, teneur de fer et Léon Bidaux, noyauteur auront de la prison avec sursis.
Sénateur Leroy, manutentionnaire à la cantine du Trait, travaillant pour le compte de la Standard, glisse sur un rail et tombe sur un récipient d'huile bouillante. Il mourra à Rouen dans d'atroces souffrances.
Saint-Laurent à Saint-Paul le 7.
Septembre 1927. — Journée du Dahlia au Trait avec expo, gym, course cycliste.
La mort de maladie d'un jeune ouvrier de la Standard, Léon Dumont, suscite une vive émotion.
Un ouvrier Joseph Harel est recherché pour ne pas avoir payé pleinement ses logeuses à Heurteauville : Mme Michel Sastre, née Cahagne, épicière-restauratrice et la veuve Maze, née Collard, épicière à Port-Jumièges.
Marius Glatigny, de Jumièges, possède une cour close à Heurteauville. Quand il s'y rend, il trouve la barrière ouverte et Aze, retraité des douanes y chassant avec son chien. Aze se retire volontiers, non sans expliquer que le locataire de la cour, Fleury, l'a autorisé. Plainte est cependant déposée.
Attaque à main armée au Vieux-Trait contre les époux Dehais, tenanciers du magasin Aux Violettes.
Livraison du Loing.
18 octobre
1927. — L'émir Faycal, roi de Mésopotamie, signe le livre
d'or de
l'abbaye de Jumièges. L'échafaudage est
maintenant
enlevé, l'arc triomphal réapparaît dans toute sa
beauté mais les travaux de consolidation se poursuivent sur
les
murs et les fenêtres des collatéraux. L'une des
tribunes du
déambulatoire a été
reconstituée.. Mme
Lepel-Cointet a fait refaire l'escalier du jardin.
Aux ACSM, Marcel Cauville, 22 ans, est pris dans une machine
à
équerrer, entraîné par le
câble du treuil qui
mène les pièces de fer sur la machine.. Jambe
arrachée, ventre écrasé. Il succombe
peu
après.
Au Trait toujours, vol important de charbon au préjudice de
la
Société immobilière. Deux de ses
ouvriers, Pierre
Dodard et un mineur, ayant déchargé un wagon, au
lieu de
ramasser le charbon tombé invitent plusieurs locataires du
champ
de la Carrière à le partager, moyennant
rétribution. Après enquête, on
connaît les
bénéficiaires : les époux Clarke, Mme
Van de
Perre, Yves Quienne, Suzanne Hauguel, Mme Siriakoff, Suzanne Aoustin.
Dodard a également détourné de
l'avoine.
En correctionnelle, les époux Pierre Moyon sont
également
condamnés à de la prison pour vol de charbon.
Novembre 1927. — L'auteur du vol à main armée du Trait est arrêté à Petit-Quevilly.
Décembre
1927. —
Bénédiction d'une statue de
sainte Thérèse à Heurteauville.
Joseph Brasquer, fraiseur aux ACSM, est arrêté
pour ivresse dans les rues de Caudebec.
On parle de la famille Lebon qui, partie extraire des cailloux à Heurteauville, est logée par des cousins, les Lecomte, carriers eux aussi. Jusqu'au jour où le mari, Gustave Lebon met femme et enfants à la porte. Et ce n'est pas la cousine Lecomte qui va arrancher la situation. Elle les congédie elle aussi. Alors, ils vont se plaindre à la gendarmerie. On apprend bientôt que Lebon et la femme Lecomte sont partis ensemble. La presse locale se délecte de leurs frasques.
L'étonnante rencontre d'Oscar Fleury
![]() Photo : coll. Dany Deconihout. |
![]() |
19 décembre.
Oscar Fleury descend les marches qui mènent à la
Seine avec un falot afin d'y puiser de l'eau pour ses bêtes.
Quand, en haut de l'escalier, il devine une masse sombre qu'il repousse
du pied et il entend alors un grognement sourd.
Alors, il va chercher
Auguste Deshayes, son voisin, qui vient avec son fusil. Et qui par deux
fois fait feu
sans savoir sur quoi il tire.
Ils découvrent le lendemain
matin
leur victime. C'est un veau marin de 140 kg et long de 2,10 m. Il fut
apporté au bourg de Jumièges, dans la cour
d'Henri
Lefrançois. Le conservateur du musée d'histoire
naturelle
de Rouen fut avisé. De mémoire des vieux
habitants, une
prise similaire avait été
opérée voici bien
longtemps. De vieux pêcheurs estimaient que ce phoque avait
sans
doute quitté la mer pour chasser un banc de poisson en
remontant
le fleuve.
1927 restera à l'abbaye de Jumièges l'année où Lanfry découvrit le déambulatoire roman du XIe dans la grande église. Il en relève le tracé. Cette découverte intervient au moment où s'achèvent, à l'église abbatiale de Jumièges sous l'habile direction de M Auvray, architecte, les grands travaux de consolidation qui assureront la durée du dernier pan de la tour lanterne dans les parties hautes de la nef.
Deux chasseurs entrent avec quatre chiens sur le terrain que loue Mme
Albert Duchêne, à Heurteauville. Celle-ci, de sa
maison,
leur interdit le passage. "T'en
fais pas ! Nous n'allons pas revenir en arrière..."
lance l'un d'eux, un gars de Jumièges. La dame insiste, menace.
Le chasseur réplique : "toi
et ta chienne, vous n'avez qu'à venir..."
A l'issue de cette aimable conversation, Mme Duchêne alla porter plainte à la gendarmerie.
Janvier
1928. —
Après les importants
travaux de consolidation de la tour lanterne et les parties hautes de
la nef, Georges Lanfry publiera cette année
Fouilles et découvertes à Jumièges
qui corrigent au passage les travaux de Martin du Gard.
On annonce la création prochaine d'un atelier de confection
au Trait par les établissements Laporte, d'Yvetot.
Le projet de travaux pour l'accès du port de Rouen met
Berville
en émoi. Trente maisons du Passage et leurs vergers, 5.000
arbres fruitiers en plein rapport, doivent disparaître. Ainsi
que
le manoir de Trémauville, propriété du
conseiller
général Henri Denise. Les
propriétaires se
réunissent chez lui, jettent les bases d'un syndicat.
A Berville encore, Louis Vrel, journalier travaillant au bois, a
tué une vipère qui rampait dans la mousse.
A Duclair, Eugène Ducâtel, bouvier de M.
Barbulée,
donnait des soins à un taureau quand il fut
blessé par
l'animal devenu soudain furieux. Il reçut notamment un coup
de
corne au mollet. Soins du Dr Châtel.
L'abbé Quilan, du Trait, est nommé à
Sotteville.
Février
1928. —
Le 9, les cadavres de deux
vieillards sont découverts à
Hénouville.
André
Merle du
Bourg, 24 ans, rentre du marché et regagne le
château de
sa grand-mère, au Vaurouy. A la ferme, il
décroche un
fusil du râtelier. Il est bien tard pour aller à la chasse,
s'étonne son aïeule. André montre
à sa
chambre. Peu après, deux détonations se font
entendre.
Avec le régisseur, Mme Merle du Bourg découvrira
l'irréparable.
Victor Mauger, 51 ans, assure le passage d'Heurteauville. Deux jeunes
ouvriers des ACSM, habitant Pavilly débarquent rive gauche :
Fernand Hurel et Albert Bonvoisin. Hurel trouve le prix du passage, 2
F, plutôt excessif. Il demande le cahier de
réclamations.
Mauger refuse et porte une gifle à son interlocuteur.
L'autre
réplique par un coup de poing. L'affaire en serait
restée
là si Mauger n'avait pas été conter sa
mésaventure à la gendarmerie...
Le Point-Breeze
est attendu à l'appontement de la Standard. Pour la
première fois, il
déchargera de l'huile minérale. Ce navire
américain est entièrement
électrifié.
Le 12, Robert Levreux, 31 ans, se rend avec sa femme chez ses
beaux-parents, les Marchand. La raison est délicate. Voici
peu,
M. Marchand a trouvé sous sa porte une carte anonyme mettant
en
cause l'honorabilité de son épouse, connue dans
le pays
pour être irréprochable. M. Marchand en fut si
outré qu'il en fit part à ses voisins et la
rumeur enfla.
Quand les enfants arrivent pour demander des comptes, le ton
monte entre la fille et la mère. Des gifles sont
échangées et M. Marchand portera plainte.
Le 23, l'affaire de l'agression à main armée du
Trait
contre les époux Deshais est jugée aux assises.
René Tancoigne prend huit ans de réclusion.
Le 27, Petit, ancien clerc principal prête serment comme
huissier à Duclair en remplacement de Me Terrier.
Mars
1928. —
14,
Jumièges.
— Deux navires venant de Rouen, sont
entrés en collision aux Hogues. Le Queenworth doublait le
Jolly-Diana quand ce dernier fit une embardée. Sous la
violence
du choc, le Queenworth
fut déporté sur bâbord et,
malgré les manœuvres immédiatement
effectuées par
son équipage, alla s'échouer sur la rive. Il put
toutefois se renflouer par ses propres moyens un peu plus tard. Les
deux bateaux qui avaient
éprouvé diverses avaries
durent rebrousser sur Rouen.
Les usagers de la rive gauche protestent contre la suppression d'un
train de Rouen assurant la communication avec la ligne de Caudebec. Sa
suppression entraînera un retard de deux heures. "Cette
ligne, une des plus mal desservies du département, va
devenir
pratiquement inutilisable, en particulier pour les habitants de la rive
gauche (...)
assujettis aux passages d'eau."
Avril
1928. —
Concert
au profit de la Société de secours mutuels
à la
Standard avec le concours des artistes du Trait et de Caudebec.
Lancement aux chantiers de Graville d'un bac à vapeur
destiné au passage du Trait-La Mailleraye, quatre
hélices, 24 m de long, charge utile 50 tonnes. Il sera
achevé dans le port du Havre et ses essais de
réception
auront lieu à Duclair.
Deux jeunes d'Heurteauville et un de Duclair, armé d'un
vieux
fusil à piston, ont entendu qu'un sanglier traversait la
Seine.
Il l'accueillent à coups de plomb. Parents et amis
partagèrent la viande. Et les trois chasseurs les amendes en
correctionnelle.
Après
la classe,
cinq enfants jouent au niveau du quai d'embarquement. Quatre traversent
la route, et appellent le cinquième, Georges Pannier, 6 ans,
qui
sans regarder fonce et est fauché par un taxi de Rouen
roulant
à allure modérée. Un cloutier, Jules
David,
relève le blessé qui est conduit chez Amundsen,
le
forgeron chez qui l'enfant prend habituellement ses repas. Le Dr
Châtel donne les premiers soins et constate une fracture
ainsi
que plusieurs plaies. Il est transporté à
l'hospice. On craint l'amputation.
Sans domicile fixe, Louise Béguin, 15 ans, rencontra
à
Paris un marinier de 20 ans avec qui elle décida de partir
pour
Rouen. Là, après deux jours passés
dans un
hôtel de la rue des Charrettes, le couple s'en va sans payer.
L'homme passe trois jours à bord de la péniche Le Norvégien
puis trouve à s'embarquer avec son amie sur la Champagne,
de la CCMT. En route pour Le Havre, elle fait escale à
Heurteauville. Les deux jeunes gens visitent le pays puis, vers 17h,
suite à un accès de jalousie, Jean Goboreau
frappe sa
compagne, la terrasse par trois fois et menace de la jeter à
l'eau. Louise parvient à s'enfuir, abandonnant à
bord ses
quelques vêtements. Puis elle va conter ses
misères aux
gendarmes. Interrogé, le marinier fit un récit
similaire
à la déposition de Louise. A ceci près
c'est qu'il
nia la filouterie à l'hôtel, assurant
connaître le
propriétaire, il nia aussi les menaces de mort,
l'âge
réel de Louise. De nouveau interrogée, elle
raconta son
enfance misérable. Fille de veuve placée comme
bonne ici
où là, porteuse de lait à Miromesnil
où un
italien voulut la prostituer avec menaces de mort. Louise fut conduite
au procureur, Goboreau poursuivi pour coups, menaces et excitation de
mineure à la débauche.
Mai
1928. —
6 mai, Yainville.
Un couple et sa fillette de 7 ans, les Ollivaud, marchent, bicyclette
à la main, en bas de la côté
Béchère
en direction du Trait. Quand surviennent deux hommes juchés
sur
une motocyclette: Giraudon, de Bliquetuit et Dumais, de Caudebec. Ils
fauchent la mère, Juliette Olliveaud, née Moyon,
et
chutent à leur tour. Le Dr Hideux, de Barentin, passe par
là et donne les premiers soins. Bientôt arrivent
les
docteurs Bourlange, du Trait et Châtel, de Duclair. Un
automobiliste conduit Mme Ollivaud à Rouen. Giraudon sera
arrêté pour faute grave.
Le 20, lancement du pétrolier Orkanger. C'est le
plus imposant navire depuis 1917.
A Heurteauville, une paire de chaussures fillette est volée
chez
Achille Ponty. Il les retrouve aux pieds d'un enfant de Mme Aubert,
née Marier, ancienne journalière chez lui.
Le 28, Sainte-Austreberthe à Heurteauville.
30 mai. M. Marquigny-Blancart, 43 ans, marchand de
bestiaux à Rupigny dans les Ardennes, et sa femme, 42 ans,
passaient en auto, la nuit dernière, à Duclair,
quand M. Marqujgny s'aperçut qu'il se trouvait
près du bac; il donna un brusque coup de volant, mais
le véhicule fit un tête à
queue et tomba dans la Seine par l'arrière. Des
témoins purent sauver M. Marquigny, mais sa femme fut
noyée. Ni le cadavre ni la voiture n'ont pu être
repêchés.
Nitot nommé directeur des ACSM.
Juin
1928. —
D'importants travaux touchent la
cale du bac du Trait à La Mailleraye.
PV pour ivresse à Gaston Petit,
journalier d'Heurteauville.
Un concours est lancé pour la construction d'un bac
à
vapeur destiné à Duclair mais pouvant aussi
servir La
Mailleraye, Caudebec et Quillebeuf.
Juillet
1928. — Dimanche
15 juillet, vers 21h30,
Vermont, garde particulier, est avisé qu'un feu s'est
déclaré dans la
forêt de Jumièges. Aidé de quelques
personnes, il
pense éteindre ce
début d'incendie. Mais le lendemain, le vent ranime le foyer
qui
couvait. Il faut cette fois l'intervention des pompiers de
Jumièges et
le renfort de particuliers puis, vers 13h, des gendarmes de Duclair.
Des tranchées furent creusées et il fallut huit
heure de
labeur pour circonscrire le sinistre.
Le Journal des débats : « Un violent incendie, due à l'imprudence de deux enfants, s'est déclaré dans la forêt de Jumièges (Seine-Inférieure), dans un plant de sapins appartenant à M. Le Prévost de la Moissonniére, conseiller général. Vingt-cinq hectares ont été la proie des flammes, en dépit des efforts des sauveteurs qui ont combattu le fléau durant huit heures. Ils ont réussi à préserver plusieurs maisons d'habitation qui allaient être attaquées par le feu. »
Ce sont 25 hectares qui sont ainsi partis en fumée, ajoute l'Humanité du 20 juillet et il aura fallu des efforts inouïs pour sauver les maisons. L'enquête montrera que les enfants, impuissants à éteindre les premières flammes qu'ils avaient provoquées, avaient pris la fuite sans donner l'alarme.
17 juillet 1928. M., Albert Sarraut, ministre de l'Intérieur, a présidé hier, à Duclair, l'inauguration de l'hôtel de ville et de la salle des fêtes. Dans le discours qu'il a prononcé au banquet, il a dit notamment : "Celui qui aujourd'hui est à la tête du gouvernement est l'un des plus grands citoyens, des plus, grands hommes d'État, dont peut s'enorgueillir la République. Je ne connais personne devant1 qui doive s'incliner davantage, la vénération populaire.
"Craignez ceux dont le programme est une synthèse destructive et agressive, avec laquelle on se demande comment il serait possible de faire le bonheur du peuple français."
18 juillet, Le temps. Les six enfants de M. Genet, facteur des postes à Duclair, demeurant à Saint-Paër (Seine- Inférieure), jouaient dimanche, à 19 heures, dans un bâtiment servant de grange. Soudain, Mme Genet s'aperçut que la grange était en flammes; elle y courut, affolée, et, à l'aide d'une pioche, défonça le mur en torchis.
Elle
délivra ainsi ses six enfants, âgés de
6 à 2 ans, gravement brûlés, ils ont
été conduits d'urgence à l'hospice
général de Rouen, où cinq d'entre eux
ont succombé; le «sixième est dans un
état désespéré. 19 juillet
: Le petit René Genet, âgé de deux ans,
la sixième victime de l'incendie que nous avons
relaté hier, a succombé...
29 juillet, vers 10h du matin, le Point-Breeze
descend vers Le Havre. Au phare de Port-Jumièges, deux
matelots
tombent en Seine. Marcel Bellet, de Duclair, et Charles Neveu,
d'Heurteauville, tous deux journaliers, les sauvent à l'aide
d'une barque.
On apprend que Alexandre Vince, ingénieur en chef des ACSM,
pourra arborer la Légion d'Honneur.
Août 1928. — Grand carnaval blanc au Trait.
Septembre
1928. —
René
Boulard, 11 ans, employé chez Louis Courroyer, marchand de
chaussures à Jumièges, verbalisé pour
défaut de plaque.
Les cheminots de Caudebec, réunis chez le
débitant Dubuc,
font leur la protestation de leurs camarades mécaniciens et
chauffeurs du réseau contre la révocation de
Rambaud.
Charretier au Trait, Marcel Detviller est verbalisé pour
ivresse à La Mailleraye mais aussi possession d'un briquet
non
estampillé.
Gailland, manutentionnaire à la Standard, est
transféré à Rouen après de
graves
brûlures.
A Sainte-Marguerite, une enquête est ouverte sur les
époux
Honoré dont les cinq enfants vivent dans la
misère
absolue. Il sont confiés à l'Assistance et les
parents
déchus de leurs droits.
En Charente, Pierre Bérisset, 51 ans, est tamponné par
l'automobile d'Eugène Cuffel, cuisinier à Yainville.
Grièvement blessé, il est conduit à Angoulême.
Le 30, Mgr de La Velleravel vient bénir au Trait le groupe
scolaire chrétien du cercle d'études.
Octobre
1928. —
14
octobre : Charles de Heyn, agent d’assurance et
maire de Duclair, bat de 31 voix Henri Denise aux cantonales. Ce
dernier représentait le canton depuis 30 ans.
André Marie élu député de
la circonscription.
Bénédiction d'une statue du curé d'Ars
à Heurteauville.
Le 15 : accident sur le bac d'Yainville.
Le 24, le feu détruit un atelier des usines Lang-Verte, au
Petit-Aulnay, dirigée par Beaudier. Le
contremaître Delbry
fut quelque peu brûlé. Sur place : les pompiers de
Duclair, la pompe des établissements Mustad, les pompiers de
Barentin.
Au Trait sous l'égide des "Amis
du film" les
séances de cinématographe drainent leur public le
samedi
soir et le dimanche en matinée. Caudebec a
déjà
son ciné depuis longtemps mais aussi La Mailleraye,
à
l'enseigne du Tivoli.
Novembre 1928. — Le 1er novembre, Henri Létudais, journalier chez Lafosse, à Jumièges, est interpellé ivre près de la cale du bac par les gendarmes de La Mailleraye. Il est reconduit chez son employeur et gratifié d'un PV.
8 novembre. Un gamin originaire de Neuville-sur-l'Escaut (Nord), André Bernaert, treize ans, avait quitté, le 1er octobre, le domicile de ses parents, rue de l'Église, à Nanterre, après avoir commis un vol. En se rendant à Heurteauville, chez sa grand-mère, il se fit arrêter à Rouen pour infraction à la police des chemins de fer. Remis en liberté, il fut soupçonné d'avoir fracturé les troncs des églises des communes du Trait et de la Mailleraye. Interrogé, il a fait des aveux. Il a été transféré à la prison du Havre.
Décembre
1928. —
Galle,
la soixantaine, ouvrier agricole, a disparu depuis une semaine
à
Port-Jumièges. Il vivait seul. On fit quelques recherches.
En
vain. Et puis voici que rive droite, les riverains trouvent sur la
berge une paire de sabots, une casquette et une pièce de dix
centimes, le tout reconnu comme ayant appartenu à Galle.
Voici
peu de temps, il avait travaillé chez Edgard
Després, au
hameau du Conihout. Jamais il n'a manifesté le
désir d'en
finir. La misère l'a poussé à penser
autrement.
Une auto,
appartenant à M. Duval, boulanger à Duclair, roulait à vive allure sur la route de Duclair à Vieux, quand sa direction se rompit. La voiture fit une terrible embardée dans un fossé. Si M. Duval se tira à peu près indemne de cet accident, son commis, M. Legendre, qui l'accompagnait, passa à travers le pare-brise et se blessa gravement.
Jadis, au jour de l’an, les enfants recevaient pour étrennes un sucre d’orge et une orange. Le curé offrait des dragées. |
A la Harelle, le tas de fagots de la mère Cléret baissait à vue d'œil. Plainte. Les gendarmes portèrent alors leurs soupçons sur Pierre Aubert, un journalier, qui avoua bien en avoir volé une demi-douzaine à Marcel Monpin, de Saint-Nicolas-de-Bliquetuit, mais sûrement pas à Mme Cléret, d'Heurteauville. Du coup, Monpin porte plainte. |
1929
Janvier
1929. — Les gendarmes de Duclair apprennent qu'un garde
particulier vient apporter régulièrement du
gibier à un commerçant
d'Epinay. Une semaine de surveillance. Rien. Le 27 janvier, les
gendarmes sont prévenus que le commerçant a
encore été livré la veille.
Or il se rend tous les vendredis à Rouen. Nos pandores vont
donc en
embuscade sur le chemin de grande communication. Voici la voiture. On
la somme de s'arrêter. Perquisition. Parmi les poules et
lapins
vivants, on trouve un superbe lièvre et non moins joli lapin
de
garenne. Pressé de questions, le commerçant ne se
fait pas prier pour
balancer son fournisseur ; c'est Bajeux, de Betteville, garde de M.
Kronheimer, du Havre. Depuis novembre 1927, Bajeux lui vend chaque
semaine deux à huit pièces suivant le petit
bonheur de la chasse. Et de
plaider la bonne foi. Le garde lui a assuré avoir
l'assentiment de son
patron. Seulement, transporter du gibier en période
prohibée constitue
un délit. Contravention. Le lendemain, on fait venir Bajeux
à la
caserne de Duclair. D'accord pour la livraison du 26
décembre. Mais il
nie tout le trafic antérieur. Alors, on fait venir le
commerçant pour
une confrontation. En attendant, Bajeux prétexta une course
urgente
pour être autorisé à sortir. On la lui
accorda. Sa voiture fila plus
vite qu'un lièvre...
Telle fut l'histoire racontée par le Journal de Duclair.
Seulement, Bajeux écrivit à la suite de cet
article. Il
assurait ses fonctions à Betteville et n'a jamais
été inquiété pour quelque
trafic que ce
soit...
Service funèbre le 9 à
Heurteauville en mémoire d'Édouard Languette fils.
Lancement du pétrolier à moteur Megara.
Les Ponts et chaussées passent commande aux ateliers
Dubigeon,
de Nantes, d'un bac de 46,80 m de long pour Duclair. Deux machines de
125 cv actionneront chacune une hélice.
Le 13, au marais communal du Trait, on vend aux enchères des
têtes de saules et des hares à cotret.
Commande de trois cargos au Trait.
28 janvier.
M. Henri Manoury, de Saint-Paër, rentrant chez lui
après
une absence de quelques jours, a trouvé sa femme,
âgée de 54 ans, tombée près
du poêle
et entièrement carbonisée. On suppose
qu'une
étincelle a mis le feu à ses vêtements.
Février
1929. —
Les
gendarmes trouvent un vélo à Heurteauville, sa
plaque
d'identité ni de contrôle. Marcel Virvaux,
journalier de
La Mailleraye n'est pas long a être identifié.
Ouvrier à la Standard, Alexis Jégouzo a
été
coffré à La Mailleraye pour ivresse. Au terme de
sa
détention, il nie avoir bu. Son PV est maintenu.
Chute d'un échafaudage et fracture du crâne pour un ouvrier Italien, Orsini, à la Standard. Il meurt à l'Hôtel-Dieu.
Avril
1929. —
La Lyre des ACSM a un nouveau
chef : André Coisy.
L'abbé Quilan, ancien curé du Trait,
reçoit 20.000
F de Pie XI pour bâtir une église à
Sotteville.
Un convoi de péniches signale aux riverains du Trait qu'un
corps
flotte en Seine. C'est Jules Galles, 68 ans, disparu en octobre
dernier, face à Heurteauville.
Mai
1929. —
16 mai : Pestel
réélu maire du Trait. Chenavard et Ameline pour
adjoints. Dupuich est au conseil. 18 mai : Sever Boutard est
réélu maire. 19 mai: Constant Vauquelin aussi au
Mesnil. En revanche, nouveau maire à Yainville: Jean
Lévêque, un Rad Soc.
Reprise
du pignon ouest de l'église Saint-Pierre. Il est
redressé et relié aux murs nord et sud. Dans les
blocages du pignon méridional, découverte d'un
chapiteau pré roman.
Le 30, la lyre des ACSM donne un concert place de la mairie.
Juin
1929. —Deux
visites au Trait : les maires et industriels de la Seine maritime,
l'association des grands ports français....
Travaux de transformation des cales de Duclair.
Juillet
1929. —
Près
des carrières Cauvin, Léon Lefebvre,
débitant, est
occupé à charrier du sable. Monté sur
son banneau,
la planche sur laquelle il est assis glisse. Tombé
à
terre, il est relevé sans connaissance et porté
à
son domicile où le Dr Bourlange lui prodigue les premiers
soins.
Mais une hémorragie interne commande, le lendemain, son
transfert à l'Hôtel-Dieu. Il y mourut
après
d'horribles souffrance.
Près du passage à niveau de la gare de Gauville,
une
Delage fait une queue de poisson à un camion rouennais
transportant 20 ouvriers et l'accroche. Le chauffeur, Marcel Marie,
perd le contrôle du camion qui verse dans un champ. Pas de
blessé grave. Mais on recherche le fuyard.24
juillet.
A
Jumièges, installés dans l'herbage de Guillaume
Quesne,
plusieurs boys-scouts prenaient leur bain devant
la cale du bac. L'un d'eux, Joseph Derrenaux, 19 ans, pris de
congestion, coula à pic. Lorsqu'on le passeur, Georges
Lépagnol,
armé d'une gaffe, le repêcha, il avait
cessé de vivre et le Dr Bourlange pratiqua en vain le bouche
à bouche. Il était le fils d'un banquier
de
Roubais.
Adrien Hillairet, entrepreneur de maçonnerie à
Heurteauville avait prêté sa bicyclette
à Le
Bastard, ouvrier peintre de La Mailleraye qui se rendait à
Thuit-Hébert. Hillairet n'a jamais revu son vélo.
Le Bastard ira un mois en prison.
Août
1929. —
Au
Conseil d'arrondissement, Malartic fait voter un vœu : que le
bac
du Mesnil soit durablement équipé d'une vedette
automobile. Il souhaite par ailleurs développer le passage
entre
Boscherville et Bardouville entre en améliorant
l'accès
et en le dotant d'un bac à moteur.
Deux braconniers en barque sont pourchassés par les
gendarmes
à qui le passeur de l'usine Terracini a mis son bateau
à
disposition. Ils sont interpellés à la cale du
bac. Une
autre fois, à Gauville, deux braconniers à pied
cette
fois, sont arrêtés à leur tour. Il
s'agit de deux
Traitons : André Déhais et Isaï Boulais.
Septembre
1929. —
Le
6, vers 8H15, un hydravion piloté par Bossoutrot amerrit
devant
Berville. Et s'amarre non loin de la cale du bac. De nombreux curieux
iront le découvrir. Il devait terminer ses essais chez
Latham,
à Caudebec, mais le brouillard en a
décidé
autrement.
Deux Polonais de la Standard sont verbalisés pour ivresse.
Sur le bac du Trait à La Mailleraye, la remorque n'a pas le
même numéro que le camion qui la tracte. A la
remarque des
gendarmes, le conducteur les insulte. Prison avec sursis.
Octobre
1929. —
Une
société d'anciens combattants est
créée au
Trait, présidée par Albert Hanreng,
secondé par
Raymond Debris. Il existe aussi l'association des anciens militaires
présidée par Pradeau.
Le 4, lancement du Mirza
et du Mérignac.
Raoul Trotel, 15 ans, travaille aux ACSM et habite chez ses parents
à Pavilly. Un jour, il rate le train et arrive à
pied au
Trait, proposant le lapin pris chez ses parents qui ne le nourrissent
pas. On le prend pour un voleur. Alors, il tente la chance à
Heurteauville. Là, il a affaire aux gendarmes. Qui
téléphonent à Pavilly. La version
s'effondre. Il a
13 ans et non 15. Quant à ses parents, ils ont toujours leur
lapin. En fait, Raoul Trotel s'appelle Henri Lasnier et habite
Bouville. Mais ses parents ne veulent plus entendre parler de lui. Il a
été impliqué voici sept mois dans le
sabotage de
l'usine Damilaville, à Barentin puis mis à pied
des ACSM.
Le lapin ? Il a été volé chez
Leboucher, à
Bouville. Non, chez Amédée Dorival, au Trait, en
compagnie de son camarade Trotel à qui il a
emprunté le
nom. Nouveau mensonge. Trotel est descendu du train au Trait. Lasnier
à Duclair. Le lapin alla finir ses jours dans un bureau de
bienfaisance. Et Lasnier prit quant à lui la direction du
Parquet de Rouen.
Matinée lyrique le 27 par l'union sportive du Trait.
Le 20, vers 21h, les gendarmes de Caudebec arrêtent une voiture démunie de feux arrières. Les voilà qu'ils examinent tout le véhicule. Le conducteur les invective : "Vous n'y voyez pas ! Vous ne savez pas lire ! Vous être aveugles ! Indignes de porter l'uniforme !" L'homme est amené à la brigade. Vérification d'identité. C'est Fernand Foutrel, 37 ans... maire de Mauny ! Le voilà qui refuse de suivre les gendarmes jusqu'à la chambre de sûreté. " Je n'ai pas mangé. J'ai faim !" Le maréchal des logis chef le prie de descendre pour lui donner satisfaction : "Je ne descendrai pas ! Je suis plus capable d'être maire que vous chef de brigade !" Quelques chaises volent. Foutrel fera huit jours de prison.
Décembre 1929. — Le 6 décembre, Victor Mauger est "encore" ivre. Si bien que le passage entre le Vieux-Trait et Heurteauville est assuré ce jour là par Alexandre Levreux, qu'il paye pour le seconder. Vers 17 h, Mauger monte en barque mais perd les avirons. Le voilà à la dérive. Seul. Ainsi passa-t-il la nuit dans son embarcation. Edmond Beaudoin, chef d'équipe aux Pont-et-Chaussées, signale aux gendarmes la disparition du passeur. Mais celui-ci est parvenu à regagner son domicile au petit matin. Interrogé, il jura de sa plus grande sobriété la veille. Seulement, il collection les plaintes contre lui concernant la qualité de ses prestations. Un procès-verbal est dressé.
28 décembre. M. Duval, boulanger sur la place du marché de Duclair, se rend aux Vieux. La direction lâche, la voiture se retourne et le commis est contusionné à la tête. On le transporte chez le pharmacien Bobée qui lui prodigue les premiers soins en attendant le docteur.
Deux Polonais de la Standard sont entre le passage à niveau de la Neuville et la gare de Gauville quand ils sont attaqués par un inconnu surgi d'un fossé. L'un prend la fuit, l'autre reçoit deux coups de couteau. Il parvient tant bien que mal à regagner le camp des ouvriers polonais et de là ses camarades le conduisent à l'hospice de Caudebec. L'enquête identifie l'agresseur : c'est un autre Polonais.
A Heurteauville, on a volé un lapin chez la veuve Ramond.
Le 21 décembre, sur un chantier d'Yainville, un cimentier tchèque de l'entreprise Marion, de Rouen, se fracture la jambe. Il confie à un compatriote sa valise. Quand il rentrera de l'Hôtel-Dieu, son bien aura disparu.
1930
Janvier 1930. — Un vieillard fort estimé à Duclair, près de Rouen, où il demeure, ancien commissaire expert en laine du ministère de la guerre, délégué du comice agricole et chevalier du Mérite agricole depuis 21 ans, portait un ruban bicolore deux filets rouges et un filet vert d'égales proportions qui vient de lui attirer de sérieux désagréments. Un citoyen zélé ayant signalé aux gendarmes que ce ruban fantaisie vendu dans le commerce, mais non réglementaire ressemblait à la Légion d'Honneur, le vieillard vient, à sa grande surprise, de faire ses débuts en justice. Divers témoins ont été entendus au tribunal correctionnel de Rouen, mais l'affaire a été mise en délibéré. Le coupable va-t-il être placé sous le coup de l'article 259 du code pénal qui réprime l'usurpation des décorations par ceux qui n'en sont pas titulaires ? Ce problème juridique intéresse le public, car les rubans non réglementaires du Mérite agricole sont en vente à Paris et en province chez les chapeliers et portés de bonne foi par nombre de braves gens.
Le 13, vers 21h30, quatre individus frappent Céline P, journalière de 38 ans, et lui font subir des outrages.
Sur le bac de Jumièges, Daniel Persil succède à Georges Lépagnol.
Au bac du Trait, Victor Marical, employé de la SDLM est heurté par une remorque. Soins du Dr Escande.
Arrestation à Duclair de l'auteur de 15 vols qui opérait habillé en femme.
Le nouveau bac de Duclair est arrivé à Rouen et attend à Croisset son équipement complet. Depuis Saint-Nazaire, le bac a essuyé la tempête. Ses amarres se sont rompues il a vogué à la dérive jusqu'à ce qu'un cargo anglais le prenne en remorque jusqu'à Guernesey.
Édouard Salmon, adjoint d'Heurteauville, procédera à la révision des listes électorales du Trait pour 1930.
L'association des officiers de réserve est présidée par le colonel Le Magnen, du Trait. Elle y organise une conférence sur la motorisation de l'armée.
A Heurteauville, lasse d'être maltraitée par son fils Gaston, Elisa Lecornier, veuve Petit, de Port-Jumièges, porte plainte.
Mauger a perdu son emploi de passeur. Et une tringle en bois de 6,50 m de long, volée devant chez lui. Plainte.
Février 1930. — Dans la nuit du 31 janvier au 1er février 1930, le George-et-Henri, parti de Rouen, se trouva dans l'obligation de faire demi-tour, au niveau de Tancarville, victime d'avaries de coque au mouillage de la Corvette. Parvenu à Jumièges, le navire coulant bas, le capitaine Orsatelli prit la décision de l'échouer à hauteur du bac. On fit appel à deux remorqueurs et un bateau pompe de Rouen et le navire put quitter Jumièges le 10 février. Pour s'échouer de nouveau dans une courbe en aval de Duclair où il dut attendre la marée du soir. Un procès opposa les protagonistes de cette affaire.
Au Trait, une rixe oppose Croates et Dalmates. Un blessé à coups de couteau et de bouteille. Trois arrestations.
A Duclair, l'équipage de M. de la Moissonnière chasse un cerf qui, ayant passé par Gargantua, atteignit les bois de M. Fauquet et traversa la Seine. Immédiatement, les curieux abondent tandis que piqueurs, chevaux et chiens s'engouffrent sur le bac. Joli tableau. Pendant ce temps, le cerf avait gagné Ambourville. La meute ayant débarqué, on poursuivit la bête aux abois qui traversa Bardouville, gagna Anneville et traversa le Nouettes et le Marais, continuant sa course à travers les fossés et les marais d'Yville et enfin la Garderie où rendu à merci il s'affala à 17 h 30. Curée à son de trompe.Une heure plus tard, la meute reprenait le bac où foule de spectateurs l'attendait au débarquement. Ce furent les adieux du bac à aubes...
Mars 1930. —Le nouveau bac de Duclair, dit n° 6, entre en service le 1er mars.
Lancement du Charles-Schiaffino. Le conseil national économique visite les chantiers.
Un marsouin est aperçu devant Duclair. Quelques chasseurs tentèrent de l'atteindre mais il était hors de portée. C'est alors qu'avec une barque, MM. Duhamel, Letoré et Hulin s'élancent à sa poursuite. Attendant qu'il émerge ils lui servirent deux coups de feu. C'est ballot : on ne le revit plus. Les vieux Duclairois se souviennent qu'avant guerre, un marsouin avait été aperçu dans des conditions identiques. Partois, receveur buraliste, le pourchassa et fut assez heureux de l'atteindre et le ramener à terre où il excita la curiosité générale.
A Heurteauville, Marcel Virvaux et Marius Honoré sont copains comme cochons. Ils rencontrent une première fois la maréchaussée qui les verbalise pour défaut de plaque et de lumière, une seconde pour ivresse et outrage. Un Polonais de la Standard leur fait concurrence, ramassé à la cale du bac du Trait. PV pour ivresse et défaut d'immatriculation.
D'Heurteauville, André Honoré a porté sa bicyclette à réparer chez Prévost, du Trait. Puis porte plainte. Les 250 F qui se trouvaient dans la sacoche n'y sont plus. La femme du plaignant cuisinée par les gendarmes finit par lâcher le morceau. C'est une accusation mensongère.
Au Trait, place du Calvaire, réside Noël Plé, chef de chantier de l'entreprise Chouard chargée des travaux de défense des berges de la Seine, à N.-D.-de-Bliquetuit. Un jour, Plé disparaît. Rumeur de suicide. En fait, Plé piquait dans la caisse de l'entreprise. Il fut arrêté. Quatre mois de prison.
Un cycliste se jette sur une voiture non loin de la gare de Gauville. Il est grièvement blessé.
Avril 1930. — Au bac de La Mailleraye, Marius Lannel lave sa voiture. Qui roule et tombe dans la Seine.
Alors qu'un camion débarque pour se rendre à la gare de Gauville, un matelot du bac, Ambroise Bihannic, reçoit une traverse en pleine figure qui lui fracture le maxillaire et lui casse trois dents. On dit que les Bretons ont la tête dure...
Samedi 26, dans le ciel de Duclair, on aperçoit le dirigeable allemand Graf-Zeppelin.
Mai 1930. — Collision entre un camion de la fromagerie Hercelin, de Mauny, conduit par André Ritz et venant d'Heurteauville et un voiture chargée de bois conduite par Edgard Despré. Au moment où le camion la doublait, le cheval fit un écart et Despré fut blessé.
Le 27 mai, Jules Canipel patron d'une péniche en déchargement à la SHEE de Yainville, prend du repos à la terrasse d'un hôtel de La Mailleraye. Sur un banc, une femme coud paisiblement, un enfant près d'elle. Soudain, des cris. Le garçonnet de trois ans vient de tomber dans la Seine. Canipel plonge et ramène l'enfant, Jacques Demay, dont le père est employé à la Standard du Trait.
Juin 1930. — Dans la nuit du 12 au 13, à 23h30, Samson, instituteur de Yainville, rentre chez lui quand, près de la gare du Trait, il découvre deux hommes à terre et une moto disloquée. Samson stoppe peu après l'auto de Poirée, garagiste de Caudebec et va prévenir les gendarmes de Duclair pendant que Poirée reste sur les lieux. Bientôt arrivent le Dr Bourlange, le maire, Pestel. Bernard Lacaille a été tué sur le coup, Marcel Lecret, père de trois enfants, est très grièvement blessé. Ils revenaient de chez Quevaine, jardinier à Canteleu, quand ils ont percuté l'arrière d'un camion effectuant des transports pour Bruneau Gilles, du Trait.
Le 19 juin, on vit l'abbé Quilan revenir au Trait pour officier le jour du pèlerinage au Précieux sang.
Grandes fêtes au Trait le 22 juin : expo d'apiculture, horticulture, cavalcade...
A Heurteauville, Legendre avait confié à une habitante du village d'acheter du lard chez M. Rège, à La Mailleraye. Ce sont elle s'acquitta parfaitement. Sauf qu'elle oublia de payer. Procès verbal.
A la ferme du Torps, ce n'est pas le premier délit de chasse de Louis Bosquier qui avait voici plusieurs mois régalé ses voisins avec la viande d'un biche blessée capturée devant sa ferme. Là, on apprend qu'il élève un jeune faon capturé au Hêtre-aux-Moines. Il affirme aux gendarmes l'avoir trouvée dans un champ de trèfle. Nouveau PV.
A Heurteauville, Adam est nommé à Lanquetot.
Juillet 1930. — Deschamps place une photo dans le Journal de Rouen. Le 5, grande fête des fleurs à Duclair avec concours de pêche. C'est l'époque où les riverains de de la place pétitionnent contre les mauvaises odeurs du marché au poisson...
Le même jour est créé à Caudebec un Groupement des intérêts de la Seine maritime. Nos élus figurent parmi les 23 représentants de communes riveraines. Comme Jean Lévêque, maire de Yainville, qui en sera la trésorier.
A Quevillon, on fête la Saint-Martin les 6 et 7 place du Carrefour.
Nida, cultivateur au Beaulin à Bardouville, se jette à moto dans une haie du halage en allant à Duclair. Soins du Dr Châtel.
A Heurteauville, trois compères entrent au café Honoré et André Bénard, bûcheron, commande trois bocks. Honoré refuse de servir et prie Bénard de sortir. Dehors, il lui aurait même distribué quelques horions auxquels Bénard riposta, bientôt relayé par son camarade Georges Vasseur qui blesse le cafetier à la figure sous l'œil du troisième larron, Robert Gopois, journalier. Les gendarmes s'arracheront les cheveux. Le cafetier nie avoir frappé qui que ce soit mais avoir été brutalisé par Vasseur... Les bagarres, est toujou comme cha, on sait jamais qui qu'a commencé...
Le 13, Léon Le Lanchon, professeur à l'école de Notariat, ancien clerc principal de Pannier, à Rouen, est nommé à Duclair en remplacement de Bonterre.
Médaillé militaire, Croix de guerre, André Billaux, du Trait, inscrit sur le livre d'or de Verdun.
Blanche Geffray, en forêt de Roumare, sur le chemin menant du Petit-Charme au château de Quevillon, fait l'objet d'une tentative de viol. Elle résiste. Il s'enfuit.
Août 1930. — Grande fête au Trait.
A Heurteauville, Mme Charles Guérin fut retrouvée pendue tandis que son époux était au marché de Caudebec.
Octobre 1930. A Heurteauville, la médaille de Verdun va à André Bocq.
Le nouveau bac de Duclair est arrêté le 8 pour dix jours. Réparations urgentes. Le bac à aubes reprend du service.
Un ajusteur polonais blessé par un objet tranchant à la cuisse est transporté l'Hôtel-Dieu.
Novembre 1930. Le 1er, Honoré, bûcheron à Heurteauville et Virvaux, de La Mailleraye, sont importunés par trois Rouennais alors qu'ils revenaient de la foire de Saint-Romain et regagnaient leur hôtel. Honoré est agressé à la porte de l'établissement. Pour du feu et un peu de monnaie, les trois apaches iront en prison.
Nous avons appris que la Compagnie internationale des Eaux et de l'Ozone, dont le siège est à Paris, était autorisée par la Préfecture, au titre d'établissement dangereux et insalubre, à installer à Yainville une fabrique d'objets en carton laqué. Encore une nouvelle industrie qui s'installe dans cette commune autrefois si solitaire.
Décembre 1930. Le 1er, Pestel signe la mise en adjudication de l'ancienne école des filles, près de la gare du Trait.
A Sainte-Marguerite, les époux Pinel, huit enfants, ont une dotation de l'Académie française. Albert Jobin, terrassier de Sainte-Austreberthe, s'était fait conduire en taxi à Sainte-Marguerite sans payer la course. 15 jours avec sursis.
Auvray l'architecte des Monuments historiques, vient de prendre des mesures conservatoires en attendant la restauration de l'église d'Yainville qui se lézardait. Les grands arcs qui supportent la tout à l'intérieur ont été mis sur cintres et de solides étais ont été posés au dehors par Lanfry, le restaurateur de Jumièges. Sinon, la collecte faite par les jeunes Lastennet et Frémont au profit des pêcheurs bretons a donné 225F. Les enfants de l'école ont déjà vendu 130 F de timbres antituberculeux.
1931
Janvier 1931. — Les terrassiers de l'entreprise Beaudelin, de Duclair, mettent au jour un cimetière gaulois près du manoir d'Agnès Sorel.
Février
1931. —
La tradition des feux de joie ne s'est pas éteinte. Le 15
février, à 20h30, les jeunes gens d'Heurteauville
font
allumer par deux personnes de la localité 600
bourrées.
Il y a bal à grand orchestre, passage d'eau
assuré face
à la mairie de 20 h à minuit.
Charles Guillemot Treffainguy nommé notaire à
Jumièges en remplacement de Gérondeau.
24 février, une affaire fait les choux gras de la presse locale. Sur le marché de Caudebec, le garde-champêtre interpelle un jeune agriculteur de Jumièges, le sieur Saint-André, 26 ans. Il saisit plusieurs rasières de pommes de terre et les pèse en mairie. Elles accusent péniblement 27, 28 kg quand leur poids devrait être de 35 kg. Pourquoi ce contrôle? C'est un commerçant de Lillebonne qui, trompé sur la marchandise, a dénoncé le paysan de la presqu'île. Interrogé, ce dernier se défausse: "J'y suis pour rien. C'est mon commis qui a fait ce travail". Le Parquet de Rouen est saisi. Ce dernier charge la gendarmerie de Duclair d'enquêter. Voilà nos pandores qui se présentent dans la ferme du producteur. Mais il n'y trouveront pas de commis. Et pour cause. Il n'y en a jamais eu ici. Le paysan finit par avouer son forfait. Il récolta 100 F d'amende.
Mars 1931. — mort de Mme Lepel-Cointet a son domicile parisien, 15 rue de Marignan. Elle avait 94 ans. Ses obsèques eurent lieu le 18 à l'église Saint-Pierre de Chaillot mais un service fut prévu ultérieurement à Jumièges.
Mai
1931. —
Concert de la lyre des ACSM.
Charles Patou, curé de
Sainte-Marguerite, est
nommé chapelain d'honneur de la cathédrale. On
donne des
films au patro, comme La
guerre sans armes.
Le 22 mai, au Mesnil, deux nouveaux fonctionnaires municipaux prêtent serment. Albert Petit qui endosse l'uniforme de garde-champêtre et de tambour-afficheur et puis Émile Ligois, cantonnier fossoyeur. |
M. Monguerard préside les anciens combattants de Jumièges. Vice président: Nestor Cadinot, trésorier: Desmoulins, assesseurs: Vincent Persil, Vermont, Blondel, Quemin, Quesne, porte drapeau: Lacaille et Guichard.. |
Juin
1931. —
L'héroïne
de l'histoire qui suit ? Alphonsine Romain, 46 ans, veuve Gallien.
UNE NAÏVE FRAUDEUSE. Rouen, 5 Juin. — Une habitante
d'Heurteauville fit preuve, d'une naïveté
désarmante alors que les fraudeurs se défendent
toujours âprement d'avoir mis de l'eau dans le lait qu'ils
mettent en vente, elle déclara : « J'en versais deux
litres dans mon broc de 12 litres, après avoir
retiré une demi mesure de crème. »
On lui demanda :
« Il y a longtemps que vous vous livrez à ce
trafic ? » Elle répondit : « Pas plus de cinq
ans. » C'était une pauvre petite
femme. Le tribunal tint compte de sa situation et lui accorda le sursis
pour les deux mois d'emprisonnement qu'elle récolta.
Mais elle paiera 200 francs d'amende.
Le 14 : grande fête sportive à Duclair.
Juillet
1931. —
4 et 5 festival de musique et régates
de Duclair.
On crée à Anneville un pèlerinage
à saint
Christophe à la demande des automobilistes du canton
où
aucun lieu de culte n'est voué à ce saint.
L'occasion
aussi d'attirer l'attention sur la restauration qui s'impose
à
l'église.
Heurteauville : Henri Alphonse Lévesque, ancien du 21e RIT, est inscrit
sur le livre d'or des Soldats de Verdun. Il est titulaire de deux
citations et de la Croix de guerre.
Eugène Guéroult, de Maromme, avait pris le chien
de Mme
Bernaert. Il entre en bataille avec celui d'une Heurteauvillais. En
voulant les séparer, il fut mordu. Et verbalisé
pour
divagation.
Noces d'argent sacerdotales de l'abbé Auzou, curé
du
Trait. Visite de l'union syndicale des ingénieurs
catholiques.
Jeanne
Guillochon,
épouse Aubert, du Trait, prend le train à
Gauville pour
Caudebec. Arrivée à Villers-Ecalles, elle se rend
compte
qu'elle a oublié sa mallette contenant divers objets dans la
salle d'attente. Alors, à Saint-Wandrille, son mari descend
et
revient à la gare. Où il ne trouvera rien. Mais
les
soupçons se portent sur une marinière de la
péniche Millet, Émilie Cherrer. Qui finira par avouer.
Août
1931. — 17 août : A
Saint-Pierre-de-Varengeville, une automobile venant de Rouen ayant
croisé une roulotte de forains, a renversé
celle-ci par suite d'un dérapage. Trois forains furent
blessés quant aux occupants de l'automobile, deux d'entre
eux furent grièvement atteints et transportés
à l'Hôtel-Dieu de Rouen.
Lanfry fait de nouvelles découvertes
archéologiques à Jumièges.
Lancement du sous-marin Antiope.
Septembre
1931. —
Lecointre,
des ACSM, porte plainte pour vol de deux titres de rente dans sa maison
du Vieux-Trait. Sûrement un habitué. Alors on
soupçonne Rolland Daniel, maçon en faillite. A la
gendarmerie de Duclair, Daniel tient bon, se disant ami de Lecointre
qui lui a rendu service. Puis il craque.
Les ACSM lancent un ponton pour les Ponts et Chaussées.
Découverte archéologique à
l'église d'Yainville.
Octobre
1931. —
Grande soirée
artistique suivie de bal au Trait le 17.
A Sainte-Marguerite, les anciens combattants se mesurent au tir.
Accident mortel à la centrale d'Yainville. Un ouvrier de
l'entreprise Générale de Paris occupé
à
manœuvrer une gaine en ciment tombe en Seine.
Repêché, il expire.
Une affaire de pension alimentaire non versée vient au
tribunal
et concerne un divorcé du Trait, père de trois
enfants
avec sa nouvelle compagne, qui négligeait de subvenir aux
besoins de la première, mère d'une petit
garçon.
L'occasion pour la presse locale de fustiger le divorce.
Novembre
1931. — Venue
au Trait du Ministre de la Marine Marchande.
L'abbé Groult,
nommé à Valmont, est remplacé par
l'abbé Debris.
Nuit du 7 novembre : Le charbonnier anglais Thérèse s'échoue
près du feu du Landin. Un steamer muni de la TSF, Saint-Camille,
alerte le port de Rouen. Le charbonnier se renflouera
lui-même
mais aura besoin de remorqueurs, l'avarie touchant son gouvernail.
Le 7, Léon Boutard, 49 ans, employé
à la SHEE et demeurant près de la mairie du Trait
rentre chez lui à vélo quand il est
renversé par
une auto. Son conducteur, Fel, de Caudebec, a été
aveuglé par une autre voiture plein phare. Et qui continua
sa route...
Le 25 on inaugure l'extension de la centrale d'Yainville.
Décembre 1931. — A Heurteauville, Charles Léon Petit, ancien du 239e, reçoit la médaille de Verdun. Marguerite Landrin, 21 ans, porte plainte pour vol de billets dans son sac à main. Un journalier, Alfred Gofroi, rentre chez lui et constate la disparition d'un pantalon et d'un stylo. Ses soupçons se portent sur René Normois, retrouvez chez sa tante par les gendarmes à Notre-Dame-de-Bliquetuit. Il nie. Puis avoue...
1931 aura vu la création du comité des fêtes de Jumièges présidé par Jean Persil, secrétaires: Huet et Piolet. Organisation d'un concours de bébés.1932
Janvier
1932. — Vendredi
9, une voiture tombe en Seine au bac du Trait. Massis, le passeur de
nuit, a vu la chose de sa maison isolée. La voiture
s'était arrêtée à 500 m du
passage puis
s'était élancée à 80 km/h. Toute
la journée du samedi, on a tenté de
découvrir l'automobile.
Le conducteur, qui a
été noyé, est M. E. Nauroy, assureur,
demeurant
rue Jules- Siegfried, au Havre. La voiture, disent d'autres journaux,
roulait à 60 km/h lorsqu'elle tomba en Seine. On ne retrouva
que
le melon et les gants du conducteur âgé d'une
trentaine
d'années. Benjamin Cabioch, scaphandrier, viendra superviser
les
opérations et la voiture sera relevée devant 800
curieux.
Nauroy était au volant... Le corps sera
déposé
à la Standard, l'auto à la mairie du Trait.
Une semaine plus tard, à 21h, Martigny, un marchand de
bestiaux
des Ardennes accompagné de sa femme revient de Barentin,
descend
la rue de l'Église à Duclair et se rend compte qu'il est
engagé sur la cale du bac. Coup de volant à
droite,
tête-à-queue, l'auto va s'engloutir à
reculons puis
est emportée par le courant. Aux cris des passagers, Mme
Delafenêtre donne l'alerte.
Les portières
ayant
été ouvertes, les occupants purent sortir de la
voiture,
mais furent entraînés par les eaux. Mme Martigny
disparut
dans un remous sans que son mari ait pu se porter à son
secours.
On dut prendre des précautions pour que M. Martigny ne se
livrât pas à un acte de désespoir.
Père de
trois enfants, il réside à Rumigny (Ardennes)
C'est le capitaine du bac, Rannou, qui, en barque, a
récupéré le conducteur au moment
où il
allait disparaître. Il dut appeler en renfort
un marinier,
Aliédor Gras, de la péniche rouennaise Pierre-II, accostée
près du bac. Rouxel,
le receveur des Douanes, le maréchal des logis chef Le Pape
et
ses hommes vont longuement tenter de retrouver Mme Martigny sur la
barque de Rouxel à l'aide d'un projecteur
prêté par
Lambert. Les recherches reprennent le samedi matin par Martel, chef
d'équipe des Ponts et Chaussées, ses hommes et
l'équipage du bac. Repérée,
l'automobile sera
ramenée à la berge et conduite dans un garage. Le
corps
de Mme Martigny, mère de trois enfants, n'est pas
retrouvé. Dans la région, ces deux accidents
soulèvent une vague d'émotion et de nombreux
riverains
demandent déjà des signalisations
appropriées
à l'approche des cales. Le préfet viendra au
Trait,
à Caudebec et Duclair où il félicitera
le
capitaine du bac.
Février
1932. — Journalier,
Albert Cauchie passe pour un fieffé braconnier. Pour le
pincer,
une battue est organisée par les gendarmes. Un comble : on
s'adjoint le concours de Bocquier, cultivateur au Torps,
déjà entrevu pour des faits similaires. Et c'est
lui qui
mettra la main sur Cauchie, déjà
condamné et
interdit de séjour.
21 février, Le
Petit parisien.
A Vincennes, Marius Brunet. trente-deux ans, originaire de
Jumièges (Seine-Inférieure). domicilié
14. rue d'Aboukir, à Courbevoie, a été
envoyé au dépôt par M. Fouquet,
commissaire de Vincennes. Travaillant il y a quelque temps comme
ouvrier peintre chez M. Leclerc. 5, place de la Mairie, à
Saint-Mandé, Brunet avait volé à ce
dernier pour 14.000 francs de bijoux ainsi qu'une somme de 90 francs.
Mars
1932. —
Une
auto avec trois hommes à bord s'arrête chez Krieg,
au
Trait, pour commander 20 litres d'essence. Au moment de payer, le
commerçant reçoit une malle entre les jambes.
Mais Krieg
a relevé le numéro. les filous se feront pincer
au Havre
avec leur voiture volée à Paris.
9 mars. Un
violent incendie s'est déclaré à
Yainville, dans un
bâtiment dépendant de la station
d'électricité. Le bâtiment, qui
renfermait un
important matériel, a été
détruit. Les
dégâts atteignent 500.000 francs.
Avril 1932. — Joseph Lefebvre, d'Epinay, venait de passer son permis. Il avait acheté une Viva Quatre, modèle 32. Lefebvre le vendredi 1er avril à Pont-Authou par le bac du Trait à La Mailleraye. Au retour, il prit par Port-Jumièges. Il est 16h30. Arrivé en face, la voiture cale... sur la cale. Le personnel la pousse et la remet en marche. Mais Lefèvre accélère trop, tourne la direction dans tous les sens, voilà la voiture de travers qui redescend la cale de flanc et vient à côté du bac. Daniel Persil, le passeur, sentant le danger, ouvre la portière, tire Lefebvre à lui. La Viva Quatre accomplit quant à elle les derniers mètres qui la séparent du fleuve et va s'engloutir. Fort heureusement, les quatre passagers de l'auto avaient quant à quitté le véhicule pour la traversée. Là aussi, on fera appel à un scaphandrier...
Mai
1932. —
Tous
le mois de mai, la chapelle de la Mère de Dieu est ouverte
tous
les jeudis et dimanches de mai à partir de 7h.
Aubert, de Berville, ouvrier peintre chez Lorillon, à
Duclair,
se promène en barque au trou de la Martellerie. Quand il
découvre le corps de Mme Marquigny.
A Boscherville, André
Long-Chamont abat une
spatule blanche, espèce très rare. Mais fier de
cela, on
l'expose chez Bouré, naturaliste à Rouen.
Lancement du sous-marin Oréade.
Les époux Vasseur, d'Heurteauville,
iront en
correctionnelle où les juges tenteront d'y voir clair. La
femme
affirme avoir été brutalisée,
menacée de
mort par son mari ivre et qui exigeait d'elle un certificat attestant
que les quatre enfants du foyer n'étaient pas de lui. Le
mari,
lui, n'avoue que quelques bourrades à la lecture d'une carte
dénonçant l'infidélité de
son épouse.
Juin
1932. —
Après accord amiable avec
Georges Ducastel et Albert Lequesne, on élargit le chemin de
grande communication au Bosc, sur le Mesnil. L'entreprise Baudelin
réalisera les travaux avec ses camions !
Bénédiction de la chapelle Saint-Eloi, au Trait.
Le 26, régates de Duclair.
Juillet
1932. —
Jeudi
2 juillet, 18h30, Paul Desmonceaux, facteur intérimaire
à
la gare de Duclair, alla prendre un bain à Saint-Paul. Sur
la
berge, les gars Préaux et Saussay le voient
disparaître et
appellent à l'aide. Trois excellents nageurs arrivent :
Charles
et Robert Oursel, de Duclair, Martel, de Saint-Paul. Les
gendarmes, les employés des Ponts et Chaussée
rappliquent
également. Recherches vaines. Le dimanche, le pauvre
père
était à l'endroit où son fils avait
disparu. Quand
le corps du noyé s'immergea soudainement...
5 juillet : décès d'Henri Denise,
ancien maire et conseiller général de Duclair, figure de l'hôtel de la Poste. Il
était né en 1855.
Heurteauville : l'instituteur, M. Fontaine, est nommé
directeur à Blosseville-Bonsecours.
19
juillet : à l'usine d'Yainville, un chauffeur tombe dans
une trémie à charbon. Pris sous 150 tonnes de
combustible, son cadavre n'est dégagé qu'au bout
de
plusieurs heures.Yves Gourvet, 42 ans, était père
de trois enfants.
Août
1932. —
Le 21 août, cinquantenaire du chemin de fer.
Au Trait, Hélène Deconihout, demeurant quartier
du
Calvaire, prend ses ébats en Seine, bien que ne sachant
guère nager. Soudain, un jeune homme la voit couler
à pic
et appelle au secours. Alfred Caron fils, ramoneur de Barentin en
tournée au Trait se jette à l'eau et
ramène
Hélène sur la berge. Quelques soins, et elle
regagne son
domicile.
Commande d'un navire de recherches
océanographiques aux ACSM par le Ministère de la
Marine.
Un cycliste sans éclairage qui s'enfuit ! Les gendarmes de
La
Mailleraye verbalisent Jules Caron, cimentier-boiseur de Varengeville,
21 ans.
Septembre 1932. — Raymond Lacheray est nommé greffier de la Justice de Paix en remplacement de Vincent.
Octobre
1932. —
Le 4, l'union des industries
havraises visite la centrale d'Yainville.
Marie Lefieux, épouse Joseph Caron porte plainte pour coups.
Obsèques au Trait de la petite Jeannette Fournier.
Heurteauvillais, Robert Honoré, 19 ans, est frappeur
à la
nouvelle usine d'Yainville. Un jour, il s'empare de la montre de
Georges Dudout, mécanicien, dans le paletot
accroché aux
vestiaires. Dudout porte plainte. soupçonné,
Honoré nie. Puis craque. Où est la breloque ?
Dans
l'armoire de la cuisine, chez mes parents. Alors on s'y rend. Quand on
approche, Honoré crie : "
Maman ! Au secours ! Je n'ai rien volé !" Puis
il tente de s'enfuir. La montre n'est pas dans l'armoire. C'est,
explique-t-il, qu'il l'a remise à son frère.
Interrogé, ce dernier n'est au courant de rien. Depuis,
Honoré est en prison. Pour un mois. La montre ? Il l'a
jetée à l'eau, dit-il à
présent.
Novembre
1932. —
Qui diable a volé les
chaînes des bestiaux d'Edgard Després,
à Heurteauville ?
Au Trait, Rolland Landrin, fils de commerçants de La
Neuville,
roulait à gauche, sans éclairage pour se rendre
à
Sainte-Marguerite. Il est fauché par une voiture.
Examiné
par le Dr Journée, transféré par un
mécanicien de la Standard, Joseph Ouin, il
décède
à l'Hôtel-Dieu dans la soirée.
Le charbonnier anglais Smerdis
inaugure le nouvel appontement de la SHEE.
Lancement du Cap Blanc
au Trait.
Il a beau cumuler les condamnation, Albert Cauchie continue de faire du
braconnage sa profession. On découvre un cerf
fraîchement
tué en forêt de Brotonne. Quand Cauchie et
Malandin,
commerçant du Trait, viennent pour l'enlever, ils sont
reçus avec les honneurs de la
maréchaussée.
Décembre
1932. —
Sorti
de l'hospice de Caudebec, Louis Lefebvre, 61 ans, est
retrouvé
pendu à une branche à Heurteauville par Charles
Dubin.
Quelques jours plus tôt, il avait tenté de se
jeter de
l'appontement d'Yainville.
Décès de Pestel, maire du Trait.
Janvier
1933. —
Lancement du sous-marin La Sibylle.
Les ACSM concernés par une importante commande
de réservoirs
pour l'industrie pétrolière française
en
Mésopotamie.
Meeting de la Fédération républicaine
à Duclair. 1200 participants.
Février
1933. —
Le
petit Savary, 8 ans, fils d'un contremaître des ACSM,
renversé
par un car Satos. Il est conduit à Rouen par le chauffeur.
Au Trait, des élections complémentaires
portent
Alexandre Vince et Marcel Lecret au conseil puis André
Cauvin au
second tour.
Mars
1933. —
Le 3, Achille Dupuich est
proclamé maire du Trait par 13 voix sur 13 suffrages
exprimés et 16 votants.
7 mars. Autocar contre camion, à Duclair cinq
blessés. A Duclair, une collision s'est produite
entre un autocar et un camion conduit par Penjou, de Malakoff. Cinq
personnes ont été blessées Mme veuve
Tertaux, M. Pellier, Mme veuve Dubos; tous du Havre M. Lair, de
Saint-Romain-de-Colbosc, et M. Grain fils, de Jumièges.
L'accident se produisit près du château du Taillis.
La
prochaine sortie promenade du Moto-Club de Dieppe aura lieu dimanche
prochain 10 mars. Elle aura pour but Duclair et l'abbaye de
Jumièges avec retour par Caudebec-en-Caux.
Le 12, lancement du sous-marin Cap-Cantin.
L'abbé Haquet, curé doyen de Duclair est promu
doyen de Lillebonne. Il a fondé le cercle Guynemer.
Avril 1933. — Distribution des prix de la fanfare de Duclair et bal le 30.
Mai
1933. —
Voilà
la première pompe à essence au Mesnil. Elle est
installée chez Mme Thomas qui tient
déjà commerce.
Démonstration de traitement des
pommes dans les verges de MM. Guillaume Quesne et Gosset à
Jumièges.
Juin
1933. — Fête
patronale au Trait le 15. Une place porte déjà le
nom
d'Octave Pestel. Dupuich, son successeur, n'est pas rancunier...
Adrien Hillairet, maçon en
pension chez
Legendre, a maille à partir avec Louis Honoré, de
Port-Jumièges. Qui a commencé ? Éternelle
question...
Le 17, une
délégation de l'école centrale visite
la centrale d'Yainville.
Au Trait, le jeune Dupeyroux, 6 ans,
quitte brusquement
la main de sa sœur. Il est percuté par une
voiture.
Mâchoire fracassée. Le pharmacien Bailly donne les
premiers soins et le Dr Journée ordonne le transfert. Le
pauvre
enfant mourra à l'hospice général de
Rouen.
Juillet
1933. —
Concours pomologique chez Guillaume
Quesne, à Jumièges. Dans la cour de la mairie,
chaque dimanche après-midi de juillet, on organise toujours
un concours de tir. Un fusil de chasse est à gagner. Cette
année-là, à l'aide d'une corde, Roger
Deuil remonte un homme du fond d'un puits. Consolidation des
voûtes et parties hautes des chapelle du chœur
gothique de Notre-Dame.
Procès à la cité de Maison-Blanche
entre M.
Provost et Mme Lataste, traité de voleuse, pour une histoire
de
poules en liberté.
Le 23, élections complémentaire à
Heurteauville. François Jouveaux élu au premier
tour.
Août 1933. — Nitot, directeur des ACSM, chevalier de la Légion d'Honneur.
Septembre 1933. — Lancement du Président Théodore Tissier.
Octobre
1933. —
A
Rouen, le chauffeur de la Standard, Pierre Lamereux, renverse un
sexagénaire qui succombe. Il est inculpé
d'homicide par
imprudence.
Pendant la foire Saint-Romain, on organise à titre
expérimental un service de car en soirée entre le
Trait
et le cirque de Rouen et théâtre des Arts.
Pour doubler une voiture qui ne partait pas, un automobiliste fait
marche arrière à la cale du bac du Trait et blesse
un chef
d'équipe de la Standard. Procès.
Novembre
1933. —
Ouvrière
de filature à Duclair, Marie Petit est renversée
au Trait
par une camionnette au Trait dont le chauffeur a
été
ébloui par les phares d'un autocar. Soignée par
Bourlange, elle est transférée dans un
état grave
par Malandain.
Traitement d'hiver des fruitiers : démonstration
à Jumièges.
Décembre
1933. —
Dupuich promu officier de
l'instruction publique.
Heurteauville et les communes voisines, soit 4.000 habitants, se
retrouvent isolées par la Seine charriant des
glaçons.
Une usine, on ignore laquelle, met en service un remorqueur pour passer
ses ouvriers, ce qui fait des envieux...
Un car Satos tombe en panne à la sortie de Boscherville. Mal
signalé, il provoque le lendemain matin un carambolage
monstre
qui donnera lieu à un procès.
L'Académie française décerne un prix
de Vertu, soit 2.000 F aux
époux Samson, d'Heurteauville
Janvier
1934. —
9 janvier : La
voiture du docteur Pierre Derocque. chirurgien de
l'Hôtel-Dieu de
Rouen, s'est brisée contre un arbre après avoir
dérapé sur le verglas dans la côte de
Boscherville,
au niveau du Chêne-à-Leu. Le premier sur les lieux
fut
Fillâtre, l'autocariste. Le docteur Derocque a
été
tué sur le coup ; Mme Derocque a été
transportée à l'Hôtel-Dieu de Rouen.
Ses contusions
sont sans gravité. Derocque était chevalier de la
Légion d'Honneur, il venait d'être
nommé chirurgien
honoraire de l'Hôtel-Dieu. Son fils est également
chirurgien.
12
janvier, vers
3h du matin, le vapeur Bolette,
venant de Rouen, percute le vapeur Conde
de Ambasolo mouillé au niveau du Mesnil.
Sur le bac du Trait à La
Mailleraye, un conducteur qui
a mis pied à terre se retrouve coincé entre son
camion et un voiture à
reculons. M. Cabot est relevé sans connaissance.
Procès.
Les gendarmes sont avertis qu'un noyé est attaché
à la berge de Port-Jumièges. Ils y trouvent un
homme
habillé en facteur et qui a longtemps
séjourné
dans l'eau. On le remonte. C'est Maurice Levasseur qui, le premier, a
aperçu ce corps à la dérive et l'a
arrimé
en compagnie de M. Maze. La Poste alertée, on identifie le
cadavre comme étant celui d'un préposé
de
Déville, M. Machéré.
Les abbé Maurice publient En forêt de Brotonne.
Février 1934. — Incendie dans la ferme Pinel, près de l'église de Sainte-Marguerite.. Une étable contenant du foin est détruite. Propriétaire : Mme Godalier.
Mars
1934. —
Pour
la troisième fois, le bac n° 6 est enlevé
de Duclair
pour faire du remplacement à Quillebeuf. Levée de
boucliers appuyée par Malartic.
Le feu détruit un magasin des ACSM. 200.000 F de
dégâts.
Debris
est coiffeur à Caudebec, la SHEE, recrute un peintre en
bâtiment pour l'entretien de la centrale et des maisons
ouvrières, une sténo.
Alphonse Berthaud, 3e mécanicien à bord du Divona,
amarré au ponton de la centrale d'Yainville, est
trompé par l'obscurité et tombe en Seine. Le
brigadier Jouan, des douanes du Trait, se trouvait là. Il
lui jette la bouée des Sauveteurs bretons. L'homme est
sauvé.
Avril
1934. —
le Docteur
Allard est en mauvaise santé. Il démissionne de
la présidence de la délégation
cantonale. Guillemot-Treffainguy, notaire de Jumièges, est
nommé suppléant du juge de Paix.
Lancement
aux ACSM d'un bac à vapeur pour Caudebec. Commande du plus
grand pétrolier français.
Polémique
à l'école de Jumièges.
Il y a toujours une Rosière
à Le Mailleraye, cette année, c'est Mlle
Bocquier, du Torps.13 avril. A
Saint-Martin-de-Boscherville, un ouvrier agricole de 60 ans,
employé de l'entreprise Rouzier, d'Hénouville,
est sommé de monter sur un tracteur en marche. Il glisse et
a la tête écrasée par une roue de la
remorque.
L'événement du mois, dans la région, est l'incendie de neuf immeubles du Vieux-Caudebec.
Juillet 1934. — Alexandre Boissard était né à duclair et succéda à son père comme serrurier. Dès ses 14 ans, il battait tambour. A 18, il fait partie de la Société de sapeurs pompiers et ne prendra sa retraite qu'en 1922. La médaille des pompiers lui fut décernées. Vétéran et décoré de 70, Boissard fut également chef instructeur et musicien pendant de nombreuses années à la fanfare de Duclair. Plus vieux tambour de France, il est mort le 16 juillet 1934 à 92 ans chez ses enfants, M. et Mme Facry à Pont-Saint-Pierre.
Les hebdomadaires de Lucien Lemoine prennent fait et cause pour les Croix de Feu.
La Légion d'Honneur pour Hyppolite Worms. Lancement du vapeur Le Trait.
Août 1934. — Lundi 6 août : explosion de l'usine électrolytique d'Yainville. Lire par ailleurs.
Légion d'Honneur au maire d'Heurteauville, Charles Guérin.
Près du passage à niveau de la SHEE, Georgie Joré, Yougoslave de 28 ans employé chez Sautreuil, à Saint-Wandrille, revient de duclair à vélo, parfaitement éclairé, quand il est renversé par une voiture qui prend la fuite. Légèrement blessé.
Au Mesnil, on découvre du matériel d'usine au Mesnil, sur les bords de la Seine. Il provenait d'une raffinerie de Port-Jérôme. Or une voiture noire occupée par deux hommes a été remarquée près de l'endroit où ce matériel a été jeté. Le signalement correspond à Albert Leloup, contremaître à la Standard et et André Franoux, tuyauteur.
Septembre 1934. — AG des Industriels à Yainville.
Le Pourquoi-Pas ? de passage à Duclair.
Octobre 1934. — 7 octobre : Armand, comte de Maures du Malartic, propriétaire et maire d’Yville, est élu conseiller général du canton. Il reprend le siège aux Rad Soc. Le Dr Châtel va lui succéder au conseil d'arrondissement.
Novembre 1934. — Un gamin de 15 ans apprenti au Trait est coffré à La Mailleraye pour ivresse. Il fera 6 jours de prison.
Décembre
1934. —
Hache,
commerçant de Villers-Ecalles, remet à
l'instituteur une
somme perçue pour préjudice au profit de l'arbre de
Noël.
Si La Mailleraye a son élection de la Rosière,
Duclair a
son bal des Catherinettes, organisé par Mme Henneville,
présidente des anciennes élèves de
l'école
des filles.
Chasse à courre en forêt du Trait. Le piqueur, au
Val-en-Grand, découvre un pendu. Quelques mètres
plus
loin, une bicyclette avec une plaque, Henri Leroux, Sainte-Marguerite.
Le garde-champêtre de cette commune travaille justement
à
proximité. Il confirme l'identité de cet homme
disparu
depuis deux mois.
Le 16 décembre, devant la
goudronnerie
d'Yainville, Mme Lecanu, 61 ans, traverse la route sans regarder.
Survient une auto piloté par Pierre Doray, quincaillier
à
Rouen. Mme Lecanu est tuée sur le coup.
Constat du Dr Chatel.
Accident similaire à Varengeville, sur la route de Duclair
à Rouen. Mme Anatole Aubert, 70 ans, traverse subitement la
route. Elle meurt à l'Hôtel-Dieu.
Une Rouennaise
pose son sac sur le
comptoir de la Vieille Auberge, tenue à Boscherville par
Lucie
Desmoulins. Après son repas, le sac a disparu. Avec les 350F
qu'il contenait.
Boscherville toujours, un motocycliste, M.
Perez, est
renversé par une auto. Il porte plainte. Grand
mutilé de
guerre, deux fois trépané, Victor Vadot vient
rendre
visite à sa mère. Depuis, on ne l'a pas revu...
Au
débit Cavelan, du Paulu, le vélo de Varin, du
Bourg-Joli, est volé.
Marcel Martin, SDF de 22 ans, se fait
transporter en taxi
chez son beau-frère au Trait. Celui-ci refuse de le recevoir
et
surtout de payer la course. Le taxi, lui, s'est emparé des
papiers de Martin qui est activement recherché.
1934-1935: on aura vu la restauration des parties hautes de la tour occidentale nord de la grand église de Jumièges. Consolidation des murs et fenêtre hautes de la nef de l'église Saint-Pierre. |
Dans
les années 30, Détienne, le gardien de
l’abbaye, ramasse des fragments de terre cuite
tombés des voûtes du grand cellier et qui, mis en
dépôt à une époque
indéterminée, provenaient très
vraisemblablement d'un pavement de l'abbaye… |
1935
Janvier
1935. —
Adolphe
Porcal, un ouvrier cloutier de 33 ans, demeurant hameau du
Haut-de-la-Côte, se jette dans la citerne d'Édouard
Prunier père où sa femme est domestique. Il
laisse une veuve et un enfant.
A
Boscherville, un facteur intérimaire a retrouvé
près de chez Pigache le cadavre d'une
quadragénaire ayant
une corde enroulée autour du cou et lestée de
deux
pierres. Elle
a
séjourné une quinzaine de jours dans l'eau. Le Dr
Chatel
ne peut déterminer la cause du décès.
Mars
1935. —
24
: Mgr de la Villerabel bénit la troisième cloche
de
Saint-Paër. Les parrains sont Louis Moretti et Augustine
Cauchois,
épouse Lefebvre.
31:
à Jumièges,
bénédiction du calvaire du XVe
restauré, sous la
présidence de l'abbé Carpentier,
curé-doyen de
Duclair. Il ne restait plus qu la base, à
l'entrée du
bourg, de cette croix antique. L'abbé Debris
résolut de
le relever.
Tout commence à 15h30 à l'église par
des
vêpres chantés en faux bourdon, l'abbé
Falaise, de
Saint-Valery, étant l'officiant, l'abbé Thoumire,
de
Barentin, le prédicateur. On est venu des paroisses
voisines. La
plupart des prêtres du doyenné sont là
: comme
Dumesnil de La Mailleraye. Dans le chœur, Aimable Duparc, le
maire, est entouré de son conseil, on remarque Malartic et
Chatel, le baron de Vaux, les conseillers paroissiaux, Georges Lanfry,
l'architecte, Nitot, directeur des ACSM. Les chants sont
exécutés par les Pastoureaux des Philippins de
Rouen.
D'autres jeunes de ce patronage assistent en aube blanche l'officiant
à l'autel. Thoumyre devait féliciter Debris pour
son
initiative. Après le salut en musique, départ de
la
procession et bénédiction par le curé
doyen.
Avril 1935. — Lancement du sous-marin Vénus sous la présidence du vice-amiral Le Do. Son épouse est la marraine.
Mai
1935. —
Le 21 mai, René Deuil est
nommé commandant des sapeurs pompiers.
Au Mesnil,
Raoul Martin, le gérant du téléphone,
est élu maire. Les
gens du plateau et du bourg du Mesnil s'estimaient
pénalisés par rapport aux riverains de la Seine
en matière d'approvisionnement en eau. Alors, on creusa un
puits artésien sur la place de la mairie.
Au Trait, M.
Forcher. commis d'épicerie à Duclair, tombe sous
la voiture.de livraison de son gérant, M. Lefebvre. Il meurt
à l'Hôtel-Dieu de Rouen.
Deux Espagnols avaient, l'été dernier,
acheté des
fruits et primeurs à des cultivateurs d'Heurteauville avec
des
chèques sans provision. Ils sont condamnés.
Juin 1935. — 14 juin. Les gendarmes de Duclair arrêtent à Boscherville Roger Boitard, 22 ans, alors qu'il cherchait à se débarrasser, à un prix dérisoire, d'une automobile volée à Paris, rue des Mathurins. Son amie, une Rouennaise mannequin à Paris, tombe des nues.
Le 17, Louis Léonard,
journalier chez Allais, à saint-Paër, constate qu'un billet
de 100F manque dans on portefeuille. Ils soupçonnent les
époux Bellanger, embauchés la veille. Qui nient. Henri
Bellanger finit par avouer au gendarmes que sa femme a fait les poches du paletot de Léonard posé sur un broc pendant qu'il trayait les vaches. L'argent a servi à l'achat de chaussures. La femme nie...
Le 30, 61e anniversaire des régates de Duclair.
Juillet
1935. — L'abbé
Carpentier découvre que l'église de Duclair a
été cambriolée dans la nuit du 2 au 3. Vitrail
donnant sur l'école des filles brisé, cinq troncs ont
été ouverts. Mais ils avaient été
vidés la veille. Pour se venger, les visiteurs tentent
d'enfoncer la porte de la sacristie à l'aide d'une barre de fer.
N'y parvenant pas, ils s'attaquent à une petite fenêtre en
démontant sa grille de fer. Puis ils s'emparent de 8 F et vident
un litre de vin. La clef étant à l'intérieur, les
malfaiteurs fouillent de nouveau l'église mais aucun objet de
valeur n'est emporté.
La grand route de Rouen au Havre est en réfection à
Yainville. Le 8 juillet, à 7h du matin, François Vollais,
de Dieppedalle, se rend sur le chantier de l'entreprise Morineau, au
niveau de la gare. Quand il est renversé par un vélo
conduit par René Aubert de Pavilly. Lecoq, remplaçant du
Dr Chatel, ordonne leur transfert à Rouen.
Le 14 à Jumièges, à 6h, salves, d'artillerie. 10h
concours de tir des pompiers puis revue. Banquet chez Jehanneuf. 16 :
jeux, 17h courses vélocipédiques, 18h danses gratuites,
20h30 illumination de la mairie, 21h30 feu d'artifice. Fêtes
similaires partout ailleurs...
A Duclair, le comité des fêtes est présidé
par Stackler. Il prépare une manifestation pour le 15
août. Le 21 juillet, le patro Sainte-Jeanne-d'Arc et le cercle
Guynemer proposent des attractions sportives, une expo de couture, de
la musique....
Du cinématographe à Anneville sous la direction de M. Buffet, le 18.
Il devient interdit de fumer à bord du bac de Duclair.
Dimanche 21 juillet, 19h, Augustin Vatey, journalier de 38 ans à
Jumièges, use de sa gaffe pour mouiller sa barque quand il
glisse et tombe à l'eau. Son neveu, Jean Vatey, 12 ans, court
avertir son père, Albert Vatey, qui hélas arrive juste
pour voir son frère couler.
La Bouille comme Yainville fête La Madeleine mais avec bien plus de moyens.
Août
1935. —
Maurice Deshayes, un
chauffeur de taxi de Rouen, amène au Mesnil
Eliane Morinier, née Carmagnole, 19 ans, en pension dans un
hôtel de la capitale normande depuis des mois. Elle
payse
sa course et se dirige vers le fleuve. Deshayes prévient
aussitôt les gendarmes de Duclair. Les voyant arriver, elle
se
jette à l'eau. Deshayes, bon nageur, tente de la sauver. Ils
coulent tous deux à pic.
Pierre Le Veuzit, chauffeur du bac de La Mailleraye et sa femme font
l'objet d'une enquête sociale. La femme, Marie
Eugénie Le
Tarin, fait huit mois de prison.
Septembre 1935. — Première congrès des jardins ouvriers au Trait.
Octobre
1935. —
Aristide
Leprince, ancien maire d'Heurteauville, ancien conseiller de La
Mailleraye, est inhumé en présence de Leroux, conseiller
d'arrondissement, Collet, maire de Caudebec... MM Touzé,
Gally,
Barbier et Beaudouin, conseillers municipaux tiennent les cordons du
poêle. L'abbé Dumesnil officie.
Lancement au Trait du pétrolier
Sheherazade.
Novembre
1935. —
Joseph
Merle, des ACSM, est renversé à vélo
par une auto
à La Mailleraye et tué sur le coup. Au
procès,
André Marie défend le conducteur originaire de la
Sarthe.
De Berville, un météore est aperçu
tôt le
matin, d'abord sous forme de lumière blanche puis passant
par
celles de l'arc en ciel avant de devenir une immense gerbe de feu
près de la Grande Ourse. De Beauvais, le même
phénomène fut observé.
Décembre
1935. — Gaston
Leroux, de Saint-Wandrille, travaille à la
réfection de la
Nationale, à Yainville. En rentrant, il reverse au Trait un
septuagénaire, Duquenne, magasinier aux ACSM. Le
motocycliste a
une fracture du crâne et est transféré
par
Bourlange à Rouen. Dans la nuit, une congestion pulmonaire
oblige au transfert de l'autre blessé.
Au Trait, le forgeron Foutrel, neuf enfants, reçoit un prix
Cognacq-Jay décerné par l'Académie
française.
Le dimanche 29 décembre, Louis Vaillant, ouvrier d'usine au
Paulu, 26 ans, tire un coup de carabine sur sa femme, Emilienne Simon,
mère de deux enfants. Il est présenté
comme
violent et le coupe sujet à discorde. Il y eut une
première version. Revenant de l'épicerie Leber,
c'est
Emilienne qui, en manipulant l'arme, se serait blessée
accidentellement. Cette version évolue. Revenant des
courses,
Emilienne voulut retirer l'arme des mains de Vaillant qui, pour jouer,
résista et le coup partit...
Janvier 1936. — Quelle idée. Charretier chez Baudelin, Victorin Montier, dit Torin, raccompagnait sa sœur chez elle, à Saint-Paul, accompagné de Maria Boutard. Quand il eut l'idée de s'asseoir sur le parapet du halage, face à la villa la Bougeotte. Il glissa, nagea quelques brasses. Et coula.Nous étions le soir du 1er janvier.
A Varengeville, les voisins affirment avoir entendu les Vaillant se disputer avant le coup de feu. La femme a reçu une balle logée dans le cervelet. Impossible de l'opérer. Ni même de l'interroger... Les jours suivant, la victime recouvre la lucidité. Son mari a bien tiré sur elle mais elle ne peut préciser si c'est volontairement ou non. Le lendemain, fort désorientée, elle réitère ses propos mais précise ne plus vouloir voir son mari.
A Boscherville, dans le chemin qui part des Carrières vers Montigny, on a semé des clous de tapissier. Un habitant est soupçonné...
Fréquentes inondations, fermes isolées, route impraticable... A Yville, le fleuve envahit les terres si bien que des travaux s'imposent. Six maisons ont dû être évacuées malgré la digue en amont du passage d'eau, à l'extrémité du trou Buquet et qui mériterait d'être prolongée jusqu'au bac. En 1913 existait un projet de digue plus conséquent qui fut ajourné par la guerre.
Plus de 40 vols de feux de bicyclettes ont été volés autour du Normandy hôtel, au Trait. Une bande de cinq gamins est enfin identifiée.
A Varengeville, Marie Dubort, veuve Leroux, ouvrière au Paulu, est retrouvée carbonisée dans sa maison par le garde-champêtre Lassire. La cheminée... Mais le bruit courut d'un assassinat.
A Duclair, la crue de la Seine rappelle 1910. Le halage du Bouillon au Mesnil est fermé à la circulation, le commerce de Mme Legallet et la maison de son voisin Lefebvre sont inondés, les jardins ouvriers de Mustad et de la Havraise sous les eaux. Dégâts aussi à la cale du bac dont le service sera interrompu. Deschamps place une photo de l'allée des Tilleuls dans le Journal de Rouen. Le mascaret revient aggraver les choses...
A Berville, on retrouve au Haridou, près de la ferme Saunier, le cadavre de Louis Agasse, le cantonnier.
Février 1936. — Un soir, vers 23h30, Raphaël Prey, manœuvre à Heurteauville, est réveillé par du bruit. De se fenêtre, il aperçoit son ex, Augustine Fleury accompagnée de Léopold Sanson, le cantonnier et un domestique de La Mailleraye, Robert Thomas. Sanson répond aux interrogations de Prey : "Lorsque je serai monté, je te ferai voir ce que c'est qu'un étalage de charcuterie." Il tient un pince à talon de 80 cm. Et voilà que les visiteurs forcent la porte. Prey aura beau crier au secours, seuls ses visiteurs l'entendent. Alors qu'ils montent l'escalier, Prey saute par la fenêtre, se blesse et s'enfuit, poursuivi par Sanson. Il file en direction de la maison de son frère, puis de ses parents et enfin celle de Cherrier qui lui ouvre, lui prête un costume afin qu'il aille chez les gendarmes. Ceux-ci profitent de la voiture de M. Salmon, d'Heurteauville et arrivent sur les lieux. Tout le monde a décampé mais les traces d'effraction sont bien visibles. Tous les papiers de Prey sont épars dans la cuisine où il ne reste rien. Dans la chambre, seuls subsistent les bois de lit. Un portefeuille de 150 F a disparu. Un lit de fer est abandonné à 20 m de l'habitation. Foule d'objets et de meubles ont été emportés et Prey en dresse la liste. Le lendemain, Léopold Sanson nie les faits, la femme Fleury, elle, avoue avoir été chez son ex-mari pour réclamer les meubles prêtés par sa grand-mère. Seulement, deux témoins, le couple Léon Cécille, hôteliers, ont bien aperçu le trio de déménageurs. Alors ont les interroge à nouveau. Ils finissent pas reconnaître les faits. Sanson se trouva l'excuse de l'ivresse.
Gala d'escrime le 9 au Trait.
Le Mérite agricole à Édouard Salmon, d'Heurteauville.
20: Un charron livre un char funèbre à la mairie du Mesnil. Il est remisé sous un hangar.
Mars 1936. — Le 15, bénédiction au Trait du calvaire du nouveau cimetière et de la nouvelle salle paroissiale.
Avril 1936. — En doublant un car sur la Nationale, au lieu-dit Le Mesnil, deux motocyclistes sont grièvement blessés dont Auguste Larchevêque, monteur de 20 ans, pensionnaire au Normandy au Trait. Premiers soins du Dr Bourlange.
Gros travaux sur les ouvrages fixes du bac de Duclair.
Mai 1936. — Une voiture stationnant sur la cale du bac de La Mailleraye a les freins qui lâchent. Elle prend un bouillon.
Un
boulanger ivre jette son auto sur un pylône et va se coucher
Un mort, deux blessés gisaient dans la voiture Au
Paulu, commune de Saint-Pierre-de-Varengeville, le boulanger J His, de
Saint-Paër, effectuait une tournée de livraison,
accompagné de son jeune employé, André
Debled, 17 ans ; de Mme Demeyers,
demeurant également à Saint-Paër et des
trois enfants de
celle-ci.
His qui était en état d'ivresse, circulait à vive allure. Tout à coup, il jeta sa voiture contre un pylône. L'auto fit plusieurs tours sur elle-même, projetant ses occupants sur la route. André Debled fut tué sur le coup. Mme Demeyers et un de ses enfants furent grièvement blessés. Sans se préoccuper du sort des victimes, His regagna à pied son domicile distant de trois kilomètres et se coucha. C'est là que les gendarmes vinrent l'arrêter, deux heures plus tard, malgré une vive résistance. |
Juin
1936. — Quatre
ouvriers de la Standard sont blessés dans une explosion au
labo.
19 juin : une
grave explosion s'est produite au Trait, à la Raffinerie
franco-américaine de la Mailleraye. C'est le laboratoire
d'essais qui a soudain fait explosion, projetant des débris
à une grande distance. Quatre personnes s'y trouvaient, qui
ont
été grièvement
brûlées. Ce sont le
chimiste Jacques Baudez et le chef-chimiste André Potier,
qui
sont les plus atteints, le chef de laboratoire Léon Muraour,
qui
a été blessé par des éclats
de verre, et M,
Jean Fischer, qui souffre de coupures au bras droit. Fort heureusement,
le laboratoire était isolé et l'incendie n'a pu
se
propager. L'enquête a pu établir qu'un appareil de
chauffage à vapeur avait perdu de la vapeur et que celle-ci,
en
se mélangeant aux gaz, avait provoqué un
mélange
détonant dont la déflagration s'était
produite.
Après quoi, M Baudez perdra la vie. Il avait 24 ans.
Fête de la Jeunesse à Duclair le 21.
Été 36: Détienne, le guide de l'abbaye, demeurant dans la porterie, mène sa dernière visite.
Août
1936. —
Le gardien de nuit de la Standard, Dionis, 66
ans, est retrouvé mort à son poste.
25 août: pétition pour la construction d'une
école aux Sablons.
Septembre 1936. — 11 septembre. La police mobile arrête une femme Flambart, de Duclair, qui. il y une quinzaine de jours, a, jeté sa fillette âgée de quelques semaines, dans la Seine.
Octobre
1936. —
Le Veuzit, ancien chauffeur du bac est
impliqué dans un pugilat à La Mailleraye.
Nomination de M. Mesnil comme juge de Paix.
Décembre
1936. — Présidée par M. Kervrann,
l'amicale des Bretons de La
Mailleraye compte une centaine de membres ! Administrateur de la
Standard, Young en est le président d'honneur.
Janvier
1937. —
Aux
ACSM, Nitot passe du statut de directeur à celui de
directeur général, boulevard Haussmann,
siège de
la Worms. Il est remplacé par Abbat, sous-directeur.
Mars
1937. —
12 mars.
La famille Harel se trouvait réunie, hier soir dans sa
maison,
au Trait, en compagnie de Mme Bizard, de M. et Mme Adolphe Roussin et
d'un Espagnol habitant La Mailleraye.
Tous de religion évangélique, ils priaient en
commun
lorsque le jardin fut envahi par une centaine de communistes qui,
après avoir forcé les portes de la cave,
dérobèrent les bouteilles de cidre et ouvrirent
le
robinet d'une barrique dont tout le contenu fut répandu. Les
évangélistes protestèrent. Abandonnez
votre
religion, ripostèrent les communistes, et nous vous
laisserons
en paix ! Recevant une réponse négative,
la troupe
se mit alors à lapider les fenêtres. Avant de se
retirer,
les communistes s'emparèrent du livre de prières
de Mme Harel. (Version Figaro).
Obsèques de Paul Aubert, ancien maire du Trait.
Avril
1937. —
7 avril. Une
messe fut célébrée à
l'église de
Duclair, puis il y eut un vin d'honneur à la mairie. A la
santé de qui ? De Rose Delafosse, native de
Jumièges, veuve Godey. Elle fêtait tout simplement
ses 100
ans. Son avis de naissance est original. On dit son père "âgé de
quatre ans"
! Il est vrai que le second adjoint, Pierre Dupont, devait
être
ému en rédigeant cet acte car il
remplaçait le
maire et le premier adjoint qui venaient de démissionner.
20 avril : marchés
simples aux fruits et légumes les lundis, jeudis et samedis
jusqu'à 16 h en été, 15h en automne.
Jumièges compte deux hôtels: celui de l'abbaye et
le Littré. Maurice Chambry, aux Sablons, est
distingué pour avoir dix enfants en vie sur les onze mis au
monde par son épouse. C'est lui qui, à
la Libération, fera une funeste découverte...
Mai 1937. — 1er mai. Une camionnette pilotée par Fernand Leroux, de chez Mustad, se déporte sur la gauche au hameau de Saint-Paul, percute une borne kilométrique. Joseph Préaux, 24 ans, du hameau de Claquemeure est tué sur le coup. Le chauffeur et Marius Dutas père ont des fractures du crâne. Le fils a des blessures plus légères de même que M. et Mme Soublin et Lefebvre. Burel et Foutrel, ce dernier des ACSM, sont indemnes.
Juillet
1937. —
3
juillet : l'Union nationale des combattants tient son
congrès régional à Duclair et demande
un réajustement des pensions. Joseph Préaux 24
ans, est tué sur le coup.
La guerre, on y pense. Le 28 juillet 37, au Mesnil, Eugène
Petit organise la défense passive en cas d'attaque
aérienne.
Août
1937. —
Le 1er,
décès de Mme Dupuich, au Trait.
Grave accident le 23 dans la côte
Béchère.
Venant du bac, La camionnette de M. Bai coupe la route à un
camion de Primagaz qui se renverse. Trois jeunes gens sont sur le
bas-côté. L'un d'eux, Roger Biard, coiffeur de 18
ans,
à Duclair, est grièvement
blessé.
Le 29, l'abbé Carpentier
bénir le nouveau calvaire de Saint-Paër.
Octobre
1937. —
Au
conseil d'arrondissement, Châtel, Légion
d'Honneur,
conseiller municipal de Duclair, président du Dac,
président des régates, Croix de guerre, brigue un
nouveau
mandat. Il est en ballottage. Estimant la patrie en danger, il en
appelle aux électeurs pour barrer la route "au fourrier du collectivisme et
du communisme." Talonné
par un Rad Soc, Châtel se voit menacé par une
coalition de
gauche et le Journal de Rouen parle d'odieuse campagne contre lui.
A Duclair, les époux Caudron
fêtent leurs
noces d'or. Ils ont toujours travaillé chez Mustad. Ernest
est
un des plus vieux pompiers.
Employée chez Gabriel Hautot, la
Boutard, femme
Pézier, porte plainte pour violences contre un autre
employé, Joseph Delaunay.
Au second tour, Châtel est
battu. Il est
très nettement devancé dans des communes
industrieuses
comme Le Trait, Yainville et même Duclair, son fief.
Au Paulu, face à l'usine Frémaux, un cycliste est
fauché par la voiture de Jourdaine, cultivateur à
Anneville. A l'arrêt, le vélo n'était
pas
éclairé.
Décembre
1937. —
18 décembre :
née à Jumièges le 7 avril 1837, Rose
Godey s'éteint à Duclair. On avait
fêté son centenaire quelques mois auparavant.
A la Standard, Canu se fait faucher sa
paye.
Incendie maîtrisé aux
ACSM dans l'atelier Montage
bord. Intervention des pompiers de l'usine, de Duclair, de
La Mailleraye.
Employé des
Pont-et-Chaussées, André Bénard,
d'Heurteauville, retend le
jour de Noël un
collet à cerf posé par un braconnier en
forêt de
Brotonne.Il est pris par un garde. Défendu par
André
Marie, il écopera d'une amende.
1937
aura vu la création de l'Étoile sportive de
Jumièges. Le maire, Georges Boutard, en est le
président fondateur.
Janvier
1938. — A Jumièges,
l’abbé Debris tire sa
révérence. C’est lui qui, comparant ses
paroissiens à ceux des communes voisines, assurait qu'ils
n’étaient pas moins religieux, mais moins
« églisiers » que les
autres. Il savait qu’il pouvait se rendre
à la chapelle de la forêt sans que sa
présence en écartât les
pèlerins.
Dimanche
30 janvier, 5h30, la tempête fait rage et la foudre d'abat
sur le
clocher d'Anneville. C'est Beaufils, le secrétaire de
mairie,
qui aperçoit de chez lui les flammes au sommet de la tour.
L'abbé Picot et Darcel, le maire, sont alertés.
Les
pompiers d'Anneville n'ont qu'une petite pompe. Alors Darcel
télégraphie à Duclair. La ligne est
coupée.
Il saute dans sa voiture. Mais l'hélice du bac est
cassée. Du coup, les pompiers de Rouen sont
appelés
à 6h58. Anneville n'étant pas abonnée,
il fut une
réquisition qui n'est délivrée
qu'à 7h44.
Un fourgon part et deux petites lances sont mises en batterie, puis une
plus grosse. On demande aussi la grande échelle pour limiter
le
feu à la tour.
Si le mobilier fut mis en lieu sûr, les points d'eau
étaient éloignés et les citernes
s'épuisaient. Des flammèches tombaient sur les
maisons
qu'il fallut protéger. Le clocher s'effondra, endommageant
la
toiture du reste de l'église.. A l'arrivée de
l'échelle, il était 11 h et le feu semblait
toutefois
maîtrisé. On noya les décombres.
L'échelle
rentra sur Rouen à 13h15.
Février
1938. — Il
est question de nationaliser le bac du Trait à La
Mailleraye.
Malartic obtient son maintien dans le giron
départemental.
Une souscription est lancée pour la restauration de
l'église d'Anneville.
Marcel Lecret, jardinier-chef de l'Immobilière du Trait,
chevalier du Mérite agricole.
Mars 1938. — Un soir à 11h, André Seigneur, 34 ans, du Trait, Marcel Glatigny, 26 ans, de Jumièges et René Masson, 26 ans, de Saint-Paul, cassent un carreau au Mascaret, au Trait. Martin se lève, sort, et est frappé à la tête à coups de bouteille et de poings. Les gendarmes de Duclair ouvrent une enquête.
Avril
1938. — Le
1er avril, Roger Deuil fils entre à 15 ans dans
le corps des sapeurs pompiers. Il fera carrière à
Paris.
3
avril. Gales,
le mécanicien du bac de Duclair, découvre un
cadavre
à la Fontaine. Les gendarmes de Duclair
découvrent sur le
cadavre des papiers en allemand.
15 avril. Noyade
du petit Jacques Brument à Saint-Paul.
Mai
1938. —
Le 3, lancement du François -L.-D.
Excursion du
photo-Radio-Club. A 14
heures, on quitte Caudebec pour Saint-Wandrille,
avec une promenade à pied à l'oratoire de
Saint-Saturnin.
Puis c'est la visite de l'abbaye, de ses ruines gothiques, de son
Cloître aux proportions harmonieuses :une mine
inépuisable
de clichés pour les amateurs.
On quitte à regret ce site remarquable et c'est vers
Jumièges que l'autocar nous emmène.
Là.
désillusion. Non seulement il faut payer 5 francs pour
visiter,
mais il est interdit de photographier. Nous sommes unanimes
à
protester contre un ukase aussi formel. Est-ce qu'une interdiction de
ce genre se justifie lorsqu'il s'agit du patrimoine artistique de noire
douce France, et surtout dé monuments classés
comme
«historiques» ?
Aussi, nous repartons
à
nouveau : ce sont maintenant les bords de la Seine jusqu'à
Duclair, dernière halte...
L'abbé Auzou, ancien
curé du Trait décède à
Tôtes.
1938 encore : Charles Dullin doit mettre en scène L'annonce faite à Marie, de Claudel à la Comédie française. Une correspondance s'engage entre les deux hommes. Claudel souhaite faire visiter à Dullin les ruines de l'abbaye de Jumièges, décor idéal pour sa pièce à ses yeux...
Juin
1938. —
12.
Un car parti du Havre va
au fossé et se couche dans un champ de la plaine de
Yainville.
Il doublait une voiture quand une autre arriva en face. Quinze
blessés. Parmi eux: Édouard Pain et sa femme, des
Maisons-Blanches, Mme Sauzereau et son fils
Jean, du Trait, Georges Lecras, apprenti ajusteur aux ACSM, Mme Vigreux
et sa belle-sœur, de la Neuville, Morand du Trait.
A Heurteauville, Jean Cherrier, ouvrier d'usine, est blessé
dans un accident d'auto.
Le samedi 25
juin, à 20 h. 45, dans la propriété
de M. Long, à Saint-Martin-de-Boscherville : grand feu de la
Saint-Jean, organisé par les Dames royalistes; causerie par
M.
Degrave; distribution de souvenirs, buffet. Tous nos amis sont
cordialement invités. Carte d'entrée: 5 francs.
S'adresser à Mlle Monique Long
Juillet
1938. — Dimanche 31 juillet.
Installation de l'abbé Coupel à
Jumièges.
A Bardouville, Albert Peletier, 27 ans, manœuvre,
apprenait à nager en Seine, lorsqu'il ôta sa
bouée et coula à pic sous les yeux de sa famille.
Son corps n'a pas été retrouvé
malgré les recherches entreprises. Il laisse ure
veuve et trois enfants.
Septembre
1938. — A
Mauny, on attend le cardinal Baudrillart pour un nouveau
séjour
épiscopal après une opération des yeux.
13 septembre. —
Vendredi dernier, à 17 h. 30, pendant que
sa mère s'était absentée pour un court
moment,
afin d'aller chercher de l'eau à une pompe distante de 200
mètres, une enfant de quatre ans, la petite Jacqueline
Picard,
demeurant à la Mailleraye-sur-Seine, s'approcha de la
cuisinière allumée et enflamma un papier qui
communiqua
le feu aux vêtements de l'enfant.
Aux cris poussés par la malheureuse fillette, une voisine
accourut et éteignit les flammes, mais la pauvre petite
était atrocement brûlée au ventre et
aux jambes.
Elle fut transportée à l'hospice de Rouen
où, en
dépit de soins, elle vient de succomber.
Octobre 1938. — Mort de l'abbé Patou, curé de Sainte-Marguerite et Epinay depuis 29 ans. Il avait 67 ans.
Novembre
1938. —
Alfred
Duval ayant démissionné pour raison de
santé,
Legendre, adjoint est élu maire d'Heurteauville avec Lemoine
pour adjoint.
Quand Me Segond, huissier de Duclair se marie avec Mlle Evelyne Mercier,
tous les huissiers de Normandie sont là. On voit
même
l'abbé Coupel, Cotelle, le doyen de Caudebec, Vannier, le
prédécesseur de Segond...
Janvier
1939. —
Avenue
du Mont-Riboudet, un cavalier, Albert Deconihout, de
Jumièges,
est désarçonné et meurt
écrasé par
une camionnette.
La
Croix, 11 janvier.
Le mascaret fait deux victimes Seine-Inférieure. —
M.
Pray. 32 ans, domicilié à La Mailleraye, se
promenait en
barque sur la Seine, lundi, à Caudebec-en-Caux, avec son
neveu,
le jeune Levreux, 14 ans, habitant Heurteauville. Le mascaret survint
tout à coup et le flot souleva l'embarcation qui se
renversa.
Les corps des deux occupants n'ont pas été
retrouvés.
Avril 1939. — Roland Delamare détruit en forêt du Trait, sur la chasse de Fernand Leroy 16 renards et 13 blaireaux.
Mai 1939. — 11 mai : le syndicat des producteurs de fruits de la région de Jumièges se réunit sous la présidence de Guillaume Quesne, maire. Vice présidents Joseph Gossey, Jacques Darcel, maire d'Anneville, secrétaire Édouard Salmon, trésorier Félix Salmon.
Juillet 1939. — 19 juillet, lancement du Malgache.
Août 1939. — Médaille des sports à Lécuyer, professeur au Trait.
Septembre
1939. —
Le chauffeur de la
fromagerie Herselin, Serge Gebleux, double un cycliste en
forêt de Brotonne. Le pneu éclate, le cycliste est
renversé et tué net. C'est Georges Ernst,
imprimeur à Bourg-Achard.
Mais c’est
à nouveau la guerre...